Résolution sur la protection européenne accordée aux travailleurs transfrontières et saisonniers dans le contexte de la pandémie de COVID-19

Procédure terminée

📌 Votes principaux

👍 Proposition de résolution
✅️ Adopté

🇪🇺 Députés européens

593
34
38

🇫🇷 Députés français🗳 Voir le vote

55
22
Parmi 79 députés, 77 ont votés.
19 juin 2020

📚 Sources

🗃️ Données

📝 Amendement n°8 ✅️ Adopté

19. estime que la mise en place d’un système numérique et dynamique d’identification et d’échange de données entre les États membres pourrait faciliter la lutte contre les violations et les affaires en lien avec les droits des travailleurs transfrontières et saisonniers, ainsi que contre le travail non déclaré, et contribuerait à déterminer les modalités de couverture par le système de sécurité sociale compétent; demande à la Commission, dans ce contexte, de lancer une analyse d’impact exhaustive sur la création d’un numéro de sécurité sociale européen numérique en vue de l’élaboration d’une proposition ; ; souligne que l’utilisation de toute donnée à caractère personnel doit être réservée aux fins spécifiquement prévues et aux autorités compétentes en matière de protection sociale, en application du règlement général sur la protection des données1; 1 Règlement (UE) 2016/679 du Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016 relatif à la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données (JO L 119,

Déposé par Verts/ALE (🇫🇷 : Régions et Peuples Solidaires, Les Écologistes, Alliance Écologiste Indépendante)

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📝 Amendement n°11 ✅️ Adopté

F. considérant que les travailleurs transfrontières et saisonniers ont été durement touchés par la crise et par les mesures prises par les États membres pour contenir et prévenir la propagation du virus, à savoir les fermetures de frontières, les restrictions temporaires et les contrôles aux frontières intérieures; que la pandémie de COVID-19 a entraîné la fermeture de frontières et la cessation ou la suspension de nombreuses activités économiques, ce qui a entraîné une augmentation du chômage et de graves difficultés de retour dans le pays pour les travailleurs transfrontières et saisonniers qui, dans les États membres où ils occupaient leur emploi, se sont retrouvés bloqués sans revenu, protection ni transport et parfois sans logement et sans accès aux soins de santé et à la nourriture; considérant que parmi les travailleurs transfrontières et saisonniers, les jeunes et les femmes peuvent être particulièrement vulnérables;

Déposé par S&D (🇫🇷 : Parti socialiste, Place publique, Nouvelle Donne)

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📝 Amendement n°12 ✅️ Adopté

2. demande à la Commission et aux États membres de prendre des mesures qui garantissent aux travailleurs transfrontières et saisonniers ainsi qu’aux entrepreneurs et travailleurs indépendants transfrontières une protection adaptée contre la COVID‑19 et ses effets, y compris un accès aisé aux tests, ainsi qu’une information sur les risques et les précautions à prendre dans une langue qu’ils comprennent; souligne la vulnérabilité particulière des jeunes et des femmes parmi les travailleurs transfrontières et saisonniers; demande, en outre, des mesures qui garantissent la protection de la santé et de la sécurité de ces travailleurs pendant leurs déplacements et des conditions d’hébergement décentes afin de garantir le respect de la distanciation sociale tant sur les lieux de travail que sur les lieux de résidence, ainsi que des solutions de rapatriement, en cas de nécessité, qui ne soient pas à la charge du travailleur; insiste sur la nécessité du respect de la législation en vigueur relative à l’accès aux droits sociaux, y compris leur transfert; insiste sur la nécessité de ne pas oublier les travailleurs transfrontières et saisonniers qui ont exercé leur droit de libre circulation en tant que citoyens de l’Union;

Déposé par S&D (🇫🇷 : Parti socialiste, Place publique, Nouvelle Donne)

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📝 Amendement n°13 ❌️ Rejeté

15. demande à la Commission de lancer de toute urgence une étude des répercussions de la situation générale sur l’emploi et les conditions sanitaires et de sécurité des travailleurs transfrontières et saisonniers, y compris le rôle des agences de travail intérimaire, des agences de recrutement, des autres intermédiaires et des sous-traitants, afin d’identifier les lacunes dans la protection et l’éventuelle nécessité d’une révision du cadre législatif en vigueur, tel que le cadre législatif en matière de santé et de sécurité au travail, la directive 2014/36/UE relative aux travailleurs saisonniers et la directive 2008/104/CE relative au travail intérimaire, ainsi que leur pertinence à l’épreuve de la pandémie; engage les États membres à interdire la sous-traitance, de sorte que les employeurs assument leur responsabilité envers leurs employés, réduisent au minimum le taux de rotation des employés sur le lieu de travail et recourent de manière limitée aux contrats précaires et temporaires dans des secteurs où des foyers de COVID-19 sont apparus; souligne que les leçons tirées ne se révèlent pas seulement valides à l’aune de la crise de la COVID‑19, mais qu’elles appellent en sus un renforcement des prises de décisions fondées sur des données probantes afin de combler les lacunes des législations européennes et nationales, en temps de crise comme en temps ordinaire;

Déposé par S&D (🇫🇷 : Parti socialiste, Place publique, Nouvelle Donne)

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📝 Amendement n°14 ❌️ Rejeté

1 bis. exhorte les États membres à garantir des conditions de travail décentes aux travailleurs transfrontières et saisonniers, ainsi qu’une protection appropriée aux travailleurs frontaliers touchés par la pandémie de COVID-19, afin de prévenir toute forme d’exploitation ou de dumping social qui entraînerait une diminution des droits économiques et sociaux des travailleurs;

Déposé par ID (🇫🇷 : Rassemblement national)

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📝 Amendement n°15 ❌️ Rejeté

2 bis. souligne qu’il incombe aux États membres de réglementer le marché du travail, ainsi que d’élaborer et de mettre en œuvre des politiques d’emploi et sociales qui tiennent compte des besoins spécifiques de leurs territoires;

Déposé par ID (🇫🇷 : Rassemblement national)

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📝 Amendement n°16 ❌️ Rejeté

3 bis. rejette toute tentative de régulariser des immigrants en situation irrégulière employés comme travailleurs saisonniers; engage les États membres à s’occuper en priorité des milliers de citoyens sans emploi touchés par la crise, et d’envisager l’introduction d’un système de chèques emploi en vue de réglementer le travail occasionnel comme le travail saisonnier, et à répondre à la demande de travail dans le contexte de la pandémie de COVID-19;

Déposé par ID (🇫🇷 : Rassemblement national)

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🚫 Aucun amendement
Nicolas BAY | Rassemblement national
Alors que l'idéologie du libre-échange et de la libre-circulation de l'Europe de Bruxelles va entraîner une crise économique majeure, les fédéralistes persistent à réclamer la suppression des frontières dans l'espace Schengen, son élargissement et encore plus de fédéralisme dans sa gestion.
Dominique BILDE | Rassemblement national
J'ai voté contre cette résolution, au sujet de laquelle je me suis exprimée en séance plénière.Ce texte, très idéologique, ne règlera aucun des problèmes résultant de la pandémie de Covid-19.
Geoffroy DIDIER | Les Républicains
Il semble essentiel dans le contexte sanitaire que l’on connaît que l’Union européenne apporte une protection particulière aux travailleurs transfrontaliers particulièrement exposés aux risques de contagion. Les travailleurs doivent ainsi pouvoir obtenir des informations sur les précautions à prendre dans chacun des pays dans lesquels ils travaillent, sur les risques auxquels ils s’exposent pendant leurs déplacements, et doivent par ailleurs avoir l’assurance de solutions de rapatriement efficaces sans que cela soit à leur charge. Satisfait de ces recommandations, je me suis prononcé en faveur de cette résolution.
Emmanuel MAUREL | Gauche républicaine et socialiste
Cette résolution « Protection des travailleurs saisonniers et frontaliers dans l'Union dans le contexte de la crise de la COVID-19 » vise à réagir aux problèmes rencontrés par les travailleurs mobiles dans l'UE (travailleurs frontaliers, détachés et saisonniers). En raison de l'épidémie de Covid, les frontières ont d’abord été fermées, ce qui a eu des conséquences sur les travailleurs frontaliers laissés dans l’incertitude sur leur emploi et leurs droits, sur les travailleurs détachés bloqués sur des chantiers ou invités à rentrer chez eux .... Dans un second temps, les restrictions ont été levées pour certains travailleurs, notamment les travailleurs saisonniers, en raison de pénuries sectorielles.Cette résolution prend en compte à la fois la libre circulation des travailleurs et la nécessaire question de leur santé et de la sécurité au travail.La résolution acte notamment le rôle des inspections du travail concertées et communes nationales et transfrontière, mais aussi la nécessité de muscler l’Autorité européenne du travail et son rôle dans les inspections conjointes, sur la question du détachement elle indique la nécessité de « garantir la pleine égalité de traitement et l’entière protection des travailleurs détachés »... J’ai voté POUR cette résolution.
Nadine MORANO | Les Républicains
. – J’ai voté en faveur de cette résolution commune sur la protection des travailleurs saisonniers et frontaliers dans l’Union dans le contexte de la crise de la Covid-19. Le texte souligne que les travailleurs saisonniers et frontaliers ont particulièrement pâti de la crise sanitaire, notamment en raison de l’instauration de contrôles aux frontières intérieures insuffisamment coordonnés. En conséquence, la résolution appelle à une meilleure coordination au niveau des réouvertures des frontières, mais aussi à améliorer le partage d’informations entre les États membres.
Anne SANDER | Les Républicains
La crise liée au coronavirus a malheureusement été la cause de fermetures de frontières à l’intérieur même de l’espace Schengen, de manière totalement désordonnée entre Etats membres. Ce rétablissement des contrôles aux frontières a eu un lourd impact sur les bassins d’emplois transfrontaliers et sur le secteur agricole qui a dû faire face à une pénurie de main d’œuvre au cours d’une période parfois très dense de travaux et de récoltes.Dans ce texte que j’ai soutenu, le Parlement européen appelle les Etats membres à lever progressivement les contrôles aux frontières intérieures de l’espace Schengen afin de permettre une reprise des activités économiques, tout en assurant la sécurité des travailleurs. De telles mesures sont cruciales pour permettre aux 17 millions de citoyens européens vivant et travaillant dans un autre pays que celui dont ils ont la nationalité, ainsi qu’aux plus d’1,5 million de travailleurs transfrontaliers, de reprendre une vie normale. Cette résolution propose également des pistes d’action en cas de nouvelle crise sanitaire, en appelant notamment les acteurs européens à mieux s’organiser, se coordonner et partager leurs informations afin de garantir les droits des travailleurs frontaliers et de préserver la viabilité économique des entreprises.
Manon AUBRY | La France Insoumise
Cette résolution vise à alerter sur les problèmes rencontrés par les travailleurs mobiles (transfrontaliers, détachés, saisonniers) en raison des restrictions de déplacements liés à la pandémie. Elle rappelle les conséquences négatives du manque de coordination entre Etats membres pour des travailleurs laissés dans l’incertitude face à la pérennité de leur emploi et de leurs droits. J’ai donc voté pour ce texte qui demande de tirer les leçons de ces difficultés en insistant notamment sur la nécessité de renforcer les protections de l’ensemble des travailleurs mobiles.
Manuel BOMPARD | La France Insoumise
. – Cette résolution réagit aux problèmes rencontrés par les travailleurs mobiles dans l’Union, notamment les travailleurs frontaliers, détachés ou saisonniers. En raison de la pandémie de la Covid-19, les frontières ont d’abord été fermées sans coordination entre les États membres, ce qui a eu ces conséquences négatives sur les travailleurs frontaliers laissés dans l’incertitude quant à leur emploi et leurs droits, ou encore sur les travailleurs détachés bloqués sur des chantiers, priés de rentrer chez eux, et ne bénéficiant d’aucune forme de protection sociale. Par la suite, les restrictions ont été levées pour certains travailleurs, notamment les travailleurs saisonniers, sans aucun égard pour la santé ou la sécurité de ces travailleurs. J’ai eu l’occasion de dénoncer cette avec plusieurs de mes collègues du groupe de la GUE/NGL durant la crise. Cette résolution contient de très bons éléments pour que cela ne se reproduise plus : elle demande un renforcement de l’inspection du travail, l’égalité de traitement et l’entière protection des travailleurs détachés et dénonce les défaillances récurrentes du recours à la sous-traitance. Surtout à l’initiative d’un amendement de notre groupe, cette résolution dénonce le dumping social, une première pour le Parlement ! Je vote donc sans hésitation pour ce texte !
Leila CHAIBI | La France Insoumise
. – Cette résolution concerne les divers problèmes qu’ont pu rencontrer les travailleurs mobiles au sein de l’UE (travailleurs frontaliers, détachés, saisonniers) lors de la crise du Covid-19. En effet, au début de l’épidémie, les frontières ont été fermées sans coordination, laissant les travailleurs mobiles dans l’incertitude ou même bloqués loin de chez eux. Ensuite, ces restrictions ont été levées à la hâte, notamment pour permettre aux travailleurs saisonniers de se déplacer afin de répondre à des pénuries sectorielles. Je suis contente que la position de mon groupe, la GUE/NGL, liant indissociablement la libre circulation des travailleurs à la protection adéquate de leur santé et de leur sécurité au travail ait été entendue lors des négociations autour de cette résolution. De plus, je suis ravie que l’amendement de mon collègue Marc Botenga critiquant le dumping social ait été adopté. Pour toutes ces raisons, je vote pour ce texte.
Laurence FARRENG | Mouvement Démocrate
J'ai voté en faveur de cette résolution demandant qu'une attention particulière soit portée aux travailleurs frontaliers et saisonniers dans le cadre de la crise sanitaire. Nous demandons notamment à ce que les droits et la santé de ces travailleurs mobiles soit protégés,notamment par des accès facilités aux tests de dépistage, et que les restrictions à leur mobilité soient levées au plus vite.
Sylvie BRUNET | Mouvement Démocrate
La crise de la COVID-19 a impacté les travailleurs mobiles dans l’Union, en particulier les travailleurs transfrontières et saisonniers. L’insuffisance de coordination entre les États dans la fermeture des frontières a affecté leur droit à la libre circulation et a pu renforcer le manque de main d’œuvre dans des secteurs économiques clés, comme l’agriculture. Comme tous les travailleurs, ils ont le droit à des conditions de santé et de sécurité adéquates et d’un accès effectif à la protection sociale, besoins qui ont été renforcé par la situation actuelle. La crise sanitaire a également révélé l’existence d’entorses à la législation européenne que chaque État membre a pourtant la responsabilité de pleinement mettre en œuvre. Il est donc primordial de garantir sa bonne application, notamment le principe d’un traitement égal des travailleurs et celui de la même rémunération pour le même travail en un même lieu. L’implication soutenue de l’Autorité européenne du travail, des inspections renforcées et une transposition rapide et adéquate de la directive révisée sur les travailleurs détachés seront cruciales à cet effet. Pour toutes ces raisons, j’ai soutenu notre résolution sur la protection des travailleurs transfrontières et saisonniers dans l’Union dans le contexte de la crise de la COVID-19.
Nathalie COLIN-OESTERLÉ | Les centristes
J’ai voté en faveur de la résolution sur la protection européenne accordée aux travailleurs transfrontaliers et saisonniers dans le contexte de la pandémie de COVID-19.Durement touchées par les mesures de fermeture des frontières intérieures pour contenir et empêcher la propagation du virus, de nombreuses activités économiques ont dû être suspendues ou interrompues, entraînant une hausse du chômage et de graves problèmes de relocalisation domiciliaire et d’accès aux soins pour ces travailleurs. Cette résolution est non seulement l’occasion de prévenir les conséquences d’une prochaine crise similaire, mais également d’appeler à une amélioration la situation des travailleurs transfrontaliers.
Agnès EVREN | Les Républicains
J’ai apporté mon soutien à la résolution sur la protection des travailleurs saisonniers et frontaliers dans l’Union européenne dans le contexte de la crise de la COVID-19. Avec la fermeture rapide des frontières intérieures et extérieures de l’Union européenne durant la crise sanitaire, de nombreuses barrières sont apparues pour les travailleurs saisonniers et frontaliers. Ceux-ci sont pourtant essentiels à notre économie et à notre production, notamment dans l’alimentaire. Par cette résolution, nous demandons ainsi aux États membres de se coordonner davantage en cas de nouvelle pandémie. Pour ce faire, il faudra qu’ils s’appuient sur les autorités locales et les structures transfrontalières. Il faut, à tout prix, que la libre circulation de ces travailleurs soit assurée tout en protégeant leur santé et leur sécurité.
Jean-Paul GARRAUD | Rassemblement national
J’ai voté contre cette résolution idéologique qui ne règlera aucun des problèmes liés au Covid- 19 et qui veut conforter le travail détaché.
Virginie JORON | Rassemblement national
Cette résolution idéologique ne répond à aucun des problèmes lié au COVID-19 et veut conforter le principe du travail détaché.J'ai donc voté contre.
Jordan BARDELLA | Rassemblement national
J'ai voté contre cette résolution, qui ne permet pas de régler les problèmes engendrés par la crise sanitaire, et qui cherche à conforter davantage le travail détaché.
🚫 Aucune explication de vote
Dominique BILDE | Rassemblement national

– Monsieur le Président, l'épidémie de COVID-19, vous le savez, a porté un coup de massue à l'économie de notre continent. Au sein de ce marasme généralisé, je prends aujourd'hui la parole pour défendre notre jeunesse. Dans un pays comme la France, qui prévoit un million de chômeurs, nos étudiants, nos jeunes diplômés connaissent de très graves difficultés.

Combien de jeunes ne parviendront pas à trouver de job d'été pour leur permettre de vivre le reste de l'année? Combien d'étudiants de trouveront pas de stage pour valider leur diplôme? Combien de jeunes diplômés termineront leurs études et chercheront, non plus des mois, mais des années avant de trouver un emploi dans leur domaine? Combien de jeunes, en général, rêvent de partir de ce continent pour un avenir meilleur?

Pendant ce temps, l'Union européenne nous impose de laisser, de respecter les plus viles règles de libre-échangisme mondialiste, de laisser entrer dans notre pays des dizaines de milliers de travailleurs détachés, de laisser entrer encore plus de migrants économiques, à qui on donne la priorité sur l'emploi.

Avant que l'Union européenne, et sa Commission, nous réimpose son insupportable doctrine, pensez à notre jeunesse, pensez à nos étudiants, pensez à nos diplômés. L'histoire qu'on retiendra de cette assemblée, ce sont...

France JAMET | Rassemblement national

Encore une fois, la commission s’acharne à consacrer le caractère quasiment divin de la libre circulation des travailleurs, et donc du travail détaché. Les considérants de la résolution instituent la nécessité de mise en œuvre du principe d’égalité de traitement et de non-discrimination, qui s’oppose au principe d’une priorité nationale qui nous est si chère.

Classer dans la même catégorie le travail détaché, les frontaliers et les saisonniers consiste à nous forcer la main sur un texte qui contredit deux principes fondamentaux aux intérêts de nos compatriotes: supprimer le travail détaché et mettre en place une priorité nationale.

Leila CHAIBI | La France Insoumise

– Monsieur le Président, chers collègues, je voudrais vous parler de Yasmine.

Yasmine ramasse les melons, les abricots et les pêches qu’on aime bien manger en ce moment. Yasmine travaille 260 heures par mois, elle est payée des miettes. Elle a des journées sans pause, alors quand elle veut manger, elle est obligée de se cacher dans les toilettes. Yasmine est malade, elle a une sclérose en plaques, à cause de toutes ces années passées à travailler dans ces conditions. En plus, elle n’est même pas couverte par la sécurité sociale.

Ce dont je vous parle, c’est le quotidien de centaines de travailleurs et de travailleuses détachés, saisonniers, des travailleurs qui viennent d’Espagne et qui sont parfois originaires de Guinée, de Colombie, qui sont détachés en France, en Allemagne ou ailleurs pour ramasser les fruits et les légumes.

La crise de la COVID-19 a exacerbé les difficultés qui sont vécues par ces travailleurs exploités qui, souvent, ont été hébergés pendant cette crise dans des conditions de misère extrêmes, propices à la propagation du coronavirus.

L’exploitation de ces hommes et de ces femmes doit cesser. Elle est inacceptable et il est grand temps que l’Union européenne garantisse le respect des droits de ces travailleurs et abroge la directive sur le travail détaché.

Sylvie BRUNET | Mouvement Démocrate

– Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, chers collègues, je me félicite de l'initiative de cette résolution sur la protection des travailleurs saisonniers frontaliers dans le cas de la crise de la COVID-19.

Nous ne découvrons pas la situation avec cette crise, mais elle l'a amplifiée. Si le principe de la libre circulation des travailleurs européens au sein de l'Union européenne est un droit essentiel, il ne doit pas contrevenir au principe d'un traitement égal entre eux. La crise du coronavirus a malheureusement révélé l'existence d'abus et d'entorses à la législation européenne, que chaque État membre a pourtant la responsabilité de faire respecter.

Je voudrais donc insister sur la nécessité d'assurer aux travailleurs saisonniers et frontaliers une protection sociale efficace, ainsi que des conditions de santé et de sécurité adéquates. Enfin, je veux rappeler le rôle majeur de l'autorité européenne du travail, des inspections du travail et d'une transposition rapide et adéquate de la directive révisée sur les travailleurs détachés.

Mounir SATOURI | Les Écologistes

– Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, avec la crise de la COVID-19, les États membres et l’Union européenne se sont rendus responsables de nombreuses violations des droits des travailleurs mobiles.

En fermant brusquement les frontières, les plus précaires parmi les précaires, les travailleurs migrants des pays tiers, se sont retrouvés seuls face aux abus de certains employeurs: sans couverture sociale, sans ressources et dans des conditions de logement indécentes, sans possibilité parfois de rentrer chez eux. N’en déplaise aux nationalistes, ces personnes sont essentielles à notre économie, à notre agriculture, à la construction de nos pays, et ce traitement n’est pas digne des valeurs européennes. Sur le sol européen, l’égalité des droits de toutes et de tous doit être définitivement proclamé.

Cette résolution est une avancée, mais il faut encore aller plus loin. Il est temps que l’Europe passe de l’exploitation de ces travailleurs migrants à la reconnaissance de leur contribution à notre économie et à notre souveraineté alimentaire. Il est temps que l’égalité des droits devienne une réalité concrète, véritable et vérifiable.

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