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– Monsieur le Président, le rapport sur l’insécurité alimentaire dans les pays en développement que nous allons voter est un rapport complet qui propose de créer les conditions d’une vraie souveraineté alimentaire pour les pays en développement. Je soutiens ce qu’a dit tout à l’heure mon collègue, Benoît Biteau, à ce sujet.
Un sujet qui mériterait d’être creusé davantage, c’est celui de la pêche. Dans de très nombreux pays, les communautés côtières dépendent fortement de la pêche pour leur alimentation, mais la concurrence est de plus en plus dure avec les flottes étrangères. Il faut protéger l’accès des pêcheurs artisans aux ressources halieutiques. Dans l’ouest de l’Afrique, par exemple, les communautés côtières pêchent et consomment des espèces comme la sardinelle, or ces espèces-là sont de plus en plus pêchées par les flottes étrangères pour produire des farines de poisson qui servent à l’aquaculture, y compris en Europe. À Madagascar, alors que le pays fait face à une situation d’insécurité alimentaire majeure, la quasi-totalité des thons pêchés sont exportés hors du pays.
Ne laissons pas les clés du système alimentaire à l’agro-industrie. La semaine dernière, à la Conférence mondiale sur les océans, des organisations d’artisans pêcheurs ont lancé un appel à l’action de la pêche artisanale pour demander à la communauté internationale de garantir l’accès aux ressources marines et aux marchés pour la pêche...
– Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, ici à Strasbourg, c’est l’heure de dîner. Mais aujourd’hui même sur la même planète, dans l’hémisphère Sud, à Madagascar, des millions d’enfants n’auront mangé qu’un petit bout de galette de manioc et un petit verre de jus de cactus: c’est cela, la réalité de l’insécurité alimentaire.
Alors, notre responsabilité collective exige que l’Europe s’engage – et elle s’engage déjà avec beaucoup de solidarité –, mais il faut aussi s’attaquer aux causes de cette insécurité alimentaire. Avec nos partenaires, nous devons coconstruire des solutions adaptées à l’agriculture, à l’accès à l’eau, à la santé. Mais nous devons aussi accélérer ce combat mondial contre le dérèglement climatique qui provoque la sécheresse, des famines et des conflits.
L’urgence, c’est de travailler ensemble parce que la cohérence, l’efficacité, la convergence sont les clés de notre défi collectif.
Bâtir la sécurité alimentaire sur l’Organisation mondiale du commerce et la libéralisation des échanges a ainsi eu comme conséquence une dépendance accrue aux importations des biens de première nécessité. Lorsque les bateaux n’arrivent plus dans les ports, le spectre de la famine surgit et menace les plus pauvres.
Aussi, la sécurité alimentaire dans les pays du Sud ne doit plus dépendre d’importations de produits soumis à des logiques spéculatives, engendrant une forte volatilité des prix pouvant rendre périlleux l’accès à la nourriture. Elle ne pourra se construire que dans la promotion de la souveraineté alimentaire, qui s’appuie sur le développement d’une agriculture locale plus autonome et plus résiliente.
L’OMC doit donc être réformée d’urgence. Cette instance multilatérale est incapable de remplir son rôle dès que les guerres apparaissent. La spéculation que nous voyons se développer depuis le 24 février 2022 est inacceptable: les profiteurs de guerre sont de retour.
L’Union européenne doit renforcer la régulation de la spéculation. À ce sujet, j’invite mes collègues à voter en faveur de l’objection MiFID demain. L’Union européenne doit aussi taxer les profits abusifs des multinationales, comme l’a demandé David Beasley, directeur général du Programme alimentaire mondial, devant la commission de l’agriculture du Parlement européen.