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Tout d’abord, elle ne saurait pallier indéfiniment les défaillances d’autorités nationales. Les quelque 32 millions d’Africains déplacés ou réfugiés, par exemple, doivent se voir proposer des solutions pérennes dans leur propre pays au lieu de nos seuls subsides.
À cela s’ajoutent les très nombreux scandales qui ont émaillé la gestion de ces fonds, de l’inflation artificielle des listes de bénéficiaires à l’extorsion des travailleurs humanitaires, notamment par les terroristes islamistes d’Al-Shabab en Somalie, d’où certaines ONG se sont vu retirer. Le fait que le Niger ou le Nigeria aient un temps déclaré persona non grata des organisations reconnues illustre les risques tangibles de détournement au profit de belligérants ou de terroristes. Pour ma part, j’ai demandé aussi instamment que vainement des éclaircissements s’agissant des camps de Tindouf, de facto sous la houlette du Front Polisario.
Il est également illusoire de prétendre que l’aide humanitaire européenne à l’Afghanistan, censée être quadruplée, ne transitera aucunement par les talibans, puisque ces derniers interviendront nécessairement dans sa distribution. Ils entraveront d’ailleurs l’exercice des femmes travailleuses humanitaires, affectant par ricochet les Afghanes et leurs enfants.
L’Union européenne, première donatrice mondiale, ne saurait se compromettre au profit de régimes ou d’entités que nous réprouvons et que nous avons parfois combattus au prix du sang de nos propres soldats.
Le rapport que nous adoptons aujourd’hui arrive à un moment crucial. L’aide humanitaire fait face à de nombreux défis. En plus des conflits dont le nombre ne cesse d’augmenter, le dérèglement climatique va accroître le besoin en aide humanitaire. La sécheresse et la famine en cours à Madagascar en est un exemple saisissant. Et ce n’est que le début.
Le monde d’aujourd’hui est fragile et les besoins sont énormes. Que faire face à cela? Il faut autant que possible prévenir, via notre politique d’aide au développement. Nous devons travailler avec les populations vulnérables et les communautés autochtones pour les aider à renforcer leur résilience face au changement climatique.
L’Union européenne et ses États membres sont les premiers contributeurs à l’aide humanitaire, mais le manque de financement se fait de plus en plus sentir. Il faut augmenter notre contribution et prévoir un budget annuel solide pour l’aide humanitaire. Nous devons renforcer notre coordination avec les autres donateurs et garantir un financement à la fois prévisible et flexible de l’aide humanitaire.
Les femmes et les jeunes filles sont souvent les plus durement touchées dans les crises. Il faut que des actions spécifiques leur soient destinées, car elles ont aussi un rôle central à jouer dans la résolution des crises humanitaires.
Enfin, il faut que l’aide humanitaire demeure ferme sur ses principes d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance. C’est vrai pour l’action de l’Union européenne, mais il faudra être vigilant vis-à-vis d’une instrumentalisation lorsque des acteurs privés financent l’aide humanitaire. Agissons maintenant.
– Monsieur le Président, cher Commissaire, en ce moment même à l’est de l’Afrique, dans l’océan Indien, dans le sud de Madagascar, près d’un million d’hommes, de femmes et d’enfants sont dévastés par une famine épouvantable: il n’y a plus d’eau, la sécheresse brûle les sols, plus rien ne pousse et il n’y a plus rien à manger. Plus de 70 000 enfants ont faim et on leur donne un mélange de cactus et de cendre pour essayer de les maintenir en vie.
L’Europe intervient déjà, mais à Madagascar comme partout, il faut traiter les urgences. Il faut aussi s’attaquer aux causes. Et même quand il n’est pas le déclencheur direct des catastrophes humanitaires, le dérèglement climatique vient aggraver systématiquement des défaillances déjà existantes.
Nous avons beaucoup parlé de solidarité, mais j’insiste sur notre responsabilité. Nos partenaires sont nos voisins, ils sont aussi nos frères, alors leurs souffrances sont aussi nos souffrances.