Les îles et la politique de cohésion: situation actuelle et défis à venir

Procédure terminée

📌 Votes principaux

👍 Proposition de résolution
✅️ Adopté

🇪🇺 Députés européens

577
38
10

🇫🇷 Députés français🗳 Voir le vote

64
Parmi 79 députés, 64 ont votés.
7 juin 2022

📚 Sources

🗃️ Données

🚫 Aucun amendement
Nicolas BAY | Reconquête!
. – J’ai voté pour ce rapport, dont l’ambition est une meilleure inclusion des îles (3 États membres, 9 régions ultramarines, 20 millions d’habitants) dans l’espace européen. Bien que sa portée soit limitée, ce rapport sert de base de travail pour améliorer la vie quotidienne des insulaires et des habitants de l’outre-mer.
Dominique BILDE | Rassemblement national
J'ai voté pour ce texte, qui propose de mobiliser davantage de crédits pour faire face aux défis spécifiques des régions insulaires. Cela inclut les régions ultrapériphériques françaises. Il est donc naturel de s'y associer.
Geoffroy DIDIER | Les Républicains
Ce texte porte sur les îles de l’Union. Il met en avant le handicap structurel et permanent de ces territoires, dû à leur insularité. Il déplore que ces îles, pourtant territoires défavorisés, ne bénéficient pas toujours des aides spécifiques prévues par les traités, notamment celles de la politique de cohésion. Le rapport appelle donc à de meilleures réponses aux enjeux auxquels ces îles font face, et notamment les enjeux démographiques, écologiques, sociaux ou économiques, par exemple grâce à la diversification de leur économie, à un soutien financier de l’UE et aux politiques de lutte contre le dépeuplement des îles et la fuite des cerveaux. En somme, ce texte appelle donc à l’élaboration d’un ambitieux agenda insulaire européen. Partageant les orientations et ambitions de ce texte, je me suis prononcé en sa faveur.
France JAMET | Rassemblement national
J’ai voté en faveur de ce texte qui demande des financements supplémentaires pour les îles, dans tous les secteurs économiques. Plusieurs amendements ID ont été déposés en commission, relatifs à la prise en compte de l’immigration clandestine ou bien aux éléments du programme de Marine Le Pen sur l’outre-mer; mais ils avaient été hélas refusés.
Gilles LEBRETON | Rassemblement national
J’ai voté pour ce rapport car il accorde des financements supplémentaires pour l’outre-mer, dans tous les secteurs économiques.
Joëlle MÉLIN | Rassemblement national
Les îles de l'UE représentent 20 millions d'habitants, soit 4,6% de sa population. Ces îles sont au nombre de 2 400, réparties sur 13 États membres. Elles sont en général plus dépendantes à l'énergie ou aux transports maritimes ou aériens que le territoire métropolitain. L'accès aux marchés extérieurs limitrophes est très limité alors que cela pourrait contribuer à baisser le coût de la vie. De nombreuses carences sévissent dans ces îles, comme l'accès à l'eau. Le changement climatique entraîne une fragilisation des îles, du fait de la montée des eaux. La pollution maritime y est évidemment plus importante. La surpêche est une préoccupation supplémentaire. L'article 9 «regrette le manque de vision de l'Union pour les îles européennes». Les sommes dévolues aux îles au titre du FEDER ont été divisées par 3. Ce texte demande donc des financements supplémentaires pour les îles, dans tous les secteurs économiques. J’ai donc bien entendu voté en faveur de ce rapport.
Nadine MORANO | Les Républicains
J’ai voté en faveur de cette résolution sur les îles de l’UE et la politique de cohésion. Le texte appelle à l’élaboration d’une stratégie européenne pour les îles ainsi que la valorisation des atouts des îles. Il demande des mesures compensatoires concrètes pour contrebalancer les conséquences négatives sur la cohésion économique, sociale et territoriale des îles du processus de transition vers une économie et une société plus propres, susceptibles de découler de leur dépendance à l’égard des secteurs aérien et maritime. Enfin, il invite la Commission à faire de 2024 l’«année européenne des îles».
Anne SANDER | Les Républicains
J’ai voté en faveur de ce rapport qui fait le point sur les défis spécifiques et les solutions que doivent et devront apporter les régions ultrapériphériques européennes, comme c’est le cas des territoires ultramarins français. L’insularité constitue à elle seule une difficulté structurelle que ces régions doivent surmonter dans leur développement économique et de leur connectivité. C’est pourquoi des politiques spécifiques et adaptées doivent permettre à ces territoires d’être accompagnés, en particulier dans le cadre du pacte vert et de la mise en œuvre du paquet Fit for 55. Les transitions enclenchées au niveau européen ne doivent laisser personne de côté et la prise en compte des particularismes des îles européennes est donc cruciale.
Stéphane BIJOUX | Renaissance
J’ai soutenu ce rapport qui appelle la Commission européenne à élaborer une stratégie insulaire pour répondre aux défis auxquels font face les régions insulaires en Europe. De l’océan indien à la Méditerranée, les îles européennes partagent de nombreux défis liés à l’adaptation au changement climatique, aux transitions énergétiques et numériques, à l’autonomie alimentaire, à l’emploi ou à la connectivité. Mais toutes les îles ne se ressemblent pas et il est impératif de ne pas mélanger les statuts et de ne pas mettre en concurrence les régions insulaires. Je me suis particulièrement mobilisé pour que ce rapport réaffirme les spécificités des régions ultrapériphériques et protège les outils qui leur sont spécialement dédiés, à l’image du programme POSEI. Avec ce texte, nous appelons aussi l’Union européenne à faire de 2024 l’Année européenne des îles.
Jordan BARDELLA | Rassemblement national
Ce texte propose notamment de mobiliser davantage de crédits pour faire face aux défis qui concernent les régions insulaires (ce qui inclut entre autres les régions ultrapériphériques françaises). Bien qu’il fasse l’impasse sur certaines questions fondamentales comme les problématiques migratoires, il constitue un rappel positif qui mérite d'être soutenu. J'ai donc voté pour.
Hélène LAPORTE | Rassemblement national
Les îles de l'UE représentent 20 millions d'habitants, soit 4,6% de sa population. Ces îles sont au nombre de 2 400, réparties sur 13 États membres. Elles sont en général moins développées que le territoire métropolitain et plus dépendantes à l'énergie ou aux transports maritimes ou aériens. L'accès aux marchés extérieurs limitrophes est très limité alors que cela pourrait contribuer à baisser le coût de la vie. De nombreuses carences sévissent dans ces îles, comme l'accès à l'eau. Le réchauffement climatique entraîne une fragilisation des îles, du fait de la montée des eaux. La pollution maritime y est évidemment plus importante. La surpêche est une préoccupation supplémentaire. La pandémie a évidemment aggravé la situation. Les sommes dévolues aux îles au titre du FEDER ont été divisées par 3. Ce texte demande donc des financements supplémentaires pour les îles, dans tous les secteurs économiques. C’est une tentative de compensation qui doit être considérée à ce titre positif. J’ai donc voté en faveur de ce texte.
Aurélia BEIGNEUX | Rassemblement national
Les sommes dévolues aux îles au titre du FEDER ont été divisées par 3. C’est pourquoi il faut soutenir financièrement nos îles européennes afin que leur économie soit plus pérenne.Même si plusieurs amendements ID relatifs à la prise en compte de l’immigration clandestine ainsi qu’aux éléments de programme présidentiel de Marine Le Pen sur l’outre-mer avaient été rejetés en commission REGI, ces rejets ne constituent pas une source d’opposition sur le texte dans sa globalité. C’est pourquoi j’ai voté POUR.
Annika BRUNA | Rassemblement national
J’ai voté en faveur de ce rapport qui propose notamment de mobiliser davantage de crédits pour faire face aux défis qui concernent les régions insulaires, dont l’outre-mer français.Bien qu’il fasse l’impasse sur certaines questions fondamentales comme les problématiques migratoires, il constitue un apport positif pour nos régions ultramarines.
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François ALFONSI | Régions et Peuples Solidaires

Cela se vérifie à travers les indicateurs macroéconomiques comme le PIB, le taux de chômage, le seuil de pauvreté et d'autres encore. Mais cela se vérifie surtout à travers l'accroissement continu des déséquilibres qui affectent les économies insulaires dans leur ensemble. Toujours plus de services, le plus souvent liés au tourisme, mais toujours moins d'industrie, toujours moins d'agriculture, toujours moins de jeunes et de diplômés, toujours moins de recherche et d'innovation.

La crise du COVID a montré que les îles sont des territoires plus vulnérables que les autres, et que leur modèle économique actuel, que les politiques européennes alimentent objectivement, conduit ces territoires dans une impasse. Dans 25 ans, où en serons-nous si nous continuons de la sorte? Dans 25 ans, il n'y aura plus que le tourisme. La déprise agricole abandonnera nos écosystèmes aux incendies et aux catastrophes naturelles. La richesse de la diversité culturelle que chaque île apporte à l'Europe sera éteinte et la biodiversité gravement atteinte. Même le tourisme connaîtra alors le déclin, faute d'avoir su préserver une société équilibrée et résiliente pour l'accueillir.

Il faut changer de politique pour les îles de l'Union européenne. Ce rapport fait à cet effet des propositions constructives et de bon sens. Il énonce une vérité incontournable: l'insularité est un handicap structurel permanent qu'il faut réussir à compenser. Le cumul des effets de l'insularité doit être pris en compte à travers des réglementations différenciées qui établissent une égalité véritable entre les acteurs économiques insulaires et leurs homologues des territoires continentaux. Tel est le plan d'action européen, le pacte pour les îles, que nous demandons à la Commission de réaliser en mettant en œuvre l'article 174 du traité de Lisbonne.

Younous OMARJEE | La France Insoumise

L’article 174 du traité est clair: l’Union doit accorder une attention particulière aux régions insulaires, dont les handicaps naturels, graves et permanents sont reconnus. Cette attention particulière, aujourd’hui, Monsieur le Commissaire, n’existe pas suffisamment. C’est un vide à combler, et, disons-le, il y a à l’évidence une sous-estimation de ce que représentent les îles européennes. Car ces îles, ce sont plus de 20 millions d’habitants répartis sur environ 2 400 d’entre elles – principalement en Méditerranée et dans l’Atlantique – et appartenant à 13 États membres, parmi lesquels 3 sont insulaires. En réalité, l’Europe est un archipel, mais elle l'ignore toujours.

Il y a des évidences qu’il est parfois bon de rappeler: vivre sur une île, c’est vivre entouré d’eau, et ce n’est pas vivre sur le continent. Tout y est différent – l’économie, les transports, l’énergie, la gestion des déchets, les logiques d’import, d’export et les surcoûts qu’ils induisent pour tout, l’agriculture, la gestion de l’eau, l’économie bleue –, tout doit y être pensé différemment.

Ce rapport a donc vocation à être fondateur d’une nouvelle relation entre les îles et les institutions européennes, fondée sur la pleine prise en compte de l’article 174 du traité et la mise en œuvre de mesures spécifiques. Cela est pleinement justifié, car l’insularité, ce sont aussi des vulnérabilités supplémentaires accrues par les crises que nous connaissons. Nous le voyons avec la guerre en Ukraine, qui affecte directement ces régions par la suraugmentation des coûts liés à l’insularité et à l’éloignement.

Les îles sont également en première ligne, nous le savons, vis-à-vis des effets du changement climatique, et elles ont été plus durement frappées par la crise de la COVID-19. C’est pourquoi nous demandons tout simplement une meilleure prise en compte des îles dans les règlements et dans les futures discussions budgétaires. D’ores et déjà nous appelons à la réévaluation du régime d’aides d’État, à la suppression du plafond de minimis, à la création d’un programme spécifique pour les îles – comme il en existe un pour les îles grecques – et à la création d’une enveloppe compensatoire – autant d’objectifs que nous nous fixons.

Mes chers collègues, le monde est un monde composé d’îles, et chaque île est un monde en soi-même. L’Europe a, avec ses îles, l’occasion d’être à l’avant-garde pour toutes les îles du monde, de même qu’elle gagnerait à édifier une nouvelle diplomatie insulaire mondiale en s’appuyant sur les PTOM et sur les États tiers. C’est pourquoi notre rapport propose aussi de faire de l’année 2024 l’année européenne des îles.

Pour conclure, mes chers collègues, je vous invite à voter massivement pour ce rapport, qui a vocation à être fondateur, fondateur d’un temps nouveau dans la relation entre les îles et les institutions européennes, et j’appelle la Commission et le Conseil à entendre l’initiative de notre Parlement et à entendre aussi l’impatience des îles, car trop de temps a été perdu. Il est aujourd’hui plus que temps d’agir. Je vous le dis: l’heure des îles a sonné.

Younous OMARJEE | La France Insoumise

J’ai écouté avec beaucoup d’attention le commissaire et je crois que nous devons évacuer tout malentendu. La Commission ne peut pas feindre d’ignorer le sens profond de ce rapport en jouant sur une confusion entre les régions ultrapériphériques et les autres îles, qui ne sont pas visées par l’article 349 du traité et relèvent de son article 174 – je pense en particulier aux îles de la Méditerranée. C’est pourquoi ce rapport vise à une pleine application, aujourd’hui, de l’article 174.

Il est vrai que la Commission – et la politique régionale, et la commission REGI – a un plan d’action ambitieux pour les régions ultrapériphériques. Ce plan d’action ambitieux doit être poursuivi, il doit être maintenu. Mais nous devons aussi entendre les fragilités de toutes les îles et de ce qu’elles peuvent apporter à l’Union européenne.

Nous vous demandons systématiquement, en amont, de tenir compte des fragilités, des particularités, des spécificités aussi bien des régions ultrapériphériques que des autres îles de l’Union européenne, pour toutes les raisons qui ont été explicitées dans ce débat très riche, de qualité, et qui je l’espère va dès aujourd’hui ouvrir un temps nouveau pour que l’Union européenne ait une véritable ambition insulaire.

Stéphane BIJOUX | Renaissance

Alors, il nous faut une stratégie commune pour compenser les effets de l'insularité, aggravés par l'éloignement et par l'isolement. Ce rapport doit être entendu comme un appel à la mobilisation pour toutes les îles européennes, parce que, de la Méditerranée à l'océan Indien en passant par l'Atlantique, on voit bien que nos points communs sont plus importants que nos différences.

Et ce rapport est aussi un appel au respect de nos spécificités dans chacun de nos territoires. Nous avons besoin d'une stratégie adaptée à la réalité, aux contraintes, aux défis de chacun de nos territoires, de chacune de nos îles. C'est là, je crois, la clé du succès et de l'efficacité d'une stratégie européenne pour toutes nos îles.

André ROUGÉ | Rassemblement national

En application de l'article 168 du traité, lié à la santé humaine, la Commission doit prendre en compte les catastrophes sanitaires, notamment le chlordécone, l'accès à l'eau courante et le ravage des algues sargasses, sur lesquelles je me suis déjà beaucoup exprimé.

Ensuite, vu le contexte économique dramatique subi par nos compatriotes ultramarins, le budget du FEDER doit être augmenté et son accès fluidifié, afin que les bénéficiaires puissent en disposer le plus tôt possible, la durée des délais étant telle que les personnes concernées ne peuvent en disposer opportunément. Ces obstacles administratifs les privent d'une capacité d'emprunt. Il conviendrait donc d'imaginer la mise en place d'un mécanisme de garantie européenne rassurant les organismes prêteurs.

De même, le dispositif POSEI doit être prorogé au-delà de cette année et il ne doit pas être abondé au détriment de la PAC et des agriculteurs français durement éprouvés ce week-end encore. Il convient également d'augmenter le budget du régime d'approvisionnement spécifique, dont le montant de 26,9 millions n'a pas été révisé depuis 2013.

Enfin, j'ai proposé la création, sur le modèle de l'Agence spatiale européenne et entre États possédant un domaine maritime, d'une Agence européenne de la mer dont le siège se situerait en outre-mer français. Cette agence de nature intergouvernementale, à laquelle pourraient adhérer des pays hors Union européenne comme le Royaume-Uni, aurait comme axe de développement stratégique l'exploration des ressources énergétiques et minières, hydrocarbures, nodules polymétalliques et mélanges sulfurés, la recherche sur les énergies marines renouvelables, les ressources biologiques animales et végétales, le transport et la surveillance maritime.

Cette coopération ne saurait remettre en question la souveraineté nationale sur les espaces maritimes concernés, non plus que le rôle de surveillance des marines nationales. Cette agence pourra être un lieu de coopération diplomatique sur les questions maritimes et un point de départ de projets commerciaux à l'échelle européenne. Elle bénéficierait d'une considérable importance, alors que les RUP françaises jouent un rôle stratégique indéniable dans l'équilibre géopolitique, notamment dans l'Indo-Pacifique. Monsieur le rapporteur, je regrette que vous n'ayez pas retenu cet amendement pourtant d'intérêt général.

Maxette PIRBAKAS | Reconquête!

– Monsieur le Président, Monsieur le rapporteur, mes chers collègues, l'Union européenne a une vraie richesse trop méconnue: ses îles, une richesse géopolitique, une richesse humaine. Ce sont ces îles qui font de nous une puissance globale. Mais au lieu de valoriser cette potentialité, cette spécificité et ces richesses, l'Union européenne maintient ces territoires dans un état socio-économique parfois déplorable. Je parle en particulier des départements d'outre-mer français.

Votre rapport, Monsieur le rapporteur, veut adapter le logiciel européen aux contraintes spécifiques de nos îles. Trop souvent, des politiques conçues pour le continent viennent nous pénaliser injustement, notamment chez nous dans le transport aérien. C'est une très belle ambition, mais qu'on ne retrouve pas malheureusement dans le paquet «Ajustement à l'objectif 55», qui néglige les intérêts de nos outre-mer.

Monsieur le rapporteur, vous êtes comme moi issu d'une île qui souffre. Vous connaissez notre sentiment d'humiliation quand nous en sommes réduits à quémander la simple application des traités. Cela fait des décennies que nous mettons en place des politiques dites de rattrapage. Mais nous ne pouvons plus nous contenter aujourd'hui pour nos outre-mer de politiques de rattrapage qui ne marchent pas. Nous devons avoir un nouveau modèle de développement spécifiquement adapté à nos contraintes.

Hélas, quand je lis les textes «Ajustement à l'objectif 55», je doute que les institutions européennes partagent vraiment notre engagement en faveur des spécificités des îles, notamment d'outre-mer.

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