De nouvelles voies pour une migration économique légale

Procédure terminée

📌 Votes principaux

👍 Proposition de résolution
✅️ Adopté

🇪🇺 Députés européens

495
163
32

🇫🇷 Députés français🗳 Voir le vote

47
28
2
Parmi 79 députés, 77 ont votés.
20 mai 2021

📚 Sources

🗃️ Données

🚫 Aucun amendement
Dominique BILDE | Rassemblement national
J'ai voté contre cette résolution.L'objectif de ce texte consiste en l'ouverture de nouvelles voies d'immigration légale, en particulier de travail. Il est donc naturellement inacceptable.
Geoffroy DIDIER | Les Républicains
Ce rapport d'initiative propose des orientations pour les futures politiques migratoires de l’Union européenne. Certains points du rapport encourageant la migration et étant contraires à mes engagements de campagne, j’ai voté contre ce rapport.
Sylvie GUILLAUME | Parti socialiste
J’ai voté en faveur de mon rapport préconisant la création de nouvelles voies pour une migration légale de travail dans la mesure où ceci permettrait non seulement de lutter contre l’exploitation des travailleurs migrants mais aussi de garantir de meilleures conditions d’arrivée dans l’Union. Le rapport appelle à plus de clarté et d’harmonisation concernant les conditions d'entrée, l’égalité de traitement, le statut de séjour, le permis de travail, les droits sociaux, la mobilité intra-UE, la reconnaissance des qualifications.
Brice HORTEFEUX | Les Républicains
J’ai voté contre le rapport de la députée socialiste française Sylvie Guillaume qui appelle au renforcement de la migration économique via l’ouverture de nouvelles voies sûres et légales pour les travailleurs peu qualifiés. Constamment, dans les rapports du Parlement européen rédigés par des députés de gauche, la solution à la pénurie de main-d’œuvre et au vieillissement de la population est davantage de migration.J’estime au contraire que nous avons des politiques migratoires, en particulier en France, trop laxistes alors que la population croît de 0,4 % en moyenne par an depuis 2014 et que le solde naturel reste positif. Je pense que les besoins d’un État membre à l’autre ne sont pas les mêmes et que nous ne pouvons donc pas avoir une politique de croissance démographique unifiée en Europe, portée par la migration.
France JAMET | Rassemblement national
Cette proposition de résolution visant à développer de nouvelles voies pour la migration de main-d’œuvre légale dans l’UE (sous prétexte d’attirer les talents et de lutter contre le vieillissement de la population, l’exploitation des travailleurs étrangers en Europe et l’immigration illégale) est un appel à la submersion migratoire du continent au moment où celui-ci est confronté à une crise économique, identitaire, sociale, sécuritaire, sanitaire et culturelle majeure. En ne respectant pas les dispositions des traités, il porte également atteinte à la souveraineté des États membres en demandant l’établissement d’un code européen de l’immigration définissant des règles générales d’entrée et de séjour pour tous les ressortissants de pays tiers à la recherche d’un emploi dans l’Union et harmonisant les droits dont jouissent ces ressortissants de pays tiers et leur famille.J'ai voté contre ce texte et en faveur de la résolution alternative déposée par le groupe ID, qui propose une approche juridiquement fondée et politiquement réaliste.
Gilles LEBRETON | Rassemblement national
J’ai voté contre cette résolution car elle est un appel à l’aggravation de la submersion migratoire du continent européen, à un moment où nous sommes confrontés à une crise économique et sociale grave. En proposant des règles européennes pour l’entrée sur le territoire de tous les migrants en recherche d’emploi, elle s’inscrit dans l’idéologie immigrationniste de l’UE et constitue une atteinte grave à la souveraineté des États.
Emmanuel MAUREL | Gauche républicaine et socialiste
Ce rapport présente une approche globale et tournée vers l’avenir dans le domaine de la migration légale du travail, qui a un rôle important dans l’Union européenne. Il prévoit un certain nombre d’avancées audacieuses, des changements de politiques ainsi que des solutions et voies à suivre en matière de migration économique légale en réponse aux lacunes de politique migratoire de l’Union européenne en la matière. Ce texte prévoit des mesures concrètes contre l’exploitation et le traitement inégal des travailleurs des pays tiers, appelle à harmoniser et faciliter non seulement l’accès au marché du travail, mais aussi la mobilité du marché du travail, ainsi que l’accès aux aides au revenu, à la protection sociale et aux soins de santé. Il reconnaît la nécessité d’un dialogue entre la société civile, les parties prenantes, les partenaires sociaux et les migrants eux-mêmes pour améliorer les pratiques dans les différents pays, en matière de travail et d’intégration. Enfin, il prévoit par ailleurs la reconnaissance des qualifications et compétences formelles des pays tiers au niveau de l’Union. J’ai voté en faveur de ce rapport.
Nadine MORANO | Les Républicains
J’ai voté contre ce rapport relatif à la création de nouvelles voies pour la migration légale des travailleurs. Dans un contexte où la France et l’Europe sont submergées par une vague migratoire de masse que nos peuples ne souhaitent plus subir, ce texte préconisait d’accroître l’immigration de travail. Il faisait aussi référence en plusieurs endroits au Pacte de Marrakech auquel je suis opposée.
Manon AUBRY | La France Insoumise
Ce rapport vise à présenter les observations et les recommandations du Parlement européen en matière de politiques d’accueil de migrations de travail. Il alerte notamment sur l’impact de la pandémie sur les travailleurs migrants précaires, demande qu’un cadre juridique approprié soit mis en place pour garantir l’accès à la sécurité sociale et aux revenus de subsistance et appelle à reconnaître les qualifications et compétences des pays tiers au niveau de l’Union. J’ai donc voté pour ce texte qui établit des constats et des propositions pertinents pour garantir une meilleure protection des travailleurs migrants.
Manuel BOMPARD | La France Insoumise
Ce rapport présente une approche globale et tournée vers l’avenir dans le domaine de la migration légale du travail. Il reconnaît le rôle de la migration et son impact sur nos sociétés. Les lacunes des politiques actuelles de l’Union sont bien identifiées et font l’objet de propositions politiques appropriées dans lesquelles je peux me retrouver. C’est pourquoi je fais le choix de soutenir ce texte.
Jérôme RIVIÈRE | Rassemblement national
J'ai voté contre ce texte faisant l'apologie du pacte de Marrackech et visant à développer de nouvelles voies de migration légale. J'ai bien sûr voté contre.
Nathalie COLIN-OESTERLÉ | Les centristes
Je me suis abstenue sur le rapport Guillaume. Ce rapport traite de l'immigration légale de main-d'œuvre, en recommandant une approche progressive et envisage une réforme plus globale de la politique européenne en matière d'immigration légale. Il est préconisé d'ouvrir la voie à une migration économique légale pour les professions peu et hautement qualifiées pour lesquelles l'Union européenne est en pénurie de main-d'œuvre, au motif que notre population vieillit.S'il est vrai que la population européenne vieillit, il n'en demeure pas moins que le chômage au sein de l'Union européenne reste élevé et concerne environ 8,1 % de la population active de la zone euro en mars 2021. Il est aujourd'hui plus que nécessaire de privilégier d'abord la formation du public peu qualifié et en recherche d'emploi, résidant au sein de l'Union européenne. Quant aux emplois hautement qualifiés et dont la formation est plus longue, la révision de la directive carte bleue adoptée le 17 mai 2021 permettra de mieux cibler les secteurs pour lesquels nous sommes en pénurie et qui devront être soutenus afin de renforcer notre compétitivité et réussir la transformation écologique et numérique de l'UE.
Jean-Paul GARRAUD | Rassemblement national
. – Alors que l’Europe est déjà confrontée à une crise économique, identitaire, sociale, sécuritaire, sanitaire et culturelle, le Parlement européen a rejeté la résolution de la délégation du Rassemblement National visant à promouvoir la natalité et le retour des migrants dans leur pays d’origine. En préférant adopter une résolution demandant la création de nouvelles voies pour les migrations, le Parlement européen conforte l’opinion qu’ont les Européens de la totale déconnexion de cette institution.D’après cette résolution, ces voies contribueraient à réduire les flux de migration irréguliers, les activités des passeurs et trafiquants, permettraient de répondre aux pénuries de main-d’œuvre et de compétences qui seraient dues au vieillissement des Européens.En résumé, cette résolution vise donc à régulariser l’immigration irrégulière!Les élus LREM à Bruxelles, en soutenant ce texte, confirment donc la complicité et culpabilité d’Emmanuel Macron face à la submersion migratoire qui touche la France et l’Europe!
Jordan BARDELLA | Rassemblement national
Cette proposition de résolution visant à développer de nouvelles voies pour la migration de main-d’œuvre légale dans l’UE constitue un encouragement à la submersion migratoire du continent, au moment où celui-ci est confronté à une crise économique, sociale et sécuritaire majeure. Il porte également atteinte à la souveraineté des États membres en demandant l’établissement d’un code européen de l’immigration définissant des règles générales d’entrée et de séjour pour tous les ressortissants de pays tiers à la recherche d’un emploi dans l’Union et harmonisant les droits dont jouissent ces ressortissants de pays tiers et leurs familles. J'ai donc résolument voté contre ce texte.
Hélène LAPORTE | Rassemblement national
Cette proposition de résolution visant à développer de nouvelles voies pour la migration de main-d’œuvre légale dans l’UE - sous prétexte d’attirer les talents et de lutter contre le vieillissement de la population, l’exploitation des travailleurs étrangers en Europe et l’immigration illégale - est un appel à la submersion migratoire du continent au moment où celui-ci est confronté à une crise économique, identitaire, sociale, sécuritaire, sanitaire et culturelle majeure.Dans la lignée du Pacte de Marrakech qu’il loue, il regrette les divergences nationales en terme de politique migratoire, notamment sur la question du regroupement familial, et souhaite y mettre fin par la mise en place d’un cadre global de l’Union pour la migration légale. Ce cadre consisterait en un code de l’immigration définissant des règles générales d’entrée et de séjour pour tous les ressortissants de pays tiers à la recherche d’un emploi dans l’Union et harmoniserait les droits dont jouissent ces ressortissants de pays tiers et leur famille. J’ai donc voté contre ce texte.
Aurélia BEIGNEUX | Rassemblement national
Dans son discours sur l’état de l’Union de 2020, Ursula von der Leyen, a déclaré que la création de voies d’entrée légale faisait partie des actions visant à lutter contre la migration irrégulière. Sous prétexte d’attirer les talents et de lutter contre le vieillissement de la population, l’exploitation des travailleurs étrangers en Europe et l’immigration illégale, la résolution est un appel à la submersion migratoire du continent au moment où celui-ci est confronté à une crise économique, identitaire, sociale, sécuritaire, sanitaire et culturelle majeure. En ne respectant pas les dispositions des traités, il porte également atteinte à la souveraineté des États membres en demandant l’établissement d’un code européen de l’immigration définissant des règles générales d’entrée et de séjour pour tous les ressortissants de pays tiers à la recherche d’un emploi dans l’Union et harmonisant les droits dont jouissent ces ressortissants de pays tiers et leur famille. Une résolution alternative, déposée au nom du groupe ID, souligne a-contrario l’idéologie de l’UE et propose une approche juridiquement fondée et politiquement réaliste.J’ai voté contre le projet de résolution commune et pour la résolution du groupe ID.
Annika BRUNA | Rassemblement national
J’ai voté contre cette résolution qui fait l’apologie du Pacte de Marrakech, visant à développer de nouveaux cas d’ouverture légaux pour l’immigration.Présenté comme une manière d’attirer les talents et de lutter contre le vieillissement de la population, ce texte ne vise en réalité, une fois de plus, qu’à faciliter la submersion migratoire du continent.
🚫 Aucune explication de vote
Sylvie GUILLAUME | Parti socialiste

J’avais des remerciements à faire mais je voudrais également prendre quelques précautions. Le sujet de la migration légale est l’un des plus casse-gueule que l’on connaisse, pardon pour ce terme. Globalement, une partie de vos interlocuteurs vous trouvera sympathique, mais vous reprochera de ne pas aller assez loin. Une autre partie de tous vos autres interlocuteurs vous prendra alternativement pour une folle, une naïve ou une criminelle, et parfois les trois à la fois: folle, parce que les conditions économiques en Europe devraient plutôt obliger à fermer à triple tour les frontières; naïve, parce qu’on ne verrait pas que des hordes d’étrangers veulent nous envahir; et criminelle, parce qu’on serait responsable du pillage des cerveaux dans les pays tiers.

Les collègues diront évidemment ce qu’ils jugent utile dans ce débat. J’espère que beaucoup seront positifs dans leurs propos, qu’ils accompagneront de propositions. De mon côté, j’avais envie de défendre un autre récit sur la migration, qui ne l’assimile pas systématiquement aux problèmes. Comme le Comité économique et social européen le dit, il faut parler aussi d’enrichissement mutuel et de l’influence positive de la migration, au lieu de se perdre systématiquement dans les seuls discours xénophobes. C’est ce qui a sous-tendu ce rapport sur les nouvelles voies légales de migration de travail.

Depuis de nombreuses années, toutes les politiques au sujet de la migration n’ont qu’à très peu d’occasions été consacrées à une vision positive, ou à tout le moins non restrictive. On citera la directive sur les résidents longue durée, ou bien encore la directive carte bleue, qui vient de connaître un épilogue heureux après tant d’années de blocage. Les étudiants et chercheurs étrangers sont relativement épargnés par les difficultés d’accès, mais je n’en dirais pas autant de la voie légale du regroupement familial à moyen terme.

Dans toutes les autres occasions, parce que des événements massifs, et parfois violents, de migration ont eu lieu, l’Union a réagi en voulant traiter les effets, en s’intéressant assez peu aux causes. Surtout, à aucun moment il n’est tenu compte du fait que moins les voies régulières de migration existent, plus les voies irrégulières se multiplient, au bénéfice exclusif des passeurs. Le dernier pacte asile et migration présenté par la Commission est à ce titre illustratif, puisqu’il est trop faible en propositions de voies de migration légale.

Pourtant la migration régulière est une réalité démographique et économique, en plus d’être une réalité humaine. Qui peut nier le vieillissement démographique de notre continent? Certains des États membres, comme l’Allemagne, l’Italie ou l’Espagne, sont dans des situations critiques sur leur pyramide des âges, avec bien entendu un déséquilibre entre le nombre d’actifs et d’inactifs. À ce moment-là de mon propos, j’entends d’ici les commentaires: la thèse de son rapport, c’est que les étrangers viennent remplacer les Européens, selon la fameuse théorie du grand remplacement. Eh bien non, je laisse cela à certains esprits torturés, car l’idée n’est évidemment pas de substituer des actifs ou des inactifs européens par des étrangers, mais que ces étrangers puissent être des actifs réguliers au sein d’une migration sûre et ordonnée.

Réalité économique aussi, quand on prend connaissance des besoins de travailleurs dans certaines professions. Depuis plus d’une dizaine d’années, dans certains États membres, les offres d’emploi non pourvues explosent, par exemple dans l’hôtellerie ou la restauration, dans l’agriculture ou l’agroalimentaire, ou bien encore dans le travail saisonnier. J’ai participé, il y a peu de temps, à une rencontre avec une chambre de commerce et d’industrie en France, qui expliquait comment elle avait dû prendre le taureau par les cornes pour mettre en œuvre un programme d’accueil de travailleurs étrangers, faute d’avoir pu trouver des candidats locaux et au risque, sinon, de voir disparaître des pans entiers de son économie du territoire.

La lucidité doit également nous amener à voir clairement que, pendant la période de la COVID-19, de très nombreux travailleurs de première ligne, notamment dans les domaines des soins, des hôpitaux et de l’aide aux personnes, étaient des travailleurs étrangers. Comment nos sociétés auraient-elles traversé les épreuves sans ces présences? Ce n’est pas très nouveau d’ailleurs, parce que dès 2005, Silvio Berlusconi voulait expulser les

Parmi les objectifs de ce rapport, on trouvera donc le souhait d’éviter des migrations meurtrières parce qu’irrégulières, et la lutte contre la traite des êtres humains, dont se gavent un nombre de plus en plus important de criminels. À cet égard, nous souhaitons garantir l’égalité des salaires et des droits, et faciliter l’intégration et l’inclusion sociale. Nous soulignons en outre que le cadre législatif actuel a créé des incohérences nombreuses, tant pour les ressortissants de pays tiers que pour les employeurs. Il faut donc aller vers une simplification et une harmonisation des dispositions actuelles.

Parmi les propositions qui sont faites, je veux isoler ce souhait de pouvoir aider à la mise en relation entre les employeurs et les employés potentiels au travers d’une plateforme européenne qui recenserait les besoins et les talents, en recommandant qu’elle associe tous les types d’entreprises, les services publics et les organisations associatives, et qu’elle couvre le plus grand nombre de secteurs d’emploi.

Par ce rapport d’initiative, nous lançons un appel à la Commission pour qu’elle réagisse et propose de nouvelles directives pour renforcer la mobilité des travailleurs au travers d’instruments adaptés, en faveur d’une migration légale qui n’oublie pas les emplois peu qualifiés. Avec ce rapport, il y a une occasion unique de changer le récit vis-à-vis de la migration. Je compte sur le courage politique et la lucidité pour parler enfin d’atouts, d’objectifs gagnant-gagnant et de nouvelles approches.

Fabienne KELLER | Renaissance

– Madame la Présidente, Monsieur le Vice-président, la migration de travail est un élément essentiel pour construire une relation mutuellement bénéfique avec les pays tiers d’origine. Vous l’avez rappelé, Monsieur le Vice-président Margaritis Schinas, la migration fait partie de l’histoire de l’Europe.

Je voudrais saluer ce rapport de notre collègue Sylvie Guillaume, qui invite à améliorer les conditions d’accès au marché du travail européen pour les travailleurs dans les secteurs en pénurie de main-d’œuvre. En effet, l’ouverture de nouvelles voies de migration économique légales permettra de soutenir la compétitivité de l’économie européenne. Nous devons simplifier les procédures et accélérer la reconnaissance mutuelle des qualifications et des diplômes.

En revanche, cette politique ne devrait pas pénaliser les pays tiers en leur prenant une partie de leurs forces vives. Avec mes collègues du groupe Renew, nous proposons la mise en place d’un système gagnant-gagnant, qui permettrait de soutenir la formation, directement dans les pays tiers, des travailleurs locaux dans les mêmes domaines que ceux pour lesquels nous les recrutons sur le marché européen. Ce système déjà expérimenté dans des projets pilotes a de nombreuses retombées positives. C’est une bonne pratique que je voudrais verser au débat et que nous pourrions répliquer plus largement au niveau européen.

J’invite la Commission, Monsieur le Vice-président, à intégrer cette donnée pour que nous ayons un dispositif complet d’organisation de cette migration légale et organisée à l’échelle européenne que nous appelons de nos vœux.

Gilles LEBRETON | Rassemblement national

– Madame la Présidente, chers collègues, l’échec de l’Union européenne à lutter contre l’immigration de peuplement est patent. Chaque mois qui passe en apporte des preuves supplémentaires. Au mois de mai, c’est au tour de l’enclave espagnole de Ceuta d’être victime d’un afflux de migrants d’une ampleur inédite: 6 000 en une seule journée. Au lieu de réagir, le Parlement européen ne trouve rien de mieux à faire que de voter le rapport Strik, qui se préoccupe à 100 % des droits des migrants et à 0 % de la défense de notre civilisation.

Dans ce contexte, j’accueille avec beaucoup de méfiance le rapport Guillaume consacré à la création de nouvelles voies européennes pour une migration économique légale. Certes, il s’agit cette fois de parler d’immigration de travail, et non d’immigration de peuplement, et je reconnais que l’Europe a besoin de travailleurs immigrés dans certains secteurs d’activité. Mais c’est aux États, et non à l’Union européenne, de s’organiser pour faire venir chez eux les travailleurs dont ils ont besoin. Abandonner cette compétence à l’Union serait une grave erreur, car elle est incapable de l’exercer avec réalisme.

Le rapport Guillaume le prouve. Il dit que la migration est normale; non, c’est une anomalie quand elle n’est pas consentie par l’État d’accueil. Il dit que l’Europe n’est pas une destination suffisamment attrayante pour la migration; non, elle l’est déjà trop. Il dit que la création de voies européennes de migration économique réduira l’immigration de peuplement; non, elle constituera simplement une pompe aspirante supplémentaire. Il dit qu’il faut constituer à l’étranger un réservoir de talents pour l’Europe; non, vider l’Afrique de ses élites serait le meilleur moyen de déstabiliser davantage le continent africain et d’augmenter notre submersion migratoire.

De grâce, laissez les États gérer leur immigration économique. Ils le feront beaucoup mieux que vous.

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