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La climatologie, la cybersécurité, l’intelligence artificielle, la recherche médicale, autant de secteurs où les supercalculateurs deviennent indispensables. Aujourd’hui, seulement 5 % des supercalculateurs sont européens et aucun n’atteint la puissance de calcul de l’exaflop, c’est-à-dire de plus d’un milliard de milliards d’opérations à la seconde.
La création de l’industrie européenne de calcul à haute performance est donc une priorité, il y va de notre souveraineté. Et je reconnais que nous sommes heureux que ce projet européen d’entreprise commune pour le calcul à haute performance arrive à son terme, après près de 8 ans d’attente.
Pour autant, l’Union européenne s’obstine à adhérer à cette idéologie de la libre concurrence, responsable de la destruction de son industrie et de son savoir-faire. Sur les sept supercalculateurs commandés par la Commission européenne, seuls quatre proviennent d’une entreprise européenne, en l’occurrence Atos, trois le sont auprès de l’américain Hewlett Packard ou du japonais Fujitsu. Comment pouvez-vous, à longueur du rapport que nous étudions aujourd’hui, vanter le besoin d’indépendance de l’Union européenne en matière de puissance de calcul et, en même temps, faire construire les supercalculateurs par des entreprises étrangères?
De plus, l’Union européenne doit absolument recréer une industrie européenne du matériel informatique physique. Il est inconcevable, comme c’est le cas pour Atos, que les composants utilisés soient uniquement fournis par des entreprises essentiellement américaines comme AMD, Intel ou Nvidia. L’Union européenne doit aussi investir massivement dans les semi-conducteurs. Nous ne pouvons plus être dépendants des fondeurs de puces asiatiques, comme le démontre la pénurie actuelle.
Enfin, l’Union européenne accuse un retard technologique majeur dû à l’aveuglement idéologique et à l’incompétence de certains gouvernants. La libre concurrence, lorsqu’elle vise les secteurs stratégiques, est un non-sens. Seules l’indépendance et la souveraineté pourront nous permettre de retrouver notre rang technologique dans le concert des nations.