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– Madame la Présidente, la Commission européenne et le Parlement européen produisent désormais un rapport annuel sur l’état de droit dans l’Union et c’est indispensable. Les États membres au Conseil commencent aussi à prendre un peu plus l’habitude de traiter de ces sujets et de s’interroger sur la dégradation de l’état de droit dans certains pays.
Enfin! On ne peut que regretter toutes ces années où les questions de taux d’intérêt et de banque étaient principales à l’agenda politique, bien loin devant la préoccupation pour les droits et les libertés des citoyennes et des citoyens dans ce qui devraient être des démocraties européennes saines et sûres.
Mais si tout cela se discute de manière très générale et très abstraite, sans jamais citer de noms et de détails, sans jamais proposer de recommandations, sans jamais anticiper les sanctions qui pourraient rendre tout cela efficace et sans distinguer les différents niveaux de détérioration selon les pays, alors ce serait un non-sens et une honte.
Corruption, censure des médias, mise au pas des juges, violences policières, mise au ban de certaines communautés, tout cela, ce ne sont pas des sujets légers pour des conversations badines autour d’un café.
– Madame la Présidente, l’état de droit: si ces trois mots évoquent le respect de la loi, ils cachent ici, dans cette assemblée, une idéologie autocratique. Ils tournent en dérision la démocratie et servent d’alibi à de graves atteintes à la souveraineté des États.
Le texte dont nous discutons aujourd’hui, même s’il ne le dit pas explicitement, n’a qu’un objectif: servir de base aux attaques les plus sournoises contre les gouvernements de deux États membres, pourtant largement élus et réélus par leurs peuples respectifs. Il s’agit bien sûr de la Pologne et de la Hongrie.
Idéologie autocratique, d’abord, car vous ne supportez pas que les peuples aient une vision de la famille, de leurs racines et de leur identité qui soit différente de votre idéologie progressiste. Dérision de la démocratie, ensuite, car ces politiques que vous dénoncez, et que nous soutenons, de refus des migrants et de défense des valeurs ayant fait la civilisation européenne, sont voulues par les peuples. Atteinte à la souveraineté des États membres, enfin, car c’est aux nations et aux nations seules, qu’il appartient de choisir leur modèle.
À nos amis polonais et hongrois, nous disons: tenez bon. Aux instances bruxelloises, nous voulons rappeler, comme le disait le général de Gaulle: «la Cour suprême, c’est le peuple».