La stratégie forestière européenne: la voie à suivre

Procédure terminée

🎯 Résumé

📌 Votes principaux

👍 Proposition de résolution
✅️ Adopté

🇪🇺 Députés européens

462
176
59

🇫🇷 Députés français🗳 Voir le vote

34
42
2
Parmi 79 députés, 78 ont votés.
7 octobre 2020

📚 Sources

🗃️ Données

🚫 Aucun amendement
Nicolas BAY | Rassemblement national
. – J’ai voté contre ce rapport qui se contente de grandes idées sans même mentionner les vrais problèmes, tels que les importations illégales de bois qui déstabilisent les filières européennes ou les importations de produits agricoles issus de la déforestation. Les forêts européennes se portent très bien et sont gérées avec des plans de long terme respectueux des équilibres écologiques.
Dominique BILDE | Rassemblement national
J'ai voté pour la résolution alternative déposée par le groupe Identité et Démocratie. Tout d'abord, ce rapport n'a pas de raison d'être, car les forêts sont un secteur bien géré en France et l'action de l'Union européenne n'apportera aucun bénéfice. Sur le fond, il est regrettable de ne pas dénoncer les importations illégales de bois, qui déstabilisent la filière.
Geoffroy DIDIER | Les Républicains
J’ai voté en faveur de ce texte qui insiste sur l'aspect multifonctionnel des forêts, et leur rôle aussi bien environnemental qu'économique. La nécessité de préserver la biodiversité, la condamnation de l'exploitation forestière illégale, mais aussi l'importance du secteur forestier pour l'emploi dans les zones rurales sont présentes dans ce rapport.
Gilles LEBRETON | Rassemblement national
J’ai voté contre ce texte car l’Union européenne n’a pas de compétence pour légiférer dans le domaine de la forêt, qui est une prérogative nationale. De plus, le rapport occulte les vraies difficultés de l’économie forestière. En refusant de remettre en cause son dogme ultralibéral, l’Union laisse mourir à petit feu les scieries françaises, victimes de la spéculation chinoise sur le marché du bois. Avec mon groupe Identité et Démocratie, j’ai déposé une résolution alternative, beaucoup plus équilibrée, qui a malheureusement été rejetée.
Emmanuel MAUREL | Gauche républicaine et socialiste
Ce texte est un rapport d’initiative de la commission de l’agriculture sur la stratégie forestière européenne. La protection des forêts et la redéfinition de leur rôle économique et social est un des axes de mon action au Parlement. Je me suis donc attardé sur trois points négatifs qui nuisent à la mise en place d’une stratégie forestière réellement durable : d’abord, le bois est considéré comme une « énergie renouvelable », ce qui est une méconnaissance des structures de temps propres aux forêts ; ensuite, la protection de la biodiversité est abordée d’un point de vue daté qui me semble peu pertinent ; enfin, le texte reste trop neutre sur la question de la gestion commerciale des forêts et de la promotion de la diversité des essences d’arbres. Ce texte de la commission de l’agriculture ne me semble pas tirer assez de conclusions intéressantes ni faire assez de propositions pertinentes, et j’ai donc voté contre lui.
Joëlle MÉLIN | Rassemblement national
Les forêts recouvrent 43% de la surface de l’Union, représentent 180 millions d’hectares, fournissent 50 000 emplois directs et 2,6 millions d’emplois indirects et sont très bien gérées en Europe.Sur la forme, ce rapport d’initiative n’a pourtant pas lieu d’être dans la mesure où l’existence même d’une politique européenne des forêts placée sous la tutelle de Bruxelles ne repose sur aucun fondement. Dans la mesure où les surfaces forestières ne se sont jamais aussi bien portées sur notre continent et qu’elles sont très bien gérées par les États membres, l’action de l’Union n’apportera aucun bénéfice sinon d’exposer au risque de briser l’équilibre vertueux qui existe entre règlementations nationales et gestionnaires privés. Pour ces raisons, je me suis opposée à ce rapport.
Anne SANDER | Les Républicains
J’ai voté en faveur du rapport de mon collègue Petri Sarvamaa sur la stratégie forestière européenne. Alors que la précédente stratégie européenne en la matière touche à sa fin, il était nécessaire que le Parlement européen prenne position sur la stratégie à venir. L’Union européenne est riche de ses forêts qui couvrent près de 43 % de notre territoire, elles ont un rôle essentiel à jouer dans notre lutte pour réduire nos émissions mais aussi pour la préservation de notre biodiversité. Toutefois, leur rôle s’étend bien au-delà comme le souligne le rapport que nous avons adopté en plénière, les forêts ont un rôle multifonctionnel en ce qu’elles ont aussi un rôle économique et social en particulier dans certaines zones rurales qui dépendent beaucoup de l’économie forestière. De nombreux défis devront ainsi trouver une réponse dans la prochaine stratégie, comme c’est le cas de la résilience de nos forêts au changement climatique par l’adaptation des essences, la gestion des parasites et maladies ou encore la gestion des feux de forêts.
Manon AUBRY | La France Insoumise
Ce rapport vise à présenter les recommandations du Parlement européen sur la stratégie forestière de l’Union. Il comporte deux points problématiques principaux : la promotion du bois énergie comme énergie renouvelable malgré la faiblesse de son rendement et la valorisation des forêts d'intérêt commercial qui souffrent pourtant d’une mauvaise capacité de stockage de CO2 et d’une vulnérabilité plus grande aux conséquences du changement climatique. Il occulte également l’importance des organismes fonciers d'État en ne couvrant pas la question des forêts publiques qui représentent 40% des forêts européennes. J’ai donc voté contre ce texte qui ne défend pas une rupture écologique nette avec le modèle actuel de gestion des forêts.
Manuel BOMPARD | La France Insoumise
Ce rapport sur la stratégie forestière européenne est absolument à contre-courant de l’urgence écologique. Ce texte affirme vouloir protéger les forêts primaires mais dans le même temps encourage l’exploitation commerciale intensive des forêts, exploitation dont est justement victime la dernière forêt primaire du continent. Il ne dit rien de la pratique désastreuse des coupes rases et il se refuse à demander une protection accrue de la biodiversité. Fidèle à une logique productiviste dangereuse, le texte ne voit les forêts que comme une ressource à exploiter. Ainsi encourage-t-il le recours tous azimuts du bois comme moyen de production énergétique... Et ce alors même que le bois a un très mauvais rendement énergétique, ce qui nécessite de couper toujours plus de bois ! C’est un non-sens écologique total : la combustion du bois relâche de grandes quantités de CO2 qui ne seront compensées, si elles le sont, que dans plusieurs années ; elles aggravent donc notre empreinte carbone immédiate. Pire, l’exploitation intensive dégrade également les sols forestiers et donc leur capacité d’absorption et stockage en CO2, transformant progressivement nos forêts en émettrices de carbone au lieu des puits qu’elles sont naturellement ! Je vote évidemment contre ce texte !
Jérôme RIVIÈRE | Rassemblement national
J'ai voté contre ce texte car du fait de l'absence de compétence accordée à l'UE par les traités, ce rapport d'initiative n'a pas lieu d'être. Nous contestons la volonté contre-productive de niveler les politiques forestières nationales et de les aligner sur des objectifs environnementaux irréalistes.
Sylvie BRUNET | Mouvement Démocrate
En amont de la présentation par la Commission européenne de la prochaine stratégie de l’UE pour les forêts, j’ai voté en faveur de notre résolution plaidant pour une stratégie autonome, globale et alignée sur les objectifs du Pacte vert. Nous souhaitons qu’elle promeuve un modèle de gestion garantissant que les forêts soient durables d’un point de vue économique, environnemental et social. Cette durabilité est en effet essentielle alors que les forêts couvrent environ 43% de la surface de l’Union et que le secteur emploie au moins 500 000 Européens directement et 2,6 millions d’Européens indirectement. Nous soutenons notamment la création d’écosystèmes d’entreprises garantissant une utilisation durable des ressources disponibles et pouvant parallèlement présenter des opportunités d’emplois pour les populations locales. Nous souhaitons également favoriser l’essor de la bioéconomie circulaire, secteur auquel les forêts contribuent de manière considérable, avec des politiques fortes en matière de recherche et d’innovation. Enfin, nous estimons que le boisement et le reboisement sont nécessaires alors que les forêts revêtent une fonction de protection essentielle et qu’elles participent à la résilience des écosystèmes.
Valérie HAYER | Renaissance
J’ai voté en faveur de cette résolution, qui décrit la trajectoire que doit prendre l’Union européenne pour la gestion de ses forêts. Pour rappel, l’UE s’est donné l’objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, dans l’esprit des Accords de Paris. Cette résolution fait d’abord un bilan de l’état actuel et passé des forêts en Europe, puis évoque le rôle essentiel de la stratégie de l’Union pour les forêts dans des perspectives futures. Dans cette résolution, nous demandons également que les accords commerciaux comprennent des clauses contraignantes qui obligent les pays partenaires à gérer les forêts de manière durable.
Agnès EVREN | Les Républicains
J’ai voté en faveur du rapport sur la stratégie forestière européenne : la voie à suivre. Ce rapport vient fixer les attentes et les recommandations de notre institution, en amont de la présentation de la stratégie européenne pour les forêts post-2020 par la Commission début 2021. Les forêts représentent près de 43% du territoire de l’Union. En plus d’absorber près de 10% des émissions de CO2, elles sont à l’origine d’environ 500 000 emplois directs et 2,5 millions indirects, notamment dans les zones rurales. Le rôle des forêts est aussi bien environnemental, sociétal qu’économique. Le texte insiste également sur la nécessité de préserver la biodiversité, de préserver l’Europe des importations de bois illégales et invite la Commission européenne à améliorer la gestion durable du secteur forestier et à renforcer sa résistance aux catastrophes naturelles.
Jean-Paul GARRAUD | Rassemblement national
J'ai voté contre ce rapport car, d'après les traités, l'UE n'a pas de compétence dans ce domaine. Nous contestons la volonté contre-productive de niveler les politiques forestières nationales et de les aligner sur des objectifs environnementaux irréalistes.
Virginie JORON | Rassemblement national
J’ai voté contre ce rapport d’initiative qui apparaît incongru au vu de la bonne gestion par les États membres des surfaces forestières en Europe et n’a donc pas lieu d’être car il s'agit d'une compétence nationale. J’ai en revanche voté pour la résolution alternative déposée par le groupe ID. Nous aurions souhaité en revanche que soit dénoncé l’importation illégale de bois ou encore des importations de produits agricoles issus de la déforestation.
Jordan BARDELLA | Rassemblement national
Sur la forme, ce rapport d’initiative n’a pas lieu d’être. En effet, les traités n'accordent pas de compétences à l'UE sur ce sujet. Les surfaces forestières européennes bénéficient actuellement d'une très bonne gestion par les États membres. L’action de l’Union n’apportera donc aucun bénéfice sinon d’exposer au risque de briser l’équilibre vertueux qui existe entre règlementations nationales et gestionnaires privés. J'ai donc voté contre ce rapport.
Catherine GRISET | Rassemblement national
Alors que Bruxelles n’a pas la légitimité de décider d’une politique européenne des forêts, ce rapport ne dénonce même pas les importations illégales de bois. Le texte de l’Union ne va servir qu’à briser l’équilibre actuel entre réglementations nationales d’une filière qui se porte bien. J’ai voté contre cette stratégie européenne.
Hélène LAPORTE | Rassemblement national
Le rapport souhaite mettre en place une stratégie forestière dont les points principaux sont : la collecte systématique des données par la Commission, la soumission aux objectifs irréalistes des planifications environnementales, l’alignement des politiques nationales, l’empiètement sur un budget de la PAC déjà réduit et le refus de remise en cause de la politique commerciale européenne. Les forêts recouvrent 43% de la surface de l’Union et représentent 180 millions d’hectares, fournissant 50 000 emplois directs et 2,6 millions d’emplois indirects. Les chiffres sont incontestables : la forêt est un domaine très bien géré en Europe. L’exemple de la France montre à quel point la complémentarité entre autorités nationales implantées localement et propriétaires privés peut être efficace. Mais l’Union européenne a horreur que certains domaines échappent à son contrôle. L’action de l’Union n’apportera donc aucun bénéfice sinon d’exposer au risque de briser l’équilibre vertueux qui existe entre règlementations nationales et gestionnaires privés. J’ai voté contre ce texte car je conteste l’existence même d’une politique européenne des forêts placée sous la tutelle de Bruxelles.
Aurélia BEIGNEUX | Rassemblement national
Les forêts recouvrent 43% de la surface de l’Union, représentent 180 millions d’hectares, fournissent 50 000 emplois directs et 2,6 millions d’emplois indirects. 60% des surfaces appartiennent à des propriétaires privés. Les chiffres sont incontestables : malgré quelques disparités (notamment le cas de la Pologne qui n’hésite pas à déboiser sa forêt primaire), la forêt est un domaine très bien géré en Europe. L’exemple de la France montre à quel point la complémentarité entre autorités nationales implantées localement et propriétaires privés peut être efficace. À l’initiative du Parlement, c’est aujourd’hui aux forêts de subir les assauts eurocratiques. Au programme : collecte systématique des données par la Commission, soumission aux objectifs irréalistes des planifications environnementales. Sur la forme, ce rapport d’initiative n’a pas lieu d’être. Nous contestons l’existence même d’une politique européenne des forêts placée sous la tutelle de Bruxelles. Sur ce texte complexe, j’ai donc voté contre.
Mathilde ANDROUËT | Rassemblement national
Les forêts (43% de la surface de l’Union) se portent plutôt bien en Europe et l'exemple français illustre l'efficacité de la complémentarité entre autorités nationales implantées localement et propriétaires privés. Mais cette Europe bruxelloise ne supporte pas de voir des domaines échapper à sa volonté de contrôle ; certains militent donc pour une politique européenne des forêts placée sous la tutelle européiste. À l’initiative d’un Parlement en pleine dérive orwellienne, nos forêts se retrouvent dans le collimateur de la Commission, notamment par une collecte systématique des données par la Commission, par la soumission aux objectifs irréalistes des planifications environnementales, par un alignement des politiques nationales, par un empiètement sur un budget de la PAC déjà réduit, par le refus de remettre en cause la politique commerciale européenne, par l’ignorance totale des vraies difficultés de la filière... Pas un mot en revanche sur les importations illégales de bois qui déstabilisent toute la filière, ou encore sur les importations de produits agricoles issus de la déforestation... L’action de l’UE n’aurait pour conséquence que de risquer de briser l’équilibre vertueux existant entre règlementations nationales et gestionnaires privés. J'ai voté contre.
Annika BRUNA | Rassemblement national
La gestion des forêts est jusqu’à présent un domaine qui échappe à la tutelle de l’Union européenne. Cette dernière, via la Commission, entend dorénavant fixer ses objectifs, aligner les politiques nationales, empiéter sur le budget, déjà insuffisant, de la PAC déjà réduit. Par contre, elle ne compte pas remettre en cause la politique commerciale européenne dans le domaine qui nuit gravement à la filière bois.Rassurons la Commission, les forêts européennes vont bien et sont bien gérées. En France, la surface boisée est équivalente à celle de la fin du Moyen-Âge. Elle a doublé entre 1827 et 2015 et augmente de 40 000 hectares par an ! Je suis très attachée à la protection de ce patrimoine et de sa biodiversité, j’ai donc voté contre ce rapport afin d’éviter l’ingérence de l’Europe dans la bonne gestion forestière des États membres.
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Eric ANDRIEU | Parti socialiste

– Monsieur le Président, les forêts et les zones boisées couvrent actuellement 43 % de la surface de l’Union. Elles sont de véritables purificateurs en éliminant 10 % du total des gaz à effet de serre émis en Europe.

Mais on constate ces dernières années une nette augmentation de l’abattage et de la déforestation. Aussi il est déterminant que nous mettions tout en œuvre pour garder l’équilibre entre la demande en bois et la nécessité de préserver ces écosystèmes essentiels pour l’environnement. Il faut une gestion efficace, cohérente et harmonisée au niveau européen de notre patrimoine forestier.

La proposition de la Commission devra donc s’axer sur les trois piliers que sont la durabilité économique, la durabilité sociétale et bien sûr la durabilité environnementale. Les défis sont nombreux: intensifier la lutte contre l’exploitation illégale des forêts, promouvoir la bio-économie circulaire, l’agroforesterie ou encore renforcer la résilience aux catastrophes naturelles. Il est de notre responsabilité de reconnaître la valeur et l’importance des forêts pour la société et d’élaborer des politiques efficaces, aptes à assurer que cette valeur soit protégée, maintenue et renforcée.

Gilles LEBRETON | Rassemblement national

– Monsieur le Président, la gestion des forêts n’est pas un domaine que les traités ont confié à l’Union européenne. J’estime par conséquent qu’elle doit rester nationale et proteste contre la volonté du rapport Sarvamaa de bâtir une stratégie forestière européenne. Mon groupe «Identité et démocratie» a d’ailleurs déposé une résolution alternative pour marquer cette opposition.

L’Union prend désormais la détestable habitude de violer les traités quand ça l’arrange. Notre présence à Bruxelles en est la preuve car d’après les traités, nous devrions siéger à Strasbourg. Et sous la Commission Juncker, la scandaleuse nomination de Martin Selmayr, en a été une autre illustration éclatante. Avant de donner des leçons d’état de droit à la Pologne et à la Hongrie, l’Union devrait commencer par balayer devant sa porte.

Dans le cas qui nous préoccupe aujourd’hui, l’ingérence de l’Union est d’autant plus absurde que les États gèrent très bien leurs forêts. En France, par exemple, la forêt s’accroît de 40 000 hectares par an.

Plutôt que de satisfaire sa vaine volonté de puissance, l’Union ferait mieux de protéger ses frontières contre les traders chinois qui viennent piller notre production de bois, mettant ainsi nos scieries en danger.

Manuel BOMPARD | La France Insoumise

Ainsi d’un côté, nous disons qu’il faut protéger les forêts primaires, mais de l’autre, ce texte fait la promotion du bois comme source d’énergie, alors que tout le monde sait que le rendement énergétique du bois est extrêmement mauvais et que sa combustion contribue aux émissions de gaz à effet de serre.

Ainsi, d’un côté, nous disons que la forêt est un bien commun qu’il faut protéger, mais dans le même temps, ce texte s’oppose au fait que nous puissions dénoncer la privatisation des organismes d’État de gestion forestière, qui administrent 40 % de la surface forestière en Europe.

Ainsi, d’un côté, nous disons et nous appelons la Commission européenne à prendre des mesures pour sauvegarder la biodiversité en favorisant notamment la diversité des essences forestières, mais en même temps ce texte défend et encourage une gestion commerciale des forêts, qui s’appuie sur de la monoculture commerciale et des coupes rases extrêmement préjudiciables pour une gestion durable des forêts.

Alors, mes chers collègues, allons-nous, à un moment, nous interroger pour savoir si l’espèce humaine a vocation à passer d’une sauvagerie écologique à l’autre? Après avoir utilisé le gaz, le pétrole, le charbon, allons-nous maintenant brûler toutes nos forêts ou est-il enfin possible de penser un modèle de société dans lequel l’espèce humaine vivrait en harmonie avec la nature.

Irène TOLLERET | Renaissance

– Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, Mesdames et Messieurs, chers collègues, la forêt est notre bien le plus précieux pour atteindre nos objectifs climatiques.

Il est pour cela très important de renforcer le soutien de l’Union européenne à la lutte contre les causes de la détérioration de la forêt. Je pense plus particulièrement aux incendies, qui ravagent chaque année des milliers d’hectares de forêts en Europe et dans le monde.

J’aimerais souligner dans cet hémicycle le travail réalisé par les agriculteurs européens dans les régions agro-forestières: leur rôle dans la prévention contre les incendies est essentiel. Je me réjouis de la reconnaissance que le Parlement européen accorde à cette activité dans les rapports que nous voterons cette semaine. Et j’espère que lorsque nous adopterons la nouvelle PAC dans deux semaines, notre institution manifestera la même reconnaissance à ces producteurs, souvent installés dans des zones difficiles.

Je souhaiterais aussi insister sur la nécessité d’étendre les vertus des politiques environnementales européennes aux pays tiers. Je me félicite à cet égard du large accord auquel est parvenu le Parlement européen quant à l’interdiction d’importer des produits de zones déboisées et au respect des forêts imposés dans les accords commerciaux avec les pays tiers.

Marie TOUSSAINT | Les Écologistes

– Monsieur le Président, chers collègues, Monsieur le Commissaire, les forêts sont le poumon de l’humanité et de la planète. Notre avenir se joue en grande partie sur notre capacité à stopper les déforestations et les dégradations en cours, dont les conséquences écologiques sont un désastre.

Vous le savez, la quasi-totalité des forêts européennes sont aujourd’hui menacées, seules 15 % d’entre elles, sont dans un état considéré comme favorable. Quinze %. Qu’attendons-nous pour agir? Attendons-nous que le dernier arbre de la dernière forêt primaire d’Europe ait été abattu? Ce serait une aberration.

C’est pourtant exactement ce que nous propose la stratégie européenne dont nous discutons ce jour. Derrière le flou des mots, se cache une politique qui ne dit pas son nom, parce qu’elle est en réalité inacceptable. On nous propose finalement de continuer comme avant, sans changer de logique. Depuis des années, nous regardons la forêt amazonienne mourir et nous n’avons pas de mots assez durs pour condamner la politique de Bolsonaro.

Mais pourtant en Guyane, que fait l’Europe? Nous abandonnons l’Amazonie aux orpailleurs légaux et illégaux et nous prévoyons d’ouvrir une centrale au fioul. Partout sur le territoire européen, nous accélérons la disparition de la forêt, au lieu de corriger notre directive sur les énergies renouvelables pour éviter que celle-ci ne contribue à la déforestation de zones que nous devrions impérativement protéger.

Il est temps de dire stop aux crimes contre les forêts et contre ceux qui les protègent, comme ces 170 gardes forestiers agressés ces dernières années en Roumanie. Il est temps de réaffirmer que les lois du profit ne sont pas au-dessus de la nature. Il est temps d’envisager les forêts comme des communs naturels, des entités vivantes, des partenaires à protéger. Je vous appelle à voter pour l’amendement 2.

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