Le troisième plan d’action de l’Union sur l’égalité entre les hommes et les femmes

Procédure terminée

📌 Votes principaux

👍 Proposition de résolution
✅️ Adopté

🇪🇺 Députés européens

479
93
116

🇫🇷 Députés français🗳 Voir le vote

54
1
23
Parmi 79 députés, 78 ont votés.
9 mars 2022

📚 Sources

🗃️ Données

📝 Amendement n°2 ✅️ Adopté

H. considérant que la prostitution l’exploitation sexuelle est une forme grave de violence et d’exploitation qui affecte majoritairement les femmes et les enfants filles ; que les causes fondamentales de la prostitution ne peuvent pas être dissociées de la réalité socioéconomique, notamment du chômage, des difficultés économiques et de la pauvreté; que les États membres devraient augmenter les fonds destinés à la prestation d’ l’Union doit aider les pays partenaires à renforcer le financement des aides sociales et à l’accès aux services publics en faveur des destinés aux victimes de la traite traite des êtres humains ou d’exploitation sexuelle, tout en affectant des spécialistes à leur à garantir que ces personnes disposent d’un soutien psychologique et social professionnel , et qu’ils devraient mettre en œuvre des politiques sociales et économiques visant à aider les à instaurer des services spécialisés dans l’inclusion sociale et économique des femmes et les des filles vulnérables à abandonner la prostitution, notamment en leur trouvant des postes de travail qui conduisent effectivement à leur insertion sociale; en vue de les libérer de l’exploitation sexuelle

Déposé par des députés dont Fabienne KELLER (RE), Pascal CANFIN (RE), Michèle RIVASI (EELV), Pascal DURAND (RE), Gilles BOYER (HOR), Sylvie BRUNET (MoDem), Jérémy DECERLE (RE), Gwendoline DELBOS-CORFIELD (EELV), Laurence FARRENG (MoDem), Christophe GRUDLER (MoDem), Valérie HAYER (RE), Pierre KARLESKIND (RE), Nathalie LOISEAU (RE), Caroline ROOSE (EELV), Marie-Pierre VEDRENNE (MoDem), Chrysoula ZACHAROPOULOU (RE), Ilana CICUREL (RE) et Sandro GOZI (RE)

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🚫 Aucun amendement
Dominique BILDE | Rassemblement national
Je me suis abstenue sur ce texte.Bien que certaines dispositions de ce texte soient louables, préconiser que 85 % de toutes les nouvelles actions extérieures aient ce thème comme objectif important ou principal semble excessif.
France JAMET | Rassemblement national
J’ai voté contre ce texte qui a une vision d’opposition frontale entre hommes et femmes et non de complémentarité, il prône partout des quotas paritaires. Certains passages sont lunaires…
Gilles LEBRETON | Rassemblement national
Je me suis abstenu sur ce plan d’action car malgré sa bonne intention de combattre les meurtres de femmes, les mariages d’enfants ou encore les mutilations génitales, il ne fait pas référence aux racines de ces problèmes, à savoir l’islamisme radical. De plus, il défend un droit universel à l’avortement, choix qui appartient à chaque État.
Nadine MORANO | Les Républicains
J’ai voté en faveur de cette résolution relative au 3e plan d’action de l’Union européenne sur l’égalité entre les hommes et les femmes (GAP III). Le texte formule de nombreuses propositions pour mieux lutter contre les violences faites aux femmes, notamment les féminicides et les mutilations génitales. J’ai soutenu des dispositions promouvant l’accès aux droits sexuels et génésiques, tels que l’avortement sûr et légal, la contraception et l’éducation sexuelle.
Anne SANDER | Les Républicains
J'ai voté en faveur du rapport Zacharopoulou sur le troisième plan d’action de l’Union européenne sur l’égalité entre les hommes et les femmes. Ce rapport fournit à l'Union européenne un cadre pour accélérer nos progrès quant au respect de nos engagements en matière d'égalité entre les femmes et les hommes. Lors de la session de vote où nous devions adopter le rapport en plénière et suite à une confusion entre listes de vote, de nombreuses erreurs se sont glissées dans mon bulletin électronique. C'est pourquoi, j'ai dû corriger mes votes initiaux pour qu'apparaissent clairement mes intentions de vote sur ce rapport. Voilà les inconvénients des votes à distance qui prendront bientôt fin grâce à l'amélioration de la situation sanitaire. J'ai toujours et tout au long de mon mandat en tant que députée européenne soutenu les droits des femmes et l'égalité entre les sexes. Je soutiens donc pleinement ce rapport pour que nous progressions dans notre combat pour l'élimination de la violence faite aux femmes, l'accès aux soins de santé pour toutes les femmes, l'égalité économique et sociale, ainsi que l'encouragement au leadership des femmes dans notre société.
Manon AUBRY | La France Insoumise
Ce rapport vise à présenter les observations et les recommandations du Parlement européen sur le troisième plan d’action de l’Union sur l’égalité entre les femmes et les hommes dans les pays tiers. Il alerte sur les régressions des droits des femmes dans de nombreux pays, condamne le retrait de la Turquie de la convention d’Istanbul, demande que 20 % de l’aide publique au développement soient consacrés à des enjeux d’égalité de genre, appelle à intégrer des critères de respect des droits sociaux des travailleuses domestiques dans les accords de libre-échange et se félicite de l’inclusion des violences sexistes et sexuelles parmi les critères justifiant l’imposition de sanctions européennes en matière de non-respect des droits humains. J’ai donc voté pour ce texte qui va dans le sens d’une meilleure prise en compte des enjeux d’égalité entre les femmes et les hommes au sein des politiques européennes.
Manuel BOMPARD | La France Insoumise
Le plan d’action de l’Union sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes dans l’action extérieure 2021-2025 (GAP III) vise à accélérer les progrès en matière d’autonomisation des femmes et des filles dans les pays tiers. Aucun pays au monde n’est en voie d’atteindre l’objectif international d’égalité entre les genres d’ici 2030. En effet, les inégalités persistent notamment dans les domaines de l’éducation, de l’emploi, de l’accès aux ressources et de la vulnérabilité accrue au changement climatique. En outre, l’oppression et l’inégalité des femmes ont été exacerbées par la pandémie, notamment par la forte augmentation de la violence à l’égard des femmes et le basculement dans l’extrême pauvreté d’environ 47 millions de femmes et de filles. Par ailleurs, les mouvements d’extrême-droite ont renforcé leur combat contre les droits des femmes, notamment en restreignant la santé sexuelle et reproductive. Le GAP III fournit à l’Union un cadre politique comportant cinq piliers d’action: faire de l’égalité des genres une priorité de toutes les politiques et actions extérieures; offrir une feuille de route pour travailler avec les parties prenantes aux niveaux national, régional et multilatéral; intensifier les actions dans les domaines thématiques stratégiques; demander aux institutions européennes de montrer l’exemple; garantir la transparence des résultats. Le rapport appelle à se concentrer sur sept domaines d’action clés, notamment l’élimination de toutes les formes de violence fondée sur le genre, la garantie de l’accès à la santé et aux droits sexuels et reproductifs et la promotion des droits économiques et sociaux. Je ne peux que soutenir ce très bon rapport.
Jérôme RIVIÈRE | Reconquête!
Cette résolution pèche par son idéologie et cherche à imposer aux États une politique en affirmant que l’avortement est un droit, ce sur quoi elle n’a pas à se prononcer. Néanmoins, de bons éléments existent sur les violences faites aux femmes, qu’il faut absolument combattre. Je me suis donc abstenu.
Stéphane BIJOUX | Renaissance
J’ai soutenu ce rapport consacré au troisième plan européen d’action sur l’égalité entre les hommes et les femmes, qui détaille les priorités de l’action extérieure de l’Union européenne pour l’égalité. En tant que premier donateur mondial d’aide publique au développement, l’UE doit être à la pointe de la promotion des droits des femmes, de l’égalité des sexes et de la lutte contre les violences faites aux femmes auprès de ses partenaires internationaux.
Sylvie BRUNET | Mouvement Démocrate
J’ai voté en faveur du rapport de ma collègue Chrysoula Zacharopoulou sur le troisième plan d’action de l’Union européenne sur l’égalité entre les hommes et les femmes (GAP III). Ce rapport détaille les priorités de notre Parlement en termes d’égalité des genres dans l’action extérieure de l’Union européenne. Nous mettons en avant sept domaines d’action prioritaires: l’élimination de toutes les formes de violences sexistes; la garantie de l’accès des femmes à la santé ainsi que les droits sexuels et reproductifs; la promotion des droits économiques et sociaux et l’assurance de l’autonomie des femmes et des filles; la participation et le leadership des femmes et des filles; l’association des femmes aux processus de paix et de sécurité; la garantie d’une action humanitaire sensible à la dimension de genre; et enfin la construction d’une société verte et numérique. Le GAP III demande également plus d’égalité et de représentation au sein des institutions européennes et notamment du Service européen pour l’action extérieure. Ce rapport permet de réaffirmer l’importance d’une diplomatie féministe de l’Union européenne ambitieuse et complète, profondément engagée pour promouvoir les droits des femmes et des filles dans les pays partenaires.
Valérie HAYER | Renaissance
J’ai voté avec l’ensemble de la délégation Renaissance pour ce rapport d’initiative de ma collègue Chrysoula Zacharopoulou, qui détaille les priorités en terme d’égalité entre les femmes et les hommes dans l’action extérieure de l’Union européenne. Ce rapport insiste particulièrement sur:1) les violences basées sur le genre;2) les droits et la santé sexuels et reproductifs;3) l’autonomisation économique des femmes;4) le leadership politique;5) la représentation des femmes au sein des institutions européennes et notamment du SEAE.Ce rapport réaffirme également l’importance d’une diplomatie féministe au niveau européen engagée, à l’instar de celle pratiquée au niveau français, pour promouvoir les droits des femmes et des filles dans tous les pays partenaires.
Agnès EVREN | Les Républicains
Dans le cadre de la célébration, cette semaine, de la Journée internationale des droits des femmes, il est important de rappeler l’engagement européen en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes. J’ai principalement défendu les actions visant à promouvoir l’égalité économique et sociale, à assurer l’accès aux soins de santé pour les femmes et à éliminer toutes les formes de violence de genre. Aussi, je soutiens les dispositions du texte visant à inciter l’ensemble des États membres de l’Union européenne à adhérer à la convention d’Istanbul relative à la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique. J’ai donc voté en faveur de ce rapport sur le plan d’action de l’UE sur l’égalité des sexes et l’émancipation des femmes dans l’action extérieure.
Jean-Paul GARRAUD | Rassemblement national
. – Si ce texte appelle à combattre les féminicides, les mariages d’enfants, les mutilations génitales, la traite des êtres humains ou encore les violences sexuelles dans les zones de conflit et qu’il évoque les problématiques propres au cancer du col de l’utérus, au VIH ou à l’endométriose, il s’inquiète dans le même temps de la montée des discours conservateurs dans le monde tout en omettant toute référence explicite à la nécessaire lutte contre l’islam radical et empiète sur la compétence des États membres en matière de relations internationales et d’avortement. Je me suis donc abstenu.
Jordan BARDELLA | Rassemblement national
Malgré de nombreux points positifs dans ce texte, l’aide internationale dépend de la souveraineté des États et le droit des femmes ne peut être le seul critère pris en compte pour flécher ces aides. Je me suis donc abstenu.
Hélène LAPORTE | Rassemblement national
Ce plan d’action est un texte d’initiative qui veut faire de l’UE le porte-voix des droits de femmes dans le monde. Il concerne l’action à l’international et l’aide au développement. 85 % de toutes les nouvelles actions extérieures de l’UE devront avoir ces droits comme objectif important ou principal. Le texte comporte une large part positive: combattre les féminicides, les mariages d’enfants, les mutilations génitales, la traite des êtres humains ou encore les violences sexuelles dans les zones de conflit. Les problématiques propres au cancer du col de l’utérus, au VIH ou à l’endométriose sont évoquées. Or, il y a également des points négatifs. Pour nous, les relations internationales sont avant tout la prérogative des États souverains et nous ne sommes pas favorables à l’ingérence permanente de l’Union européenne. De même, les 85 % d’actions extérieures ayant l’égalité hommes-femmes pour objectif semblent très idéologiques. Enfin, le rapport s’inquiète de la montée des discours conservateurs dans le monde mais ne fait jamais explicitement référence à la nécessaire lutte contre l’islam radical. Je me suis donc abstenue sur ce texte.
Aurélia BEIGNEUX | Rassemblement national
Ce plan d’action est un texte d’initiative qui veut faire de l’UE le porte-voix des droits de femmes dans le monde. Il concerne l’action à l’international et l’aide au développement.85 % de toutes les nouvelles actions extérieures de l’UE devront avoir ces droits comme objectif important ou principal.Le texte comporte une large part positive à laquelle il est difficile de s’opposer par le vote final. Il s’agit de combattre les féminicides, les mariages d’enfants, les mutilations génitales, la traite des êtres humains ou encore les violences sexuelles dans les zones de conflit. Les problématiques propres au cancer du col de l’utérus, au VIH ou à l’endométriose sont évoquées.Il y a également des points négatifs. Pour nous, les relations internationales sont avant tout la prérogative des États souverains et nous ne sommes pas favorables à l’ingérence permanente de l’Union européenne. De même, les 85 % d’actions extérieures ayant l’égalité hommes-femmes pour objectif semblent très idéologiques.Enfin, le rapport s’inquiète de la montée des discours conservateurs dans le monde mais ne fait jamais explicitement référence à la nécessaire lutte contre l’islam radical.Je me suis donc abstenue sur ce texte.
Mathilde ANDROUËT | Rassemblement national
. – Ce plan d’action est un texte d’initiative qui veut faire de l’UE le porte-voix des droits de femmes dans le monde. Les relations internationales sont avant tout la prérogative des États souverains et nous ne sommes pas favorables à l’ingérence permanente de l’Union européenne. De même, les 85 % d’actions extérieures ayant l’égalité hommes-femmes pour objectif semblent très idéologiques. Quid d’autres objectifs comme l’environnement, la maîtrise de la démographie ou des migrations? Par ailleurs, le rapport s’inquiète de la montée des discours conservateurs dans le monde mais ne fait jamais explicitement référence à la nécessaire lutte contre l’islam radical. Je me suis abstenue.
Annika BRUNA | Rassemblement national
Je me suis abstenue sur ce plan d’action qui demande notamment que 85 % de toutes les nouvelles actions extérieures de l’UE aient obligatoirement pour objectif les droits des femmes dans le monde.Malgré de nombreux points positifs, rappelons que l’aide internationale dépend de la souveraineté des États et que le droit des femmes ne peut être le seul critère pris en compte.Enfin, nous ne pouvons pas cautionner que l’avortement soit considéré comme un droit universel: il relève avant tout des droits souverains des États.
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Gwendoline DELBOS-CORFIELD | Les Écologistes

L’égalité constitue toujours un combat dans certains domaines professionnels, spécifiquement pour certaines femmes et dans certaines familles, et elle reste inachevée partout. Dans la représentation politique et les lieux de pouvoir, dans la manière dont nous concevons nos politiques publiques et leurs conséquences concrètes sur la vie des citoyennes européennes, dans les entreprises, avec l’écart salarial, dans l’accès à la santé, etc.

Pourtant, dans ce Parlement, qui fut précurseur avec la création, dès 1979, de la commission des droits des femmes, un mandat qui n’a fait que s’élargir et un rôle devenu essentiel dans le travail de cette institution, on pourrait penser que finalement, presque tout est fait. 39 % des membres de ce Parlement sont des femmes, Irène l’a dit, c’est plus que les 30 % des parlements nationaux dans les États membres et bien plus que les 25 % des parlements du monde.

Mais faut-il rappeler que les femmes constituent la moitié de la population européenne et qu’elles pourraient donc être représentées ici au même niveau? Dans les postes à responsabilités, là aussi, des progrès sont notables, comme la parité du Bureau du Parlement, mais seules 8 des 25 commissions ont actuellement une femme à leur tête et 15 délégations sur 43 sont présidées par une femme.

Surtout, ce manque de parité est un souci majeur dans la manière dont cela impacte notre travail législatif quotidien, dans la composition des commissions, dans la désignation des coordinateurs et des coordinatrices, dans le choix des personnes chargées des rapports, dans la répartition du temps de parole. Les dossiers majeurs, les plus stratégiques, ceux au cœur du pouvoir, sont principalement conçus, étudiés et débattus entre hommes. Climat, agriculture, économie, constitutionnelle: les grandes lois structurelles ont été dans les mains des hommes. C’est donc une question de représentation et une question de contenu.

La dimension de genre doit être pensée dans les textes législatifs produits par nos institutions. Il y a des impensés aujourd’hui en matière d’égalité dans des dossiers comme le pacte vert, la politique agricole commune, l’élaboration des budgets, les récents plans de relance et de soutien suite à la crise sanitaire. Faute d’avoir été conçues avec une vision inclusive et en mettant autour de la table les personnes concernées, nos politiques publiques vont même parfois accroître les inégalités existantes et l’argent public bénéficie principalement aux secteurs d’emplois masculins, laissant de côté les femmes, et en particulier les femmes issues de minorités.

Donc, dans la représentation politique, il faut pousser les États membres à faire élire autant de femmes que d’hommes lors des élections, mais en prenant en compte les femmes dans toute leur diversité, et ce dans l’ensemble des lieux de prise des décisions. Il faut en tenir compte dans nos équipes et dans l’administration, évidemment. Plus on monte dans la pyramide et plus la représentation masculine y est dominante. Alors, il y a des règles à changer et certaines dispositions concernent notre règlement intérieur.

Mais c’est aussi dans nos pratiques, au sein de nos groupes politiques, que nous pouvons changer les choses. Et cela nous concerne tous ici – toutes aussi, puisque nous sommes principalement des femmes à travailler sur ce dossier. Il faut intégrer une perspective de genre dans l’ensemble des décisions, y compris internes, dans notre fonctionnement et dans notre manière de travailler collectivement. Et aucun groupe n’est vertueux. Mon groupe a depuis longtemps des règles particulières en termes de partage entre les femmes et les hommes, et pourtant, ce sont pratiquement toujours les femmes qui s’occupent des dossiers liés au genre. Nous suscitons souvent un intérêt poli, respectueux, mais pas plus. Il faut une implication de tous les hommes et de toutes les femmes dans ces dossiers.

Toutes les autres préconisations importantes que contient ce rapport sont essentielles: les recrutements, la formation, les congés parentaux, l’équilibre entre le temps de travail et la vie familiale, la lutte contre les discriminations. Reste un point très important: il faut réaliser un audit, il nous faut des données; les données sont essentielles pour pouvoir faire une feuille de route. Il faut savoir d’où nous partons. On ne peut pas corriger les problèmes qu’on ne voit pas. Les commissions ont commencé à faire remonter des informations – c’est ce qui nous a permis de voir que, par exemple, la commission de l’agriculture n’a que 20 % d’expertes qui viennent parler, contre 80 % d’hommes –, mais il nous faut plus d’informations encore.

Le rapport que nous présentons aujourd’hui est le fruit d’un travail patient, méthodique, collaboratif. C’est la suite d’un travail déjà effectué par la commission FEMM depuis fort longtemps. C’est la suite d’un travail réalisé dans le cadre du «Gender mainstreaming network», d’avancées obtenues au sein du groupe de haut niveau du Parlement sur l’égalité des genres et la diversité, et c’est surtout le travail de plusieurs femmes réunies dans plusieurs groupes. C’est notre travail commun, que nous pouvons saluer ici et qui est une véritable avancée pour ce Parlement. Nous n’avons pas souvent des raisons d’être satisfaites; aujourd’hui, je crois, en est une.

Irène TOLLERET | Renaissance

Au Parlement européen, l’égalité des genres doit devenir une réalité au quotidien. D’une part, pour garantir une représentation équilibrée des femmes à tous les niveaux de fonctionnement et, d’autre part, pour permettre une prise en compte effective de la dimension de genre dans toutes nos politiques. Chers collègues, c’est là l’objectif du rapport que nous votons aujourd’hui.

Pour améliorer l’égalité des genres au Parlement européen, il est essentiel que les femmes y soient correctement représentées. Et des femmes qui ont l’ambition de participer à la vie politique européenne, nous n’en manquons pas. Pourtant, des obstacles subsistent et elles ne disposent pas des mêmes opportunités d’accès au Parlement européen que les hommes. Ce rapport veut lever ces obstacles en proposant l’introduction de quotas dans la nouvelle loi électorale européenne. Dans certains pays de notre Union, les quotas en politique sont déjà une réalité. Ils ont fait leurs preuves. Ils ont largement contribué à favoriser l’accès des femmes aux instances de décision. Cette mesure est nécessaire si nous voulons espérer atteindre un jour la parité dans notre institution.

Ce travail de représentation équilibrée entre les femmes et les hommes doit se poursuivre au-delà de l’élection, car une fois élues, les difficultés commencent. Les femmes sont moins présentes aux postes de décision. Il suffit de regarder la composition des présidences de commission: sur 23 commissions et sous-commissions, seulement un peu plus d’un tiers sont présidées par des femmes. Elles ont aussi moins accès aux rapports stratégiques. Ce rapport veut supprimer ces barrières grâce à une réforme des procédures du Parlement européen, afin d’introduire une parité réelle à tous les niveaux de fonctionnement de notre institution.

En rédigeant ce rapport, nous avons constaté que la mise en œuvre de l’intégration de la perspective de genre dans nos politiques publiques est encore trop fragmentaire. De nombreuses propositions législatives ne tiennent absolument pas compte du genre. L’intégration de la dimension de genre n’est pas encore été étendue à l’ensemble du budget de l’Union européenne. Il s’agit pourtant d’une des approches officielles de l’Union européenne pour atteindre l’égalité des genres.

La mise en œuvre du «gender mainstreaming» est donc essentielle, car pendant trop longtemps, nos politiques publiques ont été faites par des hommes, pour des hommes. Or, une politique qui ne prend pas en compte les besoins spécifiques des femmes, c’est-à-dire de 52 % de notre population, c’est au mieux une chance perdue d’améliorer l’égalité entre les femmes et les hommes, mais beaucoup plus probablement le risque d’empirer la situation.

Ainsi, ce rapport propose une meilleure intégration de la dimension de genre dans nos activités parlementaires, à l’aide de différentes mesures. Trop souvent, la perspective de genre n’est pas prise en compte dans nos travaux, pas tant par une volonté des eurodéputés, mais par un manque de connaissances. C’est pourquoi ce rapport préconise une meilleure coopération avec l’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes, afin de fournir des formations spécifiques pour les eurodéputés, pour les assistants, pour tous le personnel, afin qu’ils soient en mesure d’intégrer une dimension de genre dans leur travail.

Ce rapport demande également à ce que soit institutionnalisé le «Gender mainstreaming network», réseau de membres du Parlement européen regroupant les membres de la commission des droits des femmes ainsi que les délégués «gender mainstreaming» présents à l’intérieur de chaque commission parlementaire.

Enfin, par ce rapport, nous demandons que la perspective de genre soit réellement intégrée dans la législation européenne. Ainsi, nous appelons la Commission à accompagner chaque proposition législative et non législative d’une étude d’impact sur le genre. Nous avons besoin de données ventilées par genre, car ces données nous permettent de prendre conscience de l’impact différencié de nos politiques selon le genre. C’est cette prise de conscience qui nous permet d’agir.

Il est aussi nécessaire que le budget européen intègre cette perspective de genre en allant au-delà du simple financement de projets en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes, en prenant en compte de manière explicite l’objectif d’égalité dans le processus budgétaire. Chaque euro dépensé doit bénéficier autant aux femmes qu’aux hommes.

En ce 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, il est temps de cesser les grands discours. Il est temps de passer aux actes. Nous avons l’opportunité de faire de notre Parlement européen une institution modèle pour notre société en opérant un changement de paradigme dans notre mode de fonctionnement. Moi je dis: allons-y. Nous sommes le 8 mars. Nous sommes la Journée internationale des droits des femmes. Faisons de ce Parlement une maison où, comme le disait Olympe de Gouges, la femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits. Faisons de cette maison une journée où tous les jours sont des 8 mars.

Chrysoula ZACHAROPOULOU | Renaissance

Notre génération est témoin de crises mondiales d’une ampleur inédite qui mettent toute l’humanité face à de nouveaux défis: les guerres, la crise sanitaire, la crise climatique. Lorsqu’on est plongé dans l’inconnu, les inégalités ressurgissent et s’aggravent. Et lorsqu’on parle d’inégalités, on le sait, ce sont les femmes qui sont les premières victimes.

La pandémie de COVID-19 nous a fait entrer dans une nouvelle ère: augmentation de la précarité, du chômage, des violences intrafamiliales, des grossesses non désirées, de la déscolarisation. Selon une étude, la crise nous a fait perdre 36 ans de progrès en matière d’égalité. La crise climatique et environnementale a un impact disproportionné sur les femmes qui subissent le plus durement les conséquences du changement climatique et des catastrophes naturelles.

En Afghanistan, depuis le retour des talibans, les femmes sont privées de leur émancipation et de leur liberté. En République démocratique du Congo, dans les zones de conflits, le viol est utilisé comme une arme de guerre pour terroriser les populations civiles. Au Mexique, la lutte contre la pédopornographie et contre l’exploitation sexuelle des femmes et des enfants se heurte à la corruption et au machisme de la société. En Irak, les femmes yézidies ont été réduites en esclaves sexuelles par Daech et des milliers sont encore portées disparues aujourd’hui. Partout dans le monde, des filles et des femmes souffrent dans leur chair des discriminations et des violences, mais n’abandonnent pas.

Voilà pourquoi un nouveau plan européen d’action extérieure pour l’égalité est d’une importance capitale. Le GAP III est un instrument politique et financier majeur de l’Union européenne. Il réaffirme haut et fort notre volonté de porter nos valeurs d’égalité dans notre action extérieure. C’est que l’on appelle la «diplomatie féministe».

La rédaction de ce rapport est le fruit d’un long travail de terrain, de consultations sur tous les continents – l’Asie, l’Amérique latine, l’Afrique, le Moyen-Orient. J’ai eu de nombreux échanges avec la société civile, des survivants de violences, des militants, ministres, députés, journalistes, diplomates. Tous ont contribué, avec leur vécu, leurs expériences et leurs propositions, à ce que ce rapport réponde aux besoins des femmes et des filles ainsi qu’aux problématiques propres à chaque cause.

Je voudrais exprimer ma gratitude aux deux prix Nobel de la paix, le docteur Denis Mukwege et Nadia Murad, mais aussi à toutes les personnes consultées qui font confiance à l’Union européenne et à ce GAP. Je souhaite remercier également les délégations de l’Union européenne pour leur appui précieux, ainsi que mes collègues rapporteurs fictifs et toutes les équipes des deux commissions, FEMM et DEVE, pour cette excellente collaboration. C’est grâce à vous tous que nous avons aujourd’hui un texte complet et ambitieux avec des pistes innovantes et concrètes.

Voici, Madame la Commissaire, quelques propositions du Parlement européen: généraliser, dans les zones de conflits, des centres de prise en charge holistique des victimes de violences sexuelles et mettre fin à l’impunité des criminels de guerre qui violent et torturent les femmes; former les filles au numérique; garantir l’accès à l’avortement sûr et légal, à la contraception, à l’éducation sexuelle et à la santé maternelle; financer les dispositifs d’hygiène menstruelle dans les écoles, pour augmenter la scolarisation des filles; généraliser les «gender bonus» pour financer la transition féministe et inclure les femmes dans l’économie; impliquer les hommes et les garçons, qui doivent être protagonistes des changements de mentalités; soutenir les acteurs de la société civile qui se battent courageusement. Ces propositions et tant d’autres font de ce rapport un message fort. Nous devons trouver dans les crises la détermination et la force de bâtir un futur juste et humaniste.

Mes chers collègues, partout dans le monde, tous nous envient les avancées et les valeurs de l’Europe; nous devons être d’autant plus exigeants avec nous-mêmes. Quelle que soit la région du monde où elles vivent, nous devons accompagner les femmes et les filles du monde qui veulent faire entendre leur voix et être maîtres de leur destin. Il n’y a pas de diplomatie politique, économique, sans diplomatie féministe. À travers le GAP, on investit dans le développement humain, dans l’émancipation. On investit dans un futur où la «génération égalité» n’est plus un slogan.

En ce 8 mars, et face aux crises qui se succèdent, je voudrais conclure sur l’importance d’inclure les femmes dans les processus de résolution des conflits, les faire participer directement à la table des négociations. Elles sont des actrices incontournables pour la construction d’une paix durable. Avancer sur le chemin de la paix ne se fera qu’avec elles.

Annika BRUNA | Rassemblement national

– Monsieur le Président, le plan d’action que vous nous proposez entend faire de l’Union européenne le porte-voix des droits des femmes dans le monde. Lorsqu’il s’agit de combattre les féminicides, les mariages d’enfants, les mutilations génitales, la traite des êtres humains ou encore les violences sexuelles, je partage totalement ces objectifs et je les soutiens pleinement.

Ce texte, cependant, me semble idéologique et pose question. En effet, son principal objectif est d’imposer que 85 % de toutes les nouvelles actions extérieures de l’Union européenne aient l’égalité hommes-femmes comme objectif important ou principal.

Rappelons tout d’abord que les relations internationales sont avant tout la prérogative des États souverains. Ensuite, interrogeons-nous sur l’opportunité de conditionner la quasi-totalité des aides internationales de l’Union européenne à des actions favorisant l’égalité hommes-femmes. Si la progression du droit des femmes est sans aucun doute un combat essentiel, il n’est pas le seul qu’il soit souhaitable de mener. Ainsi, des objectifs qui doivent être impérativement liés à l’aide au développement, tels que la maîtrise de la démographie ou des migrations ou encore la protection de l’environnement, seront relégués au second plan.

Par ailleurs, la hausse des budgets consacrés à l’aide internationale par l’Union européenne, en parallèle – et parfois en contradiction – à l’action des États membres et de leur diplomatie, n’est pas nécessairement souhaitable. Elle l’est d’autant moins lorsqu’elle est idéologique. Ainsi, le texte dénonce les discours conservateurs, c’est-à-dire le droit de s’opposer aux théories de genre. Dans le même temps, alors qu’en Europe et dans le monde, la montée de l’islam radical est une menace forte pour les femmes, pour leurs libertés et leurs droits, le texte ne consacre pas un mot à la dénonciation de cette problématique.

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