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24 bis. rappelle que diminuer la production et la consommation de protéines d’animaux d’élevage dans l’Union européenne, en particulier d’animaux élevés dans des systèmes intensifs basés sur l’alimentation animale, réduirait la forte dépendance à l’égard des protéines végétales destinées aux aliments pour animaux; fait observer qu’il serait possible de créer davantage d’emplois et d’atteindre un niveau de rentabilité comparable avec un cheptel d’herbivores moindre en adoptant une alimentation basée sur le pâturage, ce qui permettrait de réduire le coût des intrants, ainsi que de favoriser la biodiversité et d’améliorer le bien-être animal;
Déposé par des députés dont François ALFONSI (R&PS), Karima DELLI (EELV), Pascal DURAND (RE), David CORMAND (EELV), Gwendoline DELBOS-CORFIELD (EELV), Raphaël GLUCKSMANN (PP), Pierre LARROUTUROU (ND), Caroline ROOSE (EELV), Mounir SATOURI (EELV), Marie TOUSSAINT (EELV), Claude GRUFFAT (EELV) et Nora MEBAREK (PS)
– Madame la Présidente, chers collègues, le rapport Wiesner a le mérite de rappeler que les protéines sont une composante essentielle de notre alimentation et d’en déduire que l’Union doit les produire plutôt que les importer.
Notre sécurité alimentaire est en effet en danger, dès lors que nous importons 70 % des protéines végétales destinées à la nourriture animale, et même encore davantage en ce qui concerne le soja. Je soutiens donc la proposition de développer chez nous la culture de protéagineux.
Je soutiens aussi l’idée qu’il faut préserver la consommation de protéines animales produites localement. La viande européenne est en effet la meilleure du monde. Mais là, nous devrons nous battre pour obtenir gain de cause, car la Commission a pris la mauvaise habitude de traiter l’élevage comme une variable d’ajustement de ses traités de libre-échange.
Il faut aussi dénoncer l’idéologie mortifère à la mode qui présente l’élevage comme une nuisance environnementale et la viande comme un danger pour la santé. Cet
Comme le faisait la résolution alternative du groupe ID, je vous mets enfin en garde contre la tentation de développer sans précaution suffisante la nourriture à base d’insectes et la viande cellulaire. N’utilisons pas ces nouveautés comme un prétexte supplémentaire pour sacrifier notre élevage.
– Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, chers collègues, aujourd’hui le constat est clair: l’Europe est totalement dépendante des importations pour ses besoins en protéines. L’Union européenne, par exemple, ne produit que 3 % de la production mondiale de soja, mais le monde entier en consomme chaque année de plus en plus.
Se doter de cette stratégie, d’une stratégie solide pour les protéines végétales et animales, est donc fondamental. Car produire des protéines, c’est aussi produire l’énergie dont les hommes ont besoin et c’est assurer notre indépendance vis—à—vis du reste du monde.
La Commission européenne doit donc nous faire des propositions concrètes – très vite – pour aller dans ce sens, en assurant par exemple un cadre favorable au développement de variétés nouvelles. Elle devra aussi veiller à ce que les conditions de production soient loyales, notamment avec les produits importés depuis le reste du monde.
Enfin, soyons clairs – ici – et rappelons une fois pour toutes que nous disons «oui» aux protéines animales venant de nos élevages, et «non» à la viande de synthèse.
– Madame la Présidente, Monsieur le Commissaire, chers collègues, par ce rapport d’initiative, nous demandons à la Commission de présenter d’urgence une stratégie globale de l’Union européenne en matière de protéines. Nous l’attendons depuis vraiment longtemps et, franchement, il est l’heure d’en faire une priorité.
La COVID-19 puis la guerre en Ukraine ont eu des effets dramatiques sur le commerce mondial et nous ont révélé extrêmement clairement que notre Union devait travailler sur sa souveraineté alimentaire.
Gardons en tête que, à chaque fois qu’un aliment n’est pas produit sur le sol européen, il est importé d’un pays tiers, avec un impact environnemental négatif. C’est pourquoi nous devons produire plus et mieux, mais aussi produire chez nous. Envisager de cultiver des plantes riches en protéines pour l’alimentation sur des terres en jachère est une demande de bon sens, que j’invite la Commission à écouter.
Chers collègues, lorsque nous parlons de protéines, nous parlons de protéines végétales et animales. Arrêtons d’opposer les deux. Arrêtons de criminaliser la viande.
J’aimerais conclure en vous disant que non, le futur de l’alimentation protéinée en Europe pour nous, les humains, ce n’est ni la viande artificielle, ni les insectes, mais plutôt notre élevage et notre agriculture, qui façonnent nos paysages, font vivre nos zones rurales et contribuent à la biodiversité.
– Madame la Présidente, Monsieur le Commissaire, chers collègues, l’élevage européen est en crise. La décroissance, tant décriée par les adversaires de l’écologie politique, est déjà en marche.
Sur les cinq dernières années, le cheptel bovin européen a diminué de 4 %, soit de plus de 3 millions d’animaux. Et ce ne sont pas la stratégie «De la ferme à la table» ou le règlement sur la restauration de la nature qui en sont responsables. Cette décroissance se fait à grands renforts d’accords de libre-échange et de libéralisation des marchés agricoles, imposés par ceux qui s’autoproclament défenseurs des agriculteurs, mais qui, en réalité, en sont les fossoyeurs.
Leur politique a des conséquences sociales, écologiques et économiques dramatiques. N’oublions pas que les éleveurs font partie des agriculteurs les plus endettés et les moins bien rémunérés. Le pire n’est pas une fatalité. L’élevage en système herbager a un rôle à jouer dans la transition agroécologique et la réduction du cheptel, et la consommation de viande et de lait sont indispensables.
Je nous invite à remettre ensemble en place la production et la consommation de produits animaux, en adéquation avec les capacités de la terre – avec un petit «t» – et avec les capacités de la Terre – avec un grand «T» – tout en rémunérant dignement les paysans.
– Monsieur le Président, il est heureux que l’Union européenne décide d’une stratégie de protection de nos approvisionnements en protéines. Enfin, la relocalisation est mise à l’honneur!
Souhaitons que les politiques européens se plient à cette nouvelle donne, soit: arrêter de multiplier les traités de libre-échange avec toute la planète, qui nous submergent de produits agricoles de moindre qualité et à bas coût et asphyxient nos agricultures. Soit aussi: faire taire cette rengaine sur la réduction des cheptels et l’arrêt de la consommation de viande, qui n’est que la mise à mort de nos éleveurs et d’un pastoralisme millénaire en Europe.
Aussi, comment osez-vous, vous la gauche, demander la baisse de la consommation de protéines animales? En France, la surmortalité des agriculteurs par suicide est de 28 % par rapport à la population générale, et elle s’élève à 127 % – 127 %! – pour les éleveurs bovins. Votre amendement est une honte, un crachat sur la tombe des éleveurs et au visage de leurs orphelins.
Vous nous avez habitués à l’indécence par votre idéologie décroissante, mais n’essayez pas, par vos amendements de sape, de nous entraîner avec vous dans l’abject.