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Mais contrairement à ce qu’affirme le rapport Müller, la gestion forestière est une compétence nationale et non une compétence partagée avec l’Union. Je ne suis donc pas d’accord pour que l’Union s’y ingère. La France est parfaitement capable de gérer ses forêts. Elle a même acquis une expertise en ce domaine avec son Office national des forêts. Elle n’a donc pas besoin de la tutelle de la Commission et de sa conception punitive et rétrograde de la protection de l’environnement.
J’ajoute enfin que cette immixtion a vocation à être financée par des prélèvements sur le budget de la Politique agricole commune. Or, je m’y oppose aussi, car les agriculteurs n’ont pas besoin qu’on aggrave leur situation en réduisant le budget qui leur est dédié.
– Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, nos forêts ont été terriblement dévastées cet été avec la sécheresse et les incendies, avec des conséquences terribles pour nos territoires. Parce que sur le plan environnemental, rappelons que nos forêts abritent de la biodiversité, qu’elles stockent du carbone. Mais elles sont aussi porteuses de solutions importantes en matière de bioéconomie et de bioénergie, en valorisant nos ressources sylvicoles. Valoriser ces ressources fait partie intégrante de la bonne gestion forestière pour que nos forêts soient entretenues, en bonne santé, et pour permettre le renouvellement des peuplements mais aussi l’adaptation des essences au réchauffement climatique.
Je voudrais aussi rappeler le rôle économique de nos forêts. Dans ma région, dans le Grand Est, rien que là, la filière bois et forêts, ce sont 55 000 emplois.
Alors, au cours de cette semaine, chers collègues, soyons ambitieux pour notre planète et pragmatique d’un point de vue économique. Et ce, que ce soit pour la stratégie forestière, que ce soit pour le texte sur les énergies renouvelables ou encore pour le texte sur la déforestation.
Avant d’être un espace économique, la forêt est un lieu de vie, de biodiversité. Nous ne regardons pas les arbres comme des seuls pièges à carbone. Les 800 000 hectares de forêt qui sont partis en fumée cet été étaient essentiellement des plantations de résineux. Et dans ces fumées, des millions de tonnes de carbone sont reparties dans l’atmosphère.
L’agriculture carbonée sur laquelle la Commission européenne travaille en ce moment peut devenir un danger pour le maintien d’une agriculture paysanne et pour notre souveraineté alimentaire. Soyons donc vigilants pour que les forêts et les terres de nos régions ne soient pas l’objet d’une spéculation à court vue basée sur l’impasse de la seule compensation. L’Union européenne doit empêcher toutes les tentatives de greenwashing d’entreprises qui ne font pas les efforts nécessaires pour réduire leurs propres émissions de gaz à effet de serre.
La crise écologique est là et il est de notre devoir d’en atténuer les effets pour la faune, la flore et les plus vulnérables. Pour notre stratégie forestière, cela signifie une meilleure coordination des politiques nationales visant à s’adapter au dérèglement climatique. Cela passe par un renforcement de nos services publics, aussi bien ceux qui s’occupent de la gestion de nos forêts au quotidien que ceux qui luttent contre les feux qui se multiplient en Europe.
Cela passe aussi par une rupture avec une vision purement mercantile des forêts. L’exploitation des forêts, que ce soit pour des besoins de construction ou de production d’énergie, doit être mieux encadrée. Nous devons y protéger la biodiversité tout comme les travailleurs du secteur, particulièrement confrontés aux accidents du travail et aux maladies professionnelles.
Donc, si ce rapport présente quelques bons éléments, il est essentiel d’en rehausser l’ambition.