Résolution sur la situation en Tunisie

Procédure terminée

📌 Votes principaux

👍 Proposition de résolution
✅️ Adopté

🇪🇺 Députés européens

534
45
106

🇫🇷 Députés français🗳 Voir le vote

25
26
28
Parmi 79 députés, 79 ont votés.
21 octobre 2021

📚 Sources

🗃️ Données

🚫 Aucun amendement
Dominique BILDE | Rassemblement national
J’ai voté contre cette résolution.Le Président tunisien a, certes, mis en place des mesures d’exception dans son pays, mais il s’agit, en partie, d’éviter une dérive islamiste en Tunisie. Il faut également être lucide sur les tentatives extérieures d’ingérence.
Geoffroy DIDIER | Les Républicains
Cette résolution porte sur la crise politique que traverse actuellement la Tunisie. Le Président Kaïs Saïed a pris la décision de révoquer le chef du gouvernement Hichem Mechichi, de geler les pouvoirs du Parlement et de lever l’immunité des députés. Ne m’estimant pas en mesure aujourd’hui de juger et encore moins de condamner la politique du Président actuel, qui déclare vouloir lutter contre la corruption et contre l’islamisme, j’ai choisi de voter contre ce texte.
Gilles LEBRETON | Rassemblement national
J’ai voté contre cette résolution car elle s’ingère dans les affaires démocratiques tunisiennes en critiquant l’énergie du nouveau président Kaïs Saïed. Il a été élu par le peuple dans le but de contrer la dérive islamiste des Frères musulmans et de lutter contre la corruption dans son pays, ce qui semble effrayer la majorité du Parlement européen.
Joëlle MÉLIN | Rassemblement national
La résolution commune refuse de laisser sa chance au Président Saïed, dont le profil et le soutien populaire pourraient pourtant laisser présager un renforcement de la Tunisie. Cette nouvelle serait pourtant particulièrement bénéfique pour la France et l’Europe en termes migratoires et sécuritaires.Préférant une vision procédurale de la démocratie à une compréhension historique et réaliste de ces progrès, le Parlement reprend les antiennes du Printemps arabe, qui avait conduit à l’arrivée des islamistes d’Ennahda au pouvoir. Par ailleurs, il n’aborde aucun sujet important dans le dossier de manière explicite: instrumentalisation turque, soutien du Qatar aux forces islamistes, jeu trouble de l’Algérie.Un Parlement qui préfère les Frères musulmans à un pouvoir fort mais soucieux d’inscrire la Tunisie dans la communauté internationale peut-il vraiment se prévaloir d’être à la pointe de la démocratie?J’ai donc voté CONTRE ce texte.
Manon AUBRY | La France Insoumise
Cette résolution vise à présenter l’analyse du Parlement européen sur la situation de la Tunisie, qui fait face à un blocage de ses institutions 10 ans après sa révolution démocratique et subit une crise sociale et sanitaire dramatique (le pays fait partie des plus durement frappés par la pandémie). C’est dans ce contexte que le président Kais Saied a suspendu le fonctionnement normal des institutions et s’est attribué les pleins pouvoirs en annonçant travailler à établir «un véritable régime démocratique». Cette résolution fait part de l’inquiétude du Parlement européen face à la crise politique du pays, souligne l’importance du processus de démocratisation tunisien et demande à l’Union européenne de continuer ses programmes d’aides financière et médicale. J’ai donc voté pour ce texte équilibré dont l’objectif principal est d’affirmer le soutien du Parlement européen au peuple tunisien dans la poursuite de son processus de démocratisation et face à une terrible crise sanitaire et sociale.
Manuel BOMPARD | La France Insoumise
La Tunisie est un pays ami de la France et avec lequel nous partageons des liens historiques, affectifs et culturels profonds. L’évolution de la situation tunisienne est donc pour nous une source légitime de préoccupation tant qu’elle se fait dans le plein respect de la souveraineté et de l’indépendance du peuple tunisien. Cette résolution essaye de garder un ton prudent en appelant à la reprise de l’activité parlementaire dès que possible, dans le cadre d’un dialogue national, et en invitant les autorités à agir dans le respect de la constitution et de veiller à ce que les droits fondamentaux de tous les citoyens soient garantis et protégés. C’est la raison pour laquelle je fais le choix de la soutenir.
Jérôme RIVIÈRE | Rassemblement national
J’ai voté contre cette résolution qui s’immisce dans les affaires intérieures de la Tunisie. Les décisions prises par le Président Kaïs Saïed sont justifiées par le devoir de résister aux pressions islamistes à l’intérieur de son pays, et aux ingérences étrangères venues de l’extérieur. Pour lutter contre l’islamisme et l’immigration, la France a intérêt à avoir une Tunisie forte.
Stéphane SÉJOURNÉ | Renaissance
Le 25 juillet dernier, le président tunisien Kaïs Saïed s’appropriait les pleins pouvoirs, avec le soutien du peuple tunisien, afin de mettre fin à la corruption du système et la crise économique, sociale et sanitaire que traverse le pays. Cette résolution fait suite à la constitution d’un nouveau gouvernement, le 11 octobre, dirigé par Najla Bouden, même si ses prérogatives sont réduites. Si le Parlement salue la nomination d’une femme au poste de Premier ministre, le texte reste très critique vis-à-vis de la peine de mort, des procès de civils devant les cours martiales, des atteintes aux droits de l’homme et des limites imposées au travail parlementaire par l’octroi des pleins pouvoirs présidentiels. Face à l’urgence à régler la crise socio-économique, Stéphane Séjourné, au même titre que la délégation Renaissance, s’est abstenu sur ce texte, estimant la résolution trop sévère et occultant la gravité de la situation à laquelle le président tunisien doit faire face.
Jean-Paul GARRAUD | Rassemblement national
. – J’ai voté contre cette résolution car, si le Président Kaïs Saïed a en effet mis en place une situation d’exception, il l’a fait d’une part pour résister aux poussées de partis islamistes radicaux, d’autre part pour faire face à une ingérence étrangère visant la déstabilisation de son pays.Pour lutter contre l’islamisme et l’immigration illégale, la France a tout intérêt à avoir une Tunisie forte comme celle qu’essaye de construire Kais Saïed.
Virginie JORON | Rassemblement national
La résolution commune refuse de laisser sa chance au Président Saïed, dont le profil et le soutien populaire pourraient pourtant laisser présager un renforcement de la Tunisie. Cette nouvelle serait pourtant particulièrement bénéfique pour la France et l’Europe en termes migratoires et sécuritaires. Préférant une vision procédurale de la démocratie à une compréhension historique et réaliste de ces progrès, le Parlement reprend les antiennes du Printemps arabe, qui avait conduit à l’arrivée des islamistes d’Ennahda au pouvoir. Par ailleurs, il n’aborde aucun sujet important dans le dossier de manière explicite: instrumentalisation turque, soutien du Qatar aux forces islamistes, jeu trouble de l’Algérie.J’ai voté contre.
Catherine GRISET | Rassemblement national
. – Comme à l’habitude, le Parlement européen fait primer une vision purement procédurale de la démocratie sur une vision politique.Il importe de soutenir une présidence tunisienne forte avec comme contrepartie les exigences françaises sur la maitrise migratoire, l’éloignement du voisin algérien et la lutte réelle contre l’influence turque sur place. Il serait très souhaitable qu’une évolution «à l’égyptienne» se produise en Tunisie.La résolution commune refuse de laisser sa chance au Président Saïed, dont le profil et le soutien populaire pourraient pourtant laisser présager un renforcement de la Tunisie. Cette nouvelle serait pourtant particulièrement bénéfique pour la France et l’Europe en termes migratoires et sécuritaires.Le Parlement reprend la logique du Printemps arabe qui avait conduit à l’arrivée des islamistes d’Ennahda au pouvoir. Il n’aborde aucun sujet important dans le dossier de manière explicite: instrumentalisation turque, soutien du Qatar aux forces islamistes, jeu trouble de l’Algérie.Le Parlement préfère les Frères musulmans à un pouvoir fort mais soucieux d’inscrire la Tunisie dans la communauté internationale...J’ai donc voté contre.
Hélène LAPORTE | Rassemblement national
À force de crises politiques en Tunisie, le besoin classique d’un État fort s’est fait sentir dans les urnes et dans les institutions. Auréolé d’une élection présidentielle remportée par plus de 70 % des voix, le Président Saïed a décidé de se donner les pleins pouvoirs le 25 juillet en suspendant le parlement. Depuis lors, un nouveau gouvernement a été nommé, avec une femme comme Premier ministre, et dix femmes ministres, un gouvernement principalement composé de techniciens, et dont le but est de rassurer les institutions internationales, dont le FMI, et de restaurer l’ordre administratif dans le pays. La résolution commune refuse de laisser sa chance au Président Saïed, dont le profil et le soutien populaire pourraient pourtant laisser présager un renforcement de la Tunisie et serait particulièrement bénéfique pour la France et l’Europe en termes migratoires et sécuritaires. Préférant une vision procédurale de la démocratie à une compréhension historique et réaliste de ces progrès, le Parlement n’aborde aucun sujet important dans le dossier de manière explicite : instrumentalisation turque, soutien du Qatar aux forces islamistes, jeu trouble de l’Algérie. Un Parlement qui préfère les Frères musulmans à un pouvoir fort mais soucieux d’inscrire la Tunisie dans la communauté internationale peut-il vraiment se prévaloir d’être à la pointe de la démocratie? J’ai donc voté contre ce texte.
Aurélia BEIGNEUX | Rassemblement national
Comme à l’habitude, le Parlement européen fait primer une vision purement procédurale de la démocratie sur une vision politique.Il importe de soutenir une présidence tunisienne forte avec comme contrepartie les exigences françaises sur la maîtrise migratoire, l’éloignement du voisin algérien, et la lutte réelle contre l’influence turque sur place. Il serait très souhaitable qu’une évolution «à l’égyptienne» se produise en Tunisie.La résolution commune refuse de laisser sa chance au Président Kais Saied, dont le profil et le soutien populaire pourraient pourtant laisser présager un renforcement de la Tunisie. Cette nouvelle serait pourtant particulièrement bénéfique pour la France et l’Europe en termes migratoires et sécuritaires.Le Parlement reprend la logique du Printemps arabe qui avait conduit à l’arrivée des islamistes d’Ennahda au pouvoir. Il n’aborde aucun sujet important dans le dossier de manière explicite: instrumentalisation turque, soutien du Qatar aux forces islamistes, jeu trouble de l’Algérie.Le Parlement préfère les Frères musulmans à un pouvoir fort mais soucieux d’inscrire la Tunisie dans la communauté internationale...J’ai donc voté contre.
Annika BRUNA | Rassemblement national
Le Président tunisien Kaïs Saïed doit faire face aux islamistes radicaux, ce qui l’a amené à prendre des mesures d’urgence. J’ai donc voté contre cette résolution qui ne tient pas compte des réalités en Tunisie.
🚫 Aucune explication de vote
Dominique BILDE | Rassemblement national

Il semblerait donc absurde de déstabiliser le Président Saïed qui, aux prises avec une situation économique et sanitaire difficile, tente également de maintenir le cap face aux assauts des partis islamistes. Il faut en effet saluer son programme réformiste audacieux, marqué notamment par une lutte vigoureuse contre la corruption. La relance de la production de phosphate, pilier de l’économie tunisienne, offre également enfin un espoir de reprise tangible à ce pays.

Dans ce contexte, la décision du Président d’invoquer l’article 80 de la constitution tunisienne peut être contestable, mais elle ne saurait occulter ni ce bilan, ni son indéniable assise populaire. Ainsi, l’Union européenne ne doit pas contribuer, par une ingérence malavisée, à l’affaiblissement d’un pays gage de stabilité dans une région travaillée par des tensions multiples, de la crise libyenne au conflit sahélien, et, par ailleurs, au cœur de la crise migratoire actuelle.

Gilles LEBRETON | Rassemblement national

– Madame la Présidente, chers collègues, le peuple tunisien a décidé en 2011, par une révolution que le monde entier a admirée, d’instaurer un régime démocratique. L’Union européenne l’a soutenu dans ce choix. Dix ans après, les promesses de la révolution n’ont, hélas, pas été tenues. La situation économique et sociale de la Tunisie s’est fortement dégradée et d’énormes manifestations ont dénoncé une corruption endémique.

Je comprends que, face à ce chaos, le président Saïed ait décidé de réagir. Élu avec plus de 72 % des voix, il dispose de la légitimité démocratique pour le faire. Vu d’Europe, les moyens qu’il a employés sont certes surprenants: prise des pleins pouvoirs le 25 juillet, suspension de la Constitution le 22 septembre. Mais je veux croire que l’objectif du président Saïed est, comme il le dit, d’instaurer le plus vite possible une démocratie débarrassée de la corruption. Et je ne doute pas qu’un agenda politique véritablement démocratique sera dévoilé prochainement avec l’annonce de l’élaboration d’une nouvelle Constitution, puis l’organisation d’élections.

Confiant dans les capacités du peuple tunisien à prendre en main son destin et respectueux de sa souveraineté, je lui souhaite bonne chance et l’assure de mon amitié et de mon soutien.

Emmanuel MAUREL | Gauche républicaine et socialiste

On a un nouveau gouvernement, il est dirigé par une femme, cela a été dit, Mme Najla Bouden Romdhane. C’est une première étape, mais ça ne peut être qu’une première étape. Parce que, évidemment, la concentration du pouvoir dans les mains d’un seul homme, fût-il soutenu par la majorité de la population, ce n’est jamais sain, ce n’est jamais bon.

Et je crois que la Tunisie, évidemment, a besoin d’un nouveau processus électoral. Et pour ça, les Tunisiens, le peuple tunisien, a notre confiance, il a notre amitié parce que nous connaissons la vigueur des forces vives de la société tunisienne: les ONG, les mouvements féministes, le syndicat UGTT, qui a joué un rôle primordial pour la Tunisie, pour la mener vers la paix civile et le renouveau politique.

Pour surmonter ces crises, la Tunisie et le peuple tunisien peuvent compter sur le soutien indéfectible du Parlement européen, des agences de l’Union, du groupe de soutien à la démocratie et de coordination des élections. Bref, tout cela fait qu’on a envie aujourd’hui d’aider la Tunisie, mais surtout pas de la sanctionner. Aider ce pays, ça veut dire aussi amplifier l’aide économique, amplifier l’aide sociale. Surtout pas sanctionner, mais aider le peuple tunisien qui en a bien besoin. Parce que nos liens sont indéfectibles. Ça a été rappelé et il ne faut jamais l’oublier dans ce Parlement.

Nathalie LOISEAU | Renaissance

– Madame la Présidente, aujourd’hui c’est l’automne de la démocratie en Tunisie et, pourtant, il est loin le printemps, celui de la révolution de jasmin. Pourtant, dix ans seulement se sont écoulés. Aujourd’hui, le Parlement tunisien est suspendu. Le président Kaïs Saïed décide seul de plus en plus de choses. De plus en plus seul. Alors, bien sûr, nous nous élevons, nous déplorons, nous regrettons. Nous condamnons ce que nous voyons et que nous ne comprenons pas.

Mais où étions-nous? Où était l’Union européenne lorsque le Parlement tunisien virait à la pétaudière, bagarre dans l’hémicycle incluse? Que disions-nous quand, il y a tout juste un an, un député islamiste tunisien justifiait la décapitation d’un professeur français, Samuel Paty, au prétexte qu’il aurait blasphémé?

Au peuple tunisien, si courageux et si déboussolé, à la société civile tunisienne, si active et si déterminée, aux jeunes Tunisiens, qui votent avec leurs pieds en tentant de traverser la Méditerranée au péril de leur vie, nous donnons beaucoup de leçons, mais nous n’avons pas encore trouvé le moyen de leur donner ce qui leur manque le plus: l’espoir.

Thierry MARIANI | Rassemblement national

Comme partout où les disciples des Frères musulmans ont dirigé, le résultat a été catastrophique. L’appauvrissement, la gabegie, la corruption ont constitué le bilan d’Ennahdha et l’implosion politique guettait depuis longtemps. Comme partout, les printemps arabes n’ont accouché que d’une catastrophe sociopolitique. Tous les observateurs étaient particulièrement inquiets. Les plus sérieux ont donc accueilli avec un immense soulagement l’élection et les décisions de Kaïs Saïed.

Kaïs Saïed, c’est l’inverse des islamistes, ceux qui, en baskets, vendent à la Turquie et ne sont pas capables de lire le Coran. Il parle l’arabe littéraire, il a emporté la dernière présidentielle avec plus de 70 % des voix et j’avoue reconnaître qu’il développe des arguments souverainistes. Je constate que son nouveau gouvernement compte beaucoup de femmes, dont la Première ministre. Le Parlement européen devrait s’en réjouir. Au lieu de cela, visiblement, certains préfèrent relayer la propagande des Frères musulmans. Ils voudraient que l’état de droit profite aux partis islamistes. Ils continuent à soutenir les solutions qui ont plongé la Tunisie dans ce déclin économique et accéléré les flux migratoires.

Une Tunisie forte et prospère serait un atout pour les États membres de l’Union. Laissons sa chance à ce nouveau gouvernement qui a toutes les qualités pour redresser la Tunisie en retrouvant la voie d’une démocratie efficace au service de sa population.

Salima YENBOU | Les Écologistes

C’est pour cela que, dans notre résolution: nous rappelons tout le chemin que la Tunisie a parcouru depuis 2011, seul pays du Maghreb à avoir réussi à prendre la voie de la démocratie; nous exprimons notre inquiétude; et nous demandons au président une feuille de route claire.

Je comprends la défiance du peuple tunisien face à un Parlement bloqué qui n’a pas su faire face à la crise économique, sociale et sanitaire. Mais je ne peux pas croire qu’il aspire à un retour en arrière. J’entends qu’une partie de la population tunisienne a confiance en son président, mais cette confiance ne peut pas se substituer à long terme au bon fonctionnement d’institutions indépendantes.

Comme le disait Jean Monnet: «rien n’est possible sans les hommes – et je rajoute les femmes –, mais rien n’est durable sans les institutions». Je suis fière d’être la rapporteure pour mon groupe sur la Tunisie. Ce pays si courageux, qui a fait le pari de la démocratie et qui a gagné à travers le Quartet le prix Nobel de la Paix en 2015.

Nous vous soutiendrons toujours dans ce combat, car l’enjeu est important et le chemin parcouru précieux. Vive la démocratie tunisienne!

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