Résolution sur le résultat du réexamen par la Commission du plan d’action en 15 points sur le commerce et le développement durable

Procédure terminée

📌 Votes principaux

👍 Proposition de résolution
✅️ Adopté
🖐 Vote à main levée
6 octobre 2022

📚 Sources

🗃️ Données

🚫 Aucun amendement
Dominique BILDE | Rassemblement national
Je me suis abstenue sur ce texte.Le 26 février 2018, la Commission européenne a publié un plan d’action en quinze points, suivi d’une communication, le 22 juin 2022 : ces deux textes portaient sur l’interaction du commerce avec les principes du développement durable.Il s’agit, en partie, d’un « greenwashing » des traités commerciaux et de la politique commerciale de l’Union européenne.Certains points sont particulièrement inacceptables : en particulier, la création d’une fonction de « délégué à l’application des règles commerciales ».En revanche, des évaluations plus approfondies des accords de libre-échange seraient évidemment louables.
Geoffroy DIDIER | Les Républicains
Cette résolution vise à donner l’avis du Parlement européen sur le plan d’action en 15 points de la Commission qui a pour but d’intégrer et de renforcer les aspects environnementaux et sociaux dans la politique commerciale de l’UE. Ce plan prend en compte un certain nombre de recommandations de longue date du Parlement européen en matière d’impact environnemental et social de la politique commerciale de l’UE. Il renforce également les dimensions sociale et environnementale de cette même politique, notamment en ce qu’il prévoit que tous les futurs accords de libre-échange de l’Union devront comporter un chapitre sur les systèmes alimentaires durables qui sont liés au chapitre sur le commerce et le développement durable. Partageant les ambitions et orientations de ce plan et favorable à l’avis positif mais prudent émis par cette résolution, j’ai voté en sa faveur.
France JAMET | Rassemblement national
Il ne s’agit ni plus ni moins que d’un impressionnant « greenwashing » des actuels et des futurs accords de libre-échange. Quand bien même, rajouter un renforcement des règles qui veilleraient à un meilleur respect climatique n’est pas contre ma ligne politique, encore moins contre mon investissement sociétal... Je me suis donc abstenue sur ce dossier.
Gilles LEBRETON | Rassemblement national
Je me suis abstenu sur ce rapport. Certes je soutiens sa demande d’évaluer a posteriori les accords de libre-échange, car cela montrera assurément que ces accords sont des catastrophes économiques, sociales et écologiques. Mais le rapport souligne que le seul moyen de tendre vers une économie neutre en carbone est de renforcer le multilatéralisme, ce qui est un non-sens absolu.
Manon AUBRY | La France Insoumise
Ce rapport vise à présenter les observations et les recommandations du Parlement européen sur l'intégration de conditionnalités écologiques et sociales dans les accords commerciaux signés par l’Union européenne. Il propose notamment d’obliger les deux parties à mettre effectivement en œuvre les conventions de l’Organisation internationale du travail et les accords internationaux en faveur du climat et de l’environnement. Il ouvre également la possibilité de sanctions en cas de non-respect des accords de Paris ou de violations graves des droits des travailleurs. J’ai donc voté pour ce texte qui marque un premier progrès en matière de protection des travailleurs et de la Planète, tout en regrettant que des propositions de régulation plus ambitieuses n’aient pas été retenues et que les principes exposés restent flous et très peu détaillés.
Christophe GRUDLER | Mouvement Démocrate
Afin que le commerce accompagne le plus possible la transition verte, j’ai voté en faveur de la réforme des chapitres « développement durable » de nos accords commerciaux. Je souligne le travail accompli par ma collègue Marie-Pierre Vedrenne pour répondre aux attentes des citoyens dans ce domaine. Ce texte en effet intègre nos grandes ambitions climatiques dans la politique commerciale de l’UE.
Jean-Paul GARRAUD | Rassemblement national
. – Même si cette initiative est bonne sur le fond, l’UE commence à être trop exigeante et à faire la morale à ses partenaires et cela se ressent. Le texte laisse aussi trop de liberté pour qualifier ce qui est « développement durable » et ce qui ne l’est pas. Je me suis donc abstenu.
Catherine GRISET | Rassemblement national
. – Même si cette initiative est bonne sur le fond, l’UE commence à être trop exigeante et à faire la morale à ses partenaires et cela se ressent. Le texte laisse aussi trop de liberté pour qualifier ce qui est « développement durable » et ce qui ne l’est pas. Je me suis donc abstenue.
Mathilde ANDROUËT | Rassemblement national
. – Cette proposition de résolution émane du document officiel de la Commission du 26 février 2018 . Elle n’est ni plus ni moins qu’un impressionnant « greenwashing » des actuels et des futurs accords de libre-échange. Encore plus de « Free Trade Agreement « et encore plus d’éco-blanchiment imposé autour des accords qui œuvrent contre notre marché unique. Je me suis abstenue.
Marina MESURE | La France Insoumise
La Commission a présenté une révision des chapitres sur le commerce et le développement durable dans les accords commerciaux de l’UE. Cela soumet théoriquement les États qui ratifient un accord de libre-échange avec l’UE au respect des règles fondamentales en matière de droits des travailleurs et de protection de l’environnement. Grâce à cette révision, la violation de l’accord de Paris sur le climat et des conventions fondamentales de l’OIT pourrait entraîner des sanctions dans le cadre de l’application des traités de libre-échange signés par l’Union européenne. Bien que cette proposition aurait pu se montrer plus ambitieuse en évoquant les modalités des sanctions possibles et en mentionnant les conséquences néfastes sur l’environnement de la libéralisation du commerce, elle représente un vrai progrès.Puisque cette proposition renforce les engagements en matière de droit du travail et d’environnement, j’ai décidé de voter en faveur de ce texte. Je reste néanmoins fortement attachée à une politique protectionniste et à la fin de la libéralisation des échanges commerciaux qui a drastiquement limité notre souveraineté et favorise intrinsèquement le dumping social.
🚫 Aucune explication de vote
Emmanuel MAUREL | Gauche républicaine et socialiste

– Monsieur le Président, en matière commerciale, nous sommes instruits par l'expérience. Il y a loin de la parole aux actes et malgré un volontarisme de façade, malgré quelques avancées, je pense que la Commission ne répond pas pleinement aux critiques sur l'inefficacité des clauses sur le commerce et le développement durable.

D'abord, il y a un premier point, c'est que l'impact du commerce mondial, de l'intensification des échanges sur le climat reste quand même un impensé dans nos débats. C'est près d'un quart des émissions de gaz à effet de serre. En fait, l'activisme mercantile l'emporte toujours sur les considérations sociales et environnementales, ce qui explique l'enthousiasme pour l'accord avec la Nouvelle-Zélande, alors que c'est un pays aux antipodes de l'Europe, l'enthousiasme pour le Mercosur, alors que ça encourage la destruction de la forêt amazonienne.

Et moi, ce qui me gêne dans le texte de la Commission, c'est que c'est quand même très flou sur la nature et la portée des sanctions en cas de violation des clauses. Où est le caractère contraignant? Quels sont les mécanismes? On reste sur notre faim.

Dernier point, attention au double discours. On ne peut pas dire qu'on va défendre les droits humains, les libertés fondamentales et en même temps aller faire un accord gazier en Azerbaïdjan au moment où ils massacrent les Arméniens et passer un pacte avec le Qatar et l'Arabie Saoudite. Franchement, là, il y a une contradiction qui est insupportable, et il faut la régler.

Marie-Pierre VEDRENNE | Mouvement Démocrate

Ce ne sont pas ni des principes en l'air, ni une jolie formule. Avec cette réforme, une violation de l'accord de Paris ou de nos standards sociaux pourra être sanctionnée. C'est une avancée pour façonner de nouveaux accords, mais surtout promouvoir des changements profonds. Mais nous avons beaucoup entendu et nous continuons d'entendre que des sanctions auraient mis à mal la capacité de l'Union européenne à conclure de nouveaux accords. Je crois au contraire que cela donne du poids à un commerce fondé sur des règles. Et je crois au contraire, par ailleurs, que cette réforme correspond à un enjeu de crédibilité pour nous et en dehors de l'Union européenne.

Ainsi, l'accord avec la Nouvelle-Zélande constitue un début puisqu'il inclurait ces chapitres, ce nouveau modèle. Mais il est à présent nécessaire que cette partie sur les chapitres développement durable devienne une référence. Quant aux accords existants ou ceux conclus, il faut engager des discussions avec nos partenaires pour les moderniser. Monsieur le Commissaire, cette réforme, nous la saluons tous. Mais nous le savons, c'est dans la mise en œuvre que nous serons au rendez-vous.

Raphaël GLUCKSMANN | Place publique

– Monsieur le Président, Monsieur le Vice-président, enfin, enfin, nous commençons à remettre les choses à l'endroit et à cesser de confondre la fin et les moyens. Car oui, le commerce est un moyen et non une fin. Il doit servir un but plus grand que lui, à commencer par le développement durable.

La Commission semble avoir partiellement entendu le message que nous essayons de porter et nous pourrons donc demain sanctionner la violation de l'accord de Paris ou des droits sociaux par nos partenaires commerciaux. Vous ne respectez pas vos engagements de réduction d'émissions, vous violez les libertés syndicales, nous rétablissons les droits de douane. Mettre notre puissance commerciale au service de nos principes et de nos intérêts stratégiques, voilà la voie à suivre. Cette approche doit désormais prévaloir dans toutes les négociations en cours et dans tous les accords déjà négociés.

Mais nous devons aller plus loin, insérer par exemple les clauses miroirs dans tous nos accords pour favoriser l'adoption de nos standards en matière agricole, pour mettre fin à la concurrence déloyale et ancrer nos professions de foi écologique dans les faits. Une rupture avec 40 années de laisser-faire, laisser-passer s'esquisse. Ce n'est qu'un début, chers collègues, à nous de transformer l'Union et son marché en puissance normative globale.

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