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– Madame la Présidente, chers collègues, le rapport qui nous est présenté aujourd’hui dresse un juste constat: les zones rurales connaissent un déclin préoccupant; elles sont désertées par les services publics et délaissées par les jeunes générations. Symptôme de cette désaffection, la disparition attendue de 62 % des exploitations agricoles d’ici 2040 est dramatique, car elle est une menace directe pour notre autonomie alimentaire. Les solutions qui nous sont proposées témoignent d’une vision malheureusement idéologique du problème.
Le rapport souhaite développer de nouvelles sources de revenus pour les zones rurales, parmi lesquelles la production d’énergies renouvelables. J’estime qu’il nous appartient de protéger la richesse inégalable que constitue notre patrimoine agricole avant de nous disperser dans des politiques énergétiques hasardeuses.
Il cherche ensuite à faire plier les campagnes sous les assauts du pacte vert pour l’Europe et de sa stratégie «De la ferme à la fourchette». Je conteste cet objectif de décroissance agricole, car il nous conduit dans une impasse économique et environnementale.
Il répond enfin à la désertification démographique par la protection des droits des migrants dans les campagnes. J’estime qu’il est impératif de protéger d’abord les droits des agriculteurs européens, victimes de la politique commerciale néfaste de Bruxelles.
Comble du cynisme: voici que la Commission nous annonce le doublement des importations de poulets du Chili, lesquelles s’ajouteront aux concessions en cours de négociation avec le Mexique et le Mercosur. L’agriculture n’est plus une variable d’ajustement des politiques européennes; elle en est carrément devenue le martyr.
La redynamisation des zones rurales ne passera pas par un énième organe européen de contrôle, qui décidera à la place des États membres, et encore moins par une intensification de la politique libre-échangiste de Bruxelles. La solution est avant tout agricole. Ne perdons pas de vue le vrai sujet: faire confiance à nos agriculteurs pour relever les défis qui nous attendent et leur assurer enfin un revenu décent.
– Madame la Présidente, Madame la Commissaire, les zones rurales sont le cœur battant du territoire européen. Dans ma région, elles représentent 40 % de la population. Pourtant, ces territoires sont confrontés à des défis et à des difficultés majeurs, par exemple l’accès à des services, le développement des infrastructures, le renouvellement des générations ou encore l’accès à l’enseignement. Aujourd’hui encore, l’inflation, la précarité énergétique, le coût des carburants et le risque de délestage électrique pèsent plus fort encore sur nos zones rurales.
Ce sont pourtant elles qui pourront nous apporter une réponse aux défis majeurs auxquels nous devons faire face, que ce soit la sécurité alimentaire, l’indépendance énergétique ou, bien sûr, les enjeux environnementaux. Larges pourvoyeurs de richesses et d’emplois, les secteurs agricole et sylvicole doivent demeurer au centre de ces territoires.
Je voudrais saluer le mécanisme de test pour les zones rurales qui doit être mis en place, parce qu’en évaluant les nouvelles politiques et leurs effets sur ces zones rurales, nous éviterons, je l’espère, que ces dernières soient lésées par des politiques mises en place de manière négative. C’est un vrai enjeu pour l’ensemble de l’Europe.
– Madame la Présidente, Madame la Commissaire, chers collègues, merci et tout d’abord, félicitations à Isabel Carvalhais et à l’ensemble des rapporteurs fictifs pour la qualité de ce rapport. J’ai la ruralité heureuse et j’ai la ruralité conquérante, car je crois que les zones rurales sont l’endroit où nous avons les solutions pour le pacte vert pour l’Europe, entre autres grâce à la transition numérique et à la vision à long terme pour les zones rurales, qui nous permet d’avoir la feuille de route pour construire une Europe rurale plus forte, mieux connectée et plus résiliente.
L’Europe rurale est aussi le milieu où des initiatives vertueuses comme le programme Leader se développent. C’est grâce à ce programme que nous réalisons l’Europe de la proximité et l’Europe des citoyens engagée. La ruralité y est le milieu de l’innovation sociale: les différents acteurs se rassemblent, les nouvelles idées sont stimulées et les nouveaux partenariats sont créés, avec une méthode participative qui engage la population locale. La nature participative de Leader et ses résultats brillants ont été à la base de ce nouvel élan pour la ruralité.
Il est donc indispensable de renforcer le programme Leader, d’assurer que les zones rurales reçoivent un pourcentage adéquat de fonds européens, étant donné qu’elles représentent 80 % du territoire de l’Union, et de développer un réflexe rural qui amène les décideurs politiques comme nous à intégrer la dimension rurale de manière transversale dans toutes les politiques publiques européennes et nationales.
Avec ce rapport, je suis fier que le Parlement leur adresse un message sérieux, complet, éclairé et bien travaillé. J’espère surtout que la Commission nous entendra et qu’elle transformera l’essai de sa communication de juin 2021. J’espère que nous avancerons sur l’observatoire et la définition des zones rurales fonctionnelles, que nous appliquerons le principe du «réflexe ruralité» à l’ensemble des politiques européennes et que nous rendrons nos fonds et nos accompagnements financiers plus efficaces.
Nous avons besoin de redonner de la visibilité à nos campagnes, de les rendre plus attrayantes et d’enrayer la chute démographique – dans le domaine de l’agriculture, bien sûr, mais aussi au-delà. Il y a d’ailleurs des signaux encourageants dans certaines régions européennes, que nous pourrions multiplier en collaborant davantage avec les acteurs de terrain.
Bruxelles ne construira pas seule l’avenir des zones rurales. Nous devons soigner et accompagner de façon complète et adaptée ces zones qui jouent tant de rôles, à commencer par celui de fournir la quasi-totalité de notre alimentation.
J’espère que les États membres, mais aussi les régions, pourront continuer à agir, à se coordonner et à mettre en œuvre leurs programmes respectifs: c’est là un grand enjeu pour l’équilibre de notre Europe. Merci encore à notre rapporteure, Isabel Carvalhais. Je pense qu’il faut approuver ce texte dans son intégralité, y compris, donc, le paragraphe sur les prédateurs.
– Madame la Présidente, depuis des décennies, l’Union européenne s’efforce d’instaurer et de promouvoir le libre-échange et la mondialisation. Pour cela, elle a multiplié les traités de libre-échange, qui n’ont eu de cesse d’appauvrir notre agriculture et de dépecer notre industrie. L’appauvrissement de nos campagnes, qui ont été délaissées au profit de la «start-up nation», selon les mots de notre président français, en est la conséquence directe. Sur le marché mondial, les produits agricoles et industriels français ou européens ne sont plus compétitifs.
C’est pourquoi nos campagnes ont été délaissées au profit de grandes métropoles. Les constats sont là: désertification des zones rurales, démographie catastrophique, fermeture des services publics et persistance de zones blanches. Or, ce sont des réalités largement imputables à la politique de l’Union européenne. Et que propose-t-elle pour y remédier? Un pacte rural, un test rural et un observatoire européen de la ruralité. Mais quels sont ces termes? Les ruraux européens ne sont pas des rats de laboratoire devant subir des tests et autres observations. Par ailleurs, la PAC et le Feader existent pour cela. J’en déduis donc qu’ils ne fonctionnent pas, puisque la Commission propose un nouveau pacte.
De plus, à l’heure où M. Macron envisage d’installer des populations entières de migrants dans nos campagnes si délaissées, la Commission pense sérieusement à faire reposer sa politique sur, je cite, «des communautés inclusives de solidarité intergénérationnelle, d’équité et de renouveau, ouvertes aux nouveaux arrivants et favorisant l’égalité des chances pour tous». Ce sont des chimères.
Pour développer une saine vision des zones rurales, l’Union européenne devrait questionner l’ultralibéralisme et le mondialisme qui la caractérisent, au profit du protectionnisme intelligent et de la relocalisation des activités en ruralité.