Mise en œuvre du mandat d'arrêt européen et des procédures de remise entre États membres

Procédure terminée

📌 Votes principaux

👍 Proposition de résolution
✅️ Adopté

🇪🇺 Députés européens

444
139
106

🇫🇷 Députés français🗳 Voir le vote

35
19
24
Parmi 79 députés, 78 ont votés.
20 janvier 2021

📚 Sources

🗃️ Données

📝 Amendement n°1 ❌️ Rejeté

19. demande à la Commission de poursuivre son évaluation de la transposition du mandat d’arrêt européen et d’autres instruments de coopération judiciaire et d’ouvrir des procédures en infraction, le cas échéant; souligne que l’introduction, dans la législation nationale, d’un motif explicite de non- exécution fondé sur la violation des droits fondamentaux ne saurait être considérée comme une transposition incorrecte de la décision-cadre relative au mandat d’arrêt européen, partant, la Commission ne devrait pas ouvrir de procédures en infraction concernant cet aspect en particulier;

Déposé par GUE/NGL (🇫🇷 : La France Insoumise, Gauche républicaine et socialiste)

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📝 Amendement n°2 ❌️ Rejeté

5. souligne qu’il convient de renforcer et d’améliorer le mandat d’arrêt européen que le mandat d’arrêt européen pourrait être renforcé et amélioré pour le rendre plus efficace, plus immédiat et plus respectueux des décisions des tribunaux nationaux, dans le respect du principe de proportionnalité , étant donné que l’un des objectifs d’une Union plus forte exige la confiance des États membres ; rappelle toutefois que le mandat d’arrêt européen ne peut être évalué de façon isolée et estime qu’une Union plus forte exige des États membres qu’ils appliquent le principe de reconnaissance mutuelle de manière à ne pas déroger à leurs responsabilités en ce qui concerne la protection des droits fondamentaux des personnes et la défense de l’état de droit, renforçant ainsi la confiance dans les systèmes judiciaires et pénitentiaires des autres États membres, et que le mécanisme du mandat d’arrêt européen est essentiel à cette fin; rappelle qu’un affaiblissement de la reconnaissance mutuelle dans le domaine pénal ne peut que peut conduire à son affaiblissement dans d’autres domaines, ce qui serait préjudiciable à la bonne réalisation des politiques communes, telles que le marché intérieur; rappelle en outre que l’objectif des garanties minimales relatives aux procédures pénales établies dans les directives relatives aux droits procéduraux est de garantir un procès équitable; souligne que le droit à accéder à un procès équitable revêt une importance cardinale, car il garantit que les droits fondamentaux des personnes et l’état de droit sont préservés; estime que le respect des droits procéduraux devrait constituer une condition préalable à l’exécution de tout mandat d’arrêt européen et rappelle que des garanties renforcées sont nécessaires pour éviter un recours abusif aux mandats d’arrêt européens;

Déposé par Verts/ALE (🇫🇷 : Régions et Peuples Solidaires, Les Écologistes, Alliance Écologiste Indépendante)

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📝 Amendement n°3 ❌️ Rejeté

7. souligne qu’il convient de ne pas employer abusivement le mandat d’arrêt européen pour des infractions mineures , lorsqu’il ou à des fins qui n’ existe exigent pas de motifs de détention provisoire nécessairement une détention, telles que le premier interrogatoire des suspects et l’interrogatoire préalable au procès ; rappelle qu’il convient de limiter le recours au mandat d’arrêt européen aux infractions pénales graves, lorsque cela s’avère strictement nécessaire et proportionné; invite instamment à recourir à des instruments juridiques à caractère moins intrusif, lorsque cela est possible avant l’émission d’un mandat d’arrêt européen, tels que la décision d’enquête européenne; souligne qu’il convient que les autorités d’émission procèdent à des vérifications de la proportionnalité , en tenant qui prévoient un droit de contester l’émission d’un mandat d’arrêt européen avant que la remise ne soit ordonnée pour prévenir les violations des droits fondamentaux en attendant qu’un recours ex post soit disponible et qui tiennent compte i) de la gravité de l’infraction pénale, ii) de la peine susceptible d’être prononcée si la personne est jugée coupable de l’infraction alléguée, iii) de la probabilité de détention de la personne dans l’État membre d’émission après sa remise, iv) de l’incidence sur les droits de la personne recherchée et de sa famille, et v) des intérêts des victimes de l’infraction; invite les États membres et leurs autorités judiciaires à traiter les affaires sans retard indu dès lors qu’un mandat d’arrêt européen a été émis, dans le but de réduire autant que possible la détention provisoire;

Déposé par Verts/ALE (🇫🇷 : Régions et Peuples Solidaires, Les Écologistes, Alliance Écologiste Indépendante)

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📝 Amendement n°4 ❌️ Rejeté

8. insiste sur le fait que, selon la CJUE, le refus d’exécuter un mandat d’arrêt européen constitue est conçu comme une exception à la reconnaissance mutuelle et doit faire l’objet d’une interprétation stricte35, lorsque l’un des motifs de non- reconnaissance (articles 3 et 4 de la décision-cadre 2002/548/JAI) ou l’une des garanties (article 5 de ladite décision- cadre ) ), ainsi que l’obligation de respect des droits fondamentaux (article 1, paragraphe 3, de ladite décision-cadre), s’ applique appliquent , ou conformément à la jurisprudence de la CJUE ; ___________ ; relève que l’autorité judiciaire d'exécution a la faculté de s’abstenir de donner effet à un mandat d’arrêt européen lorsqu’une remise risque de conduire à un traitement inhumain ou dégradant de la personne recherchée (article 4 de la charte)1 bis ou qu’il existe un risque réel de violation du droit fondamental à accéder à un tribunal indépendant et, partant, à un procès équitable (article 47, paragraphe 2, de la charte)1 ter; _______ 1 bis CJUE, affaire C-216/18 PPU, Minister for Justice and Equality. 1 ter CJUE, affaires C-404/15 et C-659/15 PPU, Aranyosi et Căldăraru. 35 Voir, par exemple, CJUE, C-216/18 PPU, Minister for Justice and Equality.

Déposé par Verts/ALE (🇫🇷 : Régions et Peuples Solidaires, Les Écologistes, Alliance Écologiste Indépendante)

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📝 Amendement n°5 ❌️ Rejeté

11. estime qu’il convient d’adopter des mesures transversales supplémentaires pour renforcer le principe de coopération loyale consacré à l’article 4, paragraphe 3, du traité UE et accroître la confiance mutuelle entre les systèmes nationaux de justice pénale, ce qui assurerait une coopération judiciaire plus efficace; souligne que le contrôle de la double incrimination limite , bien qu’il soit nécessaire pour garantir le plein respect des droits fondamentaux des personnes, est considéré comme limitant la reconnaissance mutuelle et doit, selon la CJUE, être interprété de manière restreinte; souligne, cependant, les préoccupations actuelles que suscite l’absence d’une véritable définition des infractions pénales auxquelles la règle de la double incrimination ne s’applique plus; relève toutefois qu’ en théorie, il conviendrait que la reconnaissance mutuelle soit automatique37, sans réévaluation des motifs d’accusation au fond, et qu’il conviendrait de ne pas refuser les décisions, à moins qu’il n’existe des raisons d’invoquer l’un des motifs de refus exhaustivement énumérés dans la décision-cadre relative au mandat d’arrêt européen, ou que d’autres circonstances, reconnues par la CJUE, justifient de mettre des limitations aux principes de reconnaissance et de confiance mutuelles entre les États membres; ____________ ne soit pas automatique, compte tenu des défaillances croissantes de l’état de droit dans certains États membres, mais qu’elle nécessite plutôt que l’autorité d’exécution examine chaque affaire; relève en outre que le contrôle de la double incrimination est nécessaire en l’absence d’une harmonisation totale du droit pénal substantiel et à défaut de normes minimales de procédure; ___________ 37 Voir, par exemple, la communication de la Commission du 26 juillet 2000 sur la reconnaissance mutuelle des décisions finales en matière pénale ( ( COM(2000)0495).

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📝 Amendement n°6 ❌️ Rejeté

14. insiste sur l’importance d’évaluer l’ajout de nouvelles infractions ou catégories la dimension transfrontière d’un nombre croissant d’infractions, telles que les infractions contre l’environnement (infractions de pollution causée par les navires, par exemple), certaines formes de fraude fiscale, les infractions motivées par la haine, les abus sexuels, les violences sexistes, les infractions commises au moyen d’outils numériques, telles que les usurpations d’identité, les infractions impliquant le recours à la violence ou constituant une menace grave contre l’ordre public des États membres et les infractions à l’encontre de l’intégrité constitutionnelle des États membres commises par le recours à la violence, les crimes de génocide, les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre, dans le cadre d’un engagement renforcé des États membres en faveur de la coopération judiciaire, de l’état de droit et des droits fondamentaux; souligne qu’un degré accru de coopération judiciaire pour ce type d’infractions aiderait l’Union à atteindre ses propres objectifs prioritaires et renforcerait dans le même temps la culture du respect de la démocratie et de l’état de droit dans l’Union crimes de génocide, les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre, ce qui ne rend que plus décisif le respect par les États membres de l’état de droit et des droits fondamentaux, en particulier en ce qui concerne l’indépendance de la justice et le droit à accéder à un tribunal impartial; rappelle que, compte tenu des défaillances croissantes de l’état de droit dans certains États membres et de l’absence d’une harmonisation totale du droit pénal substantiel et à défaut de normes minimales de procédure, le fait d’étendre la liste des infractions qui ne nécessitent pas de contrôle de la double incrimination pourrait représenter un risque pour les droits fondamentaux des personnes ;

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📝 Amendement n°7 ❌️ Rejeté

34 bis. estime qu’il convient de mettre en œuvre une gestion à long terme efficace des systèmes pénitentiaires, qui réduirait le nombre de prisonniers en recourant plus fréquemment à des mesures punitives non privatives de liberté, telles que les travaux d’intérêt général, les sanctions financières et la surveillance électronique; souligne qu’il conviendrait d’envisager des mesures alternatives à la détention tout au long de la chaîne pénale; invite la Commission à redoubler d’efforts en ce sens et à mettre au point un mécanisme de suivi des établissements pénitentiaires et des conditions de détention;

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📝 Amendement n°8 ✅️ Adopté

37. demande à la Commission d’étudier la faisabilité d’instruments complémentaires en matière de droits procéduraux, concernant par exemple l’admissibilité des preuves et les conditions de détention provisoire, fondés notamment sur les normes du Conseil de l’Europe, ou des normes plus exigeantes, y compris s’agissant des délais de détention provisoire; estime que la Commission devrait se fixer comme objectif les normes les plus exigeantes, dans le respect des principes de subsidiarité et de proportionnalité; demande à la Commission estime que l’absence de règles minimales en matière de conditions d’incarcération et de détention préventive à l’échelon de l’Union, de limitation du recours à la détention préventive à une mesure à prendre dernier ressort et de la prise en considération d’autres solutions, associée au défaut d’une évaluation correcte pour savoir si les affaires sont prêtes à être jugées, peut conduire à des durées injustifiées et excessives de détention préventive pour les suspects et les accusés; rappelle que cette situation a été encore exacerbée par la pandémie de COVID-19; demande à la Commission d’établir des normes minimales de l’Union, notamment en matière de garanties relatives aux procédures pénales et de conditions d’incarcération et de détention, ainsi que de renforcer les outils d’information à destination des autorités d’exécution nationales sur les conditions de placement en détention provisoire et d’incarcération dans chaque État membre;

Déposé par Verts/ALE (🇫🇷 : Régions et Peuples Solidaires, Les Écologistes, Alliance Écologiste Indépendante)

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📝 Amendement n°9 ✅️ Adopté

37 bis. souligne qu’aucun mécanisme en place ne garantit un suivi approprié des assurances fournies par les autorités judiciaires d’émission après la remise; demande à la Commission d’envisager de possibles mesures en ce sens;

Déposé par Verts/ALE (🇫🇷 : Régions et Peuples Solidaires, Les Écologistes, Alliance Écologiste Indépendante)

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📝 Amendement n°10 ✅️ Adopté

42. fait état des normes de la Cour européenne des droits de l’homme, ainsi que des exigences prévues par la directive 2013/48/UE relative au droit d’accès à un avocat et la directive 2010/64/UE relative au droit à l’interprétation et à la traduction; rappelle que le fait de garantir un délai suffisant pour préparer un dossier et de disposer d’un accès complet et rapide aux pièces du dossier permettrait d’améliorer la représentation; souligne que, compte tenu de la nature transfrontière des procédures relatives au mandat d’arrêt européen, dans lesquelles sont souvent impliqués des défendeurs qui ne parlent pas la langue de l’État membre d’exécution, le fait de garantir un accès à des services d’interprétation au cours de la phase initiale de la procédure, et en particulier, le fait de permettre la communication avec les avocats, sont essentiels pour garantir une procédure juste et constituent une exigence au titre de la directive 2010/64/UE; exhorte la Commission et les États membres à s’assurer que le droit d’accès à un avocat et à une aide juridictionnelle dans les États membres d’émission comme d’exécution est garanti aussi bien dans la législation que dans la pratique;

Déposé par Verts/ALE (🇫🇷 : Régions et Peuples Solidaires, Les Écologistes, Alliance Écologiste Indépendante)

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📝 Amendement n°11 ❌️ Rejeté

43. constate l’efficacité du mandat d’arrêt européen; estime, toutefois, que sa cohérence et son efficacité demeurent les principaux problèmes, et qu’une amélioration à cet égard reste possible, même si quelques questions de conformité avec les valeurs et les droits fondamentaux de l’Union ont été soulevées le respect des valeurs de l’Union et des droits fondamentaux constituent les principaux problèmes liés au mandat d’arrêt européen; souligne cependant qu’il existe également des problèmes en matière de cohérence et d’efficacité ;

Déposé par Verts/ALE (🇫🇷 : Régions et Peuples Solidaires, Les Écologistes, Alliance Écologiste Indépendante)

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🚫 Aucun amendement
Nicolas BAY | Rassemblement national
. – Je me suis abstenu sur ce texte car, si je suis favorable à une coopération judiciaire efficace entre les États membres de l’UE, ce texte tente de donner la primauté au droit européen et de construire les prémices d'un système judiciaire fédéral.
Dominique BILDE | Rassemblement national
Je me suis abstenue sur ce texte.Certes, le mandat d'arrêt européen, qui remplace depuis 2004 les procédures d'extradition entre États membres, s'est révélé efficace. Toutefois, le rapport dont il est question propose notamment de lier le mandat d'arrêt au mécanisme sur la démocratie, l'état de droit et les droits fondamentaux, ce qui est plus contestable.
Geoffroy DIDIER | Les Républicains
Ce rapport initial vise à mettre en place le mandat d’arrêt européen. L’objectif est de simplifier cette procédure transfrontalière de remise judiciaire. Le mandat d’arrêt européen est fondé sur le principe de reconnaissance mutuelle et induit donc une intensification ainsi qu’une simplification des liens entre les États membres. La finalité pour l’Union européenne est de développer et de maintenir un espace de liberté, de sécurité et de justice au profit des citoyens. C’est pourquoi je considère que le système de mandat d’arrêt européen est un succès. Je me positionne donc en faveur de ce rapport.
Brice HORTEFEUX | Les Républicains
Le mandat d’arrêt européen existe depuis 17 ans et plus de 50 000 mandats ont été exécutés depuis 2005. Ce rapport permet de dresser un bilan de son utilisation et des moyens d’en accroître l’efficacité.Contrairement aux anciennes procédures d’extradition longues et pas toujours honorées, le mandat d’arrêt européen a l’avantage de créer une procédure unique simplifiée qui est exécutée rapidement, 40 jours en moyenne.C’est grâce au mandat d’arrêt européen que nous avons jugé sur notre territoire Salah Abdeslam.Il existe à ce jour 32 catégories d’infractions que le rapport suggère d’étendre. Cette procédure étant un exemple de bonne coopération européenne, je l’ai soutenue.
France JAMET | Rassemblement national
Je me suis abstenue sur ce texte qui donne la primauté au droit européen et qui contribue à la construction des prémices d'un système judiciaire fédéral ; mais il n'en reste pas moins qu’il améliore le mandat d'arrêt européen, un outil de coopération judiciaire efficace.
Gilles LEBRETON | Rassemblement national
Je me suis abstenu sur ce texte car il améliore le mandat d’arrêt européen qui est un mécanisme utile de coopération judiciaire entre les États membres. Cependant ce texte est un pas de plus dans la mise en place d’un système judiciaire fédéral européen, basé sur la primauté absolue du droit européen.
Emmanuel MAUREL | Gauche républicaine et socialiste
Les mandats d’arrêts européens (MAE) sont des procédures de coopération judiciaire au sein de l’Union. Un État membre peut exiger la remise d’un ressortissant inculpé pour crime ou délit qui se trouverait à l’étranger, si et seulement si l’État membre où ce dernier séjourne reconnaît aussi l’infraction (principe de double-incrimination). 32 infractions ou catégories d’infraction (actes terroristes, crimes de sang, etc.) échappent à cette règle et conditionnent une remise obligatoire. Le rapport reconnaissait l’efficacité du cadre des MAE, mais surtout, proposait d’étendre cette liste des 32 cas pour ajouter, en plus des crimes contre l’environnement ou la fraude fiscale qui y auraient leur place, les délits de trouble à l’ordre public et d’atteinte à l’intégrité constitutionnelle. Alors que les MAE excluent les motifs politiques, ces ajouts les y font revenir en force. Une extradition est toujours possible, mais rendre ces motifs de remise indiscutables, les graver dans le marbre, c’est aller trop loin. J’ai voté CONTRE ce texte et j’alerte sur les dérives que ses dispositions pourraient engendrer.
Joëlle MÉLIN | Rassemblement national
Le mandat d'arrêt européen est une demande émanant d'une autorité judiciaire dans un État membre de l’UE en vue de l'arrestation d'une personne dans un autre État membre et de sa remise pour l’exercice de poursuites pénales ou l’exécution d’une peine ou d’une mesure de sûreté privatives de liberté prononcées dans le premier État. Ce mécanisme, qui repose sur le principe de la reconnaissance mutuelle des décisions judiciaires, est opérationnel dans tous les pays de l’UE.J’approuve dans ce rapport l’extension du champ du mandat d’autant plus qu’il est précisé qu’il devrait être limité aux infractions graves et utilisé seulement si d'autres instruments juridiques moins intrusifs ont été épuisés. En revanche le rapport souhaite lier le mandat d’arrêt européen au mécanisme de l’UE sur la démocratie, l’état de droit et les droits fondamentaux au prétexte de renforcer la reconnaissance mutuelle entre États membres et rajoute les notions très floues de crimes environnementaux et de crimes haineux, à la liste des catégories ne nécessitant pas un double contrôle de la criminalité.Ce texte tente de donner la primauté au droit européen ; il n'en reste pas moins que ce texte améliore l’efficacité du mandat d'arrêt européen.J’ai donc choisi l’ABSTENTION.
Nadine MORANO | Les Républicains
J’ai voté en faveur de cette résolution sur la liste en œuvre du mandat d’arrêt européen et des procédures de remise entre États membres. Le texte dresse un bilan de la mise en œuvre du mandat d'arrêt européen (MAE), en vigueur depuis 17 ans. Il formule des préconisations pour accroître l'efficacité de cette procédure devenue courante (plus de 50 000 MAE ont été exécutés depuis 2005). Le MAE a, au sein de l'UE, remplacé les procédures d'extradition, qui étaient longues, relevaient de la compétence des Affaires étrangères, présentaient une issue incertaine, et empêchaient les États membres de livrer leurs propres ressortissants. Le MAE est régulièrement utilisé pour lutter contre la criminalité transfrontalière ou le terrorisme (exemples de Salah Abdeslam, arrêté par la Belgique et remis à la France, ou encore de Mehdi Nemmouche, arrêté par la France et remis à la Belgique). Le MAE repose sur plusieurs concepts clés, tels que celui de la reconnaissance mutuelle des décisions judiciaires en matière pénale, ou encore celui de la double incrimination, qui consiste à vérifier que l'acte visé constitue bien une infraction dans les 2 États membres concernés. Pour une liste de 32 catégories d'infractions, que le rapport suggère d'étendre, la double incrimination n'est plus nécessaire.
Anne SANDER | Les Républicains
Ce rapport s’attache à évaluer l’application du mécanisme institué par la décision-cadre 2002/584/JAI relative au mandat d’arrêt européen dans les États membres concernés. C’est un instrument efficace qui se rattache au principe de reconnaissance mutuelle. Plus concrètement, cela signifie que les mandats d’arrêt européens émis dans un État membre doivent être directement reconnus et exécutés dans un autre État membre, sauf dans certains cas spécifiques. Par ailleurs, ce rapport incite les États membres à respecter nos droits fondamentaux découlant de l’article 2 du traité de l’UE en matière de dignité humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité, d’état de droit et de droits de l’homme, ... J’ai donc voté en faveur de ce rapport qui me parait avoir prodigué une bonne évaluation du mécanisme de mise en œuvre de ce mandat européen.
Manon AUBRY | La France Insoumise
Ce rapport vise à présenter la position du Parlement sur la mise en œuvre du mandat d’arrêt européen. Il appelle notamment à une extension de la liste des infractions pour lesquelles le principe de double incrimination est exclu pour intégrer les “crimes contre l’intégrité constitutionnelle des États membres”. Cet ajout vise en réalité à faire pression sur les États qui refusent de remettre des indépendantistes catalans à l’Espagne. J’ai donc voté contre ce texte instrumentalisé par la droite espagnole à des fins de politique intérieure dans le cadre de son harcèlement judiciaire des indépendantistes catalans.
Manuel BOMPARD | La France Insoumise
En l'absence de réformes législatives visant à renforcer la protection des droits fondamentaux, la Cour de justice de l’Union européenne a réglé certains problèmes propres au mandat d’arrêt européen, notamment en reconnaissant que l'État où se trouve la personne recherchée peut refuser la remise s'il existe des risques de violation des droits fondamentaux dans le pays d'émission. Malheureusement, les grands groupes politiques du Parlement européen ne l’entendaient pas de cette oreille : ces derniers souhaitaient étendre la liste des exceptions à ce principe général, notamment concernant les personnes accusées de « crimes contre l'intégrité constitutionnelle des États membres ». Les exilés politiques catalans sont spécifiquement visés par cette demande du Parlement qui fait suite au fait que certains États membres ont refusé la remise de suspects catalans à l'Espagne. Bien évidemment, il ne m’appartient pas de me prononcer sur le devenir la Généralité de Catalogne par rapport au reste de l’Espagne ; néanmoins je sais une chose : la réponse à cette crise ne pourra être que politique et en aucun cas se trouver dans une persécution judiciaire ! Je déplore cette logique de judiciarisation extrême des différends politiques et me voit donc contraint de voter contre ce texte.
Gwendoline DELBOS-CORFIELD | Les Écologistes
. – Judicial cooperation instruments, such as the European Arrest Warrant (EAW), are based on the principle of mutual recognition, which presupposes that Member States should trust each other when it comes to the proper functioning of justice systems, but also, to complying with fundamental rights. However, the rule of law deficiencies in some Member States are undermining mutual trust and the good functioning of these instruments. The EAW has a direct impact on the lives of the individuals concerned. Its implementation should be assessed in a rigorous manner. I deeply regret that it has not been the case for this report and that some Groups have used their position to bring their own agenda.I therefore consider some of the demands problematic, such as the idea of a nearly mandatory automatic mutual recognition, and the inclusion of ‘crimes against the constitutional integrity of the Member State’ in the list of 32 crimes for which double criminality is not required. I voted against this report because of these dangerous additions, as the Greens/EFA stand for the development of EU judicial cooperation based on fundamental rights compliance and the rule of law.
Laurence FARRENG | Mouvement Démocrate
Mercredi 20 janvier, j'ai soutenu ce rapport d'initiative portant sur la mise en œuvre du mandat d'arrêt européen, fonctionnel depuis 2004 et permettant à l'Union européenne de poursuivre sa construction d'un espace de liberté, de sécurité et de justice. Le mandat d'arrêt européen se substitue en effet aux procédures longues et fastidieuses d'extradition entre États, et assure une meilleure coopération entre les autorités judiciaires des États membres dans le domaine des poursuites transfrontières et de la remise pour l'exercice de poursuites pénales.
Jérôme RIVIÈRE | Rassemblement national
Si ce texte tente de donner la primauté au droit européen et de construire les prémices d'un système judiciaire fédéral, il n'en reste pas moins qu'il améliore le mandat d'arrêt européen, un outil de coopération judiciaire efficace.Abstention
Valérie HAYER | Renaissance
J’ai voté en faveur de ce rapport d’initiative, qui fait état de la mise en œuvre de la décision-cadre de 2022 sur le Mandat d’arrêt européen (MAE). Instrument phare de la coopération judiciaire entre États, il permet la remise de personnes aux fins de l’exercice de poursuites pénales ou de l’exécution d’une peine ou d’une mesure de sûreté. Le rapport présente plusieurs pistes d’amélioration de ce Mandat d’arrêt, dont plusieurs portées avec succès par Renew Europe, telle que l’inclusion d’un mécanisme de proportionnalité, le renforcement du budget d’Eurojust ou encore la création d’une base de données commune sur les décisions de MAE.
Agnès EVREN | Les Républicains
Le rapport sur la mise en œuvre du mandat d'arrêt européen et des procédures de remise entre États membres permet de dresser un bilan sur la mise en œuvre du mandat d’arrêt européen, en vigueur depuis 2004, et de formuler des propositions pour en accroitre son efficacité. Le mandat d’arrêt européen est un instrument essentiel qui est régulièrement utilisé pour lutter contre le terrorisme et la criminalité transfrontière, comme ce fut par exemple le cas après les attentats du Bataclan de novembre 2015. J’ai donc voté en faveur de ce texte qui préconise notamment d’étendre le Réseau européen de formation judiciaire et les plateformes nationales de formation existantes pour les magistrats.
Jean-Paul GARRAUD | Rassemblement national
. – Je me suis abstenu sur ce rapport car s’il tente de donner la primauté au droit européen et de construire le prémices d'un système judiciaire fédéral, il n'en reste pas moins qu’il améliore le mandat d'arrêt européen, un outil de coopération judiciaire efficace.
Virginie JORON | Rassemblement national
Ce texte étend le mandat d'arrêt européen, un outil de coopération judiciaire plutôt efficace, ce qui est positif. Cependant certaines notions peuvent parfois être ambigües (état de droit...). Un double contrôle de la criminalité dans ces domaines pour vérifier que les deux États considèrent que les faits relèvent d’une infraction pénale. Dès lors je me suis abstenue.
Jordan BARDELLA | Rassemblement national
Ce texte améliore le mandat d’arrêt européen, qui est un outil de coopération judiciaire efficace, mais il pose aussi les prémices d’un système judiciaire fédéral, ce qui m’empêche de voter en faveur de ce rapport. En effet, le rapport souhaite lier le mandat d’arrêt européen au mécanisme de l’UE sur la démocratie, l’état de droit et les droits fondamentaux au prétexte de renforcer la reconnaissance mutuelle entre États membres. Je me suis donc abstenu sur ce texte.
Catherine GRISET | Rassemblement national
. – Je me suis abstenue sur ce texte car bien qu’il vise à améliorer le mandat d’arrêt européen, il donne la primauté au droit européen tout en construisant les prémices d’un système judiciaire fédérale.
Hélène LAPORTE | Rassemblement national
Le mandat d'arrêt européen est une demande émanant d'une autorité judiciaire dans un État membre de l’UE en vue de l'arrestation d'une personne dans un autre État membre et de sa remise pour l’exercice de poursuites pénales ou l’exécution d’une peine ou d’une mesure de sûreté privatives de liberté prononcées dans le premier État. Ce mécanisme, qui repose sur le principe de la reconnaissance mutuelle des décisions judiciaires, est opérationnel dans tous les pays de l’UE. Le mécanisme du mandat d’arrêt européen fonctionne depuis le 1er janvier 2004. Ce rapport évalue l’efficacité et propose des modifications du mandat d’arrêt européen. Les points positifs sont les suivants : l’extension du champ du mandat est bonne car c’est un outil qui a prouvé son efficacité. De plus, il est précisé qu’il devrait être limité aux infractions graves et utilisé seulement si d'autres instruments juridiques moins intrusifs ont été épuisés. Un point contestable : le rapport souhaite lier le mandat d’arrêt européen au mécanisme de l’UE sur la démocratie, l’état de droit et les droits fondamentaux au prétexte de renforcer la reconnaissance mutuelle entre États membres. Pour l’ensemble de ces raisons, je me suis abstenue sur ce texte.
Aurélia BEIGNEUX | Rassemblement national
Le mandat d'arrêt européen permet à un État européen d’arrêter une personne dans un autre État membre. Ce mécanisme permet de faciliter les mesures d’extraditions et a fait ses preuves depuis 2004.Le texte en question fait le bilan de cette mesure et propose des modifications. Il permet d’améliorer le système déjà en place. Cependant, le texte a également la fâcheuse tendance de tendre vers un droit européen judiciaire supranational, ce que nous refusons.C’est pourquoi j’ai voté abstention.
Mathilde ANDROUËT | Rassemblement national
Ce rapport évalue l’efficacité et propose des modifications au mandat d’arrêt européen, un outil de coopération judiciaire efficace. Opérationnel dans tous les pays de l’UE depuis le 1er janvier 2004, il repose sur le principe de la reconnaissance mutuelle des décisions judiciaires. Au nombre des points positifs de ce rapport relevons notamment le fait qu’il est précisé qu’il devrait être limité aux infractions graves et utilisé seulement si d'autres instruments juridiques moins intrusifs ont été épuisés. A contrario ce texte tente de donner la primauté au droit européen, de construire le prémices d'un système judiciaire fédéral. Nous contestons le souhait de lier le mandat d’arrêt européen au mécanisme de l’UE sur la démocratie, l’état de droit et les droits fondamentaux au prétexte de renforcer la reconnaissance mutuelle entre États membres. Ce rapport rajoute aussi les crimes environnementaux et les crimes haineux, deux notions très floues, à la liste des 32 catégories ne nécessitant pas un double contrôle de la criminalité. Je me suis donc abstenue.
Annika BRUNA | Rassemblement national
Ce rapport tend à améliorer le mandat d’arrêt européen, outil de coopération judiciaire efficace. Mais il consacre aussi la primauté du droit européen et l’effacement des États membres, y compris dans des domaines sensibles liées aux opinions. Je me suis donc abstenue sur ce texte.
🚫 Aucune explication de vote
Fabienne KELLER | Renaissance

– Madame la Présidente, Monsieur le commissaire Didier Reynders, en Europe la lutte contre le terrorisme et le crime ne doit pas connaître de frontières. Créé en 2002 à la suite des attentats du 11 septembre, le mandat d'arrêt européen s'est révélé un instrument efficace, bien plus fiable et rapide que la procédure classique d'extradition. Entre 2005 et 2016, 43 000 mandats d'arrêt européens ont été exécutés.

Je voudrais revenir sur trois priorités de mon groupe Renew, défendues aux côtés de ma collègue Maite Pagazaurtundúa. Assurer une révision régulière des mandats d'arrêt non exécutés pour pallier les situations de blocage. Renforcer le budget européen de l'Agence européenne de coopération judiciaire Eurojust, qui contribue à la bonne coopération entre les autorités judiciaires nationales. Enfin, créer une base de données commune au niveau de l'Union européenne pour répertorier les mandats d'arrêt européens en cours et exécutés.

Ces propositions, c'est pour améliorer, vous l'avez dit Monsieur Reynders, un des outils les plus concrets à l'échelle européenne pour assurer la protection et la sécurité de nos concitoyens, pour une Europe de la justice et de la sécurité.

Gwendoline DELBOS-CORFIELD | Les Écologistes

Si ce cas est emblématique et un peu plus connu que les autres, il n’est pas isolé. Les conséquences sur la vie des personnes sont dramatiques. C’est difficile d’avoir des chiffres sur ces abus qui sont dus à des raisons multiples: utilisation disproportionnée pour des offenses mineures, non-respect des droits fondamentaux ou simple erreur policière normale qu’une audition à distance aurait pu démontrer.

Pourtant, le mandat d’arrêt européen est un outil indispensable au développement de cette coopération judiciaire qui est garante d’une vraie union européenne, et il évite bien des problèmes liés à l’extradition classique. C’est pourquoi nous devons l’évaluer avec le plus grand sérieux et une vraie sincérité.

Le bon fonctionnement des outils de coopération est basé sur le principe de reconnaissance mutuelle et implique une confiance mutuelle dans les systèmes juridiques des États membres, mais la détérioration de l’état de droit et des libertés dans notre Union n’incite plus à la confiance aveugle. Dans certains cas, l’indépendance de la justice est fragilisée, comme en Hongrie. Elle est même remise en cause en Pologne.

Aujourd’hui, la responsabilité, immense, incombe au seul juge concerné par la demande de décider d’extrader ou non une personne vers un État membre, où ses droits ne seront peut-être pas respectés, sans véritable soutien européen ou ressources mis à sa disposition pour enquêter et justifier son refus.

Le Parlement européen se doit donc d’envoyer un signal fort pour que l’application du mandat soit accompagnée de garanties de procédure fortes, à la fois dans l’État émetteur et l’État exécutant. Surtout, nous devons nous prémunir de toute instrumentalisation politique de ces outils et, dans ce dossier, nous déplorons un petit manque de recul, parfois, de certains parlementaires européens, et l’importance que les intérêts nationaux de l’Espagne ont prise au détriment d’un regard vigilant global.

Il est proposé d’ajouter la mention du crime contre l’intégrité constitutionnelle d’un pays dans la liste des offenses ne nécessitant ni vérification ni débat. Cela ouvre une brèche terriblement dangereuse. Une telle disposition mettrait en danger nombre d’activistes politiques dans l’Union européenne, la notion d’intégrité constitutionnelle pouvant porter à tant d’interprétations, nos Constitutions sont tellement différentes. Nous ne pouvons pas laisser des conflits d’intérêts dans un État membre avoir un impact policier sur tout un processus européen.

Le mandat d’arrêt européen peut être un outil très efficace et positif pour les victimes, pour une Union européenne garante des droits et pour affronter les mafias, les grandes criminalités, les violences, les terrorismes. Mais il doit être utilisé à bon escient, avec vigilance et proportionnalité. Les justices nationales doivent être formées, les procédures alternatives utilisées, les droits fondamentaux respectés, l’interprétation assurée dans les procédures, et les conditions de détention améliorées.

Nous remercions d’ailleurs le rapporteur d’avoir inclus nos propositions sur les droits fondamentaux et nous remercions le commissaire d’avoir rappelé les évolutions nécessaires et les conditions de justice nécessaires.

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