Résolution sur la 15e réunion de la conférence des parties (COP15) à la convention sur la diversité biologique
🎯 Résumé
- 10% minimum du prochain budget à long terme de l’UE devrait encourager la biodiversité
- 30% du territoire de l’UE devrait être composé de zones naturelles
- Des objectifs contraignants de réduction des pesticides nécessaires dans l’UE
📌 Votes principaux
📚 Sources
- ℹ️ Procédure 2019/2824(RSP)
- 📜 Textes et amendements
- 🗳 Votes
- 🎯 Résumé
🗃️ Données
43 bis. reconnaît que la politique agricole commune de l’Union européenne contribue à la perte de biodiversité; demande par conséquent une réforme ambitieuse de la politique agricole commune afin de garantir la protection de la biodiversité;
Déposé par S&D (🇫🇷 : Parti socialiste, Place publique, Nouvelle Donne)
24. invite la Commission et les États membres à promouvoir la définition d’un nouvel objectif mondial visant à inverser la courbe de la perte de biodiversité mondiale d’ici 2030, à orienter la nature vers la régénération au profit de tous et à contribuer à protéger la biodiversité, à atténuer le changement climatique et à s’y adapter, à lutter contre la désertification et la dégradation des sols et à assurer la sécurité alimentaire; demande à l’Union de faire pression pour relever ses ambitions au cours des négociations et, si possible, de réclamer que la moitié de la planète soit protégée d’ici 2050; est d’avis qu’un objectif mondial précis de préservation d’ici 2030 d’au moins 30 % des zones naturelles et de restauration d’au moins 30 % écosystèmes dégradés qui peuvent être restaurés devrait figurer dans le cadre pour l’après-2020, et que l’Union devrait fixer un objectif similaire sur son territoire , compte tenu des particularités propres à chaque État membre, telles que sa taille et la part de son territoire dotée de zones naturelles ;
Déposé par PPE (🇫🇷 : Les Républicains, Les centristes)
43. invite par conséquent l’Union et les parties à prendre des engagements forts en faveur des systèmes alimentaires, de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche durables, comportant des exigences et des stratégies d’utilisation durable des produits phytopharmaceutiques et des nutriments, une réduction de l’utilisation des pesticides ainsi que la protection des sols, des habitats et des espèces qui rendent des services essentiels aux écosystèmes, comme la pollinisation, et une sélectivité accrue pour réduire les incidences cumulées sur les écosystèmes marins et côtiers et contribuer au rétablissement des stocks de poissons dans les zones sensibles et sujettes à la surpêche; invite la Commission à inscrire des objectifs de réduction paneuropéens obligatoires dans la révision prochaine de la directive européenne sur l’utilisation durable des pesticides (2009/128/CE) après une évaluation d’impact appropriée et demande à la Commission, aux États membres et aux gouvernements régionaux de consacrer l’aide destinée à l’agriculture, à la sylviculture et à la pêche aux programmes écologiques et aux pratiques durables;
Déposé par PPE (🇫🇷 : Les Républicains, Les centristes)
53. déplore que le plastique et la pollution découlant par exemple des usines de traitement des eaux, des produits pharmacologiques et des pratiques agricoles non durables telles que l’utilisation
intensive
non durable
de nutriments, nuise profondément à la santé des écosystèmes marins;
Déposé par PPE (🇫🇷 : Les Républicains, Les centristes)
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E bis. considérant qu’il est reconnu que le changement climatique joue un rôle déterminant dans la forte augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes à l’origine de catastrophes naturelles dans le monde entier, notamment les incendies;
Déposé par GUE/NGL (🇫🇷 : La France Insoumise, Gauche républicaine et socialiste)
J bis. considérant que les habitats et les espèces sont menacés par le changement climatique, comme en témoignent la mort de la majeure partie de la Grande Barrière de corail en Australie et les phénomènes météorologiques extrêmes, tels que le gigantesque incendie dans le bush australien, qui a causé la mort de plus d’un milliard d’animaux; qu’il est capital de préserver la nature et d’enrayer la perte de biodiversité pour atténuer le changement climatique et s’y adapter;
Déposé par GUE/NGL (🇫🇷 : La France Insoumise, Gauche républicaine et socialiste)
1 bis. défend une approche de la biodiversité et de la nature qui respecte leur valeur intrinsèque et s’oppose à toute tentative de monétisation ou de quantification de leur valeur d’usage;
Déposé par GUE/NGL (🇫🇷 : La France Insoumise, Gauche républicaine et socialiste)
12 bis. reconnaît que les événements récents, à savoir les incendies en Australie et les inondations à Djakarta en Indonésie, démontrent de manière évidente l’urgence climatique; invite instamment l’Union européenne et ses États membres à endosser un rôle de premier plan sur la scène internationale, en portant des politiques assorties d’objectifs immédiats, à moyen et long termes pour atténuer les effets du changement climatique, défendre les habitats, préserver et accroître la biodiversité, ainsi qu’à adapter leurs politiques étrangère et commerciale en conséquence, et à aider les pays en développement dans le cadre des programmes de mise en œuvre en faveur de la protection de biodiversité; demande que soit lancée une campagne à l’intention des communautés dans l’agriculture, l’élevage et la foresterie afin de garantir que nous œuvrions ensemble à mettre un terme aux pratiques, traditionnelles ou non, qui représentent une menace pour les écosystèmes et augmentent les risques d’incendie, notamment durant les saisons où les risques sont élevés;
Déposé par GUE/NGL (🇫🇷 : La France Insoumise, Gauche républicaine et socialiste)
14 bis. souligne que l’ensemble de la recherche et du développement en ce qui concerne les organismes issus du forçage génétique engendre un risque élevé de rejet accidentel de tels organismes dans l’environnement comportant des effets potentiellement dévastateurs pour les écosystèmes et la conservation des espèces; observe avec grande inquiétude que les technologies de forçage génétique sont potentiellement utilisables à des fins militaires et hostiles; invite la Commission et les États membres à plaider pour une interdiction au niveau mondial de la recherche et du développement au moyen du forçage génétique et tout déploiement de technologies de forçage génétique lors de la COP15;
Déposé par GUE/NGL (🇫🇷 : La France Insoumise, Gauche républicaine et socialiste)
22 bis. souligne qu’à ce jour, la plupart des politiques d’atténuation du changement climatique menées dans l’ensemble de l’Union, en particulier dans le domaine de la séquestration du carbone par la sylviculture commerciale, ont eu un effet négatif sur la biodiversité; relève que ces politiques ont également eu des répercussions sociales sur les communautés locales et les relations de la population avec l’environnement naturel; attire l’attention sur le fait que les solutions fondées sur la nature représentent l’instrument le plus important, tant pour l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de ses effets que pour la promotion de la biodiversité, et que ces solutions doivent favoriser des écosystèmes sains respectant les espèces indigènes;
Déposé par GUE/NGL (🇫🇷 : La France Insoumise, Gauche républicaine et socialiste)
22 ter. souligne les effets néfastes de l’agriculture intensive sur la biodiversité, liés en particulier à l’utilisation de pesticides et d’herbicides, d’organismes génétiquement modifiés et de monocultures, qui nuisent à la faune et la flore, à la diversité génétique des plantes, aux micro-organismes des sols, aux oiseaux et aux insectes, notamment aux abeilles; constate qu’une espèce d’abeille sur dix en Europe est menacée d’extinction;
Déposé par GUE/NGL (🇫🇷 : La France Insoumise, Gauche républicaine et socialiste)
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– vu le rapport de l’Agence européenne pour l’environnement du 4 décembre 2019 intitulé «L’environnement en Europe - État et perspectives 2020» (SOER 2020);
Déposé par Verts/ALE (🇫🇷 : Régions et Peuples Solidaires, Les Écologistes, Alliance Écologiste Indépendante)
J bis. vu le dépassement de quatre des neufs limites de la planète, définies par le Stockhom Resilience Centre;
Déposé par Verts/ALE (🇫🇷 : Régions et Peuples Solidaires, Les Écologistes, Alliance Écologiste Indépendante)
5 bis. s’inquiète des tendances négatives concernant la lutte contre les problèmes environnementaux à l’échelle européenne, comme relevées par l’AEE dans son rapport 2020 sur l’état de l’environnement, et du fait que l’Union et ses États membres ne sont pas en voie d’atteindre la plupart de leurs propres objectifs environnementaux; souligne que des mutations profondes et systémiques dans les processus de production et les modes de consommation s’imposent pour résoudre la crise environnementale et réduire notre empreinte écologique;
Déposé par Verts/ALE (🇫🇷 : Régions et Peuples Solidaires, Les Écologistes, Alliance Écologiste Indépendante)
8. souligne
l’existence de
que les
compromis entre la protection du climat et la protection de la biodiversité
devraient toujours être évités, particulièrement
dans le secteur de la bioéconomie, qui
joue
peut jouer
un rôle central dans la transition vers une économie neutre pour le climat
, pour autant qu’il ne menace pas la qualité des écosystèmes
; s’inquiète que les récents débats politiques n’aient pas suffisamment abordé la question de ces compromis; invite
toutes
la Commission et
les parties prenantes à adopter une vision cohérente
afin de concilier
de façon à créer une bioéconomie véritablement durable fondée sur
la protection de la
biodiversité
nature
et
la protection du climat dans le cadre d’une bioéconomie florissante
d’autres solutions écosystémiques, car cette approche permet d’obtenir les meilleurs résultats tant pour le climat que pour la biodiversité
;
Déposé par Verts/ALE (🇫🇷 : Régions et Peuples Solidaires, Les Écologistes, Alliance Écologiste Indépendante)
10. se félicite de l’engagement pris par Ursula von der Leyen dans les orientations politiques de la Commission 2019-2024 et dans sa lettre de mission du 10 septembre 2019 au commissaire chargé de l’environnement et des océans, d’élaborer, au cours des 100 premiers jours de mandat de la nouvelle Commission, une stratégie en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030 dans le cadre du pacte vert pour l’Europe et de faire en sorte que l’Union joue un rôle moteur à la conférence des parties 2020 à la CDB, comme elle l’avait fait en 2015, pour la conférence de Paris sur le climat; insiste pour que la nouvelle Commission en fasse une priorité et que l’Union stimule l’ambition mondiale en matière de biodiversité en amont de la COP15; invite la Commission à adopter une nouvelle approche face à la crise mondiale de la biodiversité mise en lumière par le récent rapport de l’IPBES, en s’écartant des engagements volontaires et en proposant une stratégie ambitieuse et globale pour la biodiversité à l’horizon 2030 qui fixe des objectifs juridiquement contraignants pour l’Union et ses États membres et qui intègre des objectifs spécifiques
pour la conservation et la protection des
à l’échelle européenne pour parvenir à au moins 30 % d’
espaces
naturels
terrestres
et
la restauration
marins protégés et restaurer au moins 30 %
des écosystèmes dégradés d’ici 2030
;
.
Déposé par Verts/ALE (🇫🇷 : Régions et Peuples Solidaires, Les Écologistes, Alliance Écologiste Indépendante)
26 bis. invite la Commission et les États membres à défendre l’adoption d’un statut juridique à l’échelle internationale et la reconnaissance de droits pour les biens communs mondiaux et les écosystèmes terrestres et marins lors de la COP15;
Déposé par Verts/ALE (🇫🇷 : Régions et Peuples Solidaires, Les Écologistes, Alliance Écologiste Indépendante)
I bis. considérant que la technologie de forçage génétique constitue une application particulière des nouvelles techniques de génie génétique, conçue pour modifier, remplacer ou éradiquer des populations et des espèces entières dans la nature; que, au vu du risque de porter gravement atteinte à la biodiversité, voire, dans le pire des cas, de provoquer l’effondrement des écosystèmes, la dissémination d’organismes issus du forçage génétique n’est, à ce stade, pas compatible avec le principe de précaution et l’esprit de la convention sur la diversité biologique; qu’il n’existe actuellement aucun moyen de récupérer les organismes issus du forçage génétique dans la nature ou d’inverser leurs effets sur l’environnement;
Déposé par Verts/ALE (🇫🇷 : Régions et Peuples Solidaires, Les Écologistes, Alliance Écologiste Indépendante) et GUE/NGL (🇫🇷 : La France Insoumise, Gauche républicaine et socialiste)
11 bis. invite la Commission et les États membres à exiger, lors de la COP15, l’adoption de dispositions concernant l’analyse prospective, l’évaluation des technologies et le suivi des nouvelles avancées technologiques, y compris celles dérivées de la biologie de synthèse;
Déposé par Verts/ALE (🇫🇷 : Régions et Peuples Solidaires, Les Écologistes, Alliance Écologiste Indépendante) et GUE/NGL (🇫🇷 : La France Insoumise, Gauche républicaine et socialiste)
11 ter. invite la Commission et les États membres à solliciter, lors de la COP15, un moratoire mondial portant sur la dissémination d’organismes issus du forçage génétique dans la nature, y compris les essais en champ, afin d’empêcher que ces nouvelles technologies ne soient disséminées prématurément et de respecter le principe de précaution consacré par le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne ainsi que par la convention sur la diversité biologique;
Déposé par Verts/ALE (🇫🇷 : Régions et Peuples Solidaires, Les Écologistes, Alliance Écologiste Indépendante) et GUE/NGL (🇫🇷 : La France Insoumise, Gauche républicaine et socialiste)
16 bis. invite la Commission et les États membres à œuvrer en faveur de la COP15 pour s’assurer que le consentement préalable, libre et éclairé des peuples autochtones et des communautés locales a été demandé et obtenu antérieurement à la dissémination de toute technologie pouvant avoir une incidence sur leurs connaissances traditionnelles, l’innovation, leurs moyens de subsistance ou leur utilisation de la terre, de leurs ressources et de l’eau; souligne, à cet effet, la nécessité d’adopter une approche participative qui associe toutes les communautés potentiellement concernées avant tout déploiement;
Déposé par Verts/ALE (🇫🇷 : Régions et Peuples Solidaires, Les Écologistes, Alliance Écologiste Indépendante) et GUE/NGL (🇫🇷 : La France Insoumise, Gauche républicaine et socialiste)
23 bis. invite la Commission et les États membres à plaider en faveur du cadre mondial pour l’après-2020 en matière de biodiversité afin d’intégrer les piliers fondamentaux que sont le principe de précaution, une approche et une analyse prospective fondées sur les droits, une évaluation et un suivi des technologies en ce qui concerne l’adoption de nouvelles technologies;
Déposé par Verts/ALE (🇫🇷 : Régions et Peuples Solidaires, Les Écologistes, Alliance Écologiste Indépendante) et GUE/NGL (🇫🇷 : La France Insoumise, Gauche républicaine et socialiste)
– Monsieur le Président, chers collègues, je veux ici partager avec vous quelques éléments.
En 40 ans, la moitié des récifs coralliens a disparu. En 30 ans, la moitié des forêts a été abattue. Un million, oui, un million d’espèces disparaîtra dans les dix prochaines années. Les raisons, nous les connaissons: la dégradation des habitats souvent orchestrée par les hommes, la surexploitation des ressources, le changement climatique ou encore la pollution. Nous sommes tous responsables dans nos mauvaises habitudes quotidiennes, mais nous sommes aussi responsables de ce désastre ici, collègues au Parlement européen, avec certaines de nos décisions, comme par exemple celle des accords commerciaux avec le bout du monde, guidés davantage par le profit immédiat que par la préservation de l’environnement et de notre écosystème.
Si nous, êtres humains, continuons à nous comporter comme si nous étions la seule espèce sur Terre, nous finirons par être la dernière espèce avant une disparition bien méritée. Il est grand temps de comprendre que nous sommes un élément d’un tout et que si nous ne préservons pas la biodiversité, nous ne survivrons pas. C’est aussi simple que cela.
– Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, nous discutons ce soir de votre stratégie sur la biodiversité en Europe pour 2030. C’est très bien, mais il y a déjà une stratégie européenne, pour 2020, et elle a totalement échoué. Aucun des objectifs de protection de la nature en Europe que nous nous étions fixés ne sera tenu. Par conséquent, si vous revenez vers nous dans quelques semaines, fin février, avec une stratégie, avec de grands chiffres, de belles intentions, mais sans aucun élément concret législatif contraignant qui nous permettra de changer la donne, ce sera une stratégie sympathique mais une stratégie inutile. Et ce que l’on attend concrètement, c’est 30 % de l’ensemble du territoire européen qui soit protégé pour laisser la nature tranquille contre les impacts de l’activité humaine. Ce que l’on souhaite, c’est un objectif de réduction contraignant chiffré de l’utilisation et des risques des pesticides en Europe. Ce que l’on souhaite, c’est que vous reveniez enfin avec une méthode d’évaluation de l’impact de ces pesticides sur les abeilles. Cela fait plusieurs mois que le Parlement européen vous a posé la question, nous attendons toujours votre nouvelle proposition. Et puis c’est aussi protéger la nature en dehors de l’Europe. Nous, le continent européen, nous sommes le plus impactant au monde, de par notre consommation, sur les forêts tropicales. Revenez avec une proposition concrète de lutte contre la déforestation importée. C’est tout ce que nous voulons. Si nous n’avons pas cela, Monsieur le Commissaire, ce sera une stratégie pour rien.
– Monsieur le Président, depuis dix ans, notre compréhension et notre connaissance de l’interdépendance entre la faune, la flore et les humains ont progressé, mais les destructions continuent à une échelle et à une vitesse jamais connues.
On en a parlé, un million d’espèces sont menacées d’extinction selon les chiffres de 2019 de l’IPBES, qui est un groupement de scientifiques internationaux. Nous sommes entrés vraiment dans une période de point de bascule. L’urgence climatique réclame de s’attaquer à cette perte de biodiversité et à ces facteurs dus à l’homme, qui mettent en danger le devenir de l’humanité. Et quand je parle de devenir de l’humanité, je me dis que la perte de biodiversité impacte les peuples autochtones. Personne ne parle de ces peuples autochtones, et pourtant ils entrent dans la sauvegarde de la biodiversité et ils jouent un rôle crucial.
En même temps, cette perte de biodiversité entraîne des conséquences sur les pays en voie de développement, sur la souveraineté alimentaire et sur la santé des populations.
L’Europe doit donc porter une position claire et forte à Kunming en Chine fin 2020, et nous avons le devoir de préserver ce vivant, de replanter les forêts, de dépolluer les océans et de privilégier une agriculture saine sans OGM et sans pesticides.
– Monsieur le Président, mes chers collègues, le dernier rapport de la plateforme intergouvernementale sur la biodiversité est alarmant: plus d’un million d’espèces animales et végétales, soit une espèce sur huit, sont aujourd’hui menacées de disparition. C’est la sixième extinction de masse qui est en cours.
Pourtant, nos dirigeants ne sont pas à la hauteur. Les objectifs décidés en 2010 ne seront pas réalisés. Dès lors, les décisions de la COP 15 seront déterminantes. Pour être crédible, l’Union européenne doit prendre des mesures fortes et entraîner l’ensemble de la communauté internationale. Je vous en propose deux.
D’abord sur les pesticides: selon les scientifiques, l’agriculture intensive est l’une des causes majeures de perte de la biodiversité. Les pesticides à large spectre, comme le glyphosate, sont en particulier pointés du doigt. Notre Parlement doit maintenant décider de leur interdiction avec un calendrier précis permettant de déployer les alternatives.
Ensuite, à propos des organismes génétiquement modifiés utilisés pour préserver les cultures des pesticides: nous avons interdit en 2001 les techniques qui existaient alors, mais les grands industriels cherchent à contourner notre réglementation en introduisant de nouveaux OGM, qui font pourtant courir un même danger sur notre environnement. Il est temps que notre Parlement leur barre la route en prononçant leur interdiction.
– Monsieur le Président, chers collègues, puisque, en ce moment nous sommes beaucoup en train de regarder vers l’Australie, regardons d’un peu plus près puisqu’il y a autre chose qui brûle.
Regardons un peu plus près sous la surface de l’eau, regardons cette grande barrière de corail qui brûle sous nos yeux. Hausse de la température, activités humaines, pollution chimique et biologique, plastique en tous genres, tous ces éléments ont des effets dévastateurs sur cette grande barrière.
Plus globalement, selon l’IPBES (plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques), ce sont deux tiers du milieu marin qui ont été significativement modifiés par l’action humaine. Mais sous l’eau, ça passe relativement inaperçu, alors regardons de plus près. Portons des objectifs ambitieux pour reconstruire la biodiversité marine, portons l’ambition de 30 % d’aires marines protégées, portons autant d’ambition pour 100 % de notre océan, cet océan qui agit comme une éponge depuis des décennies, mais qui commence à s’épuiser.
Deux points de la résolution sont particulièrement urgents: que l’Union européenne, première zone maritime du monde, fasse de l’océan l’une de ses priorités, et également que toutes les parties à la convention reconnaissent l’océan, comme dirait ma collègue Catherine Chabaud, comme un bien commun de l’humanité. Notre avenir en dépend.
Pour la COP 15, 17 objectifs sont ainsi avancés pour valoriser le vivant, réduire notre impact sur la nature ou encore relier climat et biodiversité, qui sont les deux faces d’une même pièce: celle de la survie de notre planète. Je souscris à la totalité de ces objectifs. Contrairement à ceux d’Aichi, qui sont restés des vœux pieux hélas, cette ébauche présente enfin des objectifs précis et chiffrés avec des moyens de suivi.
C’est aussi ce que nous défendons dans notre résolution, mais allons encore plus loin: nous souhaitons que ces objectifs soient juridiquement contraignants afin qu’ils ne restent pas lettre morte. Faisons de la COP 15 l’équivalent de l’accord de Paris pour le climat et, dès maintenant, agissons concrètement sur le territoire européen.
J’invite la Commission européenne dans la stratégie qu’elle présentera en mars à prendre elle-même de tels objectifs contraignants et à intensifier les efforts dans l’ensemble de ses politiques. Augmentons nos zones protégées, développons un soutien accru à la recherche et à l’innovation, soutenons massivement nos agriculteurs, nos pêcheurs et notre secteur forestier dans la transition vers des pratiques plus durables. La responsabilité revient également aux États membres, mais aussi à chaque collectivité territoriale. N’attendons pas octobre, c’est maintenant qu’il faut agir.
– Monsieur le Président, 75 % de l’environnement terrestre et 66 % de l’environnement marin sont menacés. Un million d’espèces sur huit est en voie d’extinction. En détruisant la biodiversité, nous nous autodétruisons. L’avenir de l’humanité est menacé par ces États qui saccagent les forêts présentes sur leur territoire ou par ces multinationales pour qui le pétrole peut ruisseler à flot tant que le profit ruisselle avec. Depuis trop longtemps, seul l’argent se joue des frontières.
C’est désormais l’impératif écologique qui doit dépasser les logiques nationales si nous voulons défendre notre avenir commun. Au lieu de continuer à piller la nature comme si nous pouvions l’exploiter sans limite, nous devons enfin la considérer comme un commun planétaire qui a le droit de se régénérer. Il ne s’agit pas ici que d’un changement philosophique: nous devons donner un statut juridique à la nature pour protéger réellement le vivant. L’année qui vient sera cruciale pour l’avenir de la planète: l’ONU a appelé à préserver 30 % de la surface du monde. Si nous voulons que la COP 15 ne soit pas un échec comme la COP 25 le fut, l’Europe doit prendre les mesures qui s’imposent, ré-ensauvager l’Europe et reconnaître les écocides et les droits de la nature.
Il ne faut pas se voiler la face concernant les bouleversements climatiques: l’activité humaine est évidemment responsable. Mais justement, plutôt que de systématiquement moraliser les citoyens et agir uniquement par le biais fiscal, n’est-ce pas plutôt le politique qu’il faut blâmer? Nous constatons amèrement que ni le changement de modèle économique, ni la remise en cause des traités de libre-échange, ni la nécessité de rétablir les frontières internes et externes à l’Union européenne n’apparaissent comme vos priorités dans la protection de l’environnement.
Oui, nous sommes responsables de nos modes de vie et de nos modes de consommation, mais nos efforts individuels sont toujours bien peu de choses s’il n’y a pas de changement majeur en rupture avec l’idéologie dominante. Il y a urgence: nous assistons à la disparition d’espèces qui subissent directement l’impact des phénomènes climatiques et environnementaux. La situation des pôles et de l’Australie nous le rappelle tristement.
La santé de nos compatriotes est menacée par la pollution de l’air, par la pollution des eaux, par la pollution des terres, par des logiques de rendement et par la pression du pouvoir financier. Pourquoi culpabiliser le citoyen qui a besoin de son véhicule pour travailler, alors que les compagnies maritimes, qui produisent plus de CO2 que le transport automobile, n’ont aucune obligation de réduire leurs émissions?
Grâce à des traités votés ici même, on importe des marchandises mal produites à l’autre bout du monde. Grâce à des traités votés ici même, on permet l’extension de l’usage des OGM ou l’utilisation de pesticides que l’AECG nous offre sur un plateau, comme l’atrazine.
Vous dites défendre la biodiversité, mais vous me répondez que l’abattage rituel ne pose aucun problème, eu égard à la liberté de culte. On ne demande pourtant aucune garantie sur le sort du bétail exporté. L’écologie doit être réelle et pas seulement de l’affichage. L’écoblanchiment et les mondanités ne font que dédouaner les véritables responsables des troubles de notre époque.