🇪🇺 Députés européens
🇫🇷 Députés français🗳 Voir le vote
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F. considérant que dans le contexte de la mise en œuvre et de la l’approfondissement de la coopération transatlantique, L’Union devrait former avec les États-Unis un partenariat entre acteurs de premier plan axé sur la poursuite d’intérêts communs; considérant que L’Union devrait également développer son autonomie stratégique en matière de défense et de relations économiques dans la perspective de ses propres intérêts diplomatiques, sécuritaires et économiques légitimes, ainsi que d’un renforcement du lien transatlantique et du pouvoir d’influence commun de l’Union et des États-Unis, mais aussi pour accroître sa capacité à assumer davantage de responsabilités au regard d’enjeux majeurs à l’échelon régional et mondial ainsi qu’à décider et à agir de manière autonome, s’il y a lieu, dans les affaires étrangères et les questions de sécurité et de défense;
Déposé par le rapporteur
2. réaffirme son soutien à la coopération, au partenariat et à l’amitié transatlantiques solides entre l’Union et les États-Unis, lesquels ont contribué, au cours des 70 dernières années, au développement, à la prospérité et à l’intégration réussie de l’Europe et constituent le fondement de sa stabilité et de sa sécurité depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale; insiste sur le fait que les relations de l’Union avec les États-Unis reposent sur des valeurs communes; rappelle que les systèmes politiques des États-Unis comme de l’Union reposent sur des principes démocratiques, l’état de droit et le respect des libertés fondamentales; est convaincue que la coopération transatlantique est le meilleur moyen de contribuer à une résolution pacifique, durable et constructive des problèmes qui se posent à l’échelon régional et mondial, notamment par une reconstruction durable et écologique de l’économie visant, entre autres, la neutralité carbone d’ici à 2050, ainsi qu’à éliminer les inégalités régionales, sociales et raciales et les inégalités entre hommes et femmes; insiste sur le fait que la nouvelle mouture du partenariat transatlantique devrait reposer sur l’égalité des partenaires; souligne dans le même temps que l’Union ne peut parvenir à une autonomie stratégique sans améliorer la qualité de la mise en œuvre
des
de ses
priorités et principes
de l’Union
en matière de politique étrangère
,
et
sans entretenir
de défense ainsi que sa capacité à agir de façon autonome, si nécessaire, pour défendre ses intérêts légitimes, y compris par
une coopération et un partenariat ambitieux avec ses plus proches alliés, tels que les États-Unis;
Déposé par le rapporteur
29 bis. est vivement préoccupé par l’adoption du Texas Heartbeat Act par l’assemblée législative du Texas, qui interdit de facto l’avortement, en tant que cette loi constitue une atteinte grave aux droits sexuels et génésiques des femmes; déplore que la Cour suprême des États- Unis ait décidé, à la majorité des juges, refusé de statuer sur l’adoption de cette loi sans précédent;
Déposé par le rapporteur
35 bis. souligne que le Conseil du commerce et des technologies participe d’un programme commercial transatlantique plus constructif et vise, à terme, à ancrer des valeurs démocratiques et éthiques dans les nouvelles technologies ainsi qu'à devenir une structure institutionnelle transparente à même de prendre les rênes de la transformation numérique à l’échelon mondial; se félicite, à cet égard, que la réunion inaugurale ait eu lieu comme prévu malgré les tensions, qui doivent être discutées de manière ouverte et franche; souligne que les échanges bilatéraux pourraient rapidement bénéficier de retombées positives, et presse donc les deux parties de viser des résultats concrets; salue à cet égard les résultats de la première réunion du Conseil du commerce et des technologies, le 29 septembre à Pittsburgh, au cours de laquelle des thèmes concrets pour chacun des dix groupes de travail ont été adoptés; plaide en faveur d’un engagement, entre autres, pour la mise en place d’une coopération visant à éviter de nouveaux obstacles inutiles au commerce des nouvelles technologies et les technologies émergentes pour le filtrage des investissements et l’exportation de biens à double usage, ainsi que d’un engagement en faveur de mesures effectives pour lutter contre les politiques et pratiques non fondées sur le marché et celles qui faussent les échanges; se félicite de la définition, au sein du groupe de travail sur les défis du commerce mondial, de thèmes spécifiques, tels que la résolution des problèmes posés par les pays n’ayant pas une économie de marché, ou encore la coopération sur le droit du travail et les politiques climatiques dans la perspective des échanges commerciaux; insiste sur l’importance de la coopération en matière de normalisation internationale des technologies; préconise de créer une sous- commission du commerce et des technologies dans le cadre du dialogue transatlantique des législateurs pour compléter le bras exécutif du Conseil du commerce et des technologies et d’exercer un contrôle démocratique sur celui-ci; souligne que le Conseil du commerce et des technologies n’est pas le cadre de la négociation d’un accord commercial entre l’Union européenne et les États- Unis, sans préjudice des initiatives futures à cet effet;
Déposé par le rapporteur
53. préconise une approche commune pour faire face à la crise de la COVID-19, notamment en augmentant la disponibilité et le caractère abordable des vaccins; invite l’Union et les États-Unis à collaborer et à prendre la tête des efforts visant à résoudre le problème des pénuries de vaccins afin de garantir que les vaccins seront livrés dans le monde entier et au plus grand nombre dans les meilleurs délais;
salue l’annonce, à l’Assemblée générale des Nations Unies, d’un partenariat UE-États-Unis à l’appui de l’effort de vaccination contre la COVID-19 en vue de la vaccination de 70 % de la population mondiale l’année prochaine;
rappelle que le monde est confronté à une pénurie globale de vaccins; invite par conséquent l’Union et les États
-
-
Unis, pour parvenir à l’équité en matière de vaccins, à collaborer avec les fabricants pour accroître la capacité de production mondiale de vaccins et de leurs composants; invite les deux parties à s’abstenir de toute mesure de restriction des exportations, à assurer le bon fonctionnement des chaînes d’approvisionnement, à réaliser les transferts de technologie nécessaires et à améliorer la préparation face aux situations futures d’urgence sanitaire mondiale; encourage les deux parties à renforcer la coopération en matière de réglementation afin de faciliter l’accès essentiel aux
médicaments;
Déposé par le rapporteur
94. souligne la nécessité d’explorer les domaines de convergence
et de coopération éventuelle avec les États-Unis sur la question chinoise
, de coopération éventuelle et d’amélioration de la coordination et de la consultation entre l’Union et les États-Unis sur la question chinoise, afin d’éviter les tensions transatlantiques comme celles qui ont fait suite à la conclusion de l’accord trilatéral sur la sécurité entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie (AUKUS) sans aucune consultation des alliés de l’UE
, notamment en ce qui concerne la protection des droits de l’homme et des minorités, l’apaisement des tensions dans les mers de Chine méridionale et orientale, à Hong Kong et dans le détroit de Taïwan; fait observer que la CNUDM peut servir de fondement juridique à la résolution des différends; réaffirme son soutien en faveur des projets de connectivité partagée
; prône la coordination des actions dans la région indo-pacifique; est favorable à une coordination plus étroite sur ces questions ainsi que sur d’autres questions d’intérêt commun
, notamment dans le cadre de la stratégie «Global Gateway» récemment annoncée par l’Union
;
Déposé par le rapporteur
95.
attire l’attention sur l’élaboration en cours
se félicite des progrès récemment accomplis au regard
de la stratégie de l’Union pour la région indo-pacifique,
souligne que
préconise de la mettre rapidement et intégralement en œuvre, compte tenu du fait qu’elle contribuerait à promouvoir les intérêts et les valeurs de l’Union, et souligne l'importance de
cette région géostratégique
, qui
comprend plusieurs partenaires et amis démocratiques transatlantiques comme le Japon, la Corée du Sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande et Taïwan, et prône donc un partenariat renforcé et une coordination entre l’Union et les États-Unis sur cette région; rappelle qu’il est essentiel de nouer des relations
stratégiques
avec les membres de l’ASEAN et du Forum des îles du Pacifique (FIP);
Déposé par le rapporteur
108.
reconnaît qu’après le retrait des forces américaines et européennes, la situation de l’Afghanistan continuera d’être marquée par des problématiques d’une ampleur considérable
déplore la prise de contrôle violente de l’Afghanistan par les talibans à la suite du retrait des forces américaines et européennes et les violations généralisées des droits fondamentaux qui en ont résulté, notamment contre les filles, les femmes et les minorités ethniques et religieuses, ainsi que la crise humanitaire en cours dans le pays
; réaffirme que les partenaires transatlantiques doivent
poursuivre leurs
redoubler d’
efforts pour favoriser la paix, la stabilité et le progrès
en Afghanistan; plaide pour une action résolue et responsable à l’égard du peuple afghan, et préconise en particulier de soutenir les pourparlers de paix intra- afghans et de garantir le respect des libertés fondamentales et des droits de l’homme, en accordant une attention particulière aux minorités ethniques, aux filles et aux femmes, au regard notamment de leur droit de bénéficier d’une éducation et de participer à la vie publique, ainsi qu’aux autres groupes vulnérables
à long terme en Afghanistan en apportant un soutien à la société civile afghane et aux défenseurs des droits fondamentaux, notamment aux défenseurs des droits des femmes, aux militants politiques, aux journalistes, aux universitaires, aux artistes et à d’autres groupes et personnes en danger; plaide pour une coordination et une consultation transatlantiques solides pour l’obtention, la protection et le partage de renseignements sur la menace terroriste émanant de l’Afghanistan, notamment du groupe État islamique, d’Al-Qaida et de leurs affiliés; préconise une démarche transatlantique concertée qui combine la nécessité d’établir des relations opérationnelles avec les talibans aux fins de l’action humanitaire et de la lutte contre le terrorisme, avec des conditions claires pour délimiter le dialogue avec le gouvernement dirigé par les talibans à l’avenir, conditions au rang desquelles devrait figurer un engagement en faveur du respect des droits de l’homme et de la lutte contre le terrorisme; invite les partenaires transatlantiques à mener une réflexion approfondie sur les enseignements tirés de la mission en Afghanistan afin de parvenir aux conclusions pertinentes au regard des futurs efforts en faveur de la stabilité, de la sécurité et de la bonne gouvernance dans le monde; invite également les partenaires transatlantiques à dialoguer avec tous les pays voisins de l’Afghanistan, compte tenu de la situation critique de la population afghane qui y a cherché refuge et de la nécessité de les aider
;
Déposé par le rapporteur
90. estime que l’Union devrait s’engager davantage aux côtés des États- Unis et renouveler le partenariat stratégique en ce qui concerne les pays du partenariat oriental et les Balkans occidentaux afin d’y bâtir des sociétés pluriethniques démocratiques, prospères et résilientes, capables de résister à l’influence déstabilisatrice de forces autoritaires locales et extérieures; rappelle que la stabilité des Balkans occidentaux et des pays du partenariat oriental est essentielle à la paix et la sécurité de la région ainsi que de l’Union; se félicite du renforcement sensible de la coordination entre les États-Unis et l’Union dans l’action à l’appui des pays des Balkans occidentaux sur la voie de l’intégration européenne et de l’adhésion à l’Union; est d’avis que la coordination régulière et institutionnalisée entre le Conseil «Affaires étrangères» et le secrétaire d’État américain à cet égard et sur d’autres questions de politique étrangère d’intérêt commun pourrait consolider le dialogue et la coopération transatlantiques sur ces questions et favoriserait la convergence des positions politiques à l’échelon transatlantique; rappelle sa proposition de créer, pour permettre une consultation et une coordination systématiques en matière de politique étrangère et de sécurité, un Conseil politique transatlantique présidé par le VP/HR et le secrétaire d’État américain, dont l’action serait étayée par des contacts réguliers avec des directeurs politiques; demande à l’Union de jouer un rôle moteur fort et de veiller à une coordination effective avec les États-Unis dans la lutte contre les initiatives visant à redessiner les frontières ainsi que toute initiative similaire à l’échelon infranational cherchant à creuser les antagonismes et la ségrégation ethniques, ainsi qu’au regard de la question des investissements et des financements chinois et leur incidence sur la gouvernance démocratique et l’environnement; souligne l’importance de la collaboration et de la coopération étroites entre l’Union les États-Unis dans la lutte contre la capture de l’État, la corruption, la criminalité organisée, l’ingérence étrangère et les attaques contre la liberté des médias, et dans la promotion de l’état de droit, des réformes en profondeur, des relations de bon voisinage et de la réconciliation, ainsi que dans l’intégration de la région euro-atlantique; souligne le rôle majeur joué par l’Union dans le processus de normalisation des relations entre la Serbie et le Kosovo;
Déposé par des députés dont aucun français
45. note que les défis communs de l’Union et des États-Unis sont de plus en plus de nature non militaire et relèvent de notre partenariat économique; demande dès lors la poursuite et le renforcement du dialogue parlementaire transatlantique sur le commerce entre le Parlement européen et le Congrès des États-Unis par le biais d’interactions entre, du côté de l’Union, la commission du commerce international du Parlement européen et, du côté des États- Unis, la commission des voies et moyens, sa sous-commission du commerce et la commission des finances du Sénat, ainsi que dans le cadre du dialogue transatlantique des législateurs;
demande plus particulièrement la création d’une sous-commission du commerce et des technologies dans le cadre du dialogue transatlantique des législateurs, afin de compléter la partie exécutive du Conseil du commerce et d’exercer un contrôle démocratique sur celle-ci;
Déposé par le rapporteur
E. considérant qu’il y a lieu d’établir un dialogue
constructif durable
durable constructif et équilibré
sur la base d’objectifs communs pour élaborer un programme transatlantique fort et ambitieux et aplanir toute divergence transatlantique par une coopération plus étroite, notamment dans des domaines tels que les relations avec la Chine et la Russie, les engagements et les capacités en matière de défense, le conflit du Proche-Orient et d’autres questions de sécurité et de stabilité, et qu’il convient de définir des démarches communes dans la mesure du possible; que l’alliance transatlantique ne peut, de toute évidence, être considérée comme acquise et qu’elle doit être redynamisée et constamment consolidée;
Déposé par des députés dont Fabienne KELLER (RE), Pascal CANFIN (RE), Geoffroy DIDIER (LR), Anne SANDER (LR), Arnaud DANJEAN (LR), Dominique RIQUET (PR), Michèle RIVASI (EELV), Yannick JADOT (EELV), Pascal DURAND (RE), Stéphane BIJOUX (RE), Sylvie BRUNET (MoDem), Damien CARÊME (EELV), Catherine CHABAUD (MoDem), Jérémy DECERLE (RE), Christophe GRUDLER (MoDem), Bernard GUETTA (RE), Valérie HAYER (RE), Nathalie LOISEAU (RE), Caroline ROOSE (EELV), Mounir SATOURI (EELV), Stéphane SÉJOURNÉ (RE), Irène TOLLERET (RE), Véronique TRILLET-LENOIR (RE), Marie-Pierre VEDRENNE (MoDem), Stéphanie YON-COURTIN (RE), Chrysoula ZACHAROPOULOU (RE) et Ilana CICUREL (RE)
– Monsieur le Président, la manière dont les autorités françaises se sont laissé tromper dans l’affaire du contrat des sous-marins en dit beaucoup sur la naïveté de la France et de l’Europe à l’égard des États-Unis.
Après avoir donné beaucoup de leçons à l’Amérique durant la présidence, certes turbulente, de Donald Trump, nous pensions que Joe Biden romprait avec l’
J’invite l’Union européenne à se réveiller et à renoncer à son attentisme et à sa candeur. Nous n’avons plus d’autre choix que de concevoir et de mettre en œuvre une véritable indépendance stratégique, que ce soit sur le plan militaire, commercial ou diplomatique. L’Europe d’abord,
– Monsieur le Président, l’autonomie stratégique européenne, ce ne sont que des mots; pour passer aux actes, il faut être capable de s’émanciper de la tutelle des États-Unis. Nous en sommes loin, comme ce texte en témoigne, parce que, en dépit des faits qui se succèdent, que ce soit sous la présidence Trump ou Biden, nous ne sommes pas capables de sortir d’une sorte de subordination volontaire, au point que dans ce rapport, nous taisons ou nous minorons nos litiges, nos désaccords et nos problèmes face à des États-Unis qui défendent leurs intérêts, tandis que nous, en face, nous ne défendons pas suffisamment les nôtres. C’est vrai en matière commerciale et c’est vrai aussi pour le numérique. On annonce un sommet à Pittsburgh, mais les États-Unis vont à l’encontre des intérêts européens sur ces questions.
Ce texte ne questionne pas la stratégie de l’OTAN et ses échecs en Libye ou en Afghanistan. Il ne questionne pas la stratégie américaine qui a humilié les Français et les Européens sur l’affaire des sous-marins australiens. Depuis l’élection de Biden, nous sommes comme des lapins pris dans la lumière des phares: nous ne voyons pas qu’il y a peut-être eu un changement de conducteur, mais il n’y a pas eu de changement de direction. Donc, si nous voulons vraiment être autonomes stratégiquement, Monsieur le Commissaire, il faut en tirer les conclusions: se réveiller et être capables de s’émanciper. On en est loin.
– Monsieur le Président, Monsieur le Haut représentant, dans son rapport aux États-Unis, l’Europe des 27 ressemble trop souvent aux trois petits singes de la tradition chinoise.
Surtout, ne rien entendre quand trois présidents américains d’affilée, Barack Obama, Donald Trump et Joe Biden, nous parlent de pivot vers l’Asie.
Surtout, ne rien voir quand les États-Unis quittent l’Afghanistan parce qu’ils sont fatigués d’être le gendarme du monde.
Surtout ne rien dire lorsque Washington rudoie ses alliés européens, de peur qu’il les rudoie encore davantage ou, pire, qu’il s’en désintéresse.
Pourtant, ces dernières semaines, l’Europe a su faire entendre sa voix. Après Kaboul, pour en tirer les leçons et avancer vers une défense européenne, comme l’a proposé la présidente de la Commission ici même, mais aussi après la mauvaise manière faite par l’Australie et les États-Unis, non seulement à la France, mais aussi à l’Europe tout entière.
Ce qu’il nous faut aujourd’hui, c’est renforcer le pilier européen de l’OTAN et construire une défense européenne crédible. Les États-Unis s’y disent désormais favorables. À nous de cesser de fermer les yeux et de boucher nos oreilles.
– Monsieur le Président, mes chers collègues, il y a encore bien peu de temps, sous la précédente mandature, les deux mots de «défense européenne» constituaient des tabous. Il y a encore très peu de temps, les mots d’«autonomie stratégique» étaient tout simplement inconnus de cette assemblée. Aujourd’hui, nous adoptons un rapport dans lequel il est dit que «l’Union européenne doit poursuivre une autonomie stratégique dans le domaine de la défense et des relations économiques» et que «l’Alliance atlantique doit devenir une alliance entre partenaires égaux».
Alors, mesurons le chemin parcouru. Rendons-nous compte du fait qu’il y a une véritable rupture épistémologique dans l’histoire de l’Union européenne et que nous sommes en train de la vivre. Après le discours de la présidente de la Commission, ce rapport signe l’ouverture de l’an I de la défense européenne, d’une nécessité absolue et qui est la première étape de l’affirmation d’un acteur européen sur la scène internationale.
– Monsieur le Président, Madame la Commissaire, accord provisoire sur le différend Airbus-Boeing, retour à la table des négociations à l’OMC, réunion du Conseil du commerce et des technologies: cela correspondrait au retour américain de la coopération. Certes, l’arrivée de Joe Biden demeure une bonne nouvelle pour le climat, pour le social, pour les défis mondiaux; mais le dialogue transatlantique nécessite de créer et de maintenir la confiance pour un partenariat ambitieux et de long terme.
Néanmoins, ne soyons pas dupes, les États-Unis restent les États-Unis. Prenons un exemple très clair, les lois extraterritoriales. L’effet des sanctions américaines contre nos entreprises date des années 1990, bien avant Donald Trump, et l’administration démocrate n’y changera peut-être rien.
Alors notre objectif à nous, Européens, doit être de nous doter d’un arsenal législatif commercial puissant afin de défendre nos intérêts, particulièrement en contrant les mesures illégales unilatérales de nos partenaires. Soyons clairs: notre autonomie stratégique ne signifie pas confrontation, mais coopération d’égal à égal avec les mêmes armes au service de nos intérêts.
– Monsieur le Président, chers collègues, avant de parler de l’avenir des relations entre l’Union européenne et les États-Unis, j’aimerais tout d’abord remercier les États-Unis. En effet, grâce aux États-Unis, les Français ont pu constater le manque de loyauté de Bruxelles et de nos partenaires européens. La banque BNP a été rançonnée de 9 milliards de dollars par les États-Unis, sans réaction de Bruxelles. Alstom Énergie, pilier de notre indépendance stratégique, nous a été volé par les Américains, sans réaction de Bruxelles. D’après les révélations d’Edward Snowden, 70 millions de nos conversations privées ont été écoutées par les Américains. Les présidents Hollande, Sarkozy et Chirac ont été espionnés, sans réaction de Bruxelles. Grâce aux États-Unis, le contrat de 56 milliards d’euros avec l’Australie de construction de sous-marins par les Français nous est enlevé, sans réaction de Bruxelles.
Dans le monde animal, notamment chez la poule, on prend sa place en fonction des coups de becs donnés et reçus. Or, la France des présidents impuissants, la France de Macron, prend plein de coups de bec. Même des dirigeants maliens ou algériens, entre deux coups d’État, se permettent de nous critiquer. La France de De Gaulle ne prenait pas autant de coups et elle en rendait, mais elle ne payait pas non plus les conseils sanitaires du cabinet McKinsey.
Mais venons-en à ce rapport. Évidemment, et je le regrette, vous ne parlez pas des sous-marins australiens. En revanche, vous appelez à créer un «parlement transatlantique», un «machin» de plus, comme dirait le Général, qui s’occuperait par exemple de «couverture de santé universelle». Alors que notre système de santé finance mal la couverture des soins dentaires des Français, vous voulez que les Français payent pour le monde entier.
Enfin, vous félicitez notre coopération – 31 fois dans ce rapport qui concerne la COVID-19 – et vous déclarez que la vaccination mondiale est le seul moyen de mettre fin à la pandémie: le seul!
N’oubliez pas de féliciter l’Agence européenne des médicaments, qui vient de valider la troisième dose de Pfizer, et surtout Pfizer, qui a doublé ses ventes cette année et va empocher 34 milliards de dollars de bénéfices, notamment grâce aux contrats de Bruxelles.
– Monsieur le Président, l’Europe et les États-Unis doivent œuvrer ensemble pour relever de grands défis.
Le premier défi, le plus grand et le plus urgent, est la lutte contre le réchauffement climatique et le déclin de la biodiversité. Il est donc impératif que les objectifs américains et européens soient ambitieux et réalisés. Nous devons agir ensemble pour mieux vivre sur cette planète. Cela passe par une fiscalité internationale des entreprises juste et par une révision profonde des règles de l’OCDE sur l’échange de renseignements en matière fiscale. Face aux Pandora Papers, face aux bénéfices des multinationales, qu’attendons-nous pour mettre un terme ensemble à l’accaparement des richesses, nous entraider dans la transition écologique et avancer ensemble vers un monde plus juste et plus durable?
Parce que nous partageons des idéaux démocratiques et humanistes, les États-Unis et l’Europe doivent peser de tout leur poids pour soutenir les droits dans le monde. Faisons front contre les crimes commis à l’encontre des Ouïghours et contre les détentions des prisonniers politiques en Égypte. Toutefois, nous ne devons pas être aveugles face aux violations de nos propres régimes politiques. Dans l’intérêt de nos idéaux communs, il est sain que ce Parlement exhorte cette semaine le Texas à revenir sur la loi sur l’avortement. Il est sain aussi de ne pas détourner le regard lorsque l’administration américaine envisage un centre de migrants à Guantánamo.
Enfin, si les États-Unis de Trump comme de Biden ne soutiennent pas toujours les intérêts européens, ils doivent néanmoins le respect à leurs alliés. L’affaire des sous-marins est inacceptable. L’évacuation chaotique d’Afghanistan le rappelle tragiquement. Tirons des leçons pragmatiques pour que les relations transatlantiques soient plus équilibrées et construisons enfin une politique étrangère et de sécurité européenne unie et émancipée.
– Monsieur le Président, chers collègues, vous avez beaucoup parlé de mariage, mais qu’est-ce que le secret d’un mariage heureux, sinon l’égalité entre les époux? Or, ce n’est pas le cas.
Du retrait unilatéral et chaotique de Kaboul au rapt du contrat du siècle au détriment de la France, l’administration américaine ne nous consulte pas, elle ne nous considère pas. Donald Trump n’était pas qu’un accident et
Investissons dans nos propres capacités de défense. Menons une politique commerciale au service de nos principes et de nos intérêts. Montrons aux Américains qu’ils ont besoin d’alliés et non de vassaux. Coopérons là où nos intérêts convergent. Luttons ensemble contre le dérèglement climatique, le terrorisme international ou l’agressivité grandissante du régime chinois. Bannissons ensemble les produits de l’esclavage des Ouïgours. Combattons ensemble l’évasion fiscale mondiale. Mais donnons-nous nous-mêmes, à nous Européens, les moyens de défendre seuls nos intérêts stratégiques s’il le faut.
Chers collègues, soyons enfin respectables et nous serons respectés.