Résolution sur l'arrestation d'Alexeï Navalny

Procédure terminée

📌 Votes principaux

👍 Proposition de résolution
✅️ Adopté

🇪🇺 Députés européens

581
50
44

🇫🇷 Députés français🗳 Voir le vote

50
21
4
Parmi 79 députés, 75 ont votés.
21 janvier 2021

📚 Sources

🗃️ Données

🚫 Aucun amendement
🚫 Aucune explication de vote
Thierry MARIANI | Rassemblement national

– Madame la Présidente, le 8 juin 1978 à Harvard, Alexandre Soljenitsyne a prononcé un discours souvent qualifié de prophétique. Il disait notamment, je cite: «le mode de vie occidental apparaît de moins en moins comme le modèle directeur, il est le symptôme des révélateurs par lequel l’histoire lance des avertissements à une société menacée ou en péril. De tels avertissements sont, en l’occurrence, le déclin des arts, ou le manque des grands hommes d’État».

L’Union européenne n’a pas écouté Alexandre Soljenitsyne. Pire, elle présente le redressement de la Russie opéré par Vladimir Poutine comme un danger pour elle. Qui croit vraiment que Moscou soit un danger pour Paris, Rome ou Berlin? Pour ne pas voir que l’influence de l’Europe se réduit, nous inventons des fantômes. Pour ne pas avoir le courage de s’émanciper de la tutelle des États-Unis et de l’OTAN, l’Union est prête à toutes les sanctions, à toutes les provocations envers Moscou.

Alexeï Navalny n’est pas un acteur majeur de la politique russe, ses prises de position sont d’ailleurs parfois aux antipodes des idées que nous défendons ici. Je vous rappelle ainsi que M. Navalny affirme que la Crimée restera russe pour très longtemps. Son empoisonnement, oui, mérite une enquête internationale, selon le droit en vigueur, c’est-à-dire après avoir apprécié la qualité de l’enquête russe.

Par aveuglement, l’Union européenne s’entête donc à soutenir toute opposition à Poutine. C’est l’inverse de la diplomatie et le contraire de ce à quoi l’Union doit servir: soutenir les intérêts de nos nations. À moins bien sûr que l’Union cherche à soutenir les intérêts d’un autre État qui nous a récemment donné le spectacle de la fin de sa domination mondiale, c’est d’ailleurs ce que Soljenitsyne annonçait. Aveuglés, nous ne voyons plus que les discussions, comme celle que nous avons en ce moment, ne provoquent plus l’admiration du monde, elles provoquent plutôt sa consternation.

Bernard GUETTA | Renaissance

– Madame la Présidente, chers collègues, regardons bien et regardons mieux car, dans cette affaire Navalny; il n’y a pas qu’un invraisemblable déni de droit et de toutes les libertés à la fois. Cela c’est l’intolérable évidence, celle que ce Parlement doit dénoncer et sanctionner mais ce que nous dit d’abord l’affaire Navalny est que ce régime est maintenant affaibli. S’il n’avait pas fait arrêter l’homme revenu le défier, sans doute aurait-il enhardi l’opposition? Il pouvait en tout cas le craindre, mais en le faisant arrêter il fait d’un opposant aux mains nues un héros national engagé dans un combat singulier contre un président qui s’essouffle.

M. Poutine s’embourbe en Syrie, piétine en Ukraine, hésite au Bélarus. M. Poutine perd la main, ses caisses se vident, sa popularité recule. Regardons mieux et nous verrons le désarroi d’un homme vieillissant qui ne sait plus comment faire taire ce vengeur téméraire.

Raphaël GLUCKSMANN | Place publique

– Madame la Présidente, Monsieur le Haut-représentant, chers collègues, aujourd’hui Vladimir Poutine a peur, non pas de l’Europe ou des États-Unis, mais d’un simple citoyen russe ayant pour seules armes son courage et ses comptes YouTube ou Instagram.

L’arrestation pathétique d’Alexeï Navalny révèle une fois de plus la nature tyrannique du régime de Poutine. Alors bien sûr, dans cette enceinte, ses petits télégraphistes d’extrême droite, de l’AFD au rassemblement national, viendront encore le défendre ici même. C’est pour cela qu’ils sont payés. Mais leurs électeurs doivent le savoir: voter pour eux, ce n’est pas voter pour la souveraineté des nations, c’est voter pour la soumission à ces tyrannies étrangères.

Alors, chers collègues, souvenons-nous des mots prononcés dans ce Parlement par M. Navalny lui-même. Si vous voulez, nous dit-il, nous aider à combattre ce régime, alors sanctionnez les oligarques qui dépensent chez vous l’argent qu’ils volent chez nous. Faisons-le enfin, passons des mots aux actes, montrons qu’on ne peut pas à la fois violer les droits humains à Moscou et dépenser son argent à Courchevel ou sur la Côte d'Azur. Soyons dignes, ici, du courage des démocrates russes, là-bas.

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