Protection des travailleurs contre l’amiante
📌 Votes principaux
📚 Sources
- ℹ️ Procédure 2022/0298(COD)
- 📜 Textes et amendements
- 🗳 Votes
🗃️ Données
– Monsieur le Président, l'amiante est un tueur invisible qui a causé bien des souffrances et abrégé bien trop de vies. Des vies volées par l'indifférence à la souffrance ouvrière, des vies empoisonnées par la loi du profit placé au-dessus de la protection des travailleurs et des travailleuses. Pourtant, leurs vies comptent. Rien qu'à Dunkerque, en France, plus de deux mille victimes de l'amiante, comme Pierre Pluta, ont encore été récemment déboutées. Plus d'un quart de siècle de lutte contre ceux qui les ont sciemment exposés à l'empoisonnement. En vain.
Je tiens donc à remercier ceux et surtout celles qui ont permis à cette directive d'être plus ambitieuse. Mais le texte que nous adoptons ne fait malheureusement aucune place au régime de responsabilité que nous souhaitions établir, pas plus d'ailleurs qu'à la prise en compte de l'exposition à l'amiante dans les régimes de protection sociale. Des centaines de milliers de travailleurs souhaitent aujourd'hui être protégés, être enfin correctement reconnus et que les responsables soient sanctionnés. La situation est aussi terrible dans nos écoles pour nos enfants.
Le texte que nous adoptons aujourd'hui n'est donc qu'une étape. Nous avons urgemment besoin d'une directive visant la détection obligatoire de l'amiante, avec des techniques efficaces comme les prélèvements surfaciques, des moyens et l'établissement d'une véritable justice.
Cette unité va nous permettre notamment de mieux protéger les travailleurs grâce à de meilleurs équipements et à une formation plus complète, de protéger non seulement les travailleurs du bâtiment, mais toute personne exposée dans ses fonctions professionnelles. C’est aussi reconnaître, enfin, que l’exposition à l’amiante n’est jamais sans risque et faciliter la reconnaissance du préjudice subi par les victimes et leurs familles.
Je tiens à saluer la mémoire de notre collègue, Véronique Trillet-Lenoir, qui a défendu le mandat du Parlement européen jusqu’à son décès. Une femme politique qui est restée jusqu’au bout impliquée pour la santé publique. Chers collègues, pour une fois, nous avons été à la hauteur de l’enjeu: celui de sauver des vies face au fléau de l’amiante.
Le texte que nous sommes sur le point de voter représente une étape importante pour prévenir les cancers professionnels en mettant en place des mesures de protection appropriées. Et c'est aussi un texte qui supprime les dérogations de suivi médical et d'enregistrement des expositions. Désormais, tous les travailleurs exposés, même de manière sporadique, pourront bénéficier de ces dispositions indispensables pour établir l'origine professionnelle d'une maladie.
Nous devons ces avancées à Véronique Trillet-Lenoir, pour moi une collègue de longue date dans le domaine de l'oncologie, à qui je souhaite à mon tour rendre hommage. Nous reprenons le flambeau pour continuer de construire avec rigueur et détermination une Europe de la santé ambitieuse et sociale.