Résolution sur la destruction du patrimoine culturel au Haut-Karabakh

Procédure terminée

📌 Votes principaux

👍 Proposition de résolution
✅️ Adopté

🇪🇺 Députés européens

635
2
42

🇫🇷 Députés français

🔎 Vote introuvable
8 mars 2022
👍
✅️ Approuvé

🇪🇺 Députés européens

635
2
42

🇫🇷 Députés français🗳 Voir le vote

78
1
Parmi 79 députés, 79 ont votés.
10 mars 2022
↩️ Renvoi en commission
✅️ Approuvé
🖐 Vote à main levée
10 mars 2022

📚 Sources

🗃️ Données

📝 Amendement n°1 ❌️ Rejeté

16 bis. souligne que toute nouvelle escalade des tensions autour du Haut- Karabakh fera le jeu de la Russie, comme cela a été le cas à de nombreuses reprises, et nuirait aux pourparlers de normalisation en cours entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, et entre l’Arménie et la Turquie;

Déposé par ECR

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🚫 Aucun amendement
🚫 Aucune explication de vote
François ALFONSI | Régions et Peuples Solidaires

Dix-huit mois après l’agression menée par la dictature de Bakou contre le peuple arménien de l’Artsakh, la situation reste préoccupante et les tensions très vives. La défaite des forces arméniennes a créé de graves déséquilibres dans les relations entre l’Arménie et les États voisins agresseurs, la Turquie et l’Azerbaïdjan.

Par la proposition que nous votons aujourd’hui, nous apportons un soutien bienvenu à ceux qui sont, à juste titre, inquiets de leur avenir. Le négationnisme à l’égard du patrimoine culturel arménien, et la destruction des édifices par l’armée azérie dans les territoires qu’ils ont conquis par la force qui en est le témoin, sont le prélude à de nouvelles agressions. L’Artsakh est toujours menacé d’épuration ethnique. Par notre soutien, le peuple arménien est plus fort et les intentions belliqueuses de ses voisins seront plus facilement écartées.

Il n’y a pas, dans le Haut-Karabakh, deux belligérants qui se neutralisent: il y a un agresseur et il y a une victime. L’agresseur est une dictature. La victime est une démocratie et elle est très affaiblie. L’Europe doit se mettre aux côtés de l’Arménie et apporter sa contribution pour écarter le risque d’une nouvelle guerre.

Nathalie LOISEAU | Renaissance

Le 3 février dernier, le ministre de la culture d’Azerbaïdjan a annoncé la mise en place d’un groupe de travail sur le patrimoine du Haut-Karabakh. Il est vrai que depuis le conflit armé de l’automne 2020, près de 1 500 monuments sont passés sous le contrôle de l’Azerbaïdjan. Parmi eux, 161 églises ou monastères arméniens, 345 pierres tombales, 591 stèles. Il y aurait donc matière à assurer leur protection. Mais il y a, en réalité, matière à s’alarmer de ce que le ministre azéri compte faire.

En effet, le 15 mars 2021, le président Aliyev s’est déplacé à Tsakuri, dans la région d’Hadrout; face à une église du XIIe siècle, il a promis d’effacer les inscriptions arméniennes qui y figurent. D’autres églises ont déjà été détruites. Le prétexte invoqué: rendre justice à la culture des Albanais du Caucase. Si vous ignorez de quoi il s’agit, ne vous inquiétez pas, aucun historien sérieux n’en atteste. Si vous vous demandez s’il y a vraiment de quoi s’inquiéter, sachez qu’entre 1997 et 2006, 89 églises arméniennes, 5 800 stèles et plus de 22 000 tombes, dont celles du cimetière arménien de Djoulfa, ont été rasées par l’Azerbaïdjan dans l’enclave du Nakhitchevan. Bakou nie toute destruction et s’insurge du mauvais procès qui lui serait fait. L’Azerbaïdjan affirme que l’Arménie porte la responsabilité de la destruction de patrimoine azéri dans le premier conflit du Haut-Karabakh. C’est possible, et si tel est le cas, cela doit être condamné.

Mais pourquoi alors l’Azerbaïdjan empêche-t-il l’Unesco de faire son travail et d’envoyer sur place une mission d’experts, comme cela est proposé depuis novembre 2020. C’est pourtant le rôle de l’organisation onusienne d’intervenir dans le cadre de la convention de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé.

Aujourd’hui, j’en appelle aux coprésidents du groupe de Minsk pour qu’ils interviennent auprès de l’Azerbaïdjan. J’en appelle à l’Union européenne, afin qu’elle se prévale des liens privilégiés du partenariat oriental pour obtenir des assurances claires de la part de Bakou que le patrimoine arménien sera préservé. J’en appelle à l’Unesco, qui ne doit pas se laisser intimider, mais aussi à d’autres acteurs de terrain, tels qu’Aliyev, pour qu’ils agissent enfin.

Écoutons ce que Sigmund Freud nous a appris: tout ce qui travaille à la culture travaille contre la guerre.

François-Xavier BELLAMY | Les Républicains

– Madame la Présidente, Madame la Commissaire, une guerre ne doit pas en faire oublier une autre. Aujourd’hui encore, en Arménie, dans le Haut-Karabakh, des familles attendent le retour de prisonniers de guerre détenus illégalement par l’Azerbaïdjan, maltraités, utilisés comme monnaie d’échange. Des militaires et des civils sont régulièrement pris pour cible par des soldats azéris, au mépris des engagements de cessez-le-feu. Hier encore, le village de Khnushinak a été ciblé par des tirs de mortier, et ce matin, celui de Khramort.

Mais ce ne sont pas seulement les vivants qui meurent. Le président Aliyev veut aussi tuer l’Histoire, comme les talibans à Bâmiyân, comme Daesh au Levant. Depuis la fin de la guerre, des dizaines de monuments, d’églises, de khatchkars, ont été délibérément détruits dans une volonté négationniste insensée d’effacer les traces millénaires de la présence arménienne sur ces terres, que le gouvernement azéri déclare très officiellement être une fiction. Violence ultime qui, en privant un peuple de son droit à décider de son destin, veut lui voler aussi jusqu’à la trace de sa présence. Violence qui nous concerne tous, car ce patrimoine inestimable est aussi le nôtre. C’est un trésor de l’humanité.

Notre résolution, aujourd’hui, affirme l’urgence d’une mission de l’Unesco pour vérifier dès maintenant la protection du patrimoine arménien. Si cette résolution n’est pas suivie d’effets, l’Union européenne doit suspendre les fonds qu’elle verse à l’Azerbaïdjan, car aucun soutien n’est dû à un État qui viole le droit international et ses propres engagements. L’Europe en a pris conscience aujourd’hui, elle doit être enfin présente concrètement aux côtés de l’Arménie.

Virginie JORON | Rassemblement national

– Madame la Présidente, chers collègues, Madame la Commissaire, alors que tous nos regards sont légitimement tournés vers l’Ukraine, un autre pays européen continue à souffrir le martyre, loin des caméras et de l’agitation diplomatique, malheureusement. Ce pays, c’est l’Arménie, ce peuple est le peuple arménien, cruellement lâché par tous à l’automne 2020.

L’Arménie continue aujourd’hui de souffrir. Au Haut-Karabakh, ce territoire disputé avec l’Azerbaïdjan, les troupes azéries procèdent à la destruction du patrimoine culturel arménien de cette région, et ce dans le but de faire fuir la population arménienne de ce territoire. Il y a encore quelque temps, j’étais à Erevan et j’ai pu constater la souffrance du peuple arménien face à cette guerre qui continue. Nous nous étions émus, à juste titre, de la destruction des mausolées de Tombouctou par l’État islamique. Mais qui se soucie de l’épuration culturelle qui menace aux confins du continent européen?

Monastères, églises ou pierres tombales, 1 500 monuments culturels arméniens sont menacés de destruction. Ces actes ont déjà eu lieu par le passé au Nakhitchevan où, en 2006, l’Azerbaïdjan avait fait raser la nécropole de l’ancienne ville arménienne de Djoufa. Ces actes menacent de se répéter aujourd’hui, alors que, semble-t-il, l’Azerbaïdjan vient de créer un groupe de travail dont les activités consisteront à effacer les «inscriptions fictionnelles» arméniennes des monuments religieux ou historiques du Haut-Karabakh.

Si toutes les destructions du patrimoine culturel sont à blâmer, où qu’elles aient lieu, dans le monde entier, cette menace-là nous oblige particulièrement envers ce peuple frère, chrétien et européen.

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