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Ce Fonds a une valeur toute particulière : il dit, à travers des aides financières apportées aux États et aux régions touchés par les catastrophes naturelles, ce qu’est la solidarité européenne. Depuis sa création, il a été mobilisé dans 24 pays européens pour une centaine de catastrophes naturelles majeures et un budget total de 6 milliards d’euros.
Plus que jamais, le Fonds de solidarité doit prendre une place centrale dans la politique de cohésion, car nous sommes aujourd’hui face à une nouvelle donne, celle du caractère devenu presque permanent des catastrophes naturelles en Europe. Il ne se passe plus une année sans que les régions continentales, insulaires et ultrapériphériques ne subissent des catastrophes naturelles majeures, que ce soit des inondations, des tempêtes, des incendies, des ouragans, des cyclones tropicaux ou des séismes. Et pour cause, puisque les changements climatiques sont en cours et qu’il est désormais irréfutable que ces phénomènes climatiques extrêmes iront grandissant en fréquence et en intensité. Ces risques sont aujourd’hui devenus systémiques dans le monde entier. En Europe, ces catastrophes ont représenté 500 milliards d’euros de pertes économiques et 90 000 vies humaines de perdues depuis 1980.
Or, cela reste, je crois, tout à fait sous-estimé dans l’ensemble de nos politiques. À l’évidence, les catastrophes représentent aujourd’hui un facteur de déstabilisation considérable de l’ensemble des politiques, et en particulier de la politique régionale, par les dégâts occasionnés sur l’ensemble des infrastructures que nous finançons à travers le FEDER, et que nous réparons aussi à travers le FEDER. C’est aussi pourquoi, dans nos règlements relatifs à la cohésion, nous appelons les régions à prendre en compte l’adaptation au changement climatique dans leurs stratégies de développement et dans leurs investissements.
Notre rapport souligne également les réformes successives qui ont permis à ce Fonds de s’adapter de mieux en mieux aux réalités de terrain et à devenir de moins en moins complexe. Il prend en compte la reconnaissance des catastrophes régionales, la nécessaire simplification administrative et la réduction du délai de versement des aides. Nous saluons aussi le fait qu’avec RescEU, l’Union européenne se soit dotée de forces d’intervention qui permettent d’aider les États membres à faire face aux catastrophes lorsque leurs capacités nationales sont dépassées, avec entre autres des Canadairs et des équipements de pompage hydraulique.
Mais il est temps aujourd’hui, Monsieur le Commissaire, d’aller plus loin et d’engager aussi une réflexion pour couvrir demain les catastrophes sanitaires, sans avoir à légiférer dans l’urgence pour faire face à l’urgence, comme nous l’avons fait durant la crise de la COVID-19. Nous devons en permanence repenser nos instruments et adapter nos choix budgétaires à ces réalités nouvelles. C’est le sens de l’ensemble des propositions contenues dans ce rapport de la commission du développement régional qui, je l’espère, sera adopté demain à une très large majorité.