Le rôle de la culture, de l’éducation, des médias et du sport dans la lutte contre le racisme

Procédure terminée

📌 Votes principaux

👍 Proposition de résolution
✅️ Adopté

🇪🇺 Députés européens

495
109
92

🇫🇷 Députés français🗳 Voir le vote

51
23
5
Parmi 79 députés, 79 ont votés.
8 mars 2022

📚 Sources

🗃️ Données

🚫 Aucun amendement
Dominique BILDE | Rassemblement national
J'ai voté contre cette résolution.Je m'inscris en faux contre l'idée d'un «racisme systémique» en Europe.Par ailleurs, on ne saurait ignorer que la culture relève des compétences nationales des États membres.
France JAMET | Rassemblement national
Ce texte représente les dérives de l’UE, l’arrivée du wokisme et de la cancel culture en France. Anecdotique pour certains, ce rapport est l’emblème de ce contre quoi nous nous devons de lutter si nous voulons conserver et transmettre notre culture. J’ai donc voté contre.
Gilles LEBRETON | Rassemblement national
J’ai voté contre ce rapport car il soutient une idéologie que je combats: le wokisme. Si le racisme est un véritable problème, il n’est pas question d’en tirer prétexte pour faire l’apologie des prétendues «communautés racialisées» ou encore de «l’approche intersectionnelle».
Emmanuel MAUREL | Gauche républicaine et socialiste
Il s’agit du premier rapport de la commission de la culture et de l’éducation qui se penche de façon globale sur la question du racisme. Le rapport formule des recommandations pour lutter contre le racisme et favoriser l’inclusion sociale à travers le rôle de la culture, de l’éducation, des médias et du sport. Le texte appelle à une tolérance zéro en matière de racisme. J’ai naturellement voté en faveur de ce rapport.
Nadine MORANO | Les Républicains
Je me suis abstenue sur cette résolution relative au rôle de la culture, de l’éducation, des médias et du sport dans la lutte contre le racisme. Le texte contenait des dispositions intéressantes. Il saluait notamment la publication et la mise en œuvre de lignes directrices spécifiques de l’Union sur la collecte de données relatives à l’égalité et fondées sur la race ou l’origine ethnique. Mais il contenait des dispositions excessives et contreproductives, demandant par exemple la révision des programmes scolaires dans le domaine de la colonisation et de l’esclavage, ou encore d’accorder une plus grande place aux idéologies raciales et ethniques dans les enseignements d’histoire.
Dominique RIQUET | Parti Radical
Les discriminations racistes sont encore malheureusement une réalité en 2022, et nécessitent d’être activement combattues au plan européen, par les mesures concrètes présentées dans le rapport. Je déplore toutefois que la terminologie utilisée dans le texte puisse laisser entendre qu’il existe plusieurs races humaines, ce qui est scientifiquement erroné et sert justement de base à un discours discriminatoire. Je me suis donc abstenu sur ce rapport d’initiative.
Manon AUBRY | La France Insoumise
Ce rapport présente les observations et les recommandations du Parlement européen pour renforcer la lutte contre le racisme à travers la culture, l’éducation, les médias et le sport. Il dénonce notamment le rôle de l’extrême-droite dans la diffusion des discours de haine, insiste sur l’importance de l’enseignement de l’Histoire et s’inquiète des discriminations structurelles dont sont victimes les minorités ethniques en matière d’accès à l’emploi, au logement et dans l’éducation. J’ai donc voté pour ce texte qui va dans le sens d’un renforcement des politiques antiracistes au sein de l’Union européenne.
Manuel BOMPARD | La France Insoumise
Ce rapport d’initiative fait suite à la présentation par la Commission d’un plan d’action européen contre le racisme pour la période 2020-2025. Il s’agit du premier rapport de la commission de la culture et de l’éducation qui se penche de façon globale et horizontale sur la question du racisme. Ce rapport est tout à fait exemplaire en la matière puisqu’il insiste sur la fonction cruciale de l’éducation et le rôle de l’histoire et de la mémoire, sur l’importance de la représentation dans les médias et les productions culturelles, et l’inclusion sociale et l’apprentissage interculturel, la participation des personnes issues de minorités aux activités et manifestations culturelles. Par ailleurs il condamne sans ambiguïté les médias, groupuscules, partis et gouvernements, les mouvements fascistes et d’extrême-droite qui entretiennent un climat social propice au racisme, aux discriminations et aux délits et crimes haineux. Je soutiens sans hésitation ce rapport.
Laurence FARRENG | Mouvement Démocrate
J'ai voté en faveur de ce rapport d'initiative du Parlement européen, reconnaissant la valeur de la culture, de l'éducation, des médias et du sport pour lutter contre le racisme. Les discriminations racistes sont encore malheureusement une réalité en 2022, et nécessitent d'être activement combattues au plan européen, par les mesures concrètes présentées dans le rapport. Je déplore toutefois que la terminologie utilisée dans le texte puisse laisser entendre qu'il existe plusieurs races humaines, ce qui est scientifiquement erroné et sert justement de base à un discours discriminatoire.
Christophe GRUDLER | Mouvement Démocrate
J'ai voté en faveur de ce rapport d'initiative du Parlement européen, reconnaissant la valeur de la culture, de l'éducation, des médias et du sport pour lutter contre le racisme. Les propos et actes racistes sont encore malheureusement une réalité en 2022, et nécessitent d'être activement combattus au plan européen, par les mesures concrètes présentées dans le rapport.Nous appelons notamment à ce que les médias qui font la promotion des discours de haine et de la xénophobie ne puissent pas bénéficier de financements européens et nationaux, mais nous demandons aussi la révision des programmes éducatifs pour lutter contre les stéréotypes discriminatoires et faisons enfin des recommandations pour combattre le racisme dans le sport.Je déplore toutefois que la terminologie utilisée dans le texte puisse laisser entendre qu'il existe plusieurs races humaines, ce qui est scientifiquement erroné, et peut servir de base à un discours discriminatoire.
Jérôme RIVIÈRE | Reconquête!
Malgré un titre de rapport qui incite à un vote favorable, j’ai voté contre ce texte qui ne cache pas une idéologie pro-LGBT (article 67), pro-Roms (visas), pro-migrants et qui se permet de citer George Floyd dans un contexte européen... Dans l’exposé des motifs, le rapporteur envisage la nature «systémique» des discriminations et la «brutalité policière», deux concepts contre lesquels nous luttons.
Sylvie BRUNET | Mouvement Démocrate
J’ai voté en faveur de ce rapport d’initiative du Parlement européen, reconnaissant la valeur de la culture, de l’éducation, des médias et du sport pour lutter contre le racisme. Les discriminations racistes sont encore malheureusement une réalité en 2022, et nous proposons des mesures concrètes afin de les combattre activement au niveau européen. Ainsi, étant donné le rôle que joue la culture dans la lutte contre la discrimination et l’ignorance, nous plaidons en faveur d’activités visant à renforcer la participation et l’accès à la culture. En outre, l’éducation et la formation remplissant une fonction cruciale dans ce domaine, nous insistons sur la mise en place d’espaces éducatifs de qualité et inclusifs dans le cadre du nouvel espace européen de l’éducation. Par ailleurs, nous soulignons l’importance de l’enseignement dans la promotion de l’éducation à la citoyenneté et aux valeurs communes de liberté, de tolérance et de non-discrimination et invitons la Commission et les États membres à promouvoir le multilinguisme, outil important pour créer des ponts entre les peuples. Je déplore toutefois que la terminologie utilisée dans le texte puisse laisser entendre qu’il existe plusieurs races humaines, ce qui est scientifiquement erroné et sert justement de base à un discours discriminatoire.
Nathalie COLIN-OESTERLÉ | Les centristes
. – J’ai voté en faveur du rapport YENBOU sur le rôle de la culture, de l’éducation, des médias et du sport dans la lutte contre le racisme. Ce rapport d’initiative permet de lister les discriminations répandues dans l'UE et aggravées par la pandémie. La culture, l'éducation, les médias et le sport jouent un rôle clef dans la lutte contre le racisme. Nous devons combattre toutes les formes de racisme exercées en ligne ou hors ligne!
Agnès EVREN | Les Républicains
Le rapport rappelle que le racisme est présent dans tous les domaines de notre vie quotidienne, et demande une politique de tolérance zéro en la matière. J’ai principalement défendu le nouveau rôle de l’espace européen de l’éducation dans la lutte contre toutes les formes de discrimination, notamment grâce à la mise en place d’espaces éducatifs de qualité et inclusifs, ainsi que le rôle de l’enseignement dans la promotion de l’éducation à la citoyenneté et aux valeurs communes de liberté, de tolérance et de non-discrimination. J’ai également voté en faveur des dispositions visant à alerter sur la propagation des discours de haine et de la désinformation à caractère raciste et discriminatoire au sein des médias. Enfin, je salue le rôle du sport dans la lutte contre le racisme, en tant que vecteur d’inclusion sociale, d’égalité et de promotion des valeurs de l’Union européenne.
Jean-Paul GARRAUD | Rassemblement national
. – J’ai voté contre ce rapport car il affirme qu’il y a un racisme systémique en Europe provenant de notre passé colonialiste et esclavagiste ainsi que de notre manière d’appréhender l’histoire. Ce texte propose ici de se servir de la culture, de l’éducation, des médias et du sport, qui sont par ailleurs des compétences nationales, pour distiller son idéologie woke et la cancel culture.
Jordan BARDELLA | Rassemblement national
Je me suis opposé à ce texte, qui se fait le relai de l'idéologie woke en affirmant l'existence d'un racisme systémique en Europe, qui découlerait de notre passé colonialiste et esclavagiste. La commission propose même de se servir de la culture, de l’éducation, des médias et du sport - qui sont des compétences nationales -, pour distiller son idéologie à l'égard des peuples européens.
Catherine GRISET | Rassemblement national
. – J’ai voté contre ce rapport qui souhaite instrumentaliser la cause de la lutte antiraciste pour imposer en France, et dans le reste de l’Europe, l’idéologie woke et la cancel culture. Le texte est dangereux par ses dérives totalitaires. En effet, il souhaite instrumentaliser le sport et l’éducation, contrôler plus strictement les médias et faire table rase de notre histoire et de notre patrimoine, pour instaurer une société nouvelle.
Hélène LAPORTE | Rassemblement national
La commission CULT considère que les conséquences négatives de la pandémie de COVID-19 ont touché de manière disproportionnée les personnes issues de minorités raciales. L’Agence des droits fondamentaux de l’UE a estimé que la discrimination, le harcèlement raciste et les discours de haine restaient très répandus dans l’UE. Il ressort de la commission CULT une idéologie fédéraliste et pro-migrants. Le but, clairement exprimé dans ce rapport, est de mettre en œuvre une culture plus inclusive, et plus représentative de toutes les minorités ethniques. Pour atteindre ce but, elle n’hésite pas à attaquer nos cultures, considérées comme racistes et opprimantes. C’est le même dessein qui est visé lorsqu’il est dit que l’éducation nous enseigne un point de vue intrinsèquement raciste et que nous devrions mettre en place des cours d’éducation civique paneuropéen. Le but est de relire nos histoires à l’aune de leur idéologie. Le secteur du sport et celui des médias poursuivent dans le même sens et ne sont vus que comme des vecteurs de lutte contre le racisme, d’inclusion pour migrants et LGBT et d’expansion d’une pensée unique. Ce texte représente les dérives de l’UE, l’arrivée du wokisme et de la cancel culture en France. J’ai donc voté contre ce texte.
Aurélia BEIGNEUX | Rassemblement national
La commission CULT considère que les conséquences négatives de la pandémie de COVID-19 ont touché de manière disproportionnée les personnes issues de minorités raciales. L’Agence des droits fondamentaux de l’UE a estimé que la discrimination, le harcèlement raciste et les discours de haine restaient très répandus dans l’UE.Ce texte présente 4 axes: la commission CULT affirme que le racisme relève intrinsèquement de la culture, du patrimoine et des normes. Elle souhaite une culture plus inclusive et représentative de la diversité ethnique. Plusieurs députés demandent à la commission CULT de travailler et financer des projets sportifs axés sur la lutte contre le racisme et pour l’inclusion des migrants et des LGBTQI+. Il y a aussi une volonté de créer un programme d’éducation civique paneuropéen garant de la diversité heureuse. Plusieurs députés proposent d’instaurer des fonctions de «responsable de la diversité» dans les médias européens.La Commission souhaite aussi que les États membres instaurent un service audiovisuel d’avertissements.Le but de ce rapport est de mettre en œuvre une culture plus inclusive, et plus représentative de toutes les minorités ethniques. Pour atteindre ce but, elle n’hésite pas à attaquer nos cultures considérées comme racistes et opprimantes.Anecdotique pour certains, ce rapport est l’emblème de ce contre quoi nous nous devons de lutter si nous voulons conserver et transmettre notre culture. J’ai donc voté contre.
Mathilde ANDROUËT | Rassemblement national
. – La commission CULT considère que les conséquences négatives de la pandémie de COVID-19 ont touché de manière disproportionnée les personnes issues de minorités raciales. Il ressort de la commission CULT une idéologie fédéraliste et pro-migrants. Ce texte représente ainsi les dérives de l’UE, l’arrivée du wokisme et de la cancel culture en France. Ce rapport est emblématique de ce contre quoi nous nous devons de lutter si nous voulons conserver et transmettre notre culture. J’ai voté contre.
Annika BRUNA | Rassemblement national
J’ai voté contre ce rapport qui affirme l’existence d’un racisme systémique en Europe.La commission souhaite se servir de la culture, de l’éducation, des médias et du sport, qui sont par ailleurs des compétences nationales, pour distiller son idéologie mortifère.
Jean-Lin LACAPELLE | Rassemblement national
La commission CULT considère que les conséquences négatives de la pandémie de COVID-19 ont touché de manière disproportionnée les personnes issues de minorités raciales.Le but de ce rapport est de mettre en œuvre une culture plus inclusive, et plus représentative de toutes les minorités ethniques. Pour atteindre ce but, elle n’hésite pas à attaquer nos cultures, considérées comme racistes et opprimantes.
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Gilles LEBRETON | Rassemblement national

– Madame la Présidente, Madame la Commissaire, chers collègues, le racisme est une réalité qu’il faut combattre, mais ce combat doit être mené au nom de nos valeurs, notamment d’égalité, et non en invoquant une pensée communautariste d’origine américaine.

Or, que constate-t-on aujourd’hui? Sous prétexte de lutter contre le racisme, le rapport Yenbou cautionne les préjugés et les idéologies à la mode les plus délétères. Selon ce rapport, un racisme structurel gouvernerait les institutions des États européens. Il s’exprimerait notamment par des violences policières dont les victimes seraient, je cite, persécutées par les autorités publiques. Les médias et les programmes scolaires seraient eux aussi coupables de diffuser des stéréotypes racistes, entretenus notamment par le souvenir de la colonisation.

Cette analyse apocalyptique est le fruit de l’idéologie «woke», à laquelle le rapport se rallie sans vergogne. Rien n’y manque: ni l’apologie des prétendues communautés racialisées, ni le paradigme de l’approche intersectionnelle, ni la haine de notre civilisation, qui le conduit à demander qu’on réécrive les livres d’histoire. Le déboulonnage des statues n’est pas loin.

Le paradoxe est que, bien loin de combattre le racisme, cette idéologie «woke» cède à une nouvelle forme de racisme qui consiste à enfermer l’individu dans son ethnie d’origine en lui ôtant l’espoir de se fondre dans sa nation. Là où la Révolution française promettait à chaque individu la liberté, l’émancipation grâce à la citoyenneté, le «wokisme» cède au déterminisme des caractéristiques biologiques et promeut un monde crépusculaire de communautés raciales vouées à un affrontement sans fin.

Je proteste vigoureusement contre ce nouvel obscurantisme qui est en train de conquérir le Parlement européen. Chers collègues, je vous exhorte, au nom des Lumières qui ont façonné notre idéal, à résister à son offensive.

Salima YENBOU | Les Écologistes

«Dis papa, c’est quoi le racisme?» «Le racisme est un comportement assez répandu, commun à toutes les sociétés, devenu, hélas!, banal, parce qu’il arrive qu’on ne s’en rende pas compte. Commun, assez répandu, oui; normal, non.»

C’est ainsi que débute le roman pédagogique de l’écrivain franco-marocain Tahar Ben Jelloun,

On peut partir d’un livre, on peut partir d’un film, d’une chanson, d’un mot prononcé par un enseignant ou d’un geste de son adversaire sur un terrain de sport, des nouvelles d’un journal ou d’une émission médiatique... Mais du racisme, il faut en parler. Et surtout, il faut agir.

Le racisme et les discriminations fondées sur l’origine ethnique, en Europe comme ailleurs, sont un problème documenté, identifiable et indéniable, qui n’est pas simplement le résultat d’un comportement et de préjugés individuels, mais qui est plus profondément ancré de manière structurelle dans notre société. Et vu que le racisme est partout, nous devons ainsi intégrer la lutte contre le racisme partout, dans toutes les politiques de l’Union. Le travail est énorme et prendra du temps, mais nous l’avons commencé.

Il est possible d’élaborer des politiques mieux informées et plus ciblées, fondées sur des bases solides et sur des éléments factuels. Pour ce faire, la collecte de données sur l’égalité, dans le respect de la vie privée et des droits fondamentaux, est nécessaire. Le droit de l’UE l’autorise déjà et le récent manuel de la Commission en propose des lignes directrices.

L’éducation, les expériences culturelles et sportives et les informations que nous recevons par l’intermédiaire des médias sont des vecteurs qui façonnent et inspirent les changements sociétaux et comportementaux. Ce sont des domaines qui touchent à la vie de tous les citoyens et citoyennes de l’Union européenne et qui ont la capacité unique de toucher chaque individu en donnant un contexte et un sens à nos interactions quotidiennes. Ce sont aussi des domaines où la représentation de la diversité revêt une grande importance, notamment pour encourager les individus d’origines ethniques différentes, et notamment les jeunes, dans la poursuite de leurs propres objectifs personnels et collectifs.

Comme disait Marian Wright Edelman, une activiste pour le droit des enfants, «on ne peut être ce que l’on ne voit pas». C’est pourquoi nous devons exploiter le pouvoir de la culture, de l’éducation, des médias et des sports, en s’appuyant sur les valeurs européennes de tolérance, d’équité et de solidarité, pour nous engager dans une lutte active contre le racisme et que nos filles et nos fils n’aient plus à se demander s’ils ont leur place dans nos sociétés.

Pour avancer et construire un avenir meilleur, nous devons connaître et comprendre notre passé. C’est pourquoi j’ai mis l’accent sur la nécessité pour nos élèves d’apprendre plus sur le colonialisme, l’esclavage, les génocides et tout ce qui en découle, d’avoir une plus grande représentation d’auteurs et d’autrices, d’historiens et d’historiennes et d’autres figures dans le matériel pédagogique.

Un nouvel élan pour la restitution d’œuvres d’art et d’objets culturels spoliés est aussi une étape nécessaire et très symbolique dans la lutte contre le racisme, en concertation avec les pays d’origine hors Union européenne. Il s’agit avant tout de reconnaître leur histoire et la nôtre, de leur rendre les objets de leur propre identité culturelle pour se raconter en faisant renaître la culture que nos prédécesseurs ont honteusement tenté d’effacer.

Nous avons également besoin de sanctions plus strictes pour les médias qui publient ou diffusent des contenus racistes. Je parle là d’émissions modernes qui utilisent des stéréotypes. Je parle de langage grossier et de désinformation sur les minorités, les immigrants et les réfugiés. Je parle de contenus qui ont l’intention et la portée d’être racistes. C’est à ce type de contenu que je m’attaque.

Enfin, pour le sport, nous demandons la rédaction de recommandations ou lignes directrice européennes pour soutenir les associations sportives à tous les niveaux, du club sportif du quartier à la fédération nationale, dans la lutte contre le racisme et la promotion du fair-play, invitant ainsi les sportifs, mais aussi la communauté entière à l’inclusion et au respect mutuel.

Avant de conclure, permettez-moi d’expliciter un élément crucial de ce texte qui me semble être implicite. Le terme «race» n’implique en aucun cas l’acceptation ou l’approbation de théories qui cherchent à justifier l’existence de races biologiquement distinctes. Tous les êtres humains sont fondamentalement égaux et ils doivent être traités comme tels. Cependant, nier l’existence d’un certain nombre de communautés en déclarant qu’«il n’y a qu’une seule race, la race humaine», reviendrait à effacer des siècles d’oppression et de discrimination dont certains ont été et continuent d’être victimes.

Parvenir à l’égalité et à la justice raciales signifie surmonter le déséquilibre du pouvoir et faire en sorte que les principes d’égalité et de justice s’appliquent à tous les êtres humains, indépendamment de leur apparence ou de leurs origines. Nous saurons que ces objectifs ont été atteints lorsque, partout en Europe et dans le monde, personne ne ressentira plus le besoin de se justifier, de justifier sa propre existence, sa propre identité.

«Donc, pour lutter contre le racisme, il faut s’inviter les uns les autres», suggère la fille de Tahar Ben Jelloun. «C’est une bonne idée», lui répond son père. «Apprendre à se connaître, à se parler, à rire ensemble, essayer de partager ses plaisirs, mais aussi ses peines. Montrer que nous avons souvent les mêmes préoccupations, les mêmes problèmes. C’est cela qui pourrait faire reculer le racisme.»

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