Situation des droits fondamentaux dans l’Union européenne en 2020 et 2021

Procédure terminée

📌 Votes principaux

👍 Proposition de résolution
✅️ Adopté

🇪🇺 Députés européens

410
131
42

🇫🇷 Députés français🗳 Voir le vote

51
20
1
Parmi 79 députés, 72 ont votés.
15 septembre 2022

📚 Sources

🗃️ Données

📝 Amendement n°2 ❌️ Rejeté

C bis. considérant que l’obligation (indirecte) de se faire vacciner a été une condition nécessaire à l’exercice de la libre circulation des personnes dans l’Union, ce qui constitue une violation manifeste du droit à la liberté dont jouit tout citoyen de l’Union en vertu de l’article 6 de la charte des droits fondamentaux;

Déposé par ECR

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📝 Amendement n°3 ❌️ Rejeté

C ter. considérant qu’à la suite des mesures liées à la COVID-19 adoptées par les États membres, la vaccination forcée et les tests réguliers ont constitué une violation de l’intégrité du corps et de l’esprit des individus; que l’article 3 de la charte prescrit clairement que toute procédure médicale doit être précédée d’un consentement libre et éclairé;

Déposé par ECR

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📝 Amendement n°4 ❌️ Rejeté

D bis. considérant que l’introduction du certificat COVID numérique de l’Union pour chaque citoyen de l’Union bafoue le principe de non-discrimination (garanti par l’article 21 de la charte), puisqu’elle instaure une différence de traitement entre les personnes vaccinées et les personnes non vaccinées;

Déposé par ECR

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📝 Amendement n°5 ❌️ Rejeté

F bis. considérant que le retour des migrants dont la demande d’asile a été rejetée constitue un élément essentiel pour garantir une politique de migration et d’asile efficace et conforme au droit international et de l’Union;

Déposé par ECR

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📝 Amendement n°6 ❌️ Rejeté

20 bis. demande aux États membres de ne pas réintroduire de certificat COVID numérique de l’Union ni d’autre équivalent national du passe numérique, étant donné que cette mesure porte atteinte au droit à l’égalité de traitement et a entraîné des discriminations à l’encontre des personnes qui ne souhaitent pas se faire vacciner ou tester;

Déposé par ECR

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📝 Amendement n°7 ❌️ Rejeté

20 ter. condamne les gouvernements nationaux qui ont conditionné l’accès au lieu de travail à la présentation du certificat COVID numérique de l’Union; condamne avec la plus grande fermeté tous les États membres qui ont introduit une obligation vaccinale sur le lieu de travail; souligne que ces mesures nationales, qui s’appuient sur le cadre du règlement (UE) 2021/9531 bis, ont entravé le droit de travailler de millions de citoyens de l’Union; souligne qu’une telle violation est contraire aux articles 15, 20 et 21 de la charte; ___________________

Déposé par ECR

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📝 Amendement n°8 ❌️ Rejeté

21 bis. souligne que, dans de nombreux États membres, le pouvoir judiciaire a réformé une série de mesures abusives mises en œuvre sous prétexte de lutter contre la propagation de la COVID-19; déplore, dans le même temps, que le système judiciaire de certains États membres ait évité, sous divers prétextes, de délibérer et de rendre des décisions sur la légalité et la proportionnalité des mesures contre la COVID-19, si bien que les citoyens ont été exposés à des mesures abusives;

Déposé par ECR

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📝 Amendement n°9 ❌️ Rejeté

22 bis. souligne que, pour garantir les libertés et les droits fondamentaux des citoyens, le système judiciaire et les juges doivent être indépendants1 bis, et donc protégés de toute pression, menace ou intervention, directe ou indirecte, interne ou externe au système judiciaire, y compris de la part d’autorités politiques, d’agences de renseignement ou de services secrets1 ter; ________________ 1 bis Paragraphe 27 de l’avis nº 21 (2018) du Conseil consultatif de juges européens intitulé «Prévenir la corruption parmi les juges» (https://rm.coe.int/ccje-2018-3e- avis-21-ccje-2018-prevent-corruption- amongst-judges/native/16808fd8dd) 1 ter Paragraphe 22 de la recommandation CM/Rec(2010)12 du Comité des ministres du Conseil de l’Europe aux États membres sur les juges: indépendance, efficacité et responsabilités (https://search.coe.int/cm/Pages/result_de tails.aspx?ObjectId=09000016805afb78)

Déposé par ECR

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📝 Amendement n°10 ❌️ Rejeté

71 bis. déplore que, dans un certain nombre d’États membres, les gouvernements aient considéré comme classifiées des informations sur les marchés publics au cours de la pandémie de COVID-19, ce qui a entraîné une hausse du risque de corruption au sein des autorités et du niveau de méfiance parmi les citoyens; invite ces États membres à revenir sur ces mesures abusives et à garantir une transparence totale à l’égard des journalistes et des citoyens;

Déposé par ECR

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📝 Amendement n°11 ❌️ Rejeté

71 ter. relève avec préoccupation que les contrats conclus par la Commission avec des sociétés pharmaceutiques qui développent les vaccins contre la COVID- 19 contiennent des sections et des dispositions qui n’ont pas encore été publiées; souligne que tout acte ou contrat officiel adopté ou signé par les institutions européennes ou les États membres qui concerne la santé des citoyens européens doit être publié dans son intégralité;

Déposé par ECR

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📝 Amendement n°12 ❌️ Rejeté

78 bis déplore que la lutte contre la désinformation ait été détournée, comme cela a souvent été le cas par le passé, pour essayer d’étouffer les opinions dissidentes, qui se sont pourtant révélées utiles pour aider le public à mieux comprendre la situation liée à la COVID-19; souligne que le droit à la liberté d’expression et d’opinion n’autorise pas la censure fondée sur des allégations selon lesquelles une opinion serait fausse;

Déposé par ECR

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📝 Amendement n°13 ❌️ Rejeté

83 bis observe que la collecte et le traitement de données à caractère personnel à des fins de manipulation comportementale ont une incidence croissante sur les droits fondamentaux des citoyens de l’Union, en particulier sur les droits à la vie privée, à la protection des données et à l’information; demande instamment aux autorités compétentes de veiller à la pleine application de la législation de l’Union en matière de protection des données et de respect de la vie privée, et de s’assurer que les citoyens comprennent comment leurs données à caractère personnel sont traitées et à quelles fins, et comment ils peuvent s’opposer au traitement des données et déposer des plaintes afin de protéger leur droit à la protection des données à caractère personnel et à la vie privée;

Déposé par ECR

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📝 Amendement n°14 ❌️ Rejeté

86 bis demande aux États membres de protéger la vie, la santé et les biens de leurs citoyens qui souffrent des conséquences de l’afflux incontrôlé de migrants économiques;

Déposé par ECR

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📝 Amendement n°15 ❌️ Rejeté

88 bis condamne vivement les organisations non gouvernementales (ONG) qui se font passer pour des organismes d’aide alors qu’elles facilitent l’entrée clandestine de migrants non qualifiés dans l’Union; demande instamment à la Commission de cesser de financer ces entités; demande à la Commission et aux États membres de mettre fin aux facteurs «d’attraction» de la migration illégale;

Déposé par ECR

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🚫 Aucun amendement
Dominique BILDE | Rassemblement national
Le Parlement européen publie chaque année un rapport sur ce qu’il estime être l’état des «droits fondamentaux» en Europe. Ce rapport fourre-tout dénonce pêle-mêle les violations persistantes de l’état de droit dans certains États membres, l’impact des mesures COVID-19 sur la démocratie, les libertés fondamentales et les droits des personnes vis-à-vis des tribunaux ou des forces de l’ordre, les infractions aux droits LGBTIQ, les pratiques discriminatoires et un racisme structurel persistants, les refoulements et les violences à l’encontre des migrants, la criminalisation des travailleurs humanitaires, la violence sexiste généralisée, les atteintes à la liberté des médias et des journalistes... L’UE est bien évidemment présentée comme seule et unique solution à la situation apparemment dramatique dans laquelle nous vivons! Un tel détachement de la réalité est inacceptable, j’ai donc voté contre ce texte.
Geoffroy DIDIER | Les Républicains
. – Ce rapport dresse la situation des droits fondamentaux dans l’UE en 2020 et 2021. Il rappelle que l’état de droit est une pierre angulaire de la démocratie, que la liberté des médias, le pluralisme politique et la lutte contre la corruption sont le fondement même de nos sociétés et qu’ils constituent les valeurs fondamentales de l’Union. Le texte porte un regard assez critique sur de nombreux évènements survenus dans l’Union et constituant des atteintes aux droits fondamentaux, notamment la collecte et le traitement massif de données personnelles d’Européens, la répression excessivement violente de manifestations, les violences à caractère sexiste ou encore les atteintes aux droits des femmes et des personnes «LGBTIQ+». Je reconnais la gravité de ces évènements et les condamne fermement, je suis donc en accord avec la majeure partie de ce texte. Toutefois, ce dernier affirme également l’existence d’un «racisme structurel» en Europe, une allégation fausse que je condamne et ne peux cautionner. J’ai donc choisi de m’abstenir de voter ce texte.
France JAMET | Rassemblement national
Dans la mesure où la version 2020/2021 de ce rapport n’est qu’une mise à jour du sempiternel larmoiement démagogique du Parlement sur des États membres qui, pour certains d’entre eux, ne respecteraient pas les «valeurs» de l’Union faites comme chacun sait d’état de droit, de démocratie et de droits fondamentaux, il m’a semblé évident de voter contre.
Nadine MORANO | Les Républicains
. – J’ai voté contre ce rapport sur la situation des droits fondamentaux dans l’UE en 2020 et 2021. Il s’agissait d’un texte idéologique, imprécis, excessif et contre-productif. Il reconnaissait par exemple, sans citer aucun fondement, «l’existence d’un racisme structurel dans l’Union», ou encore s’inquiétait de l’«utilisation accrue de technologies aux frontières de l’Union, dont certaines peuvent être très intrusives». Enfin, il invitait à donner la priorité aux droits des migrants dans le domaine de la politique migratoire. Je l’ai donc rejeté.
Anne SANDER | Les Républicains
Consacré par l’article 2 du traité sur l’Union européenne, la construction européenne est fondée sur les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité, de l’état de droit et de respect des droits de l’homme. Ces valeurs sont communes à l’état de droit et leur promotion fait partie des conditions de l’appartenance à l’Union européenne en tant qu’État membre. Ce rapport dresse ainsi un état des lieux des droits fondamentaux dans l’Union européenne. Même si certains passages condamnent les mesures de gestion des migrations aux frontières, j’ai décidé de soutenir le rapport.
Manon AUBRY | La France Insoumise
Ce rapport vise à présenter les observations et les recommandations du Parlement européen sur la situation des droits fondamentaux au sein des États membres. Il rappelle l’impact de la pandémie à la fois sur la restriction des libertés individuelles et l’accroissement des inégalités, dénonce les reculs constatés dans le respect des droits des femmes et des minorités, et alerte sur le renforcement des discours et des crimes haineux. J’ai donc voté pour ce texte qui souligne la nécessité de renforcer la lutte pour les droits fondamentaux au sein de l’Union européenne.
Nathalie COLIN-OESTERLÉ | Les centristes
. – J’ai voté en faveur du rapport sur la situation des droits fondamentaux dans l’Union européenne en 2020 et en 2021. Ce rapport revient en particulier sur les conséquences des mesures liées à la COVID-19 sur la démocratie et les libertés fondamentales. Le rapport revient également sur la violence fondée sur le genre en évoquant le recul des droits des femmes et des filles ou dénonce les États membres non signataires de la convention d’Istanbul. Toutefois, certains passages relatifs à l’usage excessif de la force ou à la gestion des frontières extérieures de l’UE vont trop loin et remettent clairement en cause nos forces de surveillance et d’intervention.
Jean-Paul GARRAUD | Rassemblement national
. – J’ai voté contre ce texte qui n’est qu’une condamnation, désormais habituelle, des États membres qui ne respecteraient pas les «valeurs» de l’Union.
Jordan BARDELLA | Rassemblement national
J’ai voté contre cette résolution qui instrumentalise, une nouvelle fois, le concept des valeurs européennes, pour faire pression sur les États membres qui défendent leur souveraineté nationale, et respectent les aspirations démocratiquement exprimées par leur population.
Aurélia BEIGNEUX | Rassemblement national
Le rapport dénonce pêle-mêle les violations persistantes de l’état de droit dans certains États membres, l’impact des mesures COVID-19 sur la démocratie, les libertés fondamentales. Le Parlement européen nous fait le don de son appréciation sur la situation des droits fondamentaux dans l’Union. C’est donc au Parlement européen de décider ce qui est bien ou non dans les États membres et mettre des sanctions contre ceux qui ne sont pas dans la bonne ligne, comme la Hongrie ou la Pologne. Rien de neuf sous le soleil, j’ai donc voté contre ce rapport pro-Union fédéraliste et contre les États.
Annika BRUNA | Rassemblement national
J’ai voté contre ce texte qui condamne une nouvelle fois tous les États membres qui ne se soumettent pas aux «valeurs» de l’Union qui ne sont rien d’autre que les valeurs hypocrites de la gauche européenne.
Marina MESURE | La France Insoumise
Ce rapport évoque la situation des droits fondamentaux au cours des années 2020 et 2021, marquées par la pandémie de COVID-19. Les mesures restrictives pour la combattre ont interféré avec les droits à la liberté de mouvement et de réunion, le droit à la vie privée et familiale, y compris la protection des données personnelles, et les droits à l’éducation, au travail et à la sécurité sociale, entre autres. Le rapport rappelle que les droits économiques et sociaux sont des droits fondamentaux et invite la Commission à mettre en place un véritable système de surveillance des droits fondamentaux afin d’enquêter sur toutes les allégations de refoulement et de violation des droits fondamentaux. Le rapport souligne l’importance de l’état de droit et met en avant la nécessité de garantir les droits et libertés des citoyens. Bien qu’il y ait des aspects à améliorer dans ce rapport, il aborde de nombreux aspects concernant la violation des droits durant la pandémie et appelle les États membres à prendre des mesures pour rectifier ces violations, c’est pour cette raison que j’ai, in fine , décidé de voter en faveur de ce rapport.
🚫 Aucune explication de vote
Sylvie GUILLAUME | Parti socialiste

– Monsieur le Président, mes chers collègues, Monsieur le Commissaire, je suis désolée de devoir commencer cette intervention de cette manière, mais la situation des droits fondamentaux au sein de l’Union reste à risque d’année en année et les rapports successifs sur le sujet le montrent. Récemment, et en plus des risques qui existaient déjà, la pandémie de COVID-19 et l’acharnement contre les migrants à travers l’Union européenne ont fait croître cette inquiétude.

C’est pourquoi le rapport initial, rédigé par un collègue du groupe ID, outre la part de provocation qu’il contenait, reflétait une vision du monde totalement caricaturale: contre l’avortement, contre les migrants, contre les médias, contre les ONG, défendant sans nuance les gouvernements hongrois et polonais en matière d’état de droit. Ce chapelet d’outrances n’était manifestement pas à la hauteur. À la lumière de ce vrai-faux rapport initial, je tiens à mettre en garde les élus du groupe PPE de cet hémicycle: c’est cette même caricature qui sera votre image si en Italie ou en Suède, voire ailleurs, vous acceptez de sceller des alliances avec l’extrême droite; vous serez co-responsables de violations des droits fondamentaux, notamment des plus vulnérables.

À l’inverse, je suis persuadée qu’il faut continuer de défendre une vision du monde juste et progressiste, représentative de l’Union avec ses difficultés et ses solutions. Et c’est pourquoi je salue les groupes politiques, dont le mien, qui sont parvenus à travailler ensemble et à faire adopter en commission LIBE un rapport sur la situation des droits fondamentaux au sein de l’Union, basé sur des faits et non sur des fausses informations. J’espère que nous trouverons cette même majorité dans la plénière.

Fabienne KELLER | Renaissance

– Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, pour la deuxième fois cher Didier Reynders, ce rapport présente notre attachement à la protection des valeurs de l’Union européenne et aussi, Monsieur le Commissaire, tous les progrès qu’il nous reste à faire afin d’assurer que l’Union soit un espace où s’applique l’état de droit, où les droits des femmes, des minorités, des LGBT sont protégés et où les libertés des citoyens s’appliquent à tous.

Sur le plan des droits fondamentaux, rien n’est jamais acquis. Or, cet état des lieux factuel, documenté, l’extrême droite ne l’assume pas. Elle le rejette même lorsque le rapporteur, M. Fest d’ailleurs, qui n’est plus présent, issu du groupe de l’extrême droite, décide de retirer son nom. Je voudrais remercier Juan Fernando López Aguilar et l’ensemble des rapporteurs fictifs pour leur travail. Ils ont repris ce dossier en main, constatant que M. Fest n’assume pas le nombre de violations graves qui sont l’œuvre des régimes populistes et autoritaires que soutient son groupe.

Au contraire, dans mon groupe Renew, nous sommes convaincus que face aux grands défis auxquels nous sommes confrontés ‒ la crise de l’énergie, le changement climatique, la révolution numérique ‒, nos valeurs communes et nos principes fondamentaux sont notre meilleur appui.

Pierre KARLESKIND | Renaissance

– Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, j’avais une dizaine d’années quand, dans le début des années 90, j’ai vu s’effondrer, nous avons vu s’effondrer un des derniers systèmes totalitaires du XXᵉ siècle. Nous sommes en 2022 et on lit dans votre rapport: recul de l’état de droit, recul des droits des LGBT et des attitudes à leur égard, recul des droits des femmes.

Au fond, je me dis que j’ai grandi à partir de mes dix ans avec l’idée que ça ne pouvait aller que vers le mieux. Eh bien c’était une illusion. C’était une illusion et aujourd’hui, quand j’entends certains dans cet hémicycle parler d’idéologie parce que nous, nous sommes du côté de ceux qui défendent le respect de l’état de droit, le respect des différences, le respect du droit des femmes, je les invite à simplement aller voir ces femmes polonaises qui doivent avorter clandestinement ou aller ailleurs qu’en Pologne pour le faire, à aller voir ces jeunes homosexuels en Pologne qui grandissent dans des villages où on leur dit qu’ils ne sont même pas à leur place. Ou je les invite à aller voir ces journalistes européens qui sont mis sur écoute grâce au logiciel Pegasus par certains gouvernements.

Alors, Monsieur le Commissaire, avec vous, avec la Commission européenne, ne baissons pas les bras parce que si nous nous battons pour, je crois malheureusement que d’autres ici bataillent âprement contre.

Anne-Sophie PELLETIER | La France Insoumise

– Monsieur le Président, droits fondamentaux, sur les murs de l’état de l’Union, j’écris vos noms. La crise que nous avons traversée en 2020 et 2021, et que nous traversons encore, a mis les droits fondamentaux en mort clinique. Mais ne dit-on pas que la moindre injustice, où qu’elle soit commise, menace finalement l’édifice tout entier?

Les inégalités sont exacerbées, les discriminations systémiques. Et elles ont montré l’échec de l’Europe dans ses politiques, comme celle du handicap par exemple, où accessibilité, autonomie, citoyenneté apparaissent dans nos textes, mais rarement dans le quotidien. L’échec de l’Europe aussi, dans ses politiques d’asile et de migration, où notre devoir d’humanité est sacrifié sur les remparts-forteresses

Par contre, victoire de l’Europe du marché, préférée à nos aînés en Ehpad et ailleurs, maltraités, comme le scandale Orpéa, groupe européen, et d’autres avant lui l’ont démontré. La liste est longue et non exhaustive. Aujourd’hui, c’est à nous de rebattre les cartes. C’est à nous de repenser nos politiques européennes pour le bien commun, pour les citoyens. Parce que priver les gens de leurs droits fondamentaux revient à contester leur humanité.

Nathalie COLIN-OESTERLÉ | Les centristes

– Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, chers collègues, on le sait, la pandémie a eu des répercussions économiques et sociales très importantes, mais elle a également privé certains citoyens de leurs droits fondamentaux. Je pense en particulier aux femmes et aux enfants, pour qui l’accès à certains services médicaux, éducatifs ou judiciaires a été beaucoup plus difficile qu’à l’habitude, voire impossible. Les confinements successifs ont accentué la violence, notamment domestique, à l’égard des femmes: obligées de cohabiter avec leurs bourreaux, nombre de femmes victimes n’ont pu ni avoir accès à des mécanismes de signalement efficaces, ni bénéficier d’une protection et d’un accompagnement adaptés.

En ce qui concerne les enfants, l’Unicef tire également la sonnette d’alarme: les fermetures prolongées de nombreuses écoles, des espaces culturels, d’activités périscolaires et d’activités sportives auront des conséquences durables sur leur développement. Nous le voyons déjà avec une augmentation des cas de décrochage scolaire ou encore deux fois plus de cas de dépression chez les jeunes. À cet égard, je me réjouis de l’initiative annoncée ce matin par Ursula von der Leyen en matière de santé mentale, c’est une priorité.

Un temps beaucoup plus important qu’à l’habitude passé sur Internet pendant cette période a également entraîné une multiplication des cas de violence en ligne. En Europe, les abus sexuels en ligne sur les enfants ont augmenté de 50 % durant la pandémie. Alors la Commission a présenté il y a quelques mois deux textes visant à lutter contre ces actes ignobles. L’un concernant les femmes victimes de violences et l’autre concernant les abus sexuels sur les enfants. Le Parlement va travailler sur ces textes législatifs avec trois volets: le volet prévention, le volet protection et le volet répression. Il nous faudra être particulièrement fermes vis-à-vis des auteurs de ces actes et la réponse, pénale notamment, doit être à la hauteur des attentes des victimes. Peu importe les situations de crise ou non, nos droits fondamentaux, le droit d’être protégés de la violence, de la maltraitance et de toutes formes d’abus doivent être défendus avec la plus grande fermeté et répondre aux attentes des personnes, notamment les plus vulnérables.

Jean-Lin LACAPELLE | Rassemblement national

– Monsieur le Président, chers collègues, chaque année, ce rapport sur l’état de droit s’affirme davantage comme un fouillis indigeste, erroné, illégitime et surtout dégoûtant d’une partialité flagrante et d’un parti pris idéologique nauséabond. Derrière de belles paroles, il ne parle en réalité que de la promotion LGBT, de subversion du mode de vie traditionnel et de haine idéologique contre la Pologne et la Hongrie, pourtant soutenues par leurs peuples. Par contraste, quand le système soviétique, le communisme et ses 100 millions de morts, a opprimé les Polonais et les Hongrois pendant des décennies, on n’entendait quasiment rien de la part des pères dont vous vous réclamez. Votre hypocrisie est d’autant plus criante qu’il y a eu en 2020 et 2021 une atteinte majeure aux droits fondamentaux: avec la pandémie, des dizaines de millions d’Européens, sous le régime d’état d’urgence, ont été enfermés chez eux, pistés informatiquement, privés de la liberté de circuler ou de manifester, contrôlés par la police dans tous les actes de leur vie, forcés de subir des actes médicaux. Ce rapport n’en dit pas un mot. Car, au fond, les droits fondamentaux, l’Union européenne s’en fiche. Pour elle, ils ne sont qu’une arme idéologique à invoquer quand elle en a besoin, à ignorer dans le cas contraire. Le réveil des peuples, aujourd’hui en France, hier en Suède, demain en Italie, vous en punira, j’en suis convaincu.

Patricia CHAGNON | Rassemblement national

– Monsieur le Président, chers collègues, c’est la première fois que je m’exprime dans l’hémicycle du Parlement européen, ici à Strasbourg, et je salue tous mes collègues. Je suis née néerlandaise et j’ai fait le choix de la France. Un choix conscient et volontaire, un choix exclusif et définitif. Vous le comprenez, dans mon parcours, je suis intrinsèquement européenne, de toute logique.

Si j’écoutais le discours ambiant, je devrais adhérer à l’Union européenne, à la construction européenne. Or, telle que vous la concevez, votre organisation européenne se présente, me semble-t-il, avec une agressivité inutile, une idéologique glaçante et une méconnaissance, voire un mépris des décisions démocratiques. Ce qui me peine, c’est que la belle idée européenne à laquelle je crois, vous la ruinez en faisant de l’Union européenne une entreprise de destruction des nations. Pour quelqu’un comme moi, qui connaît les nations du Nord comme les nations du Sud, c’est la négation même de l’Europe.

L’Europe est fille d’Athènes et de Rome. Elle est riche de sa diversité, de ses peuples, de ses cultures, de ses langues, de ses traditions, de son savoir-vivre. Mais avant tout, l’Europe est la fille de la liberté et la mère de la démocratie. C’est pourquoi, Mesdames et Messieurs les Commissaires, chers collègues, vous ne me trouvez pas à vos côtés, mais au sein d’un groupe qui défend la seule et vraie idée de l’Europe, cette Europe qui coule dans nos veines et que nous devons transmettre à nos enfants.

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