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La gestion de la crise de 2008 a jeté des millions d’Européens dans la pauvreté à cause des remèdes catastrophiques que la troïka a mis en place sur notre continent. Aujourd’hui, vous faites mine d’avoir oublié le bain de sang social en présentant l’Union européenne comme un paradis social pour les travailleurs.
Pire, vous imaginez qu’elle est la solution, alors qu’elle est le problème. Vous utilisez une énergie folle à écrire vos rêves alors que vos politiques mondialistes sont notre cauchemar. Le dumping social, la concurrence déloyale, la destruction de nos services publics, la mondialisation sauvage, l’immigration massive expliquent la précarisation et l’appauvrissement général. Je refuse de penser en dehors de ces réalités.
Vous tentez de soigner la plaie que vous avez vous-mêmes ouverte. Il n’a pourtant jamais été aussi urgent d’opérer le malade avant que celui-ci ne rende son dernier souffle. Stop à cette hypocrisie. Laissez aux nations d’Europe la liberté d’agir souverainement pour leurs peuples.
Nous ne parlons pas ici des immenses difficultés rencontrées par les sans-emploi ou les personnes âgées aux retraites bien trop modestes, mais de toutes celles et de tous ceux qui ont un emploi, mais qui ne permet pas de subvenir à leurs besoins. Contrats atypiques et flexibles, contrats «zéro heure», faux travail indépendant, travail temporaire, travail à temps partiel non choisi... Comment l’Union européenne peut-elle encore accepter ces dispositifs scandaleux qui précarisent avec violence la vie de tous ces travailleurs et travailleuses pauvres?
Travailleuses pauvres: une expression contradictoire et si cynique. Mais comme toujours, les femmes sont effectivement les plus grandes victimes des inégalités dans le monde du travail. On le sait, les secteurs féminisés sont souvent faiblement rémunérés et peu valorisés. Et ce sont aussi les femmes à qui on impose le plus ces contrats du désespoir. Femmes seules avec enfants, femmes subissant des discriminations, femmes handicapées, femmes ayant un faible niveau d’éducation... Et avec la pauvreté des femmes vient nécessairement la pauvreté des enfants, car ce sont les femmes qui achètent les produits de base.
– Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, chers collègues, lutter contre le phénomène croissant de la pauvreté des travailleurs est une absolue nécessité pour nous tous.
En effet, la part des travailleurs européens exposés au risque de pauvreté était de 9,4 % en 2018, soit plus d’un point par rapport à il y a dix ans. C’est une réalité inacceptable qui risque encore de s’amplifier du fait de la COVID-19.
Je suis résolument en faveur de l’instauration d’un salaire minimum dans chaque pays de l’Union européenne. Un véritable bouclier social doit être rapidement mis en place afin que chaque travailleur puisse en bénéficier, ce qui lui assurerait un niveau de vie décent. En parallèle, il est impératif que soient renforcées la cohésion et la convergence sociales vers le haut.
Je souhaite aussi insister sur la situation de fragilité économique des femmes ou de certains travailleurs atypiques dont les fonctions sont pourtant essentielles au maintien ou à la relance de l’activité.
Enfin, il est clair que de telles mesures doivent s’inscrire dans un cadre global de lutte contre la pauvreté. C’est absolument indispensable pour réduire les inégalités dans nos sociétés.