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Ce patrimoine constitué par nos PME doit être conservé et protégé et nous devons en faire la promotion. Malheureusement, ces trésors d’expérience et de créativité se heurtent à la politique de la Commission: soutien incessant aux grands groupes, création permanente de normes administratives et techniques toujours plus contraignantes, contraintes juridiques absurdes, comme l’interdiction faite aux États d’avoir une politique volontariste, sous peine de contredire la sacro-sainte règle de la concurrence libre et non faussée au sein du marché européen. Voici quelques-uns des innombrables obstacles auxquels doivent faire face ces forces vives européennes. Les résultats de cette politique sont catastrophiques.
Ainsi l’exemple de Photonis, PME française spécialisée dans le matériel militaire de pointe, innovante aussi en matière de tests contre l’épidémie de COVID à laquelle nous faisons face, déjà vendue aux Américains, sans que la France ait pu mettre en place une politique protectionniste et nationale sur ces savoir-faire pourtant essentiels à notre souveraineté. Un
Cette crise, entraînée par des restrictions souvent incompréhensibles de nos gouvernants, affecte durement ces entreprises. En France, on estime à 10 % le risque de défaillance des PME. L’Europe se vide de ses forces vives, préférant la mobilité constante à la solidité enracinée, un monde hors-sol à des savoir-faire nationaux. Sans protection à ses frontières, elle a livré les pays membres à une concurrence déloyale. Il nous faut urgemment retrouver, sur ce terrain aussi, notre souveraineté.
– Monsieur le Président, Madame la Commissaire, chers collègues, le commissaire Thierry Breton a raison: pour tirer les enseignements de la crise et viser enfin l’autonomie stratégique, il faut aider les entreprises championnes européennes.
Mais nous n’avons pas la même définition de ce que sont ces fameuses championnes européennes, et nous ne partageons pas les mêmes priorités en termes d’autonomie stratégique. Quand la Commission pense aux grosses entreprises de l’industrie, de la défense, de l’aérien, de l’automobile carbonée, moi je pense aux PME, qui assurent un lien social, les circuits courts, la revitalisation écologique et l’emploi sur nos territoires.
Le véritable tissu stratégique pour l’Europe n’est pas constitué des quelque 40 000 multinationales et grosses entreprises sans ancrage territorial et capitalisant sur la crise. Ce sont les 24 millions de PME qui nous nourrissent et créent de l’emploi. Malheureusement, ce sont celles-là qui ont le plus souffert de la crise.
Je ne veux pas opposer ici PME et multinationales, mais je veux montrer les inégalités de traitement via les aides d’État en Europe. À ce jour, moins de 10 % des 3 000 milliards d’aides d’État vont aux TPE et PME. Les 90 % restants sont captés par les grandes entreprises. Cette disproportion n’est pas acceptable.
Alors, oui: investissons dans notre autonomie stratégique, soutenons nos championnes européennes, mais faisons-le de façon plus juste, plus équilibrée, plus proportionnée.