20 bis. invite la Commission à accélérer l’achèvement des projets transfrontaliers stratégiques, tels que les liaisons ferroviaires Turin-Lyon, Dresde-Prague et Paris-Barcelone ainsi que le canal Seine-Nord Europe, afin de garantir une connectivité renforcée tout le long des corridors du RTE-T; souligne qu’il importe de financer et d’achever les projets qui permettront d’assurer un accès fluide aux tunnels de base du RTE-T;
Déposé par des députés dont Joëlle MÉLIN (RN), Gilles LEBRETON (RN), Jean-François JALKH (RN), Mathilde ANDROUËT (RN), Jordan BARDELLA (RN), Gilbert COLLARD (RN), Jean-Paul GARRAUD (RN), Catherine GRISET (RN), Virginie JORON (RN), Hélène LAPORTE (RN), Julie LECHANTEUX (RN), Philippe OLIVIER (RN), Maxette PIRBAKAS (RN), Jérôme RIVIÈRE (RN), André ROUGÉ (RN) et Jean-Lin LACAPELLE (RN)Jordan BARDELLA
🗃️ Données
20 ter. est d’avis que les projets en cours dans les macrorégions alpine (EUSALP) et adriatico-ionienne (EUSAIR) doivent être menés à bien dans les délais, et que les États membres devraient donner la priorité à l’achèvement de projets connexes tels que le tunnel du Brenner et l’axe Pyhrn-Schober sans imposer une charge supplémentaire aux régions concernées pendant ou après la période transitoire, compte tenu des conséquences de l’augmentation du trafic et du transit des marchandises;
Déposé par des députés dont Joëlle MÉLIN (RN), Gilles LEBRETON (RN), Jean-François JALKH (RN), Mathilde ANDROUËT (RN), Jordan BARDELLA (RN), Gilbert COLLARD (RN), Jean-Paul GARRAUD (RN), Catherine GRISET (RN), Virginie JORON (RN), Hélène LAPORTE (RN), Julie LECHANTEUX (RN), Philippe OLIVIER (RN), Maxette PIRBAKAS (RN), Jérôme RIVIÈRE (RN), André ROUGÉ (RN) et Jean-Lin LACAPELLE (RN)1 bis. estime que le bien-être des animaux pendant leur transport peut être suffisamment garanti par la mise en œuvre et l’application précises en temps utile des dispositions actuelles du règlement (CE) nº 1/2005;
Déposé par des députés dont France JAMET (RN), Joëlle MÉLIN (RN), Gilles LEBRETON (RN), Nicolas BAY (RN), Mathilde ANDROUËT (RN), Jordan BARDELLA (RN), Gilbert COLLARD (RN), Jean-Paul GARRAUD (RN), Catherine GRISET (RN), Virginie JORON (RN), Hélène LAPORTE (RN), Julie LECHANTEUX (RN), Thierry MARIANI (RN), Philippe OLIVIER (RN), Jérôme RIVIÈRE (REC) et Jean-Lin LACAPELLE (RN)16 bis. souligne que les véhicules doivent être équipés des technologies adéquates permettant de charger, de transporter et de décharger les animaux en toute sécurité sans causer d’accidents ni de blessures aux animaux et aux opérateurs; invite par conséquent la Commission à allouer des fonds à la modernisation des moyens de transport en matière de structure, de technologie, de sécurité et de traçabilité, afin de contribuer à l’amélioration du bien-être animal pendant le transport;
Déposé par des députés dont France JAMET (RN), Joëlle MÉLIN (RN), Gilles LEBRETON (RN), Nicolas BAY (RN), Mathilde ANDROUËT (RN), Jordan BARDELLA (RN), Aurélia BEIGNEUX (RN), Gilbert COLLARD (RN), Jean-Paul GARRAUD (RN), Catherine GRISET (RN), Virginie JORON (RN), Hélène LAPORTE (RN), Julie LECHANTEUX (RN), Thierry MARIANI (RN), Philippe OLIVIER (RN), Jérôme RIVIÈRE (REC), André ROUGÉ (RN) et Jean-Lin LACAPELLE (RN)
94. invite les États membres à s’assurer que la température soit optimale à l’intérieur des véhicules pour les espèces transportées à tout moment du trajet, que le moyen de transport soit à l’arrêt ou en mouvement et quelle que soit la température extérieure; invite en outre les États membres à appliquer strictement les normes en matière de température minimale et maximale à l’intérieur des moyens de transport, comme le prévoit le règlement (CE) nº 1/2005
; estime que les États membres ne devraient approuver un voyage, un carnet de route ou un transport planifié que lorsque les températures prévues pour toute la durée du voyage sont comprises entre 5 °C et 30 °C, quel que soit le moyen de transport utilisé, à moins que celui-ci ne soit équipé de systèmes de climatisation capables de maintenir les températures dans la fourchette requise
et à veiller à ce que le moyen de transport utilisé soit équipé de systèmes de climatisation
;
a bis) construire, entretenir ou améliorer les infrastructures et installations d’énergie nucléaire, notamment pour permettre de diversifier l’approvisionnement dans l’intérêt de l’Union dans son ensemble et garantir l’indépendance énergétique,
Déposé par des députés dont France JAMET (RN), Gilles LEBRETON (RN), Jean-François JALKH (RN), Dominique BILDE (RN), Mathilde ANDROUËT (RN), Jordan BARDELLA (RN), Aurélia BEIGNEUX (RN), Annika BRUNA (RN), Jean-Paul GARRAUD (RN), Catherine GRISET (RN), Virginie JORON (RN), Thierry MARIANI (RN), Philippe OLIVIER (RN), André ROUGÉ (RN) et Jean-Lin LACAPELLE (RN)
6) Il convient que le chapitre REPowerEU prévoie de nouvelles réformes et de nouveaux investissements contribuant à la réalisation des objectifs REPowerEU
et permettant de lutter contre les effets de la crise provoquée par l’agression militaire russe contre l’Ukraine
. En outre, il convient que ce chapitre contienne schéma des autres mesures, financées par d’autres sources que la facilité pour la reprise et la résilience, contribuant aux objectifs liés à l’énergie énoncés au considérant 3. Il convient que ce schéma englobe les mesures dont la mise en œuvre doit avoir lieu entre le 1er février 2022 et le 31 décembre 2026, période au cours de laquelle les objectifs fixés par le présent règlement doivent être atteints.
Il est important d’augmenter rapidement les investissements dans des mesures d’efficacité énergétique qui constituent un moyen durable et efficace de relever certains des défis les plus pressants en ce qui concerne l’approvisionnement énergétique et le coût de l’énergie. Au vu de l’incidence sociale de la persistance de prix de l’énergie élevés et instables, il convient d’accorder une attention particulière à la lutte contre la précarité énergétique, en soutenant les consommateurs vulnérables et en situation de précarité énergétique.
En ce qui concerne les infrastructures de gaz naturel, les investissements et les réformes présentés dans les chapitres REPowerEU en vue de diversifier l’approvisionnement en recourant à des fournisseurs hors de Russie devraient être fondés sur les besoins actuellement recensés dans le cadre de l’évaluation menée et approuvée par le réseau européen des gestionnaires de réseau de transport pour le gaz (REGRT
pour le gaz), établi dans un esprit de solidarité en ce qui concerne la sécurité de l’approvisionnement, et tenir compte des mesures de préparation renforcées
prises pour s’adapter aux nouvelles menaces géopolitiques
, y compris de stockage de l’énergie, prises pour s’adapter aux nouvelles menaces géopolitiques ainsi qu’à l’utilisation de l’hydrogène pour une évolution à long terme. L’énergie nucléaire est importante pour garantir l’indépendance énergétique et elle a été choisie par certains États membres conformément au principe consacré à l’article 194 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne. Il convient par conséquent qu’elle entre dans le champ d’application du présent règlement. Le chapitre devrait comporter une part équilibrée de mesures ayant une dimension ou des effets transfrontières ou multinationaux, contribuant, entre autres, à la valeur ajoutée européenne
. Enfin, il convient que les chapitres REPowerEU fournissent une explication et une quantification des effets de la combinaison des réformes et des investissements financés par la facilité pour la reprise et la résilience ainsi que des autres mesures financées par d’autres sources que la facilité pour la reprise et la résilience.
a bis) construire, entretenir ou améliorer les infrastructures et installations d’énergie nucléaire, notamment pour permettre de diversifier l’approvisionnement dans l’intérêt de l’Union dans son ensemble et garantir l’indépendance énergétique,
Déposé par51 bis. observe que certaines technologies d’IA permettent l’automatisation, à une échelle sans précédent, du traitement de l’information, comme dans le cas de la surveillance de masse dans les domaines civil et militaire, ce qui représente une menace pour les droits fondamentaux et ouvre la voie aux ingérences illégales dans la souveraineté des États;
Déposé par ID (🇫🇷 : Rassemblement national)55. souligne que les technologies de l’IA pourraient également comprendre les logiciels malveillants alimentés par l’IA, l’usurpation d’identité, l’empoisonnement des données, ou d’autres formes d’apprentissage machine antagoniste qui amènent d’autres systèmes d’IA à mal interpréter les entrées; observe notamment l’augmentation des infox vidéo qui ne sont pas nécessairement des cyberattaques, mais suscitent des doutes quant à la véracité de tous les contenus numériques, y compris les vidéos, et nécessitent donc une attention particulière en ce qui concerne les exigences de transparence; signale que les infox vidéo pourraient contribuer à un large climat de méfiance du public à l’égard de l’IA, ainsi qu’à une polarisation sociopolitique plus profonde au sein de nos sociétés; note qu’il convient de veiller en parallèle à ce que le principe selon lequel ce qui est illégal hors ligne l’est également en ligne continue de prévaloir;
Déposé par ID (🇫🇷 : Rassemblement national)
74. indique que l’analyse des données, ainsi que l’accès
justifié
, le partage et la réutilisation des données à caractère non personnel, sont déjà essentiels pour de nombreux produits et services basés sur les données aujourd’hui, mais qu’ils seront importants pour le développement et le déploiement des futurs systèmes d’IA; souligne toutefois que
la plupart des données à caractère non personnel générées jusqu’à présent dans l’Union ne sont pas utilisées, alors qu’un marché unique des données est toujours en cours d’élaboration
l’Union doit orienter la recherche et la conception éthiques, en garantissant l’intégrité des données ainsi que l’accès et le contrôle des utilisateurs
;
94. souligne que l’IA pourrait cependant aussi être utilisée pour réduire les activités antidémocratiques et contraires à l’éthique menées sur les plateformes et comme moyen de limiter la diffusion de fausses informations et de discours de haine, même si les essais de sa capacité à comprendre les contenus liés au contexte ont donné, jusqu’à présent, des résultats médiocres; s’inquiète du fait que le langage qui divise est susceptible de favoriser la participation des utilisateurs, raison pour laquelle la suppression de ce langage serait en conflit direct avec le modèle économique de ces plateformes, basé sur une maximisation de cette participation; est d’avis que les solutions fondées sur l’IA doivent reposer sur le plein respect de la liberté d’expression et d’opinion et sur des preuves solides en leur faveur, avant leur utilisation éventuelle; insiste sur le fait que dans tous les cas, l’utilisation de l’IA pour filtrer le contenu en ligne ne devrait jamais limiter ni entraver la liberté d’expression, conformément à l’article 11 de la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne;
Déposé par ID (🇫🇷 : Rassemblement national)
147. prend note des conclusions formulées par la Commission dans sa communication de 2020 intitulée «Une stratégie européenne pour les données» et par le Parlement dans sa résolution du 25 mars 2021 sur le même sujet,
selon lesquelles la création d’un espace européen unique de données
qui reconnaissent qu’une infrastructure européenne de gestion des données compétitive et sûre
, accompagnée de la mise au point d’espaces de données sectoriels et d’un accent mis sur des normes communes, est essentielle pour garantir l’évolutivité rapide des solutions d’IA dans l’Union et dans le monde, ainsi que pour assurer
l’autonomie stratégique ouverte
la souveraineté stratégique
et la prospérité économique de l’Union; rappelle le lien essentiel entre la disponibilité de données de haute qualité et le développement d’applications d’IA; souligne à cet égard la nécessité de déployer des services d’informatique en nuage solides, fiables et interopérables au sein de l’Union européenne, ainsi que des solutions qui exploitent l’analyse de données décentralisée et les architectures de périphérie; invite la Commission à préciser les droits d’accès, d’utilisation et de partage des données pour les détenteurs de données à caractère non personnel cocréées; souligne que l’accès aux données doit être techniquement possible, notamment au moyen d’interfaces normalisées et de logiciels interopérables; souligne que les obstacles au partage des données conduisent à une innovation et à une concurrence moins importantes et au renforcement de structures de marché oligopolistiques qui risquent fort de se perpétuer sur le marché voisin des applications d’IA;
232. invite les États membres à respecter la déclaration de Tallinn sur l’administration en ligne (e- gouvernement), à placer les citoyens au centre de la conception des services et à mettre en place des mécanismes pour fournir des services publics numériques
sans frontières,
interopérables, personnalisés, conviviaux et de bout en bout, basés sur l’IA, à tous les citoyens, à tous les niveaux de l’administration publique; est d’avis que l’objectif devrait être d’établir la fourniture de services d’administration en ligne numérisés et basés sur l’IA aux citoyens au cours des cinq prochaines années, tout en assurant une interaction humaine; rappelle que les fonds de la facilité pour la reprise et la résilience et les plans nationaux pour la reprise et la résilience joueront un rôle clé à cet égard; invite les organismes publics à soutenir et à développer l’IA dans le secteur public; se félicite de la révision du règlement eIDAS41 et du rôle qu’il joue pour ce qui est de favoriser la fourniture de services publics numériques; rappelle que personne ne devrait être laissé pour compte et que des options hors ligne devraient
toujours être disponibles
;
; ____________
288. note que les technologies basées sur l’IA sont une composante de plus en plus importante de l’équipement et de la stratégie militaires; souligne que les utilisations militaires et de sécurité nationale exclusives de l’IA devraient
être traitées de manière strictement distincte des cas d’utilisation civile
relever d’un cadre juridique ad hoc sans restreindre de manière préventive la capacité de l’Union à innover et à déployer des technologies basées sur l’IA; souligne qu’un débat mondial sur le sujet est nécessaire en vue de mettre en place un régime de contrôle des armements liés à l’IA et de mettre à jour tous les instruments conventionnels existants consacrés au contrôle des armes, au désarmement et à la non-prolifération afin de prendre en compte les systèmes fondés sur l’IA utilisés en temps de guerre
; rappelle que les questions liées aux technologies émergentes dans le domaine militaire sont traitées au sein du Groupe d’experts gouvernementaux sur les technologies émergentes dans le domaine des systèmes d’armes létales autonomes, y compris les questions liées à l’IA, dans lequel les États membres de l’Union sont représentés;
(41 bis) L’analyse de l’ensemble de données complet d’une personne physique pourrait techniquement permettre à un détenteur de données de santé de tirer des conclusions spécifiques sur la base de comportements, tels que les habitudes alimentaires, le respect total ou partiel des recommandations sanitaires officielles ou des prédispositions génétiques à certains problèmes médicaux, allant bien au-delà de l’objectif visé par le présent règlement et ouvrant la voie à discrimination potentielle de citoyens. Par conséquent, l’utilisation des DME devrait également être limitée à l’utilisation primaire par les détenteurs de données de santé afin d’éviter toute discrimination telle que des remboursements moindres, un triage ou le refus d’accès aux soins de santé;
Déposé par des députés dont France JAMET (RN), Gilles LEBRETON (RN), Dominique BILDE (RN), Mathilde ANDROUËT (RN), Jordan BARDELLA (RN), Aurélia BEIGNEUX (RN), Annika BRUNA (RN), Jean-Paul GARRAUD (RN), Catherine GRISET (RN), Virginie JORON (RN), Thierry MARIANI (RN), Philippe OLIVIER (RN), André ROUGÉ (RN), Jean-Lin LACAPELLE (RN), Eric MINARDI (RN), Patricia CHAGNON (RN) et Marie DAUCHY (RN)Article 3 bis Utilisation secondaire interdite des données de santé électroniques Il est interdit au détenteur de données de santé de traiter des données de santé électroniques dans le but de réduire l’accès aux soins de santé d’une personne physique. En particulier, il est interdit d’augmenter les cotisations de sécurité sociale ou des charges similaires aux fins des prestations de soins de santé, de diminuer les remboursements après avoir prodigué des soins, de refuser, partiellement ou totalement, l’accès à des soins de santé ou à des traitements spécifiques, ou de procéder à des triages, sur la base de DME ou de l’absence de tels traitements, pour une personne physique sollicitant des soins.
Déposé par des députés dont France JAMET (RN), Gilles LEBRETON (RN), Dominique BILDE (RN), Mathilde ANDROUËT (RN), Jordan BARDELLA (RN), Aurélia BEIGNEUX (RN), Annika BRUNA (RN), Jean-Paul GARRAUD (RN), Catherine GRISET (RN), Virginie JORON (RN), Thierry MARIANI (RN), Philippe OLIVIER (RN), André ROUGÉ (RN), Jean-Lin LACAPELLE (RN), Eric MINARDI (RN), Patricia CHAGNON (RN) et Marie DAUCHY (RN)1. Condamne dans les termes les plus forts la décapitation, acte barbare, d’un enseignant par un islamiste bénéficiant du droit d’asile, suite à un cours sur la liberté d’expression; appelle les États membres de l’Union à lutter de toutes leurs forces contre l’islamisme, péril mortel pour nos nations et notre civilisation, et ce quelles que soient ses formes; rappelle que les attentats djihadistes sont la conséquence d’une radicalisation plus insidieuse, conséquence de l’immigration de masse et des politiques laxistes menées depuis des décennies, qui pénètre tous les pans de nos sociétés et notamment l’école; invite les États membres à résolument soutenir les enseignants, en première ligne face à ce phénomène; Or. fr
Déposé par ID (🇫🇷 : Rassemblement national)35 bis. demande que les recettes générées par le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières soient déduites de la contribution de chaque État membre au budget de l’Union, proportionnellement à leurs contributions respectives;
Déposé par des députés dont France JAMET (RN), Joëlle MÉLIN (RN), Nicolas BAY (RN), Jordan BARDELLA (RN), Aurélia BEIGNEUX (RN), Annika BRUNA (RN), Jean-Paul GARRAUD (RN), Catherine GRISET (RN), Virginie JORON (RN), Hélène LAPORTE (RN), Julie LECHANTEUX (RN), Thierry MARIANI (RN), Philippe OLIVIER (RN), Maxette PIRBAKAS (RN), Jérôme RIVIÈRE (RN), André ROUGÉ (RN) et Jean-Lin LACAPELLE (RN)
1. À la seule fin de faire face aux conséquences de la crise de la COVID-19 au moyen du règlement du Conseil établissant un instrument de l’Union européenne pour la relance et de la législation sectorielle qui y est visée: a) la Commission est habilitée à emprunter des fonds sur les marchés des capitaux au nom de l'Union à hauteur d'un montant maximal de 750 000 000 000 EUR aux prix de 2018. Les opérations d'emprunt sont effectuées en euros; b) les fonds empruntés peuvent être utilisés pour fournir des prêts à hauteur d'un montant maximal de 360 000 000 000 EUR aux prix de 2018 et, par dérogation à l'article 3 bis, pour des dépenses à hauteur d'un montant maximal de 390 000 000 000 EUR aux prix de 2018. Le montant visé au point a) du premier alinéa est ajusté en utilisant un déflateur fixe de 2 % par an. La Commission communique chaque année le montant ajusté au Parlement européen et au Conseil. La Commission gère l'emprunt visé au paragraphe 1, point a), de manière à ce qu'aucun nouvel emprunt net n'intervienne après 2026. 2. Le remboursement du capital en ce qui concerne les fonds utilisés pour les dépenses visées au paragraphe 1, point b), ainsi que les intérêts exigibles correspondants, sont à la charge du budget général de l’Union. Les engagements budgétaires peuvent être fractionnés en tranches annuelles sur plusieurs exercices, conformément à l'article 112, paragraphe 2, du règlement (UE, Euratom) 2018/1046 du Parlement européen et du Conseil. Le remboursement des fonds visés au paragraphe 1, point a), est programmé, conformément au principe de bonne gestion financière, de manière à garantir la réduction constante et prévisible des engagements. Le remboursement du principal des fonds commence avant la fin de la période couverte par le CFP 2021- 2027, avec un montant minimal, dans la mesure où les montants non utilisés pour le paiement des intérêts dus au titre des emprunts visés au paragraphe 1 le permettent, dans le respect de la procédure prévue à l’article 314 du TFUE. Tous les engagements résultant de l'habilitation exceptionnelle et temporaire visée au paragraphe 1 sont intégralement remboursés au plus tard le 31 décembre 2058. Les montants dus par l'Union au cours d'une année donnée pour le remboursement du principal en ce qui concerne les fonds visés au premier alinéa ne dépassent pas 7,5 % du montant maximal à utiliser pour des dépenses visé au paragraphe 1, point b). 3. La Commission prend les mesures nécessaires en vue d’assurer la gestion des opérations d’emprunt. La Commission informe régulièrement et de manière exhaustive le Parlement européen et le Conseil de tous les aspects de sa stratégie de gestion de la dette. La Commission établit un calendrier des émissions précisant les dates et les volumes d'émission prévus pour l'année à venir, ainsi qu'un plan indiquant les remboursements prévus de principal et les paiements prévus d'intérêts, et le communique au Parlement européen et au Conseil. Elle actualise ce calendrier régulièrement.
supprimé
Ces mots, qui sont ceux du patronat français, doivent nous alerter. Dans le domaine de l’intelligence artificielle, cette profusion de normes s’illustre par un cadre contraignant qui fait de nous les champions pour réglementer des business que d’autres créent à notre place. Elle s’illustre dans l’agriculture par des normes écologiques que nous sommes les seuls au monde à appliquer et dont nous dispensons les producteurs hors d’Europe. Enfin, ce bavardage réglementaire trouve l’un de ses meilleurs exemples dans la directive Devoir de vigilance que nos concurrents, au premier rang desquels les États-Unis et la Chine, regardent avec intérêt, curieux de savoir si nous allons être assez fous pour accrocher un nouveau boulet à nos propres pieds.
À l’heure où la sobriété est devenue un mot de vocabulaire courant, il serait de bon ton que l’Union adopte la sobriété normative. Arrêtez de croire que la Commission doit se mêler de tout et qu’elle sait tout faire mieux que les principaux concernés. Laissez nos entreprises et nos entrepreneurs se jeter avec leurs talents dans la compétition mondiale. Laissez-les travailler, produire, créer, innover, embaucher et tout se passera bien.
Dans cette crise de l’énergie, loin de vos satisfecit, l’Union européenne n’a pas été un bouclier. Pire, les règles absurdes du marché européen de l’énergie auront été un amplificateur de crise, et il a contribué à diffuser et à intensifier dans nos sociétés les ondes sismiques d’un choc extérieur. Ce marché européen de l’énergie est le symbole d’une politique de l’énergie technocratique et centralisée. Il risque de mener notre continent tout entier vers un hiver économique, avec un exode industriel qui a déjà commencé par ces règles absurdes et qui menace d’appauvrir l’Europe.
Une autre politique est pourtant possible. Elle nécessite le courage politique dont des pays comme le Portugal et l’Espagne, de manière dérogatoire, ont fait preuve en rompant avec les règles imposées par la Commission. Grâce à l’excellence de sa filière nucléaire, la France a tous les atouts pour devenir un paradis énergétique capable d’offrir à ses citoyens des tarifs raisonnables et capable d’attirer à elle tous ceux qui veulent créer, innover et produire. C’est cet avenir que mon mouvement défendra lors de la grande confrontation démocratique le 9 juin 2024.
Cet attentat islamiste, dont l’onde de choc a touché nos sociétés, se révèle pour nous comme une sommation et une ardente obligation. Celle de ne jamais baisser la garde devant la résurgence du risque terroriste et devant les conquêtes incessantes de l’islamisme. Celle de ne rien céder à ce totalitarisme du xxiᵉ siècle. Ayons, à ce titre, la lucidité de reconnaître que l’idéologie du Hamas est déjà présente dans nos sociétés.
Nous ne sommes pas devant un choc des civilisations, mais devant une atteinte barbare à la civilisation. Le Hamas n’est rien d’autre que le mépris pour la vie. Il n’est rien d’autre que la haine du peuple juif, dont il a fait l’une de ses raisons d’être. Dans cette nouvelle épreuve, Israël démontrera au monde sa capacité à réagir face à l’innommable.
Sa riposte, si elle doit être la plus ciblée possible, dans le respect du droit international, est légitime. Il ne peut y avoir et il n’y aura jamais d’impunité pour la barbarie.
– Madame la Présidente, Monsieur le Haut Représentant, «l’Histoire est tragique», écrivait Raymond Aron. Et c’est bien au retour du tragique de l’histoire que nous assistons. Partout, nous voyons les convulsions d’un monde lourd de conflits. Partout, les braises de haines anciennes se rallument et menacent d’emporter dans le feu les équilibres précaires qui maintiennent encore un semblant d’ordre international.
Dans ce contexte, la tentative de la présidente de la Commission européenne, Mme von der Leyen, de s’emparer de la diplomatie et de s’exprimer à la place des États membres sur les sujets brûlants de l’actualité internationale relève du scandale et, dans ce contexte, je dirais même du sabotage.
L’Union européenne n’est pas un État fédéral, qui aurait vocation à couvrir de sa voix les diplomaties des États membres. Mme von der Leyen n’a jamais reçu mandat de quiconque pour s’arroger, précisément, cette mission. Ce sont les nations et leurs représentants, élus par une majorité de citoyens, qui sont les seuls habilités à s’exprimer sur des sujets de cette nature.
Nous refusons que la voix singulière de la France disparaisse, remplacée par une diplomatie de technocrates sans aucune légitimité démocratique ou populaire. Parce que la souveraineté des États ne se partage pas, il n’y a aucune raison valable pour que la Commission européenne étende sans fin le champ de sa compétence et s’arroge ainsi des pouvoirs que personne ne lui a conférés. Restez à votre place et laissez les États à la leur.
Le meurtre d’un professeur, c’est sans aucun doute «la défaite la plus terrifiante de la raison» et le «triomphe le plus sauvage de la brutalité», pour reprendre les mots du grand écrivain Stefan Zweig, écrits pourtant dans un autre contexte. C’est l’expression la plus barbare de ce qu’est l’islamisme: un totalitarisme qui étend ses ténèbres par la perversité des mots et par la sauvagerie des actes, qui éteint toute lueur de savoir, de liberté et d’émancipation.
À Bruxelles, à Arras, partout en Europe, l’islamisme nous a déclaré la guerre. L’Europe est en guerre, et nous n’avons pas d’autre choix que de répondre, partout où nécessité fait loi, avec une force et une détermination que rien ne doit entamer.
Peuples d’Europe, entendez cet appel! Le sursaut ne viendra pas de ceux qui ont failli; il ne viendra que de vous. Peuple de France, face à la barbarie, réveille-toi! Demande des comptes à ceux qui ont laissé entrer dans nos vies, sur notre sol et dans nos maisons des soldats de l’islam radical. Ne laisse plus ceux qui sont comptables de la situation se dérober face à leurs responsabilités. Exige la vérité de ceux qui, au sein de la Commission européenne, subventionnent avec ton argent les Frères musulmans et ses relais culturels. Sanctionne ces dirigeants, qui ont mené une politique migratoire folle et dérégulée, et qui ont criminalisé tous ceux qui alertaient sur les dangers futurs. C’est à cause d’eux que nos sociétés autrefois unies, à la fois si calmes et si fortes, sont aujourd’hui si disloquées, consumées par des tensions et des conflits qui agitent le monde.
La patrie, la civilisation européenne, ce que nous sommes et, bien sûr, la force des lois sont nos meilleures armes dans cette bataille. Peuples d’Europe, réveillez-vous!
– Monsieur le Président, mes chers collègues, le drame de Lampedusa est notre avenir si nous ne reprenons pas dès maintenant le contrôle de nos frontières françaises, nationales et européennes.
J’en veux pour preuve les propos de Mme von der Leyen qui a appelé les États membres à accueillir les migrants de Lampedusa, alors que pratiquement aucun d’entre eux ne répond aux critères du droit d’asile. J’en veux pour preuve la jurisprudence européenne qui a décidé d’entraver le refoulement. Sur le sol européen, les juges ont instauré un véritable droit à l’entrée et un appel d’air pour des millions de candidats à la ruée vers l’Europe. J’en veux pour preuve le détournement de Frontex, empêchée dans son rôle de garde-frontière et cantonnée à celui d’agence d’accueil.
Je le dis ici, il n’y a pas d’alternative à la fermeté. Mettre en place la fermeté, c’est protéger les peuples d’Europe d’un monde brutal et sans règles, dans lequel les migrations de masse produisent autant de ravages sur le plan sécuritaire et culturel que les délocalisations en font sur le plan social. Mettre en place la fermeté, c’est dissuader les traversées et donc les drames humains.
Il n’y a pas de droit à l’Europe qui nous obligerait à un accueil illimité et sans condition. Et il ne peut y en avoir parce que les pays européens ne seront jamais des terrains vagues appartenant à tous, vierges d’histoire et vides de peuples. Ils sont la terre des peuples d’Europe et ce sont précisément eux qui sont les seuls en droit de décider qui peut entrer sur leur territoire. Les seuls qui ont le droit de décider ce qu’ils veulent, à savoir être et demeurer eux-mêmes au XXIe siècle.
Ce pacte sera tout l’enjeu des prochaines élections européennes du 9 juin prochain.
Ce dénouement tragique n'avait rien d'inéluctable. Il n'est que le produit du renoncement à soutenir le droit d'un peuple à vivre sur la terre de ses ancêtres, quand bien même le hasard de l'histoire en aurait confié la souveraineté à d'autres.
Le Haut-Karabakh, attribué de manière arbitraire à l'Azerbaïdjan par Staline, est incontestablement un foyer de la civilisation arménienne. Sur les hauts plateaux de l'Artsakh, des cités arméniennes ont été fondées il y a plus de deux millénaires et le christianisme y a très vite trouvé une terre d'élection.
À l'heure où nous nous parlons, l'offensive de l'Azerbaïdjan, avec la bénédiction de la Turquie, menace de tout effacer. Un peuple qui s'en va, c'est une identité qui s'éteint. Demain, c'est peut-être l'intégrité territoriale de l'Arménie qui sera contestée, son territoire ayant déjà été violé par les troupes azéries en 2022.
Très tôt, nous vous avions alerté sur ce péril. Force est de constater que l'Union européenne préfère le gaz azerbaïdjanais au sang des Arméniens. L'Arménie est seule, prise en étau entre les prétentions turques et un voisin russe qui n'entend plus assurer sa protection. L'honneur de l'Europe est mis à l'épreuve. Oserions-nous continuer à être les spectateurs de la disparition d'un peuple, frère et ami? Comme beaucoup ici, je m'y refuse.
– Madame la Présidente, Madame la Présidente Von der Leyen, le temps du bilan est donc venu. Jamais il n’y a eu un tel écart entre les mots qui forment votre discours et la réalité vécue par des millions d’Européens. Vous voyez, en présidente d’une puissance mondiale respectée, vous êtes à la tête d’une administration froide, affaiblie, dans laquelle les peuples d’Europe ne croient plus. Vous ne jurez que par l’élargissement à tout prix. Nous voyons un rétrécissement sans précédent de l’influence de l’Europe dans le monde.
Par une écologie punitive empruntée à la gauche, vous menacez notre industrie automobile avec la fin annoncée des moteurs thermiques, tout comme vous fragilisez notre autonomie alimentaire avec la stratégie dite «de la ferme à la fourchette» et la décroissance agricole qui en découle. Par les règles absurdes du marché européen de l’énergie, comme par vos atermoiements sur la question du nucléaire, vous faites payer à mon peuple, le peuple français, une facture salée qui prend à la gorge nos entreprises et les familles les plus modestes. Par votre croyance sans limite dans le village global, vous organisez les conditions du désordre de demain en acceptant une immigration de peuplements venus du Sud qui changent notre culture et bouleverse notre art de vivre. Par votre naïveté, les institutions européennes auront été le relais des idéologies islamistes dans d’indécentes campagnes de publicité. Quelle étrange organisation que celle qui finance ses propres ennemis.
L’Europe est entrée dans le temps des incertitudes: le Covid, le retour de la guerre à nos portes, l’intelligence artificielle, le défi démographique, climatique, et je dirais en somme civilisationnel, nous imposent un sursaut, au risque de disparaître. Nous devons exister. La construction européenne doit exister, mais elle ne trouvera le chemin de la puissance et la voie de la confiance des peuples que dans une alliance des nations libres, souveraines, indépendantes, capables d’investir les grands projets du siècle en cours pour rivaliser avec les États-Unis ou la Chine.
J’invite les peuples à prendre date: du 6 au 9 juin, ils pourront mettre un terme définitif à plusieurs années de renoncement pour renouer avec le fil de l’espoir. Vivement le 9 juin.
– Madame la Présidente, je voudrais faire un rappel au règlement intérieur, sur la base de l’article 133, pour vous demander expressément d’inviter la présidente de la Commission européenne à venir justifier la nomination de Fiona Scott Morton à la Direction générale de la concurrence européenne. Cela a été rappelé, Mme Morton est une Américaine qui a été, durant sa vie professionnelle, consultante pour les GAFAM et soupçonnée dans ce cadre de pratiques douteuses.
Cette décision inquiète puisque les tentaculaires GAFAM semblent désormais avoir l’une des leurs au cœur de la réglementation européenne. Cette question pose a minima la question du conflit d’intérêts. La Commission est-elle libre de toute ingérence et de toute influence de la part des États-Unis d’Amérique et de leurs sociétés? C’est désormais une question vitale pour notre souveraineté.
– Madame la Présidente, je voudrais faire un rappel, s’il vous plaît, au règlement, sur la base de l’article 132 du règlement intérieur du Parlement européen. Je regrette l’absence du président Charles Michel ce matin, lors du débat sur les conclusions du Conseil européen. Charles Michel, dont les dernières déclarations dans la presse à l’égard de l’avenir européen de la Turquie méritent des éclaircissements devant le Parlement.
On aura bien sûr compris qu’avec le temps, le président Erdogan pouvait se permettre toutes les offenses et tous les chantages à notre égard, mais il serait inadmissible que l’adhésion de la Suède à l’OTAN ait été marchandée contre une réouverture des négociations d’adhésion avec la Turquie. M. Michel aurait dû venir s’en expliquer. J’espère qu’il aura l’occasion de le faire. La Turquie n’est pas un État européen et les frontières de l’Europe ne peuvent être l’Irak.
À l’heure où nous nous exprimons, le nord de l’île est occupé par la Turquie du président Erdoğan, qui n’aura montré aucune volonté de s’engager ni sur le chemin de la négociation, ni sur celui de la pacification. Son déplacement hier dans la partie occupée de Chypre l’atteste. Il pose comme préalable aux discussions la sécession et l’impossible reconnaissance d’une République turque de Chypre Nord.
Parce que nous ne l’entendons que trop peu dans cet hémicycle, je le dis clairement: la Turquie fait partie du club des puissances qui bousculent l’ordre international, allant jusqu’à contester la souveraineté territoriale et maritime d’États européens comme Chypre ou la Grèce. À ce titre, et malgré les critiques vives formulées contre la politique menée en France par le président Macron, nous ne pouvons que saluer l’engagement diplomatique clair et assumé de la France aux côtés des peuples grec et chypriote face à ces intimidations inacceptables.
Il est dans l’intérêt bien compris de nos pays respectifs de poursuivre et de renforcer, Monsieur le Président, des coopérations qui nous lient en matière de défense. La question chypriote n’est pas un problème uniquement local, c’est une problématique européenne et, je dirais même, un défi de civilisation face à la Turquie. Ceux qui refusent ici de prendre au sérieux les ambitions géopolitiques d’Erdoğan mettent gravement en danger notre sécurité collective. Ainsi, quand votre État fait face à la pression quotidienne de la migration africaine, encouragée par Erdoğan, c’est un enjeu commun à toutes les nations d’Europe, auquel l’Union européenne reste sourde.
Monsieur le Président de la République, je formule ici le vœu que la fin de l’insouciance européenne se concrétise enfin dans le soutien plus appuyé à votre État et à votre peuple. Vous pourrez compter, en tout cas, sur le nôtre.
C’est sur ces recommandations de la Commission, usant du chantage au versement des fonds du plan de relance, qu’Emmanuel Macron a imposé en France, brutalement, une réforme des retraites pourtant massivement rejetée par nos compatriotes. C’est sur ces recommandations de la Commission que nos États ont été contraints de réduire les dépenses et l’efficacité des services publics, à commencer par celle de l’hôpital et de la santé.
En vérité, l’Europe sociale n’existe pas. Elle n’existe pas puisque l’Union européenne a renoncé à protéger les peuples face à la mondialisation sauvage, aux ravages des délocalisations et aux pressions effectuées à la baisse sur les salaires. Pire encore, elle les a exposés au dumping social avec la directive «détachement des travailleurs», qui crée une concurrence insupportable entre les pays membres.
Face au mur de l’inflation, l’Union européenne a laissé seul les peuples d’Europe face aux prédateurs d’en haut en laissant la spéculation mondiale faire exploser les prix de l’énergie par le mécanisme tarifaire absurde du marché européen de l’électricité. Tant que l’Europe refusera d’être un bouclier qui protège les peuples européens face aux mauvais vents de la mondialisation, alors l’Europe sociale sera condamnée à n’être qu’une intenable promesse.
– Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire européen, vous conduisez nos pêcheurs à la ruine. Ces dernières semaines, le mouvement de protestation des pêcheurs français a trouvé un écho dans toute l’Europe. Comme en France, les pêcheurs allemands, néerlandais, belges et irlandais lancent un appel de détresse aux dirigeants de l’Union européenne. Ils ont exprimé leur désarroi face à une véritable avalanche de normes et d’interdictions qui menacent la survie d’une filière tout entière. Le dernier projet de la Commission, qui vise à interdire systématiquement le chalutage de fond dans les zones maritimes protégées, représente une menace directe pour des milliers d’emplois et ne répond pas au problème environnemental qui aurait mérité un examen de la situation au cas par cas.
Pour les pêcheurs, c’est un ultime coup de massue après des années d’interdictions en tout genre. Déjà fortement pénalisés par l’explosion du prix des carburants, ils doivent faire face à des fermetures arbitraires de zones de pêche dans l’Atlantique, et à la réduction de leurs zones d’activité pour laisser place à de gigantesques parcs éoliens offshore. Ailleurs dans le monde, on regarde avec avidité la déliquescence de la pêche européenne. La perte de compétitivité de la filière, accablée par les normes, va conduire à inonder encore davantage notre marché de produits non européens.
La dépendance de l’Europe est déjà criante. Plus de la moitié des produits de pêche consommés dans l’UE sont importés depuis des pays tiers. La flotte de pêche française aura, elle, été divisée par deux en 30 ans, et l’emploi s’est effondré dans la filière. L’ambition affichée par Bruxelles est le développement d’une pêche durable. Et promouvoir cette pêche durable, ce n’est pas imposer à nos pêcheurs des normes drastiques tout en laissant le marché européen ouvert aux quatre vents. Promouvoir la pêche durable, c’est donner à nos pêcheurs les moyens de rester compétitifs pour qu’ils puissent nous nourrir sans que nous n’ayons à importer des marchandises venues du bout du monde. La pêche mondialisée, qui entraîne la standardisation des goûts et des pratiques de consommation, est bien le pire ennemi de la biodiversité marine. On ne répondra pas à cet enjeu crucial par le matraquage législatif, mais par un retour à une pêche de proximité et une pêche à l’échelle humaine.
– Madame la Présidente, à l’occasion du vote de la décharge budgétaire de Frontex, permettez-moi de dire ce que j’ai vu à Menton, à la frontière entre la France et l’Italie. Ce que j’ai vu à Menton, c’est une double faillite: celle du gouvernement français d’abord, et celle de l’Union européenne ensuite, qui a vidé Frontex de son rôle initial de lutte contre l’immigration clandestine.
À Menton, les habitants et les pouvoirs publics sont confrontés à un afflux massif de migrants qui pénètrent chez nous sans aucun contrôle, et pour s’y installer contre la volonté du peuple français. En faisant de Frontex une agence de voyages pour migrants, en envoyant le signal désastreux que l’on peut venir en Europe sans y avoir été invité, vous avez transformé nos frontières en passoire et nos pays en hôtels. Les contribuables européens ne veulent pas que vous utilisiez leur argent pour les submerger, mais pour les protéger. Face au défi migratoire, la naïveté n’est plus possible. Le temps est venu d’une action ferme et d’une action déterminée pour protéger les peuples d’Europe. Je vous appelle à en protéger les frontières.
Aujourd’hui, près de la moitié de l’humanité vit dans des zones extrêmement vulnérables aux changements climatiques. Les canicules, les sécheresses, les pluies diluviennes y augmentent la mortalité, les transmissions de maladies et les déplacements de populations. L’ONU prévoit que, d’ici 2050, 250 millions de personnes vont émigrer des zones les plus touchées par le réchauffement. Si nous ne faisons rien, le chaos migratoire en sera l’une des conséquences les plus vertigineuses.
Mais le rapport du GIEC ne se contente pas d’alerter sur l’urgence climatique. Il nous montre aussi que des solutions sont à portée de main. Et ces solutions sont bien différentes de l’écologie punitive, qui reste le credo choisi par l’Union européenne. Le meilleur allié du climat, ce ne sont pas les taxes et les interdits, mais bien le progrès scientifique et l’innovation technologique. L’amélioration des performances énergétiques des bâtiments, les transports lourds à hydrogène, les techniques d’élimination du CO2 dans l’atmosphère sont autant d’outils à notre disposition pour décarboner nos économies sans sombrer dans le matraquage ni la décroissance.
Le défi du xxie siècle, c’est également la fin inévitable de l’ère des énergies fossiles. L’histoire nous montre que se passer des énergies fossiles les plus polluantes, comme le charbon, n’est pas une chimère. Il existe un pays qui a réalisé sa transition énergétique en deux décennies seulement. Ce pays, c’est la France. La France du général de Gaulle et du président Pompidou, qui aura su remplacer l’intégralité de son utilisation du charbon par de l’énergie nucléaire. Les grandes puissances les plus émettrices de gaz à effet de serre, comme les États-Unis ou la Chine, devront suivre cette voie française. Il faut en finir avec la persécution irrationnelle du nucléaire. Vouloir réduire nos émissions de CO2 sans s’appuyer sur l’atome, c’est choisir la voie, encore une fois, de la décroissance et de l’appauvrissement.
Face au défi vital de la préservation de l’environnement dans lequel doit s’épanouir notre civilisation, ni l’attentisme ni le catastrophisme ne peuvent constituer une réponse viable. Les générations qui viennent n’attendent pas des incantations millénaristes sur le climat, mais des politiques pragmatiques qui s’appuient sur l’inventivité du génie humain, pour nous assurer, demain, un monde meilleur.
– Madame la Présidente, Monsieur le Président Charles Michel, pour le général MacArthur, les batailles perdues se résument en deux mots: trop tard. Depuis maintenant deux décennies, notre dépendance à la Chine n’a cessé de croître. D’abord cantonnée au rôle d’artisan d’une économie bon marché et de produits bas de gamme, l’empire chinois est désormais devenu l’incontournable mondial. Elle est, puisque nous parlions d’énergie, un passage obligé pour les fabrications des éoliennes et des panneaux photovoltaïques dont l’Union européenne a quasiment fait les seuls piliers de sa transition énergétique.
Elle est devenue un prédateur de premier plan pour les entreprises européennes les plus stratégiques. Le rachat spectaculaire en 2016 de l’Allemand Kuka, leader de la robotique industrielle, du port du Pirée en Grèce la même année, n’en sont que des illustres symboles et peut-être l’arbre qui cache la forêt. Elle est un concurrent des plus féroces dans l’économie de la connaissance et les technologies de demain, de l’intelligence artificielle jusqu’aux voitures électriques. Carlos Tavares, le très respecté patron de Stellantis, déplorait tout récemment que l’on ait déroulé le tapis rouge aux constructeurs chinois.
Face à cette réalité, le temps n’est plus au constat mais à l’action. Nous devons préserver nos marchés publics aujourd’hui plus ouverts que ceux de la Chine, privilégier les entreprises européennes dans la commande publique, protéger nos actifs stratégiques, investir à la fois dans l’innovation et l’éducation. La protection de notre souveraineté passe aussi par une enquête approfondie sur les soupçons d’espionnage qui pèsent sur TikTok, ses liens avec le pouvoir chinois et sur la manipulation des précieuses données d’utilisateurs européens par des mains qui ne sont pas les nôtres.
L’Europe n’est pas vouée à demeurer la proie de Pékin. Il en va de notre avenir, de notre liberté, de notre souveraineté, de notre indépendance et de notre puissance.
– Madame la Présidente, Madame la Présidente von der Leyen, Monsieur le Président Charles Michel, alors que l’état d’urgence énergétique est déclaré dans toute l’Europe, la liberté première de nos compatriotes, celle de se déplacer, est plus que jamais remise en cause. Mais que vous ont donc fait les automobilistes pour mériter autant de haine?
Après les taxes carbone qui ont déclenché en France la colère des gilets jaunes, après les malus en tout genre, après la privatisation des autoroutes qui a entraîné la hausse massive des prix des péages, l’Europe et les ayatollahs de l’écologie punitive ont inventé à leur égard une nouvelle persécution: les zones à faible émission qui interdisent les grandes agglomérations à une majorité de véhicules.
Avec ces zones à faible émission, vous légitimez derrière le beau principe de l’écologie l’exclusion assumée des gens ordinaires, de ceux qui n’ont d’autre choix que d’utiliser leur voiture diesel pour vivre et travailler. Mais l’enfer est pavé de bonnes intentions. Ces zones à faible émission sont des zones à grande exclusion qui vont reléguer hors des grands centres urbains les plus modestes, dont la voiture est souvent le seul moyen de transport. Avec ces zones à faible émission, mieux vaut être le propriétaire d’une Porsche hybride dernier cri qui habite dans un quartier huppé que celui d’une petite Clio avec 75 000 kilomètres au compteur qui vit dans une commune rurale.
Vous érigez autour des grandes villes d’Europe une citadelle invisible et pourtant infranchissable, celle de l’argent. En définitive, ces zones à faible émission érigent des péages contre les plus modestes. Avec l’interdiction démagogique de la vente de véhicules thermiques à horizon 2035, avec l’instauration de ces ZFE, vous confirmez que pour l’Union européenne, l’écologie se résume à surveiller, punir, exclure, taxer, affaiblir et traquer.
Nous, Français, sommes parmi les plus propres, les plus vertueux au monde. Ayez le courage de dresser votre écologie punitive contre la Chine, contre les États-Unis, contre les puissances émergentes qui ne respectent aucune des normes que vous imposez aux entreprises, aux agriculteurs et aux industriels européens. Celui qui pollue, ce n’est pas l’automobiliste français, mais le supertanker venu du bout du monde. Alors que l’Europe se pose la question de son avenir ce matin, nos concitoyens, eux, se demandent si se déplacer n’est pas en train de devenir un produit de luxe qui leur sera demain inaccessible.
– Madame la Présidente, face au soutien massif des entreprises américaines par le président Biden comme face à la Chine, vous avez enfin décidé de réagir.
La mise en place d’un plan de soutien, le pacte vert industriel européen, est une prise de conscience: une incitation du bout des lèvres à la protection de notre économie, que nous avons tant défendue, de par le temps, devant les chantres du village global. Malheureusement, trois grands oublis affaiblissent vos ambitions, trois grands oublis qui pourraient vous condamner à l’impuissance.
Le premier, c’est l’absence de tout plan de soutien massif au nucléaire, alors qu’il est – nous le savons – l’un des moyens les plus efficaces pour parvenir à l’autonomie énergétique et à la décarbonation de notre économie.
Le deuxième, c’est la réforme du marché européen de l’électricité: l’explosion des prix du gaz a des répercussions majeures sur nos entreprises. En l’absence de remise en cause profonde de ce mécanisme de fixation des prix, elles fermeront ou bien elles partiront aux États-Unis ou en Chine, là où les prix de l’énergie sont bon marché.
Enfin, vous ne nous proposez aucune mesure de protection de nos marchés publics et aucun avantage donné à la production européenne. Vous continuez à vouloir être les meilleurs élèves du libre-échange au détriment des peuples, de nos filières et de nos intérêts.
Grand plan nucléaire, réforme du marché européen de l’énergie, «Buy European Act»: voici les trois grands axes efficaces d’une politique économique ambitieuse pour renouer avec la puissance, la prospérité et la souveraineté.
Pour nos entreprises comme pour nos États, la crise de la mondialisation, la montée des périls géopolitiques et des rivalités économiques rendent nécessaire une autonomie stratégique de l’Europe, qui ne peut plus être ce marché ouvert, à tous les vents, de la mauvaise concurrence internationale déloyale ni à la prédation étrangère.
Tout au long de son histoire récente, l’Europe a été cette civilisation qui aura permis aux femmes de prendre toute leur place dans la société, en sanctuarisant leurs droits, en sacralisant leurs libertés, en tendant à offrir aux femmes et aux hommes les mêmes chances de s’élever en société.
Nous ne devons avoir de cesse de rappeler que nos valeurs, les valeurs de notre histoire, de l’Europe, qui mettent les hommes et les femmes sur un pied d’égalité, seront toujours éminemment supérieures à celles de cultures qui asservissent la femme, qui l’emprisonnent derrière un voile, qui la soumettent aux mutilations génitales, qui lui interdisent d’aller à l’école, d’avoir un emploi, de conduire ou de sortir seule dans la rue.
C’est là, entre autres, la position de l’ONG Yavuz Sultan Selim, confrérie islamo—nationaliste turque financée à hauteur de 31 000 euros par la Commission européenne et, donc, par l’impôt du contribuable.
Comment ces obscurantistes, pour qui la liberté des femmes est synonyme d’offense, coutumiers de propos violemment antisémites et homophobes, qui justifiaient hier les attentats du Bataclan, ont-ils pu recevoir un seul centime d’argent public? Comment pouvez-vous parler de protection des droits des femmes, mais en même temps soutenir avec l’argent du contribuable les ennemis de la femme et les ennemis de l’Europe? Comment pouvez-vous tolérer à ce point ceux qui veulent aujourd’hui notre destruction?
En réglant l’Europe sur l’heure islamique, vous préparez nos nations à un inévitable recul des droits des femmes et de leurs libertés. Pour faire échec à ce projet, vous nous trouverez toujours sur votre route.
Depuis presque un an, la Russie a envahi l’Ukraine, violé ses frontières, commis des actes de guerre contre des populations civiles et occupé une partie importante de son territoire, illégalement. En agissant ainsi, Moscou a donné aux Ukrainiens un ennemi commun et à la nation ukrainienne, qu’elle prétendait chimérique, un esprit de résistance et une existence plus intense et plus concrète que jamais. Nous devons réaffirmer ici que, comme tous les peuples du monde, les Ukrainiens ont le droit de disposer d’eux-mêmes et de refuser l’ombre de l’empire. Et, comme toutes les nations du monde, l’Ukraine a le droit légitime, et peut-être même le devoir, de défendre son territoire, son intégrité et ses frontières.
Quant à nous, parce que l’histoire nous enseigne et nous regarde, parce que la paix est un équilibre fragile qui résonne plus fortement sur notre continent qu’ailleurs, nous avons le devoir de veiller à ce que le reste de l’Europe ne se précipite pas dans la guerre et qu’elle se prémunisse d’un irréversible engrenage. Nous avons un devoir d’aide et d’assistance à l’égard de nos voisins agressés, à commencer par l’accueil de ses réfugiés de guerre ou l’octroi de matériel de défense. En revanche, la mobilisation d’avions de combat ou de chars de guerre, dont je rappelle que la France ne dispose même plus pour elle-même dans ses propres capacités, placerait nos États et l’Union européenne dans une dimension et une escalade nouvelle, celle de la cobelligérance. Rappelons-nous: hier, il n’était question que d’équipements individuels et d’armes défensives. Aujourd’hui, on nous dit qu’il ne s’agit que d’une poignée de chars et l’on parle d’ores et déjà d’avions de combat. Après-demain, pourquoi pas d’ogives nucléaires? La guerre est déjà là, elle fait rage entre les Russes et les Ukrainiens en dévastant villes, familles et paysages. Mais demain, elle pourrait s’élargir à d’autres et embraser tout le continent si nous effaçons totalement de notre horizon la possibilité de la paix. Affirmer que celle-ci est désormais impossible, c’est rendre la guerre plus probable que jamais.
Il est inquiétant que la volonté de rechercher des conditions de paix soit présentée par certains va-t-en-guerre comme le souhait d’une victoire russe. Seul un grand traité de paix continentale permettra d’offrir à l’Europe tout entière la stabilité dont elle a besoin dans un monde déjà largement marqué par l’insécurité géopolitique. Parler de la paix, la souhaiter et la rechercher activement, ce n’est pas sacrifier la liberté et l’indépendance ukrainiennes, c’est au contraire les rendre possibles. Si nous voulons la paix, il faut plus que jamais la préparer dans nos discours et dans nos actes.
– Madame la Présidente, Monsieur le Président du Conseil, il s’appelle Olivier, artisan-boulanger de la Marne, et ne se verse plus de salaire depuis des mois. Elle s’appelle Estelle, restauratrice dans le Vaucluse, et elle a pris la décision radicale de fermer son établissement. Ces témoignages, ces drames, parmi tant d’autres, sont ceux de milliers de chefs d’entreprise partout en Europe, boulangers, bouchers, artisans, restaurateurs, commerçants, submergés par l’explosion des factures d’énergie: des coûts multipliés par deux, trois, quatre, cinq, parfois dix et jusqu’à mettre la clé sous la porte.
Leur exigence n’est pas d’être maintenus sous perfusion d’aides publiques, mais de pouvoir vivre de leur travail dans la dignité de ceux qui ont osé, risqué, entrepris pour bâtir une activité durable. Leur exigence est de payer leur énergie au prix juste, régulé, garanti par un État stratège qui protège ses intérêts économiques. Pour eux, vos subventions de dernière minute seront leur dette et leurs impôts de demain.
Depuis plusieurs mois, votre refus de remettre en cause les règles du marché européen de l’énergie et notamment l’adossement artificiel des prix de l’électricité sur ceux du gaz, livre nos entreprises à la spéculation des prédateurs mondiaux. L’Espagne et le Portugal ont pourtant prouvé qu’il était possible de s’en affranchir. Ce qui est en jeu ici, ce n’est ni plus ni moins que l’existence même de cette France de l’initiative et de l’effort, de ces lieux de socialité, de partage, de convivialité, de production que sont nos bistrots, nos brasseries, nos petits commerces et nos ateliers, de nos savoir-faire et de notre patrimoine vivant, de cet art de vivre qui caractérise l’âme européenne.
Ce mur de faillite, nous pouvons l’éviter. Ayez le courage de rompre avec le prêt-à-penser européiste lorsqu’il est un échec pour ces milliers de chefs d’entreprise. Leur société, c’est le travail de toute une vie, alors laissez-les vivre.
À l’approche du Conseil européen, voici en effet un nouveau sujet d’inquiétude pour nos entreprises: la loi sur la réduction de l’inflation, décidée par le président américain, Joe Biden. Sous couvert de lutte contre le dérèglement climatique, cette loi favorise les entreprises américaines à grands coups de subventions et de crédits d’impôts, que ce soit dans les domaines des panneaux photovoltaïques, de la voiture électrique ou encore des batteries.
Stupeur chez les élites européistes, qui croyaient encore aux versets de la religion libérale et au bréviaire de l’Organisation mondiale du commerce! Les bras ballants, les yeux écarquillés, vous semblez enfin découvrir que toutes les grandes puissances du monde promeuvent leurs entreprises, protègent leurs travailleurs et défendent leurs intérêts. Toutes sauf une, l’Union européenne, qui se veut systématiquement la meilleure élève du libre-échange, et systématiquement à ses dépens.
Nous sommes le seul continent qui ouvre à ce point ses marchés publics sans réciprocité, là où les Américains achètent américain et où les Chinois achètent chinois. Nous sommes les seuls à ouvrir à ce point nos frontières à des produits qui ne respectent aucune de nos normes, qu’elles soient sociales ou environnementales. Plutôt qu’être les éternels naïfs du commerce planétaire, qu’attendons-nous, nous, Européens, pour acheter européen? Qu’attendons-nous pour protéger les normes sociales issues de nos démocraties, en évitant toute concurrence avec des pays qui font peu de cas des droits des travailleurs? Qu’attendons-nous pour définir et défendre nos intérêts stratégiques, pour bâtir une politique ambitieuse de croissance et pour protéger nos producteurs, nos consommateurs et nos salariés?
Les Européens n’ont pas fait l’Europe pour subir, mais pour agir. Réveillons-nous! Je vous remercie et je vous souhaite à tous, mes chers collègues, un très joyeux Noël.
Ce scandale démocratique qui frappe aujourd’hui le Parlement européen, dont l’une des vice-présidentes vient d’être écrouée, a le mérite de mettre fin à une mascarade: la mascarade de ceux qui portent en bandoulière les valeurs de l’Europe, la mascarade de ceux qui hurlent le plus fort dans la défense de la démocratie, la mascarade des socialistes soupçonnés ici, au Parlement européen, d’avoir touché de l’argent du Qatar.
Le Qatar est, rappelons-le, une dictature islamiste. La liberté d’expression ne s’y applique pas, l’égalité hommes-femmes et les droits des travailleurs n’existent pas, l’homosexualité y est punie de mort. Le Qatar est cet État où 6 500 ouvriers esclavagisés sont morts sur les chantiers de la Coupe du monde, pour qui nos démocraties modernes détournent le regard. Le Qatar est cet État qui retire ses équipes féminines des rencontres sportives internationales, au motif que ses joueuses ne peuvent disputer les matchs en portant le voile islamique. Le Qatar est cet État qui finance l’islamisme en France et sponsorise les djihadistes d’al-Nosra en Syrie.
Selon les journalistes français Christian Chesnot et Georges Malbrunot, le prosélytisme du Qatar et, avec lui, l’influence des Frères musulmans en France ont déversé plus de 25 millions d’euros en dix ans dans des constructions d’écoles, de mosquées radicales et d’associations séparatistes.
Combien d’autres élus de ce Parlement sont prêts à vendre leurs prises de position publiques au plus offrant? Combien d’autres font preuve de la même souplesse déontologique, pour ne pas dire du même avilissement moral? Nous refusons que nos nations soient vendues à la découpe. Il est temps de remonter le fil de la corruption et de faire toute la lumière sur les accointances de certains élus ici présents avec le Qatar. Je suis persuadé que d’autres cadavres sont dans le placard, et que nous ne sommes pas au bout de nos peines. Sur le sujet du Qatar comme sur beaucoup d’autres, nous aurons alerté avant tous les autres. Faites donc respecter l’Europe, la vraie, face à ceux qui en font commerce et qui font commerce de nos intérêts.
L’Europe ne peut se laisser dicter sa politique d’immigration depuis la mer par des trafiquants d’êtres humains, qu’ils portent le nom d’ONG ou de mafias de passeurs. L’Europe ne peut non plus s’en remettre à une solidarité qui consisterait à répartir les populations du monde sur notre sol, en violation de la volonté exprimée par nos concitoyens. Nous devons considérer que notre politique migratoire commence sur la mer, que nos frontières sont aussi maritimes, que nul ne peut donc prétendre accoster sur notre sol sans y être autorisé.
Votre projet consiste à accueillir et répartir. Le nôtre consiste à secourir et reconduire. Pour dissuader les tentations de départ, les demandes d’asile doivent s’effectuer dans les ambassades et consulats des pays de départ. Pour protéger les réfugiés de guerres réelles, s’il y en a, des camps humanitaires sécurisés doivent être mis en place dans les régions de départ sous l’égide du Haut-Commissariat et sous l’égide des Nations Unies.
Parce qu’elle dissuade de risquer sa vie pour un eldorado fantasmé, cette fermeté est probablement la politique la plus humaine qui soit. La politique qui sauve des vies est celle qui dissuade de venir. Voici les clefs d’une protection de nos frontières. Cette volonté, la Commission européenne ne l’a pas. Le président Emmanuel Macron non plus. Les idéologies les en empêchent, mais la naïveté également, celle de croire que les flux migratoires vont se tarir d’eux-mêmes et qu’il ne s’agit que d’une crise temporaire.
Les lois de la démographie sont pourtant implacables. Sans reprise en main de notre destin, sans prise de conscience générale, la ruée vers l’Europe nous attend. Lampedusa, Ceuta ou la Porte de la Chapelle pourrait être notre futur.
– Madame la Présidente, guerre civile ouverte, déferlement migratoire, trafic d’êtres humains, esclavage moderne. Depuis sa destruction en 2011, à la suite d’une désastreuse campagne militaire franco-otanienne, la Libye peine à se redresser et provoque des secousses dans toute la région et jusqu’à notre continent.
La géopolitique ayant horreur du vide, c’est la Turquie en tête qui, en Libye depuis plusieurs années, abat ses cartes l’une après l’autre. En 2019, profitant d’une partition politique et militaire du pays, elle a arraché un accord lui offrant des zones maritimes appartenant à deux pays membres de l’Union européenne, la Grèce et Chypre. Le 3 octobre dernier, Ankara récidivait en signant avec Tripoli un mémorandum lui attribuant des zones de forage illégales en Méditerranée orientale. En clair, Erdoğan et ses stratèges instrumentalisent le chaos libyen pour se constituer une zone d’influence et de puissance en Méditerranée orientale, au mépris du droit de la mer et du respect des traités internationaux.
Il est indispensable pour nos amis et alliés grecs et chypriotes et pour la stabilité régionale que de tels accords ne soient jamais entérinés et que leur dénonciation fasse partie des conditions de reconnaissance d’un futur régime légitime, indépendant et durable. La Libye n’est plus une province ottomane depuis plus d’un siècle. Il en va de la sécurité de l’Europe et de toute la Méditerranée qu’elle ne le redevienne pas.
– Monsieur le Président, Monsieur le Président Charles Michel, alors que l’angoisse de la fin du mois et l’inquiétude de l’hiver s’enracinent dans toute l’Europe, le dernier sommet européen semble en ignorer l’urgence. Aucune mesure n’a pu en effet être prise pour soutenir tant nos entreprises que les familles en proie à une crise de l’énergie sans précédent.
En France, jusqu’à présent, et malgré les promesses de réformes non tenues, le président Macron s’est soumis aux règles absurdes du marché européen de l’électricité – ces règles européennes, qui conduisent à indexer les prix de l’électricité sur celui du gaz, nous ont mis à la merci de l’explosion spéculative des cours à la suite de la guerre en Ukraine. La France, qui ne tire aucun bénéfice du fonctionnement de ce carcan, s’en sort, bien qu’affaiblie, grâce à sa production nucléaire.
Nous pouvons aisément affirmer que, sans ce marché européen, nous aurions été en partie protégés des grands mouvements géopolitiques du monde. Il est donc urgent d’en sortir, ou, à défaut, d’y instaurer des dérogations sur le modèle de celles obtenues par le Portugal et par l’Espagne, qui disposent ainsi de prix de l’électricité en moyenne trois fois inférieurs aux nôtres. Sur la durée, le levier fiscal doit être utilisé par la baisse de la TVA sur l’énergie, comme l’ont fait l’Allemagne ou la Pologne. Hélas, le président Macron s’y refuse obstinément.
Le risque de conduire l’Europe vers la désertification industrielle, avec une perte d’emplois et de savoir-faire, est réel dans les prochains mois. Agissez tout de suite et maintenant, car, lorsque les usines auront fermé leurs portes, il sera trop tard.
– Monsieur le Président, nous devons un soutien moral et unanime à la révolte des femmes d'Iran dont le courage a ému le monde. En brûlant leur voile islamique, ces femmes ont dirigé leur colère vers le symbole de l'oppression pratiquée par le régime des mollahs. Ce qui est rejeté par ces manifestantes c'est une société qui fait de la femme par nature, de la naissance jusqu'à la mort, un être inférieur à l'homme.
Mais c'est en réalité la duplicité de la Commission européenne que je souhaite pointer aujourd'hui. Vous condamnez l'obscurantisme en Iran, mais vous lui faites la courte échelle en Europe. J'en veux pour exemple cette communication officielle de la Commission européenne présentant une fillette voilée que vous avez fait disparaître en catastrophe quand des lanceurs d'alerte l'ont à juste titre dénoncée. En Iran, des femmes brûlent leur voile, en Europe, vous le portez en étendard.
Cette anecdote n'est pas isolée. Elle s'inscrit dans un contexte d'entrisme assumé des officines islamistes à qui vous osez offrir l'argent tiré du porte-monnaie des contribuables européens. Je pense à l'association Femyso, émanation des Frères musulmans, à qui vous déroulez le tapis rouge au sein même des institutions européennes. Votre relativisme, votre refus d'assumer l'identité de nos nations, votre soutien dogmatique à une politique d'immigration massive, votre financement déguisé d'associations ennemies mettent notre continent dans la salle d'attente de l'islamisme.
Notre continent, celui de la philosophie grecque, du droit romain, de la raison, notre continent façonné par des siècles d'intense foi chrétienne doit rester celui des hommes et des femmes libres. Cela ne sera jamais celui du voile islamique, de la soumission et de l'obscurantisme.
– Monsieur le Président, Monsieur le Haut-représentant, ma question sera simple et très directe: qu’est-ce donc qui compte le plus à vos yeux, le gaz azérbaïdjanais ou le sang arménien? Je crois déjà connaître la réponse puisque Madame von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a signé un accord visant à doubler les quantités de gaz importé d’Azerbaïdjan sans jamais prendre officiellement la défense des Arméniens attaqués sur leurs terres.
Ces derniers jours, des vidéos authentifiées montrent l’exécution sommaire et sauvage de soldats arméniens par des troupes azerbaïdjanaises. Qu’attendez-vous? Qu’attendez-vous pour pointer du doigt cette sale guerre menée par Bakou? Sans consignes américaines, l’Europe est-elle devenue incapable de prendre position dans les affaires du monde? Ou est-ce à cause de la peur de dénoncer la Turquie, membre de l’OTAN qui soutient directement les ambitions de l’Azerbaïdjan?
Je ne vous reproche pas de chercher à réduire la dépendance énergétique de l’Europe à une puissance en particulier. Nous vous reprochons, faute d’anticipation et par aveuglement idéologique, de le faire dans une précipitation qui sacrifie la fraternité européenne avec le peuple d’Arménie. Notre civilisation brûle, mais l’Europe regarde ailleurs.
– Madame la Présidente du Parlement, Madame la Présidente de la Commission européenne, nous y sommes. Voilà les peuples d’Europe au pied du mur. Si l’état d’urgence énergétique doit aujourd’hui être déclaré, la guerre n’y est pas étrangère. Mais ce sont d’abord et avant tout vos errements successifs que nous payons aujourd’hui. Vous illustrez parfaitement le proverbe français «l’enfer est pavé de bonnes intentions».
Vous vouliez sortir de notre dépendance aux énergies fossiles, vous nous avez mis entre les mains de la Russie, des États-Unis, de la Chine et des pétromonarchies du Golfe. Vous prétendiez décarboner notre économie, nous rouvrons des centrales à charbon en raison d’une guerre absurde et irrationnelle menée contre le nucléaire, sous la pression des Verts. Vous vouliez effondrer l’économie russe, vous lui avez offert une manne financière inespérée en démultipliant ses revenus d’hydrocarbures. Vous prétendiez défendre l’écologie, vous importez du gaz de schiste américain à grand renfort de méthaniers. Vous vous placiez en défenseur des valeurs de l’Europe, vous vous mettez aujourd’hui à genoux devant l’Azerbaïdjan qui bombarde le valeureux peuple d’Arménie parce que vous mendiez ses hydrocarbures. Vous vantiez les mérites de l’Europe sociale, vous préparez maintenant le rationnement de millions de familles françaises et européennes qui n’ont jamais tant redouté l’hiver qui vient. Par vos incohérences, par vos revirements insensés, par vos renoncements à la souveraineté, vous plongez nos peuples et leurs entreprises dans la détresse en les confrontant à des urgences que l’on croyait d’un autre temps.
La baisse de la TVA sur l’énergie, le retour à une saine maîtrise des prix par la sortie du marché européen de l’électricité, la taxation des superprofits comme le soutien indéfectible à la filière nucléaire sont autant de mesures indispensables pour empêcher que nous revenions à l’âge de pierre économique.
Madame von der Leyen, partout, les peuples d’Europe sont en colère. Il n’est pas loin le temps où ils vous demanderont avec la sévérité d’un juge devant le coupable: qu’avez-vous fait du rêve européen?
«Nous devons passer à une Europe puissante dans le monde, pleinement souveraine, libre de ses choix et maître de son destin», annonçait modestement Emmanuel Macron il y a six mois. Jamais, peut-être, nous n'en avons été plus éloignés. Nous aurons certes un chargeur universel, ce qui est loin d'être inutile dans la vie de tous les jours. Mais qu'est-ce que cela représente au regard de la dépendance accrue aux Américains et à l'OTAN en matière de défense et de politique étrangère?
Faute d'avoir su maintenir des moyens militaires à la hauteur des défis et des dangers du monde, l'Europe est obligée de remettre son destin entre les mains d'autres qu’elle-même. Ceci est la négation même de la souveraineté et de la liberté. Au lieu de s'atteler à consolider et à réparer ce qui devrait l’être, l'Union européenne poursuit sa fuite en avant en faisant de l'élargissement un dogme, quitte à déstabiliser nos modèles économiques et sociaux. L'hypocrisie en matière d'écologie et d'environnement continue de plus belle, et la PFUE a profité de ses derniers jours pour faire un joli cadeau au dérèglement commercial en signant un nouvel accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande. Enfin, malgré des coups de menton récurrents, Emmanuel Macron n'aura résolu aucune avancée significative en matière de protection de nos frontières face aux intrusions migratoires venues du Sud et de l'Orient.
Forts de 3 000 ans d'histoire, les États et les peuples européens méritent mieux que les incantations jamais suivies d'effets de chefs d'État cherchant à fuir la volonté populaire.
Le dernier rapport du GIEC nous éclaire et nous alerte. Cet immense défi devrait nous conduire à repenser en profondeur notre mode de production. Mais, plutôt que de remettre en cause le grand déménagement du monde provoqué par la multiplication des accords de libre-échange, l’Union européenne cherche à faire payer les conséquences écologiques désastreuses de ses choix économiques aux citoyens ordinaires. À vos yeux, ils doivent subir un matraquage réglementaire et fiscal toujours plus intense parce qu’ils sont coupables de ne pas vivre dans des habitations suffisamment bien isolées ou parce qu’ils sont contraints d’utiliser leur voiture pour se rendre au travail.
Le durcissement constant des normes européennes pour les véhicules à moteur et, demain, l’interdiction complète des voitures à moteur thermique achèveront de transformer l’automobile en un bien de luxe pour bon nombre de nos compatriotes, alors même qu’un seul supertanker qui sillonne les océans de la planète rejette autant de particules fines qu’un million de voitures en France.
Ce n’est pas au contribuable de payer pour compenser un tant soit peu les effets délétères de votre politique économique. C’est cette politique elle-même qu’il faut changer par la réappropriation du local, des circuits courts et du patriotisme économique. L’Union européenne ne prend pas ce chemin.
Pendant que vous déployez des trésors d’inventivité pour taper au portefeuille les classes populaires et les classes moyennes, vous continuez à négocier des accords de libre-échange avec le Mexique, le Chili, le Brésil ou encore l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Pendant que vous culpabilisez les citoyens européens, vous continuez de permettre la délocalisation de nos usines à l’autre bout du monde, nous privant ainsi de tout moyen de contrôler les normes environnementales de production. Pendant que vous déroulez de grandiloquentes feuilles de route climatiques, vous interdisez toujours, au nom de la concurrence libre et non faussée, de privilégier les acteurs économiques locaux dans l’attribution de marchés publics. Ainsi, nous vivons encore dans un monde où l’on peut donner à nos enfants dans les cantines scolaires de Normandie des pommes venues du Chili.
Les pays européens sont parmi les plus vertueux en matière de lutte contre le réchauffement climatique. En trente ans, l’UE a réduit d’un tiers ses émissions de gaz à effet de serre. Ensemble, nos 27 pays rejettent trois fois moins de CO2 dans l’atmosphère que la Chine à elle seule. Grâce au nucléaire, la France est de loin l’un des pays les plus vertueux au monde.
La transition écologique ne doit être ni punitive ni sacrificielle. Elle doit au contraire être un moyen d’offrir de nouveaux débouchés à notre industrie, de réhabiliter l’économie de proximité et ainsi léguer une France et un continent durables aux générations futures.
Cette guerre est d'abord et avant tout un questionnement sur notre dépendance: celle aux énergies fossiles importées comme aux produits alimentaires et aux produits agricoles cultivés toujours plus loin de chez nous. Cette guerre nous rappelle la plus vieille leçon de l'histoire: la souveraineté, c'est le prix de la liberté. Dès lors, il est crucial de renforcer notre autonomie énergétique en continuant à renforcer notre filière nucléaire, énergie la plus propre et la plus décarbonée dont disposent aujourd'hui nos sociétés, en refusant de céder aux pressions des Verts qui veulent renvoyer nos sociétés à l'âge de pierre économique par la réouverture des centrales à charbon.
Notre devoir est aussi celui de reconquérir notre souveraineté alimentaire par la fin du libre-échange absolu et le développement du juste échange, le recours aux circuits courts et au localisme, à la proximité. Cette protection de nos filières agricoles passe par la fin de la folle stratégie de la ferme à la fourchette promue par la Commission, qui livre nos agriculteurs à la contrainte et à la ruine.
La situation exceptionnelle que nous connaissons appelle à plus court terme des mesures d'urgence pour le pouvoir d'achat de nos concitoyens. Il faut baisser les taxes sur les carburants, comme l'a fait la Pologne dès le mois de février. Nous souhaitons le faire en France, où les taxes représentent près de 60 % du prix à la pompe. Nous devons aussi nous résoudre à constater qu'à cet instant, les sanctions énergétiques prises par l'Europe ont affaibli notre pouvoir d'achat tout en enrichissant la Russie. Le rouble est à un niveau historiquement haut depuis deux ans et les profiteurs de guerre s'enrichissent toujours plus dans l'exportation des matières premières.
Le constructeur automobile Renault a été contraint de céder ses parts dans la marque russe Lada pour un rouble symbolique. C'est donc un institut dépendant de Poutine qui en a fait l'acquisition. C’est là une drôle de sanction qui conduit à saborder une entreprise française pour finalement permettre au gouvernement russe de la nationaliser gratuitement.
Pour conclure, nous n'avons pas le pouvoir de décider de l'emplacement des gisements de gaz et de pétrole. En revanche, nous pouvons décider de protéger les nôtres tout en sanctionnant les profiteurs de guerre et en aspirant demain à retrouver le chemin de l’indépendance. Il faut suivre un principe simple: les sanctions doivent continuer de cibler Poutine, le régime russe et ses décideurs, et non le portefeuille des Européens, ni les activités de nos entreprises. Je vous conjure de penser à eux.
– Madame la Présidente, je souhaiterais faire un rappel au règlement, s’il vous plaît, sur la base de l’article 123, qui régit l’accès au Parlement européen.
Il s’est tenu, il y a quelques heures, dans l’enceinte du Parlement, une conférence qui portait sur l’islamophobie, à l’initiative de l’association COJEP, en présence de M. Élias d’Imzalène, qui serait fiché et suivi en France pour radicalisation islamiste. Je souhaiterais savoir comment cette association a pu faire entrer cet individu à quelques pas de l’hémicycle et avec l’approbation vraisemblable du Bureau du Parlement.
– Monsieur le Président, alors que des négociations étaient plus que jamais ouvertes, Vladimir Poutine a franchi un pas inacceptable en jetant l’Europe devant le fléau de la guerre. Nous ne pouvons accepter que la souveraineté d’un État et d’un peuple soit violée, et encore moins par les armes. Comme vous tous, je soutiens cet élan de solidarité pour le peuple ukrainien, entré en résistance pour la défense de sa patrie.
Cependant, le retour du tragique de l’Histoire ne doit pas nous empêcher de penser avec raison, de regarder ce conflit dans sa complexité et de porter la voix de la paix et surtout de la désescalade. En soutenant l’otanisation de l’Europe depuis près de vingt ans, nous plaçant de fait sous pavillon américain, nos dirigeants ont manqué les occasions d’ouvrir une relation d’équilibre avec la Russie. Nous avons troqué notre indépendance et notre liberté d’action contre une illusion de protection et avons ainsi entretenu un climat conflictuel archaïque. Aujourd’hui, l’heure est à la fermeté et nous devons faire preuve d’unité sans ambiguïté dans le soutien au peuple ukrainien et la condamnation de cette invasion.
Toutefois, je voudrais dire qu’il est malhonnête que les institutions européennes utilisent cette guerre pour faire avancer un agenda fédéraliste que les peuples refusent. C’est le cas de l’approfondissement de l’OTAN ou de l’élargissement de l’Union européenne qui ne seraient d’aucun secours, à l’heure où notre priorité est de faire taire les armes.
Je veux aussi dire que sanctionner la Russie ne doit pas revenir, en tout cas, à se sanctionner lourdement nous-mêmes. Gare à ce que des sanctions prises sous le coup de l’unanimisme ne se révèlent pas être des boulets pour le pouvoir d’achat des peuples et qu’elles ne fassent pas du mal à nos entreprises tout en permettant à la Russie de renforcer son autonomie stratégique. C’est précisément le cas avec les sanctions en vigueur depuis 2014.
N’utilisons pas non plus en Europe les méthodes que nous condamnons ailleurs. Il n’est pas dans les pratiques ni dans les valeurs de démocraties matures comme les nôtres, de fermer des médias, quand bien même ils seraient des relais d’influence étrangers.
Tomber dans une surenchère inutile aggraverait la guerre plutôt que de trouver la paix. Notre impératif est la paix, la désescalade, mais aussi, pour mon pays, le retour d’une France libre, indépendante, respectée et force d’équilibre au sein d’un monde multipolaire.
Vous et vos alliés avez fait de l'Europe l'arrière-cour de Washington, la proie de Pékin, le paillasson d'Erdogan et l'hôtel de l'Afrique. Produire des batteries et des semi-conducteurs sur le sol européen est louable, mais le 21ème siècle exige de nous une vision plus lointaine. Dans un entretien récent dans lequel vous vous réjouissez d'emmerder une partie du peuple français, vous prônez la mise en place d'une Europe des migrations.
Plus tôt, dans une conférence de presse, vous annonciez vouloir faire avancer le pacte européen pour les migrations. Ce pacte organise un véritable coup d'État juridique puisque, sous couvert d'harmoniser les règles, l'Union européenne va déposséder les nations du droit de définir elles-mêmes leur politique migratoire. Vous allez flouter la notion de réfugiés et de migrants, instaurer le regroupement familial élargi aux frères et aux sœurs, contraindre les pays aux relocalisations forcées, restreindre les possibilités de reconduite aux frontières, encourager les ONG dans leur rôle de complices des passeurs.
En clair, vous voulez déposséder les États et les peuples du dernier des droits qu'il leur reste, celui de décider qui entre chez eux et qui doit en sortir, alors que votre priorité devrait être de rétablir des frontières en France et de poser des frontières à l'Europe. Vous voulez déposséder les peuples, notre peuple, du droit légitime d'être et de demeurer lui-même.
Demain, l'Europe sera-t-elle encore l'Europe si, comme à Cologne, les journées sont rythmées par l'appel du muezzin? Sera-t-elle encore l'Europe si, comme dans des villes belges ou hollandaises, une majorité d'habitants prête allégeance au roi du Maroc ou au sultan Erdogan? Enfin, si, comme tant de quartiers de France, une autre civilisation s'impose et avec elle un rapport aux femmes qui nous est étranger?
L'Europe peut survivre à des déficits supérieurs à 3 % du PIB, mais elle ne se relèverait pas d'un déficit prolongé des naissances compensé par des migrations extérieures. Les nations d'Europe ne veulent être ni dissoutes, ni remplacées, ni submergées. L'élection présidentielle des 10 et 24 avril prochains ne décidera pas seulement du sort de la France, mais de celui de l'Europe tout entière.
Monsieur le Président de la République, comment pouvez-vous vous prétendre aujourd'hui en rassembleur en Europe, alors que vous aurez été jusqu'au bout le diviseur de la France, préférant à l'unité du pays la concurrence généralisée et donc la guerre de tous contre tous? Vous vous êtes comporté comme un liquidateur à la tête de l'État français. Vous aurez minutieusement joué au casino avec l'industrie française, bradée à des puissances étrangères et dont Alstom restera à jamais un symbole de trahison des intérêts nationaux.
Vous aurez laissé l'État être contesté dans son autorité, la nation affaiblie dans sa souveraineté, le peuple attaqué dans son identité et dans ses libertés. De vos promesses d'un monde nouveau, il ne restera que vos brimades, vos humiliations, votre cynisme et votre mépris, qui auront contribué à rendre le peuple triste, à affaiblir sa force vitale, à le faire douter de l'avenir, à le faire douter de lui-même. Alors que la France a besoin de rayonner de nouveau pour exprimer sa puissance, vous avez éteint sa lumière. Pour la France mais aussi pour l'Europe, il est vital que votre mandat reste unique.
Votre projet, à l’égard de cette civilisation millénaire que vous détestez tant, n’est pas seulement de la remplacer par les voies migratoires, mais de l’annuler. De l’annuler purement et simplement en déconstruisant méthodiquement son âme et ses fondations. Ce projet militant est celui de l’idéologie woke, importée de l’autre côté de l’Atlantique. Une
L’effacement de nos références culturelles et civilisationnelles n’est qu’une étape. Pendant que vous vous pensez légitime à réviser nos traditions millénaires ou notre vocabulaire, la commissaire européenne à l’égalité, Helena Dalli, assure en parallèle activement la promotion de l’association Femyso, une officine islamiste proche des Frères musulmans, connue pour son prosélytisme en faveur du voile et ses attaques envers la conception française de la laïcité. Sans parler de la campagne du Conseil de l’Europe, financée par notre argent, assurant la promotion du voile islamique, pourtant si étranger à l’idée que la civilisation européenne se fait de la femme.
Devant votre volonté d’éjecter purement et simplement l’Europe de l’Union européenne, nous continuerons à défendre une France française dans une Europe européenne. Qu’il me soit permis, Mesdames et Messieurs, au risque de m’attirer les foudres des déconstructeurs haineux que vous êtes, de vous souhaiter à toutes et à tous un très joyeux Noël.
– Madame la Présidente, en France s’est ouvert le procès des attentats de Paris du 13 novembre 2015, qui ont coûté la vie à 130 de nos compatriotes, blessé 400 autres Français et plongé des centaines de familles dans un deuil impossible. Nous savons aujourd’hui que plusieurs des terroristes ont pu semer la terreur en se dissimulant dans la vague migratoire qui a submergé l’Europe et que nos dirigeants ont encouragée. Cette politique inconsciente et meurtrière doit être enterrée à jamais.
Les premiers Afghans évacués de Kaboul arrivaient à peine sur le sol français que cinq d’entre eux faisaient l’objet d’une surveillance pour risque terroriste par les services de renseignement français. Kaboul est par ailleurs le théâtre d’une réactivation des djihadistes de l’État islamique.
Nous ne savons rien de tous ceux que nous avons évacués et que nous installons chez nous par centaines, voire par milliers. Après tout ce que nous avons vécu dans notre pays, aucun risque ne doit être pris. L’effort d’accueil des réfugiés doit se porter tout entier sur les États voisins par l’instauration de camps humanitaires sécurisés dans les pays voisins, avec lesquels le choc culturel est par ailleurs bien moindre. Les lois de l’hospitalité ont chez nous été bafouées, saturées, utilisées par nos ennemis. Il est temps de dire que nous affichons complet pour préférer la sécurité des nôtres.
– Madame la Présidente, Monsieur le Président du Conseil, après Madame von der Leyen en avril dernier, c’est aujourd’hui le Conseil européen qui poursuit encore et toujours l’Arlésienne d’une coopération mutuellement avantageuse avec la Turquie. Ce que l’Union européenne perçoit comme une forme de bon voisinage, Erdoğan le conçoit comme une ligne de force pour obtenir bien davantage que ce qu’il a déjà réussi à gagner en exploitant nos faiblesses et nos lâchetés. Pourquoi, dès lors, le Conseil cherche-t-il à relancer l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et la Turquie? Renforcer l’union douanière, c’est donner à Erdoğan de nouveaux moyens de pression, économique cette fois, qu’il ne manquera pas d’exploiter à l’avenir, puisque nous lui avons déjà maintes et maintes fois clairement signalé nos faiblesses.
Pourquoi exiger la poursuite des financements européens en faveur des réfugiés présents en Turquie? Nous savons que ceux-ci ne sont que les instruments du chantage migratoire d’Erdoğan. Recep Tayyip Erdoğan est passé maître dans l’art d’adapter son idéologie islamiste à ses intérêts du moment. Nous ne devons pas être dupes. Toute concession faite à ce régime va à l’encontre des intérêts et de la sécurité des Européens.
– Madame la Présidente, Madame la Commissaire, qui êtes en train de tricoter pendant que nous parlons de l’avenir et de l’identité de nos peuples... Sept personnes attaquées au couteau en Suède: l’auteur est un Afghan arrivé en 2016, déjà connu des services de police. Des écoliers menacés au couteau à Ermont, en France: l’auteur est un Haïtien multirécidiviste. En Allemagne, Christiane, 49 ans, Johanna, retraitée, Steffi, 24 ans, qui était venue acheter une robe pour le mariage de son amie: toutes ont été spécifiquement visées en tant que femmes et assassinées au couteau par un Somalien arrivé en 2015 comme demandeur d’asile.
Plus un mois ne passe en Europe sans une attaque impliquant un migrant fraîchement débarqué – qui mettra un genou à terre pour ses victimes? Le texte que vous nous proposez est une pompe aspirante à davantage de violence dans nos sociétés, alors même que votre responsabilité première est de les protéger. Qu’il s’agisse du traitement de l’asile dans les pays de départ comme du durcissement des sanctions contre les passeurs, l’exemple du Danemark comme celui du Royaume-Uni devraient vous inspirer, car ils correspondent à ce qu’attendent aujourd’hui une majorité de peuples européens.
– Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire Thierry Breton, le décollage vendredi dernier d’une équipe d’astronautes vers la station spatiale internationale nous a tous fait rêver, mais ce rendez-vous acte aussi et surtout une nouvelle défaite technologique pour l’Europe.
En 2021, l’Europe demeure la seule puissance spatiale incapable d’envoyer elle-même des hommes dans l’espace. Ce que l’Europe millénaire a renoncé à faire en 40 ans par la faiblesse de l’organisation politique qui l’administre, des entreprises privées américaines comme SpaceX le conquièrent. Face aux États-Unis et à la Chine, ce n’est pourtant pas le génie qui fait défaut à l’Europe. Nous sommes bridés par la faiblesse d’élites européennes qui ne croient plus dans ce que nous sommes, par une bureaucratie incapable d’encourager et de protéger une véritable politique industrielle. Alors que SpaceX a bénéficié depuis plus d’une décennie d’une politique basée sur la garantie d’une commande publique préférentielle, où est le Buy European Act pour Ariane et tous les fleurons économiques de l’UE?
Tant que Greta Thunberg demeurera la seule ambition de l’Europe pour demain dans une économie de la conquête et de la connaissance, alors l’Europe sera vouée à sortir définitivement de l’histoire.
– Madame la Présidente, à l’heure où la croissance verte et inclusive de l’Afrique, pour reprendre vos mots, semble monopoliser l’attention de Bruxelles, à l’heure où la Chine se veut toujours plus offensive à l’égard de l’Afrique, une vague démographique de 2 milliards 500 millions d’habitants d’ici 2050 se dresse face à nous, de l’autre côté de la Méditerranée.
L’Afrique est et restera un partenaire économique majeur et incontournable, qui bénéficie aujourd’hui d’aides stratégiques nationales et internationales à son développement pour le siècle qui vient. Loin d’être un gage de tutelle, et compte tenu du défi migratoire, des destins croisés de nos continents, si une politique dissuasive d’immigration ne reprend pas rapidement ses lettres de noblesse, ces aides doivent et devront tout d’abord être conditionnées – et strictement conditionnées – à la maîtrise des flux migratoires par les États africains. Nous en savons les drames humains, nous en savons les causes et les conséquences, tant dans la fuite de forces vives pour les pays de départ que dans la volonté de nos peuples de rester eux-mêmes. Oui au codéveloppement, non à la tutelle.
– Madame la Présidente, voilà maintenant une décennie que le Semestre européen aura été instauré, il est temps d’en tirer le bilan.
Jamais les divergences entre les économies de la zone européenne n’auront été aussi profondes. En revanche, ce Semestre aura rempli avec grand succès son objectif de lier un peu plus les mains des États, de confisquer leurs choix économiques au profit de la Commission européenne. Durant cette crise, l’Union européenne aura été la désunion européenne. En ce moment même, votre Waterloo vaccinal, l’incompétence de l’Union européenne dans la commande de vaccins et son approvisionnement dans les États, aura conduit de plus en plus de pays européens à prendre les choses en main par eux-mêmes, à l’image de l’Autriche, de la Hongrie ou de la Pologne.
Si vous souhaitez davantage de coordination au sein de l’Union européenne, cessez donc de chercher à tout prix à forcer la main des États et consacrez plutôt votre énergie à faire la preuve de votre efficacité.
La Commission européenne exige, pour pouvoir bénéficier des fonds du plan de relance européen qui va suivre, que les États mettent en œuvre ces réformes structurelles édictées dans le cadre du Semestre européen. Ce chantage pour les États membres signifie notamment pour mon pays, la France, la réforme de l’assurance chômage, la libéralisation des services publics et, bien sûr, la réforme du système des retraites, à l’heure où la précarité va exploser. Qu’obtiendra la France en échange du respect de toutes ces exigences? Dans le meilleur des cas, une aumône de 4 milliards d’euros d’ici l’été, soit 4 % dérisoires dont nous avons besoin pour financer un plan de relance déjà sous-dimensionné.
L’Union européenne aura décidément raté une occasion de se réconcilier avec les peuples.
– Madame la Présidente, depuis le début de la crise sanitaire, la technocratie européenne aura étalé au grand jour une incompétence et une déconnexion flagrantes.
Après avoir échoué sur les commandes de masques, sur les commandes de tests et sur la protection des frontières, la Commission s’est saisie de la commande des vaccins, sans pourtant disposer des compétences nécessaires. À la lourdeur bureaucratique française est venue s’ajouter la débâcle de Bruxelles. L’opacité dans laquelle vous avez conduit les négociations n’aura fait que renforcer la défiance des peuples à l’égard de l’une des portes de sortie de cette interminable crise qu’ils traversent.
Pendant ce temps, le Royaume-Uni, libéré du carcan de Bruxelles, a déjà vacciné plus de dix millions de personnes. La Hongrie a choisi de passer outre vos injonctions en précommandant directement deux millions de doses du vaccin russe que vous avez choisi d’ignorer pour de tristes raisons idéologiques.
Madame von der Leyen, chaque minute de retard prise par Bruxelles est une entreprise française de plus qui dépose le bilan et avec elle, son lot de conséquences sociales et humaines. Parce que trop souvent, votre Union, qui plus est dans cette crise, a causé la faiblesse.
Cette période que nous traversons appelle à une très large remise en question de vos grandes orientations politiques et économiques. La souveraineté nationale n’est pas une idée méprisable, mais un bien, le plus précieux des peuples, dont vous vous êtes emparés depuis trop longtemps et qu’il vous faut rendre aujourd’hui aux nations d’Europe si vous souhaitez une construction européenne qui conserve du sens.
– Madame la Présidente, «la démographie c’est le destin», écrivait le philosophe français Auguste Comte.
Face à l’Europe, devant nous, au-delà de cette frontière naturelle qu’est la Méditerranée, se dresse un continent d’un milliard deux cents millions d’habitants, l’Afrique, dont la population doublera pour atteindre les 2,5 milliards d’habitants en 2050. En rappelant que 42 % des Africains aspirent à émigrer, l’institut Gallup nous rappelle que les destins de nos continents respectifs pourraient être liés par la force du nombre. La ruée vers l’Europe n’en est qu’à son commencement.
Illustrée par votre futur pacte sur les migrations, votre vision d’un accueil inconditionné, illimité et sans frontières n’est pas seulement responsable des drames humains de la Méditerranée, elle ne fait pas seulement le jeu des mafias de passeurs qui profitent de la misère humaine, mais elle bafoue l’un des droits les plus essentiels de nos peuples, celui d’être et de rester lui-même.
Lesbos hier, Lampedusa avant-hier, les Canaries aujourd’hui, les portes d’entrée en Europe pour l’immigration clandestine se multiplient et transforment ces archipels en état de siège, où la population laissée à l’abandon par l’Europe entière doit faire face aux nuisances, au vandalisme et parfois au pillage des lieux de culte.
Votre vision est celle d’une humanité où la migration du Sud est un droit, et l’accueil un devoir pour les peuples d’Europe. Écoutez ce que veulent les peuples, ce que vous disent les peuples d’Europe et stoppez cette folie.
– Madame la Présidente, Dorian, Loïc, Yvonne, Quentin, Tanerii, voici les prénoms des cinq de nos soldats morts pour la France ces 30 derniers jours. Ils s’en vont rejoindre les 50 autres fils de France tombés au combat depuis 2013, dans le cadre des opérations Serval et Barkhane.
Nous sommes en guerre, l’Europe est en guerre contre le totalitarisme qui hait et veut détruire absolument tout ce que nous sommes: l’islamisme. Cet ennemi, il nous faut le combattre à l’intérieur de nos frontières, mais aussi en amont, à la racine du mal, notamment au Sahel et au Sahara, pour empêcher que ne se reconstitue un nouveau califat islamique aux portes de la Méditerranée.
Vous devez être conscients, mes chers collègues, qu’en frappant les groupes djihadistes là-bas, c’est aussi votre sécurité, celle de vos pays, celle de vos enfants qu’assurent 5 200 soldats de l’armée française. Car si nous avons bien une chose en commun ici au sein de ce Parlement, c’est l’appartenance à une civilisation commune et c’est précisément ces valeurs qu’ils veulent attaquer.
La France a une voix singulière à porter et à défendre sur la scène internationale, mais la France est aujourd’hui seule à payer le prix du sang pour combattre un ennemi commun sur un territoire aussi vaste que l’Europe. Ces sacrifices, vous ne pouvez les ignorer. Appuis humains, logistiques ou budgétaires, voilà autant d’initiatives à prendre par les États européens pour renforcer et soulager le fardeau de la France au Sahel.
– Madame la Présidente, l’Union européenne espérait en 2009 que ce Partenariat oriental, qui comprend notamment l’Azerbaïdjan, permette l’établissement des valeurs communes que sont la démocratie, l’état de droit et le respect des droits de l’homme. Ce cercle d’amis, comme le souhaitait l’ancien président de la Commission Romano Prodi, devait voir le jour grâce aux vertus miraculeuses du libre- échange.
Aujourd’hui, l’Azerbaïdjan et son président occupent par la force un territoire que l’histoire a voulu arménien, et chaque jour qui passe apporte son lot de massacres, de pillages commis par les troupes et miliciens azéris. Le président turc Erdoğan, conquérant et belliqueux, peut affirmer sans honte que la lutte historique de l’Azerbaïdjan contre l’Arménie n’est pas terminée.
Il est temps, Madame, de suspendre au plus vite la totalité des avantages accordés à l’Azerbaïdjan dans le cadre de notre politique étrangère, à commencer par l’accord de facilitation en matière de délivrance de visas. Si l’Europe est tant préoccupée par ses intérêts gaziers, raison pour laquelle elle refuse de hausser le ton, qu’elle défende donc courageusement ses États membres en Méditerranée orientale face aux agressions répétées de la Turquie.
– Madame la Présidente, au-delà de la crise sanitaire à l’ordre du jour du prochain Conseil européen, l’actualité nous rappelle chaque jour que l’Europe traverse une autre crise, dont vous semblez parfois oublier l’existence, je veux bien entendu parler de la crise sécuritaire.
Lors des dernières semaines, le terrorisme islamiste a encore frappé l’Europe de plein fouet. Il a frappé à Paris, il a frappé à Nice, il a frappé à Vienne et les terroristes ne venaient pas d’ici. Ils sont entrés sans difficulté sur le continent, puis ont traversé sans entraves les frontières qui séparent les pays européens, censées pourtant être renforcées en pleine pandémie de COVID-19.
En 25 ans d’existence, l’espace Schengen a montré son indigence face à chacune des crises que nous avons traversées. L’Europe a été incapable d’endiguer la crise des migrants de 2016: le système Schengen faisant porter tout le poids de la maîtrise des flux migratoires sur les pays d’entrée dans l’UE, déjà durement touchés par une crise économique. Le système Schengen ne nous a pas protégés face à la crise du terrorisme. Il ne nous a pas davantage protégés face à la crise sanitaire, pendant qu’ailleurs dans le monde, de l’Asie à la Nouvelle-Zélande, ce sont les pays qui ont très tôt fermé leurs frontières qui ont le mieux résisté à l’épidémie.
Aujourd’hui, l’Europe poursuit sa fuite en avant. La Commission européenne propose un pacte sur la migration qui mettra en péril la stabilité démographique du continent et les eurodéputés réclament le retour immédiat aux frontières ouvertes de Schengen en pleine pandémie de COVID-19. Face à cet entêtement idéologique, les chefs d’États européens doivent décider maintenant de la suspension des accords de Schengen. Les crises que nous avons traversées ces dernières semaines nous rappellent une leçon millénaire: les frontières sont les meilleurs outils dont disposent les peuples pour se protéger, alors protégeons-les.
– Madame la Présidente, lors de sa visite à Chypre, le 15 novembre dernier, le président turc a clairement assumé une position hostile, mais désormais récurrente du fait accompli. Sur ce dossier, comme sur tous les autres où se pose la main de l’islamiste Erdoğan, nous commettons une erreur en ne convoquant pas l’histoire. Ce n’est pas une coquetterie intellectuelle, mais le seul moyen de comprendre l’attitude d’Erdoğan et donc de le contrer.
Tout est d’abord une question de démographie et les Ottomans l’avaient déjà bien compris. C’est une politique de peuplement turc qui a permis l’occupation militaire du nord de l’île en 1974 et qui aujourd’hui la justifie encore. Chypre est devenue le porte-avions fixe pour les ambitions d’Erdoğan en Méditerranée orientale. La pseudo république du nord, que lui seul reconnaît, lui permet de contester le droit maritime international et de bafouer la souveraineté d’un État membre de l’UE.
Grâce à la splendide inaction des États européens, Ankara s’est même payé le luxe de redessiner à sa guise la carte des zones maritimes avec le gouvernement de Tripoli. La Turquie d’Erdoğan voit le monde et l’histoire avec une longue vue, nous la regardons avec un microscope et vous êtes si laxistes, toujours incapables, après tant de provocations, de prendre des mesures de sanctions qui s’imposent.
J’en conclurai en rappelant que pendant que nous parlons, dans le sud du Caucase, des Arméniens font l’amère expérience des manœuvres d’Erdoğan et de sa conquête aux relents religieux et ethniques, lui qui convertit les basiliques en mosquées, cela dans le plus grand silence coupable de l’Europe.
– Madame la Présidente, avoir su «trop tard», avoir compris «trop tard»,, avoir agi «trop tard», c’est probablement, pour reprendre l’expression de MacArthur, les deux mots qui résument au mieux l’attitude de l’Union européenne sur la crise sanitaire.
Alors que le tsunami arrivait, que des mesures de confinement drastiques étaient décrétées, en Chine notamment, l’Union européenne s’est contentée, dans un premier temps, de rappeler à l’ordre tous les États qui ont eu le bon sens de rétablir des contrôles aux frontières nationales pour se prémunir et ralentir la progression du virus, et de faire des tutos pour se laver les mains. Mais rien sur les masques, rien sur les productions de tests, rien sur la relocalisation de nos filières de médicaments, à tel point que cette inertie a jeté de nombreux pays, comme l’Italie, dans les bras de la Chine.
Le texte qui nous est présenté aujourd’hui est censé marquer l’acte de naissance de l’Europe de la santé. Mais cette Europe de la santé existe déjà depuis des années, lorsqu’il s’est agi de taper des États au portefeuille en leur imposant des cures d’austérité drastiques, notamment dans les services publics. À 63 reprises entre 2011 et 2018, la Commission européenne a recommandé aux États membres de réduire leurs dépenses publiques en matière de santé.
Poussée par l’Union européenne, l’Espagne a elle-même réduit ses dépenses de santé de 11 % sur la dernière décennie. Et aujourd’hui, ce n’est pas sans un certain cynisme que la Commission demande à l’Espagne d’investir dans la santé, précisément pour réparer des problèmes structurels révélés par l’épidémie. L’Union européenne se mord la queue en dénonçant les maux qu’elle a elle-même causés.
En Italie, ce sont quelque 37 milliards d’euros de ressources destinées à la santé qui ont été supprimées ces dernières décennies. Ces coupes se sont traduites par une diminution de 50 % du nombre de lits dans le secteur hospitalier et par la perte de 70 000 unités en soins intensifs.
Si la santé publique en tant que telle doit rester de la compétence exclusive des États, nous sommes évidemment favorables à une coopération entre nations souveraines face à la pandémie, notamment pour le financement de projets de recherche, les sommes à débloquer étant évidemment considérables. Mais pour que cette coopération soit efficace, elle doit s’organiser de la façon la plus souple possible, entre États, plutôt que d’être placée sous l’égide d’un organe centralisé et bureaucratique. Voilà tout le sens d’une Europe à la carte et des projets que nous défendons.
– Monsieur le Président, la Commission européenne a fait de la transition énergétique un axe majeur de sa politique en affichant notamment l’objectif d’une neutralité carbone en 2050.
Si l’objectif est véritablement de décarboner l’énergie alors où est passé le nucléaire dans vos rapports? Il n’est nulle part reconnu comme une technologie essentielle à promouvoir, alors qu’on sait qu’elle est la source d’énergie la moins chère et la plus décarbonée aujourd’hui à notre disposition, faisant notamment de la France le second pays au monde le plus propre en matière énergétique, d’après un rapport de l’université de Yale. Vous ne jurez que par le dernier rapport du GIEC mais vous refusez de le lire entièrement. Tous les scénarios, je dis bien tous les scénarios, qui doivent permettre de limiter la hausse de la température à l’horizon 2100 incluent une augmentation massive du nucléaire.
Si l’hydrogène est probablement l’ambition la plus raisonnable, l’éolien, destructeur de nos paysages, comme les batteries électriques ont démontré leurs limites. Il est donc temps que la Commission européenne en revienne à la raison et à la science, cesse de se soumettre aux pressions des ayatollahs verts et à leur hystérie anti-nucléaire, il en va de notre indépendance industrielle et énergétique.
– Monsieur le Président, depuis plus de dix jours maintenant, les forces azerbaïdjanaises mènent une offensive contre le Haut-Karabakh. Aux pertes militaires s’ajoutent de nombreux civils qui, victimes de tirs de roquettes, de bombardement ou de drônes kamikazes sont obligés de chercher refuge en Arménie voisine. Derrière ce conflit localisé, il faut être aveugle pour ne pas voir la main du sultan Erdoğan. Au risque de choquer, j’affirme ici que vous, dirigeants de l’Union européenne recherchez sans cesse à éviter l’opposition, vous tremblez de peur à l’idée de prendre de véritables sanctions à l’égard de la Turquie. Vous nous parlez d’Europe puissante lorsqu’il s’agit d’éoliennes ou d’accords commerciaux mais vous laissez un autocrate islamiste agir en toute impunité dans un espace impérial. Vous donnez des leçons de morale et d’état de droit à tout va, mais vous fournissez des subsides à un pays, la Turquie d’Erdoğan, qui refuse aujourd’hui de reconnaître le génocide arménien, ce qui devrait vous faire réfléchir au vu de la dimension religieuse et ethnique des affrontements en cours. Sanctionnez et faites enfin plier le sultan Erdoğan et vous verrez que le Haut-Karabakh, la Libye et la Méditerranée orientale s’en trouveront plus apaisés.
– Madame la Présidente, si l’ambition d’une neutralité carbone en 2050 sur le territoire européen est un objectif louable, l’Union européenne se heurte une fois de plus au mur de ses contradictions.
Comment prôner en même temps le durcissement des taxes carbone en Europe d’un côté et de l’autre, le grand déménagement du monde par la multiplication des accords de libre-échange. Ce n’est pas aux contribuables de payer pour compenser un tant soit peu les effets délétères de votre politique économique. C’est cette politique elle-même, qu’il faut changer par la réappropriation du local, du circuit court et du patriotisme économique.
Au profit d’autres énergies renouvelables plus coûteuses et moins efficaces, vous souhaitez réduire de manière idéologique, la part du nucléaire dans le mix énergétique: c’est une erreur politique et écologique. Le nucléaire est l’énergie la moins chère, la plus décarbonée dont nous disposons aujourd’hui, indispensable au développement massif des filières hydrogènes, promues à juste titre par l’Union européenne.
Je vous appelle à ne pas culpabiliser les peuples, nous sommes les meilleurs élèves au monde, les plus propres et les plus respectueux de l’environnement. La transition écologique ne doit être ni punitive, ni sacrificielle, elle doit au contraire être un moyen d’offrir de nouveaux débouchés à notre industrie et d’améliorer, avec raison, la qualité de vie des Européens en les réenracinant dans leur environnement.
– Monsieur le Président, nous ne pouvons que nous réjouir de voir aujourd’hui le Liban à l’ordre du jour de nos débats parlementaires, tant les images du 4 août dernier ont affecté le monde.
Forte de son amitié et de ses liens historiques, la France a été la première à apporter son soutien au peuple libanais dans cette tragédie humanitaire et économique. Il est désormais dans notre intérêt à tous de veiller à ce que le Liban, carrefour de toutes les tensions politico-religieuses, ne sombre dans une crise qui sèmerait les graines d’une nouvelle guerre civile.
Le quartier chrétien de Beyrouth, cœur battant de la ville, n’est plus qu’un amas de ruines: c’est là un symbole qu’il nous faut considérer. Alors que dans tout le Moyen-Orient, les minorités chrétiennes sont plus menacées que jamais, la paix et la stabilité d’un pays où elles bénéficient d’une relative tolérance sont plus que jamais vitales.
Nous savons que l’Union européenne éprouve la plus grande gêne à invoquer ses racines mais la France a ici une mission imposée par son histoire et avec laquelle elle ne saurait rompre sans se trahir: protéger les chrétiens d’Orient. Le soutien économique et logistique que nous devons offrir au Liban ne se discute pas. Il doit être à la hauteur de l’histoire et constitue, je n’en doute pas, un sujet sur lequel nous serons probablement tous enfin d’accord.
– Monsieur le Président, un navire de guerre turc qui met en joue des marins français, des frégates turques qui repoussent un hélicoptère grec effectuant un contrôle de cargo, des livraisons d’armes et de miliciens à la Libye en dépit d’un embargo, des incursions militaires en Syrie, en Irak et une duplicité avec Daech... Est-il encore nécessaire d’évoquer le projet de transformer Sainte-Sophie en mosquée pour que tout le monde ait bien conscience des intentions provocatrices et belliqueuses d’Erdogan? Ce n’est visiblement pas suffisant pour les représentants de l’Union européenne.
Je me suis rendu, en mars dernier, à la frontière entre la Grèce et la Turquie, et comme tout le monde, j’y ai constaté l’agressivité du néo-sultan à l’égard de notre continent, à l’égard d’un État, la Grèce, que vous avez abandonné au chantage migratoire inacceptable de la Turquie.
La diplomatie est un rapport de force devant lequel vous avez abdiqué. L’Union européenne doit aujourd’hui plus que jamais mettre fin à ce jeu de dupes à l’égard d’Erdogan, auquel vous vous êtes trop longtemps soumis. L’agression de nos frontières comme celle de notre armée n’est pas acceptable. Des sanctions économiques doivent être décrétées, à commencer par la suspension de toutes les aides économiques versées à Ankara avec l’argent des Français et celui des peuples européens.
– Monsieur le Président, à l’occasion des soixante-dix ans de la déclaration de Schuman, vous vous vantez de fêter l’Europe en grande pompe, mais de quelle Europe exactement parlez-vous?
Parlez-vous de cette Europe qui bafoue, en 2005, le non de la France et des Pays-Bas à la fumeuse Constitution européenne? Parlez-vous de cette Europe des accords de libre-échange, le dernier en date avec le Mexique, qui imposa à nos agriculteurs la concurrence internationale déloyale? Parlez-vous de cette Europe qui s’est couchée face au chantage d’Erdogan, arrosant la Turquie de milliards d’euros sortis de la poche des contribuables européens? Parlez-vous de cette Europe qui a laissé la Grèce seule assurer la protection de notre continent face à l’invasion migratoire? Parlez-vous de cette Europe dont le premier réflexe face au virus a consisté à mettre en garde les pays européens qui ont rétabli les frontières et dont l’impuissance a jeté l’Italie dans les bras de la Chine?
L’Europe que vous célébrez est le cheval de Troie d’un front populicide qui préférera toujours la misère du bout du monde plutôt que celle du coin de sa rue, comme en témoigne votre obsession d’intégrer l’Albanie et la Macédoine du Nord, en pleine crise sanitaire.
La véritable Europe, nous la construirons sans vous et vos chimères, mais avec les peuples, les nations et leur souveraineté qui en sont le cœur battant.
– Monsieur le Président, la fameuse crise des réfugiés qui a débuté en 2015 n’a définitivement rien d’une crise. L’afflux massif de migrants sur le continent européen, en plus d’être continu, est devenu une véritable submersion. En Grèce, les arrivées annuelles ont plus que doublé en deux ans, atteignant le chiffre de 75 000 nouveaux migrants pour l’année 2019. Sur l’île de Samos, leur nombre dépasse celui des habitants. Sans compter la voie d’accès par la frontière continentale avec la Turquie, où le franchissement du modeste fleuve Évros suffit à démontrer l’inefficacité totale de Frontex et l’obsolescence de l’accord de 2016 avec la Turquie.
Nous pouvons discuter et nous indigner sans fin des conditions dans lesquelles vivent migrants et clandestins, mais c’est traiter les effets du problème au lieu d’en résoudre les causes. Sont responsables de ces drames tous ceux qui, par leurs actes politiques ou par leurs discours, incitent la terre entière à gagner les rivages de l’Europe. éviteront au contraire ces drames tous ceux qui feront le choix d’une politique de dissuasion humaniste, tant par les moyens mis en place aux frontières que par la coupure de l’ensemble des pompes aspirantes dans les pays respectifs.
En clôturant sa frontière maritime avec la Turquie pour retenir les embarcations clandestines, la Grèce s’engage sur la bonne voie et nous devrions l’aider et l’encourager, plutôt que de la railler.
Les droits de l’homme affirment que toute personne peut quitter son pays si elle fait l’objet de persécutions, mais ce principe ne doit et ne devra jamais justifier que la vie, le foyer et les pays d’autres hommes soit bouleversés en retour. Soyez assurés que le XXIe siècle sera celui du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et surtout à rester eux-mêmes.
– Madame la Présidente, nous y voilà donc enfin! Il aura donc fallu quatre ans.
Quatre ans de fausses promesses, de reports, de multiples tentatives de sabotage. Quatre ans pour que l’expression d’un peuple souverain par référendum soit enfin entendue. Les dirigeants de l’Union européenne veulent nous faire croire que la Grande-Bretagne est la grande perdante du Brexit et qu’elle s’apprête à sortir de l’Histoire, elle est au contraire en train d’y entrer en renouant avec les instruments qui fondent la liberté d’une nation. Les théories des peurs ne fonctionneront jamais contre le réel: le FMI l’admet désormais lui-même, l’économie britannique va bien et ses perspectives de croissance sont prometteuses.
Avec le Brexit, c’est un chapitre de l’histoire européenne qui se tourne, celui où l’on a cru, à tort, qu’affaiblir les souverainetés de chacun ferait la puissance de tous. Le vote de ce jour est un message d’espérance que le peuple britannique nous envoie. Il nous invite à refonder une construction européenne à la dérive afin de relever les défis de demain.
Amis britanniques, cette Europe des coopérations, nous allons la construire pour vous donner envie d’en être. Vous quittez l’Union européenne mais vous demeurez d’Europe, bon vent vers la liberté.
– Madame la Présidente, demain l’Europe sociale, demain l’Europe qui protège, demain une Europe plus démocratique, voilà maintenant plus de 30 ans que les responsables politiques nous chantent la même chanson et qu’ils font miroiter aux peuples européens des promesses jamais tenues. Les meilleures intentions du monde n’y feront rien: aucun projet européen légitime et durable ne verra le jour tant qu’il ne reposera pas sur une coopération libre entre les nations et donc sur le respect des souverainetés de chacun.
L’Union européenne n’est pas seulement critiquable dans sa structure, elle l’est aussi et surtout dans sa politique. Protection des peuples face à la mondialisation sauvage, défense de leur identité, intelligence artificielle, révolution technologique ou encore environnement et écologie, votre modèle européen nous a tout fait rater. Nous devions concurrencer l’Amérique, la Chine, la Russie ou l’Inde, nous sommes en réalité réduits à l’impuissance. J’ose émettre un souhait: que cette conférence sur l’avenir de l’Europe soit enfin le moment d’un changement de cap radical mais je ne me fais guère d’illusions.
– Madame la Présidente, Monsieur le Premier ministre, sur fond de prise de conscience populaire en Croatie, le gouvernement chrétien démocrate croate entre donc en fonction dans le cadre de la présidence tournante du Conseil de l’Union.
Immigration massive, dérégulation commerciale et concurrence intracommunautaire, ingérence dans le fonctionnement même d’États souverains, faiblesse diplomatique et technologique face aux leaders de la mondialisation, les présidents se succèdent mais les politiques menées se ressemblent.
En dépit du sentiment des Européens toujours plus critique à l’égard de l’Union européenne – comme l’ont souligné les derniers scrutins électoraux en France, en Italie, en Espagne, sans parler du Royaume-Uni récemment –, les partisans de l’Europe fédérale avancent tête baissée vers plus d’intégration, plus d’élargissement, moins de liberté, moins d’identité, moins de souveraineté nationale.
L’entrée de la Croatie en 2013 dans l’Union, en pleine crise institutionnelle, eut des conséquences majeures pour des pans entiers de l’économie croate, comme pour les ouvriers de la construction navale, grande spécialité industrielle du littoral qui a dû faire face aux règles de la concurrence prétendument libre et non faussée.
Vous ne pouvez donc, Monsieur le Premier Ministre, sciemment ignorer les défis qui sont désormais devant vous. Le programme que vous nous présentez ici n’a rien de révolutionnaire et je crains qu’il ne change rien dans le quotidien des peuples d’Europe.
Rassurez-vous, chers collègues, le président Macron finira par plier devant les injonctions de la Commission et le feu vert sera donné pour la poursuite du processus d’adhésion de l’Albanie, en dépit de facteurs migratoires et sociaux que nous sommes les seuls à dénoncer dans cette enceinte. Dans six mois, Mme Merkel reprendra la main et la Croatie, comme la Finlande ou la Roumanie avant elle, pourra contempler l’inertie d’une gouvernance européenne à la dérive.
– Madame la Présidente, sur tous les grands dossiers internationaux, l’Union européenne est aux abonnés absents. Quel rôle a-t-elle joué au moment de l’offensive turque en Syrie? Aucun. Quel rôle au moment de l’escalade entre l’Iran et les États-Unis? Aucun. Et quel rôle joue-t-elle dans la crise en Libye? Toujours aucun. Ce sont la Turquie et la Russie qui s’imposent comme les maîtres du jeu dans cette région, pourtant si stratégique pour notre continent.
Mais comment être encore audibles dans ce pays, alors qu’en 2011, certains n’ont pas hésité à plonger durablement la Libye dans le chaos sous prétexte de motifs humanitaires. L’ex-président français, Nicolas Sarkozy et sa muse, Bernard-Henri Lévy, figurent bien sûr au rang des coupables de ce désastre, ainsi que tous ceux qui les ont suivis sous la bannière de l’OTAN. Que dire de M. Barroso, alors président de la Commission européenne, qui demandait l’éviction de Kadhafi, avec pour conséquence la destruction du pays africain au plus haut niveau de développement et l’ouverture d’un couloir migratoire massif à destination de l’Europe?.
Loin de faire notre force, l’Union, votre union, fait bien souvent notre faiblesse. Un rappel s’impose: la diplomatie demeure avant tout le fait de nations guidées par leur propre histoire, ainsi que par l’intérêt supérieur du peuple qui les composent.
– Monsieur le Président, le plus haut sommet de l’État maltais est mouillé, depuis deux ans maintenant, dans une affaire de corruption et d’assassinat d’une journaliste lanceuse d’alerte, Daphne Caruana Galizia. Une affaire qui a révélé les liens étroits entre pouvoir et organisations mafieuses, mais aussi la faillite totale du système judiciaire d’un État membre.
Alors que l’Union européenne et la Commission sont habituellement si promptes à réagir et à sanctionner des États lorsqu’ils rechignent à appliquer leurs politiques – qui leur sont imposées – et lorsqu’ils refusent de se soumettre à vos diktats, leur réaction a tant tardé dans ce scandale... Panama Papers, évasion fiscale, blanchiment d’argent, passeports de complaisance: les défaillances ne manquent pas à Malte, et ne sauraient se résumer à cette seule affaire sordide et extrêmement grave.
Pendant que vous focalisez votre attention sur les gouvernements dits populistes, démocratiquement élus, vous fermez les yeux sur les pratiques mafieuses de certains dirigeants d’États membres et ne réagissez que lorsque la pression populaire et médiatique vous y oblige.
Cette affaire devrait vous inciter à la prudence concernant les procédures d’intégration, au sein de l’Union, de nouveaux États où corruption, trafics en tout genre et mafia font notoirement partie du décor.
Elle devrait également vous inciter à réfléchir à une meilleure protection des lanceurs d’alerte. Edward Snowden ou Julian Assange ont pu se rendre compte de la lâcheté de certains gouvernements et des institutions européennes en la matière.
Nous demeurons les défenseurs de la souveraineté des États. Le peuple maltais, qui a montré son courage depuis plusieurs mois dans les rues du pays, est le seul légitime pour balayer démocratiquement ceux qui, au pouvoir, continuent de s’adonner à de telles pratiques.
– Madame la Présidente, le scandale qui a secoué la République tchèque a ravivé l’inquiétude quant à l’utilisation à bon escient des fonds européens.
Pas moins de 705 irrégularités frauduleuses ont été signalées dans le dernier rapport annuel, pour un montant de 390 millions d’euros, et ce n’est là que la partie émergée des cas sur lesquels les États concernés ont bien voulu se pencher. Selon la Cour des comptes européenne, la Commission ne réalise aucune estimation des fraudes non détectées. Moins de la moitié des affaires donnent lieu à des poursuites et la plupart des sommes ne sont pas recouvrées, une façon polie de pointer l’impuissance de l’OLAF et de la Commission.
Il y a les fraudes illégales, qui doivent être combattues. Mais il existe un autre type de détournement, qui ne figure pas dans ces statistiques, mais qui pourrait le mériter. Je pense, par exemple, à l’utilisation récente du fonds Feader en faveur de l’installation de migrants dans les campagnes, ou encore aux délirantes aides à la pré-adhésion de la Turquie.
De tels scandales participent, eux aussi, à réduire la confiance des peuples suspicieux – et on les comprend – à l’égard des politiques européennes et de l’utilisation qui est faite de leur argent.
L’émergence, sur tout le continent, de forces politiques défendant l’intérêt des peuples et des nations auraient dû vous pousser à revoir votre copie et à rompre avec les logiques totalement obsolètes que vous allez pourtant prolonger: traités de libre-échange, concurrence déloyale, travail détaché, libéralisation de nos services publics, mirage d’une Europe fédérale et, bien sûr, laxisme migratoire. Autant de mots auxquels vous resterez sourds, embarqués dans une machine infernale, technocratique, sans frontières et sans âme. Peu après avoir accordé le titre de commissaire à la protection du mode de vie européen, votre courage sémantique a cédé sous la pression des socialistes pour devenir la promotion des modes de vie européens, autant d’ores et déjà le nommer parce qu’il sera: un commissaire à la promotion de l’immigration.
Cette Commission, j’en suis persuadé, remplira à merveille le rôle qui est le sien, celui de chape de plomb destinée à étouffer l’aspiration à la liberté et à la continuité historique des nations européennes. Le Brexit devrait être l’occasion, pour le Conseil, de remettre les traités sur la table et d’aller vers une Europe des nations plus juste, plus protectrice et surtout plus démocratique. M. Juncker, Mme von der Leyen, un jeu de chaises musicales pour surtout ne rien changer.
Si le président Macron, la chancelière Merkel et leurs amis accumulent les revers électoraux, cela ne pourrait s’expliquer que par une manipulation de l’étranger. L’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information a affirmé l’an dernier que lors de la campagne présidentielle française, aucune cyberattaque russe n’était à déplorer, donnant tort au camp du président Macron. Mieux encore, le rapport publié le 14 juin par la Commission européenne a été bien incapable de relever la moindre campagne de désinformation organisée depuis l’étranger et axée sur les élections européennes. Il est donc assez amusant de voir que ce sont ceux qui prétendent découvrir des complots qui ont recours au complot en imaginant régulièrement une main russe invisible.
Des ingérences sont pourtant bien visibles et bien réelles, mais elles ne sont pas là où vous voudriez les voir. L’ancien président américain Barack Obama n’a-t-il pas interféré dans l’élection française en soutenant ouvertement Emmanuel Macron durant l’entre-deux tours? La chancelière Angela Merkel n’affirmait-elle pas en 2016 vouloir faire reculer le Front national? Enfin, que dire des affirmations menaçantes de dirigeants ou de fonctionnaires européens pour intimider les Britanniques lors du référendum sur le Brexit ou encore après l’élection de M. Salvini en Italie?
Mesdames, Messieurs, cessez donc de faire passer le réveil des peuples pour un phénomène dont les causes seraient irrationnelles ou obscures. Il s’explique par l’impasse dans laquelle vous les conduisez depuis si longtemps et dans votre incapacité à répondre aux aspirations réelles des peuples européens.
– Madame la Présidente, cela fait désormais quatre années que ladite crise des migrants n’en finit plus. Chaque jour en mer Égée, ce sont des centaines de migrants qui débarquent sur les côtes grecques, près de 45 000 depuis le début de l’année.
La situation est de plus en plus insoutenable, et cela pour tout le monde. En premier lieu pour la population locale, complètement débordée par cet afflux de migrants et qui doit désormais en assumer les conséquences.
La faute à qui? Aux États-nations égoïstes, qui refuseraient de porter le fardeau migratoire? Non, la faute est à l’Union européenne et à tous les dirigeants qui, dans les actes ou dans les discours, ont encouragé la venue de centaines de milliers de migrants et de clandestins en ouvrant grand nos frontières. La faute aussi à Frontex, censée protéger les frontières extérieures de l’Europe, mais qui se comporte aujourd’hui comme une véritable hôtesse d’accueil pour migrants.
Le modèle en la matière n’est pas en Europe, mais en Australie, dont la politique de renvoi automatique des navires et des clandestins et de traitement des demandes d’asile dans les pays de départ a permis de tarir les flux incessants. Il est temps de mettre en place un
– Monsieur le Président, nous discutons aujourd'hui de la possibilité à terme que l'Albanie intègre l'Union européenne. Mais pourquoi donc vouloir intégrer un pays qui est déjà, de fait, sinon de droit, au sein de l'Union européenne? Oui, les Albanais sont déjà en France et profitent du marché européen. Clandestins et organisations mafieuses y circulent déjà librement et renvoient au pays l'argent accumulé grâce au trafic frauduleux en tout genre exercé dans notre pays. Pratiquer le «laissez-faire, laissez-passer» avec l'Albanie ne ferait que renforcer une situation déjà anarchique face à laquelle les autorités françaises sont aujourd'hui submergées.
Par ailleurs, à l'heure où l'ensemble des peuples européens expriment la volonté de voir protéger leur identité et leur mode de vie, pourquoi leur proposer l'adhésion d'un pays aux valeurs culturelles éloignées et sous l'influence directe de la Turquie d'Erdogan? Entendez le message que les peuples vous ont adressé à l'occasion des dernières élections européennes. La construction européenne meurt de votre refus d'y instaurer des limites – limites au pouvoir des banques et de la finance, limites aux frontières de nos pays, mais aussi, avant tout, limites à cet élargissement sans fin ni cohérence qui nous paralyse, à l'heure où les autres grands ensembles continentaux prospèrent dans la mondialisation.
Il se trouve que les peuples européens, aujourd'hui, se sont exprimés massivement dans les urnes, lors des dernières élections européennes. Et aujourd'hui, les peuples européens aspirent à la protection de leur identité, de leur souveraineté, à la protection de la démocratie. Or, cet élargissement sans fin, c'est la concurrence imposée à l'ensemble des pays européens, et c'est systématiquement la course du moins-disant.
– Madame la Présidente, à chaque nouvelle crise internationale, force est de constater que l'Europe se distingue par son impuissance. Alors que tous les États européens ont condamné d'une même voix l'invasion militaire de la Syrie par la Turquie, l'on pouvait s'attendre à des actes forts à l'encontre du sultan Erdogan. Nous n'avons été capables que de simples réprimandes.
Mettre fin à l'octroi de licences d'exportation d'armements vers la Turquie, est-ce tout ce dont nous sommes capables? Utilisons l'article 29 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne afin d'instaurer un embargo sur toute vente militaire à la Turquie, imposons des barrières douanières aux exportations turques vers le marché européen et mettons Erdogan au pied du mur des négociations. Hier, la Russie n'a pas bénéficié de la même clémence, puisqu’elle s’est vu imposer des sanctions économiques de votre part et de la part de l'Union européenne.
Au 19e siècle, on disait de l'Empire ottoman qu'il était l'homme malade de l'Europe, mais aujourd'hui c'est nous, Européens, qui sommes malades. Nous sommes malades d’un masochisme qui nous fait verser des milliards d'euros à un État qui nous menace d'un chaos migratoire et que vous considérez toujours comme un candidat officiel à l'élargissement. Entre humiliation et honneur, il est temps de choisir, ou l'histoire se chargera de le faire à notre place.
– Monsieur le Président, alors que nous en terminons seulement avec cinq longues années d’une Commission Juncker, qui aura été un désastre pour les peuples à tous points de vue, la nouvelle Commission von der Leyen se place déjà sous le signe de la continuité.
Le rejet de Sylvie Goulard, candidate française au poste de commissaire européen, adoubée par le président Macron, est un sursaut démocratique salutaire. Sa collusion avec des lobbyistes américains, ainsi que les rémunérations importantes qui lui ont été versées durant son mandat de députée européen, ont laissé planer un doute sur son indépendance ainsi que sur l’absence de tout conflit d’intérêt.
L’équipe von der Leyen s’annonce comme une caricature de ce que l’Union européenne a de pire. Après avoir recyclé les socialistes et les ultralibéraux de la mandature précédente, la garde rapprochée de la Présidente cherche désormais à imposer partout des fonctionnaires allemands afin de contrôler l’ensemble des cabinets. L’Union européenne actuelle est l’antithèse d’une alliance qui profite à tous. Elle montre le visage d’une vaste machinerie au service des intérêts allemands.
Il serait sage que le prochain Conseil européen mette les traités européens sur la table et rende aux nations européennes leurs prérogatives essentielles à l’heure du réveil des peuples et d’une formidable soif de démocratie.
Nous attendons désormais des actes. Nul ne peut nier aujourd'hui que les organisations internationales, FMI, Banque mondiale et OMC en tête, portent une lourde responsabilité dans le système écologiquement prédateur que nous vivons. Ce sont tous ces organismes qui ont jeté les bases de la folle mondialisation sauvage aux dérives les plus absurdes. Ce sont les traités de libre-échange qu'ils ont encouragés qui jettent toujours plus de porte-containers ultra-polluants sur nos mers, souvent pour transformer des produits que nous pourrions fabriquer près de chez nous.
Que dire de l'Union européenne qui va favoriser un désastre agricole, sanitaire et écologique en signant un traité commercial avec le Mercosur. Il faut le dire clairement, dans les instances mondialistes et européistes, en matière d' écologie comme ailleurs, c'est bien l'hypocrisie qui règne à tous les étages. On prétend se soucier du dérèglement climatique, sans remettre en question le dérèglement commercial qui pourtant le nourrit. Je terminerai par ces mots inspirés de Bossuet, célèbre écrivain français: Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes.
– Madame la Présidente, Mme Lagarde a annoncé que, sous sa présidence, la Banque centrale européenne serait, je cite, «plus transparente et plus accessible aux citoyens». Elle a déclaré que le rôle de la BCE était de se faire comprendre des citoyens, pas uniquement des marchés.
Ce sont de bien beaux discours pour une partisane acharnée du libre-échange total. Au-delà des discours, Mme Lagarde n'a pas estimé important de se présenter devant les représentants élus des peuples européens. En méprisant le seul organe démocratique des institutions européennes, la présidence de Mme Lagarde commence mal.
Il faut rappeler que celle qui a été à la tête de plusieurs autorités politiques et économiques d'envergure n’est jamais passée par un suffrage populaire ou démocratique dans son propre pays, la France. Il faut rappeler que Mme Lagarde fut la présidente d'un grand cabinet d'avocats d'affaires international américain et, bien sûr, la directrice générale du FMI. Par conséquent, nous pouvons penser que son regard et ses intérêts se portent ailleurs, bien au-delà de l'Europe.
Plutôt que l'intérêt des peuples, c'est l'intérêt d'une élite mondiale, plus particulièrement celui du monde des affaires anglo-saxon que Mme Lagarde défend. Sa volonté affichée de faire du changement climatique un sujet prioritaire pour la BCE est une contradiction fondamentale au regard de la politique de libre-échange mondial menée par l'Union européenne.
Enfin, les peuples européens sont de plus en plus nombreux à constater les inepties de la monnaie commune et ses dégâts sur le pouvoir d'achat. La zone euro est la zone économique qui détient la plus faible croissance au monde et la Banque centrale européenne est pourtant la seule banque centrale au monde à faire de la lutte contre l'inflation son obsession exclusive. Elle doit désormais s'attaquer à la résolution du chômage, à l'investissement massif dans la création d'emplois et au développement de secteurs d'avenir.
Nous avions des questions démocratiques essentielles à poser à Mme Lagarde et nous ne pouvons que déplorer son absence et son mépris à l'égard des peuples européens que nous représentons.
Le mouvement qui s’est levé à Hong-Kong a débuté par une revendication de souveraineté nationale face à Pékin. Il s’est ensuite élargi en exigeant davantage de démocratie et de liberté, de souveraineté nationale, de démocratie et de liberté d’expression. L’Union européenne n’a, pour l’heure, aucune leçon à donner dans ces domaines.
Le rôle de l’Union européenne devrait être, en premier lieu, de défendre les intérêts communs de nos nations. Que fait l’Union européenne contre l’absence totale de réciprocité entre la Chine et l’Europe en matière d’investissement et de commerce? Que fait l’Union européenne pour relever les grands défis du siècle comme le numérique et l’intelligence artificielle, aujourd’hui très largement investis par la Chine? Que fait l’Union européenne contre la menace que représente pour notre souveraineté alimentaire l’accaparement des terres agricoles françaises par des sociétés chinoises? Que fait l’Union européenne pour protéger nos vignobles, nos industries, nos infrastructures, comme les aéroports, sur lesquels lorgnent des fonds chinois bien souvent liés au pouvoir de Pékin?
Avant de nous mêler de ce que fait la Chine à Hong Kong, faisons preuve de bon sens et inquiétons-nous d’abord de ce que la Chine fait en Europe.