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– Monsieur le Président, les forêts et les zones boisées couvrent actuellement 43 % de la surface de l’Union. Elles sont de véritables purificateurs en éliminant 10 % du total des gaz à effet de serre émis en Europe.
Mais on constate ces dernières années une nette augmentation de l’abattage et de la déforestation. Aussi il est déterminant que nous mettions tout en œuvre pour garder l’équilibre entre la demande en bois et la nécessité de préserver ces écosystèmes essentiels pour l’environnement. Il faut une gestion efficace, cohérente et harmonisée au niveau européen de notre patrimoine forestier.
La proposition de la Commission devra donc s’axer sur les trois piliers que sont la durabilité économique, la durabilité sociétale et bien sûr la durabilité environnementale. Les défis sont nombreux: intensifier la lutte contre l’exploitation illégale des forêts, promouvoir la bio-économie circulaire, l’agroforesterie ou encore renforcer la résilience aux catastrophes naturelles. Il est de notre responsabilité de reconnaître la valeur et l’importance des forêts pour la société et d’élaborer des politiques efficaces, aptes à assurer que cette valeur soit protégée, maintenue et renforcée.
– Monsieur le Président, la gestion des forêts n’est pas un domaine que les traités ont confié à l’Union européenne. J’estime par conséquent qu’elle doit rester nationale et proteste contre la volonté du rapport Sarvamaa de bâtir une stratégie forestière européenne. Mon groupe «Identité et démocratie» a d’ailleurs déposé une résolution alternative pour marquer cette opposition.
L’Union prend désormais la détestable habitude de violer les traités quand ça l’arrange. Notre présence à Bruxelles en est la preuve car d’après les traités, nous devrions siéger à Strasbourg. Et sous la Commission Juncker, la scandaleuse nomination de Martin Selmayr, en a été une autre illustration éclatante. Avant de donner des leçons d’état de droit à la Pologne et à la Hongrie, l’Union devrait commencer par balayer devant sa porte.
Dans le cas qui nous préoccupe aujourd’hui, l’ingérence de l’Union est d’autant plus absurde que les États gèrent très bien leurs forêts. En France, par exemple, la forêt s’accroît de 40 000 hectares par an.
Plutôt que de satisfaire sa vaine volonté de puissance, l’Union ferait mieux de protéger ses frontières contre les traders chinois qui viennent piller notre production de bois, mettant ainsi nos scieries en danger.
Ainsi d’un côté, nous disons qu’il faut protéger les forêts primaires, mais de l’autre, ce texte fait la promotion du bois comme source d’énergie, alors que tout le monde sait que le rendement énergétique du bois est extrêmement mauvais et que sa combustion contribue aux émissions de gaz à effet de serre.
Ainsi, d’un côté, nous disons que la forêt est un bien commun qu’il faut protéger, mais dans le même temps, ce texte s’oppose au fait que nous puissions dénoncer la privatisation des organismes d’État de gestion forestière, qui administrent 40 % de la surface forestière en Europe.
Ainsi, d’un côté, nous disons et nous appelons la Commission européenne à prendre des mesures pour sauvegarder la biodiversité en favorisant notamment la diversité des essences forestières, mais en même temps ce texte défend et encourage une gestion commerciale des forêts, qui s’appuie sur de la monoculture commerciale et des coupes rases extrêmement préjudiciables pour une gestion durable des forêts.
Alors, mes chers collègues, allons-nous, à un moment, nous interroger pour savoir si l’espèce humaine a vocation à passer d’une sauvagerie écologique à l’autre? Après avoir utilisé le gaz, le pétrole, le charbon, allons-nous maintenant brûler toutes nos forêts ou est-il enfin possible de penser un modèle de société dans lequel l’espèce humaine vivrait en harmonie avec la nature.
– Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, Mesdames et Messieurs, chers collègues, la forêt est notre bien le plus précieux pour atteindre nos objectifs climatiques.
Il est pour cela très important de renforcer le soutien de l’Union européenne à la lutte contre les causes de la détérioration de la forêt. Je pense plus particulièrement aux incendies, qui ravagent chaque année des milliers d’hectares de forêts en Europe et dans le monde.
J’aimerais souligner dans cet hémicycle le travail réalisé par les agriculteurs européens dans les régions agro-forestières: leur rôle dans la prévention contre les incendies est essentiel. Je me réjouis de la reconnaissance que le Parlement européen accorde à cette activité dans les rapports que nous voterons cette semaine. Et j’espère que lorsque nous adopterons la nouvelle PAC dans deux semaines, notre institution manifestera la même reconnaissance à ces producteurs, souvent installés dans des zones difficiles.
Je souhaiterais aussi insister sur la nécessité d’étendre les vertus des politiques environnementales européennes aux pays tiers. Je me félicite à cet égard du large accord auquel est parvenu le Parlement européen quant à l’interdiction d’importer des produits de zones déboisées et au respect des forêts imposés dans les accords commerciaux avec les pays tiers.
– Monsieur le Président, chers collègues, Monsieur le Commissaire, les forêts sont le poumon de l’humanité et de la planète. Notre avenir se joue en grande partie sur notre capacité à stopper les déforestations et les dégradations en cours, dont les conséquences écologiques sont un désastre.
Vous le savez, la quasi-totalité des forêts européennes sont aujourd’hui menacées, seules 15 % d’entre elles, sont dans un état considéré comme favorable. Quinze %. Qu’attendons-nous pour agir? Attendons-nous que le dernier arbre de la dernière forêt primaire d’Europe ait été abattu? Ce serait une aberration.
C’est pourtant exactement ce que nous propose la stratégie européenne dont nous discutons ce jour. Derrière le flou des mots, se cache une politique qui ne dit pas son nom, parce qu’elle est en réalité inacceptable. On nous propose finalement de continuer comme avant, sans changer de logique. Depuis des années, nous regardons la forêt amazonienne mourir et nous n’avons pas de mots assez durs pour condamner la politique de Bolsonaro.
Mais pourtant en Guyane, que fait l’Europe? Nous abandonnons l’Amazonie aux orpailleurs légaux et illégaux et nous prévoyons d’ouvrir une centrale au fioul. Partout sur le territoire européen, nous accélérons la disparition de la forêt, au lieu de corriger notre directive sur les énergies renouvelables pour éviter que celle-ci ne contribue à la déforestation de zones que nous devrions impérativement protéger.
Il est temps de dire stop aux crimes contre les forêts et contre ceux qui les protègent, comme ces 170 gardes forestiers agressés ces dernières années en Roumanie. Il est temps de réaffirmer que les lois du profit ne sont pas au-dessus de la nature. Il est temps d’envisager les forêts comme des communs naturels, des entités vivantes, des partenaires à protéger. Je vous appelle à voter pour l’amendement 2.