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27 bis. estime que, par «transparence», on entend notamment: – révéler les sources utilisées par la Commission pour déclencher le mécanisme; – révéler le contenu des notifications écrites adressées aux États membres; – révéler les réponses des États membres et les mesures de correction proposées; – révéler l’évaluation de la Commission aboutissant à la levée potentielle des mesures adoptées au titre du mécanisme; – tenir le Parlement informé et l’associer à chaque étape de la procédure afin de veiller au contrôle démocratique du mécanisme et des fonds de l’Union;
Déposé par des députés dont Dominique RIQUET (PR), Michèle RIVASI (EELV), Yannick JADOT (EELV), Pascal DURAND (RE), Stéphane BIJOUX (RE), Gilles BOYER (Indé.), Damien CARÊME (EELV), Catherine CHABAUD (MoDem), David CORMAND (EELV), Laurence FARRENG (MoDem), Christophe GRUDLER (MoDem), Valérie HAYER (RE), Pierre KARLESKIND (RE), Nathalie LOISEAU (RE), Caroline ROOSE (EELV), Mounir SATOURI (EELV), Irène TOLLERET (RE), Véronique TRILLET-LENOIR (RE), Chrysoula ZACHAROPOULOU (RE), Ilana CICUREL (RE) et Sandro GOZI (RE)
– Monsieur le Président, «
Il vous aura fallu six mois pour nous donner les 28 pages de lignes directrices. Six mois pour faire en sorte que, pour la quatrième fois, nous débattions de ce sujet ici. Quatrième fois que nous allons vous répéter la même chose. Eh bien, il faut appliquer la loi. Pourtant, ce règlement est en vigueur depuis le 1er janvier 2021. Il devait tout changer, vous venez de nous le redire. Vous nous l’avez présenté comme un pas historique proposé par la Commission – soulignons-le –, un pas historique de l’Union européenne pour la protection de l’état de droit dans l’ensemble des États. Et soudain, la Pologne et la Hongrie décident de faire du chantage. Il devient urgent de prendre son temps, d’écrire des lignes directrices, d’interpréter le texte, de nous lancer dans une exégèse des propos du Conseil. Les États membres sont devenus frileux (voilà où est le Conseil). Les conservateurs, ici, jouent la montre et vous temporisez.
En attendant, des juges sont remplacés; des universités sont fermées; les personnes LGBT sont stigmatisées; les médias sont censurés; les contrepouvoirs sont muselés. L’argent européen est détourné par certains – qui s’en vantent même en se payant des pages de publicité dans toute la presse européenne. Assez de temps perdu! Assez de débats! Assez de résolutions! Maintenant, on applique le droit. Montrez aux citoyens européens que l’Europe est là pour les protéger.
– Monsieur le Président, mes chers collègues, je suis stupéfaite par l’absence de prise en compte des recours déposés devant la Cour de justice de l’Union européenne par la Pologne et la Hongrie le 11 décembre 2020, ce qui rend le règlement entré en vigueur le 1er janvier 2021 de facto suspensif. Le Parlement fait preuve de méconnaissance juridique en demandant l’activation immédiate du nouveau mécanisme. La notion de droit est un concept d’une nature juridique tellement incertaine que la Commission souhaite encadrer ce concept par des lignes directrices, ce qui constitue un camouflet pour le Parlement.
Il faut rappeler que depuis trois ans, ce concept est instrumentalisé par les institutions européennes souhaitant punir la Pologne et la Hongrie, qui avaient refusé la répartition des migrants après la crise de 2015. Par ailleurs, ce règlement souffre d’une base légale insuffisante, car l’article 2 du TUE ne confère pas de compétence matérielle à l’Union, mais se limite à énumérer certaines valeurs que les États membres doivent respecter. En conséquence, une violation de ces valeurs, y compris l’état de droit, ne peut être invoquée à l’encontre d’un État membre que lorsque celui-ci agit dans un domaine dans lequel l’Union est compétente, sur la base de l’article 7 du TUE. Tout nouveau règlement serait donc contraire aux traités.
Mais je ne me fais pas d’illusion. Ce règlement trouvera à s’appliquer. Il deviendra un puissant outil de coercition politique qui laisse planer une menace potentielle sur tous les États membres. Le traité de Rome et ses pays cosignataires – nous étions tous béats d’admiration devant le projet européen – nous semblent bien éloignés de l’image actuelle d’une Europe qui souhaite mettre au pas plusieurs nations. Les crises sanitaires et économiques que nous connaissons marquent en réalité le chant du cygne d’une Europe dogmatique que, hélas, Bruxelles souhaite maintenir à tout prix.