La législation sur les services numériques et les problèmes qui se posent en matière de droits fondamentaux

Procédure terminée

📌 Votes principaux

👍 Proposition de résolution
✅️ Adopté

🇪🇺 Députés européens

566
45
80

🇫🇷 Députés français🗳 Voir le vote

43
22
13
Parmi 79 députés, 78 ont votés.
20 octobre 2020

📚 Sources

🗃️ Données

🚫 Aucun amendement
Nicolas BAY | Rassemblement national
. – Ce texte liberticide met sur le même plan la pédopornographie et les « discours de haine » sans vraiment définir ces derniers alors que cette accusation est souvent instrumentalisée pour faire taire les propos critiques de l’immigration ou de l’islamisation. Le rapport souhaite par ailleurs créer un « observatoire européen des médias numériques » afin de contrôler ce que Bruxelles estime être des « fake news » et « éduquer » les populations aux médias, dégageant une impression orwellienne. J’ai voté contre.
Dominique BILDE | Rassemblement national
J'ai voté contre ce texte qui vise à réduire la liberté d'expression sur les réseaux sociaux et qui pourrait nuire au travail des services répressifs français.
Geoffroy DIDIER | Les Républicains
Moins d'une semaine après l'attentat de Conflans-Sainte-Honorine, ce texte prend une dimension particulière. En effet, il formule plusieurs propositions permettant de mieux réguler Internet et de parvenir plus efficacement à la suppression des contenus illégaux en ligne. Je me suis donc prononcé en faveur de ce texte qui contient certaines suggestions utiles et innovantes, telles que l'idée de demander aux fournisseurs d'accès à Internet de rechercher et de supprimer régulièrement des contenus déjà déclarés illicites par un tribunal, ou de demander aux plateformes d'informer les autorités compétentes des infractions graves dont elles ont connaissance. Je pense néanmoins qu’il faut aller beaucoup plus loin et ai fait récemment des propositions publiques qui vont dans ce sens.
Gilles LEBRETON | Rassemblement national
J’ai voté contre ce texte car il encourage l’UE à la censure de propos soi-disant "haineux", à combattre la "désinformation" et veut créer un Observatoire européen des médias numériques.
Emmanuel MAUREL | Gauche républicaine et socialiste
Ce rapport est le volet « droits fondamentaux » du Digital Service Act. La question est celle de la responsabilisation des plateformes pour les contenus qu’elles hébergent sans tomber dans la censure.Actuellement les plateformes d’hébergement de contenus disposent d’une protection juridique, le « Liability shield » faisant qu’elles ne sont pas responsables de ce que publient leurs utilisateurs. Ce rapport impose des obligations claires aux plateformes sur le retrait des contenus illégaux.Il limite les filtres automatiques et la modération par des IA, les décisions doivent rester sous contrôle humain et une possibilité d’appel contre les décisions est prévue.Enfin, il restreint les pratiques de marketing ciblés et donne la possibilité de suspendre la mise en avant automatique des contenus.J’ai voté pour ce texte.
Joëlle MÉLIN | Rassemblement national
La Commission européenne souhaite présenter une nouvelle loi sur les services numériques (DSA), afin de lutter contre les contenus illégaux, la haine et la désinformation en ligne. Ce rapport d’initiative a pour but d’influencer la Commission européenne avant la publication de son paquet législatif sur les services numériques. Il comporte quelques points positifs comme l’interdiction du filtrage automatique des publications, la lutte contre la pédopornographie ou encore la suppression des contenus illégaux. Cependant, il en profite pour demander la censure de propos soi-disant "haineux", de combattre la "désinformation", de créer un Observatoire européen des médias numériques, et la création d’une structure de surveillance. Ce texte est d’une grande dangerosité car, outre le fait qu’il encourage l’UE à réduire la liberté d’expression sur les réseaux sociaux, derniers espaces où subsiste encore un peu de liberté malgré les censures de plus en plus nombreuses, il nuit au travail des services répressifs français. J’ai donc voté contre ce texte.
Nadine MORANO | Les Républicains
J’ai voté en faveur de ce rapport relatif à la législation sur les services numériques et aux questions liées aux droits fondamentaux. Le texte formule plusieurs propositions permettant de mieux réguler Internet et de parvenir plus efficacement à la suppression des contenus illégaux en ligne. Il contient certaines suggestions utiles et innovantes, telles que l'idée de demander aux FAI de rechercher et de supprimer régulièrement des contenus déjà déclarés illicites par un tribunal, ou de demander aux plateformes d'informer les autorités compétentes des infractions graves dont elles ont connaissance (au-delà de simplement supprimer les contenus). Il représente un progrès dans la lutte contre les contenus illégaux, tout en présentant de solides garanties en matière de droit à un recours effectif et de protection contre la suppression abusive des contenus licites.
Manon AUBRY | La France Insoumise
Ce rapport vise à présenter les propositions du Parlement européen afin de mieux encadrer les plateformes offrant des services numériques en matière de protection des droits fondamentaux. Il propose des avancées importantes sur le refus des filtres automatiques et l’encadrement des procédures de suppression de contenus. Il alerte également à raison sur le manque de transparence des plateformes en matière d’utilisation marketing des données et l’impact sociétal négatif des pratiques de profilage et de publicités ciblées. J’ai donc voté pour ce texte qui préconise des solutions intéressantes pour mieux encadrer les pratiques des plateformes numériques
Manuel BOMPARD | La France Insoumise
La Commission, à travers ce que l’on appelle le Digital Services Act, entend réguler les contenus publiés sur les plateformes et les plateformes elles-mêmes. Ce texte porte sur le volet des droits fondamentaux au sein du Digital Services Act. La question de fond de ce rapport est de savoir comment responsabiliser les plateformes des contenus qu’elles hébergent sans tomber dans une forme de censure commerciale. Actuellement les plateformes disposent d’une protection juridique, ce que l’on appelle le Liability shield, faisant qu’elles ne sont pas responsables de ce que publient leurs utilisateurs. Mais la pression publique comme politique monte. Les plateformes arguent que les responsabiliser légalement entrainerait la mise en place de filtre automatiques, prétendument le seul moyen économiquement viable, ce qui amènerait une censure des contenus. Ce rapport trouve un bon équilibre refusant les filtres automatiques, mais imposant des obligations claires aux plateformes sur le retrait des contenus illégaux. Il s’agit donc d’une très bonne avancée et je la soutiens.
Jérôme RIVIÈRE | Rassemblement national
J'ai voté contre ce texte qui encourage l'UE à réduire la liberté d'expression sur les réseaux sociaux, et veut empêcher la mise en place de barrières numériques nationales
Valérie HAYER | Renaissance
J’ai voté en faveur des trois rapports du Parlement européen à propos de la législation sur les services numériques. Ces rapports consacrent notamment l’idée selon laquelle ce qui est illégal hors-ligne l’est également en ligne. Ces rapports reprennent en une grande partie des priorités de la délégation Renaissance, qui souhaitait une avancée réelle vers un plus grand contrôle des plateformes en ligne: une régulation ex-ante de ces plateformes numériques pour permettre une concurrence juste et la souveraineté numérique européenne, une plus grande responsabilité des plateformes dans la modération des contenus en ligne, et une meilleure protection du consommateur en ligne.En commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), le rapport prévoit quant à lui de nouvelles obligations pour les plateformes, notamment le retrait de certains contenus, le traitement de certaines données personnelles d’utilisateurs afin que les autorités puissent sanctionner les actes illégaux. Le rapport prévoit aussi un renforcement de la coopération entre les différentes autorités nationales dans la gestion de ces plateformes.
Jean-Paul GARRAUD | Rassemblement national
J'ai voté contre ce rapport car, outre le fait qu’il encourage l’Union européenne à réduire la liberté d’expression sur les réseaux sociaux, derniers espaces où subsiste encore un peu de liberté malgré des censures injustifiées de plus en plus nombreuses, il nuit au travail des services répressifs français.
Virginie JORON | Rassemblement national
J’ai voté contre. Ce texte comporte quelques points positifs comme l’interdiction du filtrage automatique des publications, la lutte contre la pédopornographie ou encore la suppression des contenus illégaux. Mais ce texte est dangereux car il encourage l'UE à restreindre la liberté d'expression sur les réseaux sociaux, ces derniers espaces où il existe encore une certaine liberté.
Jordan BARDELLA | Rassemblement national
J'ai voté contre ce texte, qui encourage l’UE à réduire la liberté d’expression sur les réseaux sociaux, et qui, dans le même temps, nuit au travail des services de renseignement français en empêchant la collecte de données.
Hélène LAPORTE | Rassemblement national
La Commission européenne souhaite présenter une nouvelle loi sur les services numériques (DSA), 20 ans après l'adoption de la directive sur le commerce électronique, afin de lutter contre les contenus illégaux, la haine et la désinformation en ligne. En effet, la voie de la coopération volontaire et de l'autorégulation avec le code de bonne conduite européen signé en 2018 par les géants du numérique a montré ses limites selon l’institution. Ce rapport comporte quelques points positifs comme l’interdiction du filtrage automatique des publications, la lutte contre la pédopornographie ou encore la suppression des contenus illégaux. Cependant, il en profite pour demander la censure de propos soi-disant "haineux", de combattre la "désinformation", d'éduquer aux médias, de créer un Observatoire européen des médias numériques « pour soutenir des services indépendants de vérification des faits », veut empêcher les barrières numériques nationales et met en danger le travail des services de sécurité français en empêchant la collecte de données. J’ai voté contre ce texte qui est d’une grande dangerosité car, outre le fait qu’il encourage l’UE à réduire la liberté d’expression sur les réseaux sociaux, il nuit au travail des services répressifs français.
Aurélia BEIGNEUX | Rassemblement national
La Commission européenne souhaite présenter une nouvelle loi sur les services numériques (DSA), 20 ans après l'adoption de la directive sur le commerce électronique, afin de lutter contre les contenus illégaux, la haine et la désinformation en ligne. Il comporte quelques points positifs comme l’interdiction du filtrage automatique des publications, la lutte contre la pédopornographie ou encore la suppression des contenus illégaux. Cependant, il en profite pour demander la censure de propos soi-disant « haineux », de combattre la « désinformation », d'éduquer aux médias, de créer un Observatoire européen des médias numériques. J’ai voté contre ce texte qui est d’une grande dangerosité car il encourage l’Union europénenne à réduire la liberté d’expression sur les réseaux sociaux et il nuit au travail des services répressifs français.
Mathilde ANDROUËT | Rassemblement national
La Commission entend présenter une nouvelle loi sur les services numériques (DSA). Elle estime que le code de bonne conduite européen signé en 2018 par les géants du numérique a montré ses limites dans sa capacité à lutter contre les contenus illégaux, la haine et la désinformation. Ce rapport souhaite peser sur le contenu du paquet législatif qui sera publiée et défendue par la Commission européenne. Il comporte indiscutablement quelques points que nous approuvons comme l’interdiction du filtrage automatique des publications, la lutte contre la pédopornographie ou encore la suppression des contenus illégaux. Hélas, il encourage surtout un dérive liberticide orwellienne très inquiétante qui va dans le sens d’une censure accrue sur les réseaux sociaux au nom du combat contre la « haine » et la « désinformation ». En l’espèce il est demandé notamment la mise en place d’une « éducation aux médias », d’un Observatoire européen des médias numériques « pour soutenir des services indépendants de vérification des faits », que la Commission publie des lignes directrices sur la modération des contenus... Ce rapport souhaite même empêcher les barrières numériques nationales, ce qui mettrait gravement en danger la collecte de données des services de sécurité français. J’ai voté contre.
Annika BRUNA | Rassemblement national
J’ai voté contre ce rapport qui me paraît dangereux à bien des égards. En effet, d’une part, il encourage l’UE à réduire la liberté d’expression sur les réseaux sociaux et d’autre part, il nuit au travail des services répressifs français en voulant entre autres, empêcher les barrières numériques nationales et la collecte de données.
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Geoffroy DIDIER | Les Républicains

– Monsieur le Président, depuis l’assassinat sauvage d’un enseignant français, Samuel Paty, tué pour n’avoir fait que son métier, ce n’est pas seulement la France qui pleure, c’est le cœur épris de liberté de chaque individu qui saigne. Vendredi, ce sont les valeurs de notre civilisation européenne qui ont été poignardées. Des individus islamistes ont permis ce crime en dévoilant sur les réseaux sociaux le nom et l’adresse de l’enseignant. Un compte Facebook peut devenir une arme létale. Les GAFA ne peuvent plus regarder ailleurs et s’en laver les mains. L’Europe est la bonne échelle pour contraindre les GAFA. Je saisis donc la Commission européenne de trois mesures concrètes.

Je propose que les comptes sociaux recueillent, à chaque ouverture d’un compte, une copie de la carte d’identité de son titulaire. Je crois à la possibilité d’utiliser des pseudonymes sur internet, mais il faut que la personne puisse être identifiable en cas de violation de la loi.

Je propose que chaque réseau social soit contraint d’afficher sur sa page d’accueil un lien vers une pré-plainte en ligne, lorsqu’il y a lieu, pour créer une véritable capacité de riposte des victimes.

Je propose, enfin, un nouveau statut pour les réseaux sociaux car il est indécent qu’ils se réfugient derrière leur statut d’hébergeur pour, en fait, s’exonérer de leur responsabilité. Demain, avec ce nouveau statut, ils pourront être considérés comme complice au regard de la loi en cas d’inertie ou de refus de coopérer.

Le temps des petites bougies et des grands discours est terminé. Ce que je propose, c’est une offensive européenne contre la haine sur internet. Nous ne rendrons pas la vie à Samuel Paty, mais l’action n’est plus une option, sinon nous disparaîtrons.

Sylvie GUILLAUME | Parti socialiste

– Monsieur le Président, notre débat sur les textes qui préfigurent la législation sur les services numériques (DSA) a en effet lieu dans un contexte bien particulier aujourd’hui, à la suite de l’attaque terroriste islamiste survenue vendredi en France.

La liberté d’expression défendue par ce professeur de collège lui a valu une mise à mort atroce organisée par des obscurantistes. Les réseaux sociaux ont manifestement tenu un rôle fondamental dans cet attentat, puisque s’y sont épanouis des appels à la haine. Certes, les contenus préjudiciables et les incitations à la haine sur internet ne sont pas exactement notre sujet aujourd’hui, mais comment ne pas avoir en tête cette question hautement sensible des outils dont on se dote – ou pas – pour défendre les libertés fondamentales tout en combattant les criminels?

Aujourd’hui, les textes portent sur l’acte sur les services numériques. Ils énoncent des pistes d’amélioration sans précédent pour combler les lacunes actuelles de l’environnement en ligne et établir un internet plus sûr pour ses utilisateurs. Je note particulièrement le principe selon lequel ce qui est illégal hors ligne doit également être illégal en ligne, mais aussi un mécanisme contraignant de notification et d’action pour lutter contre les contenus illégaux en ligne, tout en protégeant les droits fondamentaux des utilisateurs.

Le texte de mon collègue, Alex Agius Saliba, ambitionne de garantir une meilleure protection des consommateurs en ligne en rendant les places de marché en ligne plus responsables. Celles-ci devront dévoiler l’identité de leurs vendeurs, couvrir toutes les entités qui proposent des services et des produits aux consommateurs, y compris lorsqu’elles sont établies en dehors de l’Union. Elles devront retirer les produits identifiés illégaux mais aussi ceux identifiés comme dangereux dans les 48 heures après notification, et informer les consommateurs de tout problème de sécurité. C’est un premier pas plus que nécessaire au vu des problèmes rencontrés, notamment dans le contexte de crise sanitaire actuelle.

Gilles LEBRETON | Rassemblement national

Il faut toutefois être vigilant, car elle peut également constituer un danger. C’est pour y faire face que les trois rapports Voss, García Del Blanco et Séjourné ont été rédigés. Globalement, ces trois rapports ont atteint leur objectif en exigeant que l’intelligence artificielle reste toujours sous contrôle humain pour en éviter les éventuelles dérives les plus liberticides.

J’approuve particulièrement le rapport Voss, qui a le mérite d’éviter toute centralisation excessive en demandant de confier les dommages causés par l’intelligence artificielle aux régimes nationaux de responsabilité civile pour faute. Ce n’est, à juste titre, que pour les systèmes d’intelligence artificielle à haut risque qu’il préconise un nouveau régime de responsabilité reposant sur l’obligation faite à leur déployeur de souscrire une assurance responsabilité civile, afin de garantir à leurs victimes d’obtenir une indemnisation.

Tout n’est cependant pas parfait et je déplore notamment que certains rapports persistent à envisager la création d’une nouvelle agence européenne dédiée à l’intelligence artificielle. De mon point de vue, il y a déjà trop d’agences.

Je regrette aussi que le rapport García Del Blanco envisage d’utiliser l’intelligence artificielle pour censurer les discours de haine et les fausses informations: ce sont des incriminations trop floues qui ouvriront la voie à des abus à l’encontre de la liberté d’expression. Il faudrait les préciser, en dégageant par exemple l’infraction d’incitation au terrorisme islamiste.

Enfin, en ce qui concerne le rapport Wölken sur les services numériques, j’approuve ses principales orientations, notamment l’idée que la légalité des contenus générés par leurs utilisateurs doit être déterminée par une autorité judiciaire nationale et non par une entité commerciale privée. J’approuve aussi le principe du respect de la liberté d’expression des utilisateurs des plateformes, ainsi que la volonté de lutter contre les formes de publicité ciblée les plus intrusives.

En définitive, je suis heureux d’avoir contribué à élaborer ces quatre rapports et remercie les rapporteurs d’avoir retenu certaines de mes suggestions.

Emmanuel MAUREL | Gauche républicaine et socialiste

Je crois que c’est possible, à condition d’être respectueux d’un certain nombre de principes fondamentaux, d’être capable de fixer des limites et de fixer un cadre. Il y a au moins deux points sur lesquels nous pouvons, selon moi, aller plus loin.

Le premier, c’est celui de la reconnaissance faciale. Je partage les doutes qui ont été exprimés par les nombreuses organisations de défense des droits de l’homme, qui ont averti de l’utilisation de la vidéosurveillance pilotée par l’intelligence artificielle, qui va limiter de manière totalement disproportionnée les possibilités de mouvement anonyme et qui constitue une intrusion insupportable dans la vie privée avec, en plus, des risques, parce que l’IA est incapable d’éviter les erreurs d’identification fondée sur le genre, l’âge ou l’origine ethnique. C’est un vrai problème et il faut un moratoire européen sur la vidéosurveillance ou, en tout cas, sur la reconnaissance faciale.

Le deuxième point, c’est celui de la protection des consommateurs. Il faut veiller au respect de la propriété intellectuelle, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Des plateformes comme Amazon ou Alibaba commercialisent des produits contrefaits. Près de deux tiers des produits aujourd’hui, selon le Bureau européen des consommateurs, sont des produits illégaux. Et là, l’Europe doit sévir, parce que ce n’est pas aux plateformes de déterminer ce qui est permis et ce qui ne l’est pas.

Enfin, permettez-moi, car je m’exprime depuis Paris, de vous dire qu’il faut absolument que les droits des citoyens, le respect de la dignité et le respect des droits humains soient assurés par les plateformes, pour que nous échappions à ce déferlement de haine numérique qui a abouti, avant-hier en France, à ce meurtre abominable d’un enseignant qui était réellement poursuivi par une fatwa. Cela fait aussi partie du débat sur la récupération de notre souveraineté numérique et le respect des droits des citoyens européens.

Gwendoline DELBOS-CORFIELD | Les Écologistes

– Mr President, in this joint debate, we have covered a broad range of subjects, but I will emphasise how much artificial intelligence has an impact on structural inequalities in our societies.

We ask for legislation guided by strong ethical principles with the protection of citizens and the environment as a priority. Regulation must address racial and gender-based discrimination. Such systems need to be subject to constant review and analysis. Further research is needed on the way in which algorithms perpetuate harmful biases. When content is considered problematic or dangerous, who decides how it’s removed from platforms? We are particularly concerned that introducing a separate category of legal but harmful context will lead to online censorship.

The text does not contain clear enough language on upload filters. Even more worrying is the call for an electronic identification scheme that paves the way for master variance. This is a huge issue.

Most of all, we must reiterate the importance of digital education. Only by equipping citizens with facts and enabling them to identify disinformation and misinformation can we make sure that we have an inclusive digital transformation.

Stéphane SÉJOURNÉ | Renaissance

– Madame la Présidente, puisque nous parlons de l’intelligence artificielle et des nouvelles technologies, merci beaucoup au Parlement européen et également au bureau de Paris d’avoir donné aux parlementaires la possibilité d’intervenir depuis les bureaux! Merci également au Président du Parlement.

Madame la Présidente, nous parlons d’intelligence artificielle: celle-ci est présente dans notre vie quotidienne, avec les réseaux sociaux évidemment, avec des algorithmes de tous les jours, et dans notre économie aussi, bien sûr. D’ici 2022, 42 % des tâches seront effectuées par des algorithmes, contre 29 % aujourd’hui: c’est une mesure exponentielle. Deux entreprises sur trois utilisent déjà l’intelligence artificielle au quotidien.

Deux rapports ont déjà été présentés sur la responsabilité et sur l’éthique. Je voudrais remercier d’abord M. Voss pour son rapport important, car il aborde concrètement la question de la responsabilité, ainsi que la manière de réguler les grandes technologies d’avenir, comme la voiture autonome. Il permet aussi d’avoir un droit qui ne se morcelle pas et d’avoir une législation et une jurisprudence qui soient justement unifiées au niveau européen. Je voudrais remercier aussi M. García Del Blanco, qui lui non plus n’a pas pu être avec vous, pour ses travaux sur la question de l’éthique, qui est une question d’abord de confiance, et à cet égard la transparence n’est pas une fin en soi, c’est un outil de la confiance. Je vais prendre l’exemple de la reconnaissance par l’image: utilisée par les smartphones, la reconnaissance est, quand elle fonctionne, un bon outil, mais il peut y avoir des dérives, comme lorsqu’on voit un certain nombre d’États policiers utiliser cette technologie.

Mon rapport, Madame la Présidente, constitue lui aussi un élément de protection. Après la protection de l’éthique, après la protection de la responsabilité, il y a aussi la protection des innovations, qui doivent être protégées via la propriété intellectuelle. Nous recommandons à la Commission de revoir cette question et de faire un

J’en citerai trois. Nous recommandons justement de ne pas reconnaître la personnalité juridique à une intelligence artificielle. Nous recommandons aussi de distinguer la création qui a été aidée par l’intelligence artificielle d’une création qui a été entièrement générée par l’intelligence artificielle. Il faudra également se doter d’une grande stratégie des données. Je sais que Margrethe Vestager et Thierry Breton sont très sensibles à ces questions. Cette stratégie est nécessaire, nous avons besoin des grands ensembles de données pour qu’un système d’intelligence artificielle puisse se développer et également développer des idées.

Je finirai, Madame la Présidente, par un point d’actualité qui est peut-être en dehors du

Merci beaucoup de nous avoir permis d’intégrer cette réflexion depuis le bureau de Paris et depuis d’autres bureaux pour d’autres collègues. J’interviendrai de nouveau s’il le faut dans le débat.

Jean-Lin LACAPELLE | Rassemblement national

– Monsieur le Président, chers collègues, nous sommes à l’aube d’une révolution technologique majeure, celle de l’intelligence artificielle. Cette révolution va bouleverser nos modes de vie et nous avons, comme législateurs, le devoir de prévoir et de préparer le monde qui s’annonce.

Certains rejettent en bloc les avancées techniques, ils s’opposent à la robotisation de nos systèmes de production, ils imaginent des taxes sur l’intelligence artificielle et les robots, taxes qui nuiront à notre compétitivité. Ils s’opposent aux technologies, comme la 5G, nécessaires à la numérisation de nos sociétés. Ils oublient que chaque innovation que l’Europe voit filer, chaque brevet que nous ne déposons pas, chaque start-up qui quitte notre continent est une arme remise aux mains de nos concurrents étrangers.

D’autres imaginent un monde post-humain où l’homme fera corps avec la machine, où le libéralisme aura été jusqu’à modifier la place de l’homme: ces apôtres du transhumanisme doivent eux aussi être combattus.

Mais une synthèse entre la puissance et l’éthique est possible. Notre héritage philosophique grec et chrétien nous permet de naviguer dans les eaux troubles de la modernité. Cependant cette voie ne pourra être la nôtre que si nous sortons de notre léthargie. Dès aujourd’hui, la Commission doit se dresser face aux géants américains et chinois de l’intelligence artificielle, leur interdire de collecter nos données, favoriser l’émergence de géants européens, investir dans la recherche et le développement, mieux rémunérer nos chercheurs pour éviter leur départ chez nos concurrents.

Tout cela ne pourra cependant se faire qu’en abandonnant votre vision désuète de la concurrence libre et non faussée. L’ouverture des accès à tous les marchés, l’égalité permettant à tous, sans aucune distinction, de se déployer en Europe: tout cela doit cesser. Et quand vous y aurez renoncé, il vous faudra une stratégie. Vous l’avez déjà tenté avec le nuage européen de données Gaia X, en juin dernier, mais vos dogmes vous ont rattrapés et vous avez scrupuleusement saboté cet indispensable projet en l’ouvrant aux entreprises extra-européennes.

Chers collègues, ne ratons pas cette ultime possibilité de maintenir nos pays européens dans le concert des nations. Il en va de la survie de notre civilisation et de notre indépendance.

Sandro GOZI | Renaissance

– Monsieur le Président, avec la crise de la COVID-19, nous sommes tous entrés de manière irréversible dans la digitalisation mais nos règles, elles, ont déjà plus de 20 ans, ce qui, dans le numérique, correspond à plus d’un siècle de retard. Retard, car le cercle vertueux et plein d’opportunités que nous présentait internet nous montre aujourd’hui ses limites. L’enjeu, ce sont l’innovation et la compétitivité, et ce sont aussi les libertés publiques et la sécurité.

La terrible attaque qui s’est déroulée ce week-end en France, à Conflans, nous montre encore une fois l’urgence de légiférer et d’assumer nos responsabilités. Soyons courageux! Aujourd’hui, appelons ensemble à développer un marché numérique sans barrières nationales disproportionnées et injustifiées, à faire face aux risques qui existent pour les citoyens, à augmenter et à encadrer la responsabilité des plateformes. Ce programme du Parlement est ambitieux et j’espère, Madame la Commissaire, Madame la Vice-présidente, que la Commission saura se montrer encore plus ambitieuse sur le devoir de diligence et sur la lutte contre les contenus et pratiques illicites.

Aucune complaisance ne doit être admise envers les contenus illégaux sur les réseaux sociaux. Comme il a été dit, être libre signifie avant tout être responsable. Cette maxime vaut pour nous tous, citoyens ou plateformes, que ce soit dans la vie réelle ou virtuelle: appelons au civisme sur internet et pensons aux victimes d’aujourd’hui et de demain.

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