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8 bis. encourage les autorités à créer un organe de justice réparatrice assimilé à un tribunal, qui serait chargé d’enquêter sur les violations des droits humains qui ont eu lieu pendant le conflit, y compris les circonstances, les facteurs et le contexte des violations, afin de donner aux victimes la possibilité de témoigner et de permettre une consignation historique impartiale du passé; demande également que cet organe conçoive une politique de réparations, assortie de recommandations pour des mesures destinées à prévenir la commission de nouvelles violations des droits humains;
Déposé par Verts/ALE (🇫🇷 : Régions et Peuples Solidaires, Les Écologistes)
Concernant les dissensions ethniques, c’est, en effet, l’éviction des Tigréens des sphères de pouvoir avec l’ascension de cet homme d’État oromo qui fit initialement figure de pomme de la discorde, avant que ce conflit devienne ouvert et armé, ponctué d’exactions sanglantes. S’agissant de l’économie, les chiffres de croissance ont pu occulter la misère d’une grande part de la population, qui vient alimenter, d’ailleurs, le trafic international d’êtres humains.
Nous l’avions évoqué en séance plénière, au sujet des migrants éthiopiens un temps retenus dans les geôles saoudiennes. Plus de deux millions d’Éthiopiens étaient, par ailleurs, déplacés dans leur propre pays en 2020. Ayant moi-même visité un des camps abritant ces personnes, je ne peux que déplorer la prolongation de ce drame humanitaire, sans issue évidente.
Bref, l’Éthiopie est un concentré des difficultés de tant de pays africains, et auxquelles seules des réponses nationales paraissent pertinentes. Je vous remercie.
En fait, que demandons-nous? Nous demandons que le gouvernement éthiopien et le Front de libération du peuple du Tigré s’engagent dans un cessez-le-feu immédiat pour résoudre leurs divergences politiques par des moyens pacifiques et démocratiques, dans le cadre de la constitution du pays. Il est impératif que les organisations d’aide humanitaire – vous en avez parlé – et de défense des droits de l’homme soient autorisées à faire leur travail en sécurité et sans entrave dans tout le pays. Le dialogue doit être assuré avec les Nations unies, afin de permettre à son personnel expulsé de poursuivre leur important travail sur le terrain.
Nous demandons également à agir en priant les États membres de mettre fin aux exportations d’armes et de technologies de surveillance vers l’Éthiopie, qui sont déployées pour attaquer des civils et perpétrer des violations des droits de l’homme.
Concernant l’Éthiopie, notre imprudence est certainement encore plus coupable. M. Abiy Ahmed a décidé de livrer une bataille acharnée contre la province du Tigré quand cette dernière a refusé de retarder les élections législatives du 4 novembre dernier. Depuis, les assauts constants des forces gouvernementales contre la région sont émaillés de nombreux crimes de guerre. Le patrimoine chrétien, si prolifique dans la région du Tigré, est particulièrement en danger. Des moines éthiopiens auraient même été massacrés.
Ce constat, déjà accablant, est aggravé par deux autres points. D’abord, Abiy Ahmed a admis lui-même avoir demandé l’aide de l’armée érythréenne pour envahir le nord de l’Éthiopie. Cette armée multiplie les massacres et défend les intérêts d’un des États les plus fermés de la planète. Ensuite, l’Éthiopie est désormais un pays très fragilisé, puisque d’autres foyers de contestation ethnique du pouvoir central surgissent. Or, entre les foyers islamistes en Somalie et au Soudan, et l’influence turque dans la région, le pire est à craindre en termes migratoires et sécuritaires pour toute la Corne de l’Afrique et demain, peut-être, pour l’Europe.