Programme stratégique à l'horizon 2030 «En route vers la décennie numérique»
📌 Votes principaux
📚 Sources
- ℹ️ Procédure 2021/0293(COD)
- 📜 Textes et amendements
- 🗳 Votes
🗃️ Données
– Madame la Présidente, Monsieur le Commissaire, chers collègues, aujourd’hui, pour la première fois, nous définissons des étapes claires pour collectivement faire de notre ambition numérique européenne une réalité. Cette ambition, c’est celle d’un monde numérique construit autour de l’humain, qui respecte les droits fondamentaux. Un monde innovant, accessible à tous. Un monde qui s’appuie sur des compétences renforcées sur l’ensemble du territoire européen.
Mes chers collègues, si nous voulons faire de cette révolution numérique une réussite, il nous faudra répondre à deux impératifs.
Premier impératif: la numérisation de nos sociétés doit aller de pair avec nos engagements climatiques. Nous avons besoin d’infrastructures durables et d’un numérique plus vert. Mais nous avons aussi besoin de développer les technologies numériques qui permettront de réduire nos émissions dans l’agriculture, dans l’énergie ou encore dans le transport.
Deuxième impératif: nous aurons besoin – nous le savons – d’investissements conséquents si nous voulons atteindre nos objectifs pour 2030. Cet effort devrait être porté de façon juste entre les principaux acteurs numériques concernés. C’est un point important. La déclaration européenne sur les droits et principes numériques pour la décennie numérique le précise. Nous aurons l’occasion d’en débattre très largement.
– Madame la Présidente, merci à la rapporteure, merci, Monsieur le Commissaire, d’être ici avec nous. Il y a un angle mort dans ce texte: pour moi, c’est la question durable et c’est la question verte. La décennie numérique, ça nous emmène à 2030. On a des objectifs climatiques d’ici 2030. Et dans ce texte, il n’y a rien qui encadre ce que nous décidons de mettre en œuvre comme infrastructure pour pouvoir remplir ces objectifs.
Quand on parle de développement du numérique, il y a une question qu’on ne pose pas. Pourtant, quand on veut définir des critères sociaux et des critères environnementaux, on fait des études d’impact. Ici, pour le numérique, les études d’impact sont facultatives.
La question du numérique, c’est une question d’infrastructures. Ces infrastructures, elles entraînent des usages. Toute stratégie cohérente pour une puissance économique comme la nôtre devrait être conditionnée par la question de savoir quels sont les véritables besoins. On décrète dans ce texte qu’il faudrait que 90 % des PME soient intensives en numérique. Pourquoi? D’où sortent ces chiffres? Pourquoi on n’a pas une analyse plus sobre, plus résiliente de la conception du numérique?
Je veux dire que dans le monde dans lequel nous sommes, l’Union européenne doit être une puissance politique de stratégie et de stabilisation. Aujourd’hui, il y a deux modèles numériques dominants dans le monde: celui de la Chine – on ne veut évidemment pas y ressembler – et celui des GAFAM américains – et je pense que nous ne devons pas non plus leur ressembler. Quel est l’alter-modèle européen en la matière? Depuis le début, on nous dit que le numérique est naturellement l’allié de la transition écologique. Toutes les études, toutes les études qui existent sur l’impact écologique du numérique démontrent précisément le contraire. Je souhaite que nous fassions preuve de lucidité par rapport à ce domaine. Toute technologie n’est pas bonne, forcément, en soi. C’est le pouvoir politique qui décide de faire en sorte qu’une innovation technologique est au service du bien commun. Je souhaite que dans les semaines, dans les mois et dans les années qui viennent, notre institution veille à ce que ce soit le cas pour le numérique.