Renforcer la démocratie ainsi que la liberté et le pluralisme des médias dans l’UE: l’utilisation abusive d’actions au titre du droit civil et pénal pour réduire les journalistes, les ONG et la société civile au silence

Procédure terminée

🎯 Résumé

📌 Votes principaux

👍 Proposition de résolution
✅️ Adopté

🇪🇺 Députés européens

444
48
75

🇫🇷 Députés français🗳 Voir le vote

45
17
3
Parmi 79 députés, 65 ont votés.
11 novembre 2021

📚 Sources

🗃️ Données

📝 Amendement n°1 ❌️ Rejeté

Q bis. considérant que la détention et les poursuites pénales à l’encontre de M. Julian Assange constituent un dangereux précédent pour les journalistes; que l’extradition de M. Assange vers les États-Unis devrait être interdite et qu’il devrait être rapidement libéré, comme l’affirme et le recommande l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe dans sa résolution 2317 du 28 janvier 2020 sur les menaces à la liberté des médias et la sécurité des journalistes en Europe;

Déposé par GUE/NGL (🇫🇷 : La France Insoumise, Gauche républicaine et socialiste)

🔗 Voir la source

168
216
180
🤖 Vote électronique
📝 Amendement n°2 ❌️ Rejeté

1. souligne que les poursuites-bâillons sont vexatoires et constituent une attaque directe contre l’exercice des libertés et droits fondamentaux, et qu’elles visent à anéantir la diversité de la pensée et des opinions publiques critiques, y compris par l’autocensure des journalistes; souligne que les droits fondamentaux et la démocratie sont liés au respect de l’état de droit et que les atteintes à la liberté des médias et à la participation au débat public démocratique, notamment à la liberté d’expression, d’information, de réunion et d’association, menacent les valeurs de l’Union consacrées par l’article 2 du traité UE; est d’avis que les poursuites-bâillons sont particulièrement préoccupantes lorsqu’elles sont financées directement ou indirectement par les budgets de l’État et qu’elles sont combinées à d’autres mesures étatiques indirectes et directes contre les médias indépendants, le journalisme indépendant et la société civile; se félicite que le rapport 2020 de la Commission sur l’état de droit évoque les poursuites- bâillons dans son évaluation de la liberté et du pluralisme des médias dans l’Union et mette en avant les mesures concrètes et les bonnes pratiques dans la lutte contre ce phénomène; demande que les rapports annuels à venir comprennent une analyse approfondie de l’environnement juridique des médias, et du journalisme d’investigation en particulier, et qu’ils examinent de manière plus approfondie les problèmes rencontrés par les journalistes et la société civile ainsi que l’effet dissuasif que les poursuites-bâillons peuvent avoir sur ces acteurs; souligne que les poursuites-bâillons sont une menace pour la liberté et le pluralisme des médias ne sont qu’une des menaces qui pèsent sur la liberté et le pluralisme des médias, les autres étant notamment les pressions et les impératifs commerciaux, les pressions politiques, l’autocensure journalistique sur des questions particulièrement controversées, la précarité des carrières et la lourde charge de travail des journalistes, la pression exercée sur les journalistes pour qu’ils conservent l’accès aux sources de l’élite par des reportages non critiques, ainsi que la promotion de carrières étant fermée aux journalistes qui enfreignent les hypothèses non dites et internalisées concernant la «ligne» correcte sur des questions particulièrement controversées, notamment en matière de politique étrangère ; invite la Commission à formuler également des recommandations par pays et à évaluer les progrès accomplis, notamment pour les questions concernant la situation de la liberté des médias dans les États membres;

Déposé par GUE/NGL (🇫🇷 : La France Insoumise, Gauche républicaine et socialiste)

🔗 Voir la source

🖐 Vote à main levée
📝 Amendement n°3 ❌️ Rejeté

1 bis. invite les États membres à reconnaître le grave préjudice que les poursuites-bâillons causent aux personnes qui s’élèvent contre l’injustice et attirent l’attention sur les risques ou les pratiques irresponsables des acteurs économiques; estime que les États membres devraient réformer toute loi qui criminalise la liberté d’expression, de réunion ou d’association, et favoriser un environnement où la critique fait partie d’un débat sain sur toute question d’intérêt public; est d’avis que les entreprises devraient être tenues responsables de tout acte de représailles à l’encontre de journalistes, de défenseurs des droits, de lanceurs d’alerte, de militants et d’ONG;

Déposé par GUE/NGL (🇫🇷 : La France Insoumise, Gauche républicaine et socialiste)

🔗 Voir la source

163
362
43
🤖 Vote électronique
📝 Amendement n°4 ❌️ Rejeté

T bis. considérant que les ONG et les organisations de la société civile sont exemptées de la plupart des exigences en matière de déclaration financière, de transparence et de lutte contre le blanchiment de capitaux; que le rapport spécial nº 35/2018 de la Cour des comptes européenne souligne que les ONG sont susceptibles d’être utilisées à des fins de blanchiment de capitaux; que nombre de ces organisations sont des multinationales de plusieurs milliards d’euros;

Déposé par ID (🇫🇷 : Rassemblement national)

🔗 Voir la source

🖐 Vote à main levée
📝 Amendement n°5 ❌️ Rejeté

3 bis. rappelle que certaines ONG et leur personnel ont été reconnus coupables d’infractions graves, notamment de fraude et de pédophilie; souligne que toute initiative législative visant à réduire les poursuites-bâillons ne doit pas entraver les enquêtes civiles ou pénales sur les activités et les finances des ONG, des organisations de la société civile, de leur personnel et de leurs bénévoles, ou des journalistes;

Déposé par ID (🇫🇷 : Rassemblement national)

🔗 Voir la source

🖐 Vote à main levée
📝 Amendement n°6 ❌️ Rejeté

4. souligne que le débat public a également un rôle important à jouer dans le bon fonctionnement du marché intérieur ainsi que la mise en application de la législation et des politiques de l’Union, car c’est souvent dans ce contexte que les violations du droit de l’Union, y compris les violations des droits fondamentaux, la corruption et d’autres pratiques abusives menaçant le bon fonctionnement du marché intérieur sont portées à la connaissance des citoyens; insiste sur le fait que des mesures de protection contre les poursuites-bâillons sont essentielles pour faire échec à la menace que cette pratique abusive fait peser sur la mise en application du droit et des politiques de l’Union; souligne que toute mesure de protection contre les poursuites-bâillons abusives ne devrait pas conduire à une immunité de fait pour les journalistes, les ONG, la société civile et les organisations de médias;

Déposé par ID (🇫🇷 : Rassemblement national)

🔗 Voir la source

🖐 Vote à main levée
📝 Amendement n°7 ❌️ Rejeté

10 bis. souligne que toute allégation formulée par des ONG, des organisations de la société civile, des journalistes et des organisations de médias devrait être jugée par un tribunal indépendant;

Déposé par ID (🇫🇷 : Rassemblement national)

🔗 Voir la source

🖐 Vote à main levée
📝 Amendement n°8 ❌️ Rejeté

11. souligne que, ces dernières années, les discours de haine et la discrimination dans les médias, en ligne et hors ligne, ainsi que la cyberviolence, se sont multipliés à l’encontre des journalistes, des ONG, des universitaires, des élus et chefs d’État ou de gouvernement, des libres penseurs faisant autorité dans le domaine de la politique environnementale et migratoire, des défenseurs des droits et d’autres acteurs de la société civile, y compris de ceux qui défendent les droits des personnes LGBTIQ, les questions d’égalité entre les femmes et les hommes, la liberté de religion ou de conviction et de ceux qui signalent des actes criminels commis par des migrants , menaçant ainsi la liberté des médias, les libertés d’expression, d’information et de réunion, ainsi que la sécurité publique; rappelle que les discours de haine en ligne peuvent engendrer de la violence hors ligne; rappelle la nécessité de promouvoir le code de conduite de la Commission sur la lutte contre les discours haineux illégaux en ligne; souligne le fait que les femmes journalistes sont confrontées aux mêmes pressions que leurs collègues en matière de contenu, mais qu’elles sont plus souvent victimes de violences et de harcèlement sexuels;

Déposé par ID (🇫🇷 : Rassemblement national)

🔗 Voir la source

🖐 Vote à main levée
📝 Amendement n°9 ❌️ Rejeté

12. souligne qu’il est important d’adopter des normes européennes communes et une approche coordonnée pour traiter les de ne pas étiqueter des opinions controversées sur le plan politique comme des discours de haine, en particulier dans l’environnement en ligne;

Déposé par ID (🇫🇷 : Rassemblement national)

🔗 Voir la source

🖐 Vote à main levée
📝 Amendement n°10 ❌️ Rejeté

12 bis. estime qu’une définition trop générale et imprécise de la notion de «discours de haine» pourrait être inefficace et entraîner une utilisation disproportionnée et arbitraire; estime que cela pourrait mettre en péril la liberté d’expression et la liberté des médias;

Déposé par ID (🇫🇷 : Rassemblement national)

🔗 Voir la source

🖐 Vote à main levée
📝 Amendement n°11 ❌️ Rejeté

12 ter. est préoccupé par le fait que les lois sur le discours de haine pourraient être utilisées abusivement pour intenter des poursuites-bâillons contre des ONG, des organisations de la société civile et des journalistes pour avoir fourni au public des informations politiquement incorrectes;

Déposé par ID (🇫🇷 : Rassemblement national)

🔗 Voir la source

🖐 Vote à main levée
📝 Amendement n°12 ❌️ Rejeté

12 quater. fait observer que, en vertu de l’état de droit, les institutions et organes de l’Union ne doivent pas chercher à museler ceux qui s’opposent à leurs politiques et pratiques en recourant à des poursuites ou à la menace de poursuites;

Déposé par ID (🇫🇷 : Rassemblement national)

🔗 Voir la source

🖐 Vote à main levée
🚫 Aucun amendement
Dominique BILDE | Rassemblement national
J'ai voté contre ce texte.Il est bien entendu louable de combattre les pratiques abusives de procès-bâillon. Pour autant, je regrette que cette cause serve de prétexte pour dénoncer les "discours de haine" (sans qu'en soit donnée une définition précise) ou encore préconiser une "éducation aux médias" dans les programmes scolaires.Enfin, le texte plaide également pour un mécanisme de conditionnalité, ce qui vise évidemment la Pologne ou encore la Hongrie.
Geoffroy DIDIER | Les Républicains
Ce rapport aborde la question des poursuites stratégiques contre la mobilisation publique, aussi appelée poursuite-bâillon (SLAPP), une action en justice visant à entraver la participation politique et le militantisme. Une poursuite-bâillon se traduit le plus souvent par une poursuite civile ou pénale pour raison diffamatoire, intentée contre un individu ou un organisme ayant pris parti dans le cadre d’un enjeu public. Le rapport propose de définir des critères fixes permettant de caractériser une poursuite-bâillon. Elle doit, selon les propositions de ce rapport, être manifestement infondée, exercer un effet dissuasif sur la cible, présenter un déséquilibre de pouvoir et être délibérément lancée dans l'intention de rendre le litige coûteux, long et compliqué pour les défendeurs. Le rapport propose également des mesures contre les poursuites-bâillons transfrontalières, quand des plaignants se livrent à ce que l’on appelle le « forum shopping » en identifiant des juridictions plus favorables à leur intérêt. Considérant que ce rapport apporte une réponse satisfaisante aux enjeux soulevés, j’ai voté en sa faveur.
Sylvie GUILLAUME | Parti socialiste
J'ai voté en faveur de ce rapport sur la lutte contre les "procédures-bâillons" qui visent à intimider ou réduire au silence les journalistes ou les militants. Il s'agit d'une action nécessaire pour défendre l'État de droit, les droits fondamentaux et la liberté d'expression, d'information et d'association.
France JAMET | Rassemblement national
J’ai voté contre ce rapport liberticide dont certains aspects peuvent viser aussi ceux ayant un avis critique sur certains choix idéologiques imposés par l’UE dans nos États. Par ailleurs, ce document vise aussi clairement les pays refusant les choix de l’UE sur leur politique nationale (Hongrie, Pologne, Slovénie...).
Fabienne KELLER | Renaissance
Je me réjouis de l’adoption de ce rapport pour le renforcement de la démocratie, de la liberté et du pluralisme des médias dans l’Union.Dans ce rapport, nous demandons à la Commission européenne de protéger les individus et organisations victimes de procédures-bâillons. Ces procédures sont utilisées pour censurer, harceler et décourager des journalistes, des militants ou des ONG d’enquêter sur des questions d’intérêts publics.Le Parlement européen demande une nouvelle législation européenne en la matière, appelle au développement de la coopération judiciaire entre États et à l’élaboration de mesures non contraignantes pour soutenir les victimes.Ces poursuites se multiplient dans de nombreux États membres et ne sont pas tolérables dans une Union de droit. Face à ces poursuites qui portent atteinte à la liberté de la presse, à la liberté d’expression et au bon fonctionnement du marché unique, l’Union européenne doit agir.
Gilles LEBRETON | Rassemblement national
J’ai voté contre ce rapport car sous prétexte de lutter contre les « poursuites-bâillons », pratique qui consiste à intimider les journalistes en les attaquant en justice, il vise à criminaliser les « discours de haine », c’est à dire les discours hostiles à l’UE et à sa folie immigrationniste.
Nadine MORANO | Les Républicains
Je me suis abstenue sur ce rapport relatif au renforcement de la démocratie, à la liberté et au pluralisme des médias dans l’UE. Si je suis favorable à la lutte contre les poursuites judiciaires abusives engagées contre les journalistes dans certains États de l’Union, je considère que la méthode suggérée par ce texte d’initiative est inadaptée. Il est faux de sous-entendre que la liberté de la presse serait menacée dans l’ensemble de l’UE. Il est inopérant de qualifier de manière juridiquement floue ce que pourraient être des « poursuites baillons ». Il est contreproductif de présenter les journalistes en victimes permanentes des pressions des gouvernements des États membres, sans insister sur leurs propres devoirs ni sur leurs obligations déontologiques. J’ajoute qu’en Europe, et notamment en France, les journalistes disposent déjà de garanties et de protections considérables (protection du secret des sources, absence systématique de poursuite pour violation du secret de l’instruction et des enquêtes, droit dérogatoire en matière de perquisition et d’écoutes téléphoniques, privilèges fiscaux, possibilité de porter plainte pour dénonciation calomnieuse etc.). En contrepartie, il n’est pas excessif que les journalistes puissent continuer de répondre de leurs fautes devant la justice, sans que cela puisse être qualifié de persécution…
Anne SANDER | Les Républicains
Ce présent texte souligne l’utilisation abusive d’actions au titre du droit civil et pénal pour réduire les journalistes, les ONG et la société civile au silence. Ce texte aborde également la question des poursuites stratégique contre la mobilisation publique aussi appelée poursuite-bâillon (SLAPP), une action en justice visant à entraver la participation politique et le militantisme. Une poursuite-bâillon se traduit le plus souvent par une poursuite civile ou pénale pour raison diffamatoire, intentée contre un individu ou un organisme ayant pris parti dans le cadre d’un enjeu public. Ce rapport alimentera l'initiative à venir qui devrait être présentée par la Commission européenne au premier trimestre 2022 et a donc pour objectif de convenir d’une définition harmonisée et de proposer de fixer un cadre minimal commun pour tous les États membres. Des mesures non contraignantes sont également proposées pour pallier le manque de formation des juges et juristes au sein de l’UE, ou encore l’absence de fonds permettant de soutenir les victimes en faisant face à ces procédures parfois très couteuses. Parce que nous devons défendre la liberté et le pluralisme des médias dans l’Union européenne, j’ai décidé de voter en faveur de ce rapport.
Manon AUBRY | La France Insoumise
Ce rapport dont j’étais rapportrice pour mon groupe vise à présenter les propositions du Parlement européen pour prévenir et sanctionner le détournement de procédures judiciaires par des acteurs puissants (hommes politiques, multinationales, etc.) qui souhaitent faire taire celles et ceux dont la parole les dérange. Ces procédures dites “baillons” sont par exemple utilisées très régulièrement par Vincent Bolloré et son groupe contre les journalistes qui enquêtent sur les crimes commis par ses entreprises en Afrique de l’Ouest. Elles n’ont pas pour but d’obtenir justice, mais de drainer les ressources humaines et financières de journalistes, associations, chercheurs ou activistes afin de les décourager. Elles portent donc atteinte à la liberté d’expression et au droit de chacun à participer au débat public. Nos propositions pour protéger les victimes de procédures baillons ont bien été intégrées au rapport et j’ai donc voté pour ce texte qui constitue une base solide pour une proposition législative.
Manuel BOMPARD | La France Insoumise
La Commission européenne doit présenter au deuxième trimestre 2022 un projet de directive et des recommandations visant à lutter contre les procédures-bâillons. Les procédures baillons consistent en un abus de procédures judiciaires par des acteurs puissants pour faire taire des voix critiques à leur égard en épuisant leurs ressources. L'utilisation accrue des procédures baillons contre les journalistes, les associations et les activistes par des entreprises et des hommes politiques fait partie de l’arsenal du Lawfare et met gravement en danger nos démocraties. Ce rapport d’initiative législative du Parlement européen entend orienter la future proposition de la Commission dans le bon sens. Grâce au remarquable travail de ma camarade Manon Aubry c’est le cas. Si la Commission reprend les grandes orientations de ce texte alors les victimes du Lawfare disposeront de réelles garanties juridiques pour faire valoir la protection de leurs droits. Je vote donc sans hésitation en faveur de ce rapport.
Pierre KARLESKIND | Renaissance
Les « procédures bâillons » contre la société civile se multiplient en Europe. Ces procédures-bâillons désignent les poursuites utilisées pour étouffer la critique, censurer, harceler et empêcher des journalistes, des militants ou des ONG d’enquêter sur des questions d’intérêt public. Elles sont contraires à la liberté de la presse, à la liberté d’expression et impactent le bon fonctionnement des systèmes judiciaires et du marché intérieur européen.Lors de mon déplacement en Pologne en novembre 2021, j’avais rencontré un journaliste dont le journal faisait face à plus de 100 procès intentés par le gouvernement ou l’administration polonaise. Ce genre de comportement est tout simplement inacceptable en Europe et constitue un bafouement de l’Etat de droit, contre lequel il faut se battre.J’ai donc voté pour ce rapport qui propose plusieurs pistes contraignantes et non-contraignantes pour protéger les individus et organisations concernés par ces procédures abusives. Il revient désormais à la Commission européenne de prendre ses responsabilités et de proposer une législation en ce sens.
Stéphane BIJOUX | Renaissance
J’ai soutenu ce rapport qui propose des mesures pour contrer les « procédures-bâillons », ces poursuites judiciaires utilisées pour étouffer la critique, censurer et empêcher les journalistes, les militants ou des ONG d’enquêter sur des questions d’intérêt public. Ces poursuites sont mortifères pour la liberté d’expression, le droit des citoyens d’être informé, et plus généralement pour la démocratie et l’état de droit. Alors que la liberté de la presse est attaquée au sein même de l’Union par des gouvernements illibéraux qui ne reculent devant rien pour mettre au pas les journalistes, nous réaffirmons aussi notre soutien indéfectible à l’indépendance des médias.
Agnès EVREN | Les Républicains
La protection de la liberté de la presse est inhérente à l’existence de la démocratie. Le meurtre, le 16 octobre 2017, de la journaliste d’investigation Daphne Caruana Galizia qui faisait l’objet de 47 poursuites pénales pour diffamation révèle toute l’ampleur et la gravité des conséquences que peuvent engendrer les « procès-baillons ». J'ai donc voté en faveur du rapport sur le renforcement de la démocratie ainsi que la liberté et le pluralisme des médias dans l’UE, car il est impératif de lutter au niveau européen, national et international contre ces poursuites ou actions en justice intentées sans fondement contre des journalistes, avec pour seul but d’éviter la révélation de pratiques frauduleuses. Le texte propose ainsi une liste de critères détaillés afin de permettre le rejet anticipé d'une « procédure bâillon », parmi lesquels le nombre et la nature des poursuites ou des actions intentées par le demandeur, le choix de la juridiction et du droit applicable à l’affaire, ou l’existence d’un déséquilibre de pouvoir manifeste lourd entre le demandeur et le défendeur. Ce rapport vise ainsi à émettre des recommandations à la Commission européenne alors qu’elle présentera son initiative en la matière au premier trimestre 2022.
Virginie JORON | Rassemblement national
Ce rapport prend le prétexte de dénoncer des procédures-bâillons pour tout mélanger : outils de censure, lutte contre les discours de haine sans définition juridique, rééducation idéologique politiquement correcte des jeunes et des personnes qui ne penseraient pas selon la doxa de Madame von der Leyen, intrusions dans les systèmes judiciaires des États-membres et leurs procédures pénales et civiles et enfin, chantage financier aux pays qui refuseraient d’appliquer les décisions de l’UE et ses valeurs progressistes. En conséquence, j'ai voté contre.
Hélène LAPORTE | Rassemblement national
Le parlement doit voter une résolution renforçant la démocratie ainsi que la liberté et le pluralisme des médias dans l’UE, et qui engagerait une action législative et non-législative contre les poursuites-bâillons. Le principe des poursuites-bâillons est simple : faire taire journalistes, ONG et lanceurs d’alerte, par des intimidations de divers ordres et notamment des poursuites civiles et pénales, qualifiées d’actions judiciaires abusives par les laudateurs de ce texte. Les bases légales invoquées par le texte couvrent en effet un vaste panel allant des actions civiles transfrontalières, actions pénales, le fonctionnement du marché intérieur. Mais l’insistance à garantir et promouvoir les « valeurs fondamentales » de l’Union amène très vite à mettre en place des outils qui s’immisceraient dans le droit civil et pénal des États, à évaluer les interactions entre les différents domaines du droit, à imposer une formation spécifique aux professionnels du droit. Ce rapport mélange tout : outils de censure, lutte contre les discours de haine sans définition juridique, rééducation idéologique politiquement correcte, intrusions dans les systèmes judiciaires des États-membres et leurs procédures pénales et civiles et enfin, chantage financier aux pays qui refuseraient d’appliquer les décisions de l’UE et ses valeurs progressistes. J’ai donc voté contre ce texte.
Mathilde ANDROUËT | Rassemblement national
Les bases légales invoquées par le texte couvrent un vaste panel allant des actions civiles transfrontalières, aux actions pénales, au fonctionnement du marché intérieur. Mais l’insistance à garantir et promouvoir les « valeurs fondamentales » de l’Union amène très vite à mettre en place des outils qui s’immisceraient dans le droit civil et pénal des États. Au prétexte de dénoncer des procédures-bâillons, ce rapport mélange tout : outils de censure, lutte contre les discours de haine sans définition juridique, rééducation idéologique politiquement correcte des jeunes et des personnes qui ne penseraient pas selon la doxa dominante, intrusions dans les systèmes judiciaires des États-membres et leurs procédures pénales et civiles, chantage financier aux pays qui refuseraient d’appliquer les décisions « progressistes » de l’UE...J’ai voté contre.
🚫 Aucune explication de vote
Gilles LEBRETON | Rassemblement national

Je pense qu’il faut lutter contre cette instrumentalisation de la justice. C’est pourquoi j’accueillais favorablement l’idée que le Parlement européen vote un rapport pour la dénoncer.

Hélas, le rapport Wölken/Metsola, qui nous est présenté, rate l’occasion qui lui a été donnée de recueillir le consensus de tous les groupes politiques du Parlement. En insistant sur la nécessité d’inscrire dans les programmes scolaires l’éducation des enfants à la pensée critique, il se réfère à de prétendues valeurs de l’Union qui englobent toutes les lubies à la mode, y compris la pensée woke, et il compromet les libertés d’opinion et d’expression qu’il était censé défendre. Et en fustigeant les discours de haine, en se gardant bien de préciser ce qu’il entend par là, il ouvre la voie à une nouvelle forme de discrimination politique contre les mouvements nationalistes. C’est pourquoi je suis opposé à ce rapport. Je serai toujours du côté des libertés publiques contre les tentatives de cautionner la propagande officielle et la censure.

Manon AUBRY | La France Insoumise

Est-ce que ces grands patrons et ces hommes politiques cherchent à obtenir justice? Non. Ils abusent de la justice pour affaiblir, intimider, étouffer des voix qui dénoncent les exactions. Cette tendance est profondément inquiétante, car quand les grands de ce monde détournent la justice pour faire taire toute critique, c’est la démocratie qu’ils bâillonnent. Notre devoir est de protéger tous ceux qui osent les défier – les associations, les chercheurs, les syndicats, les citoyens, les journalistes –, de défendre dans les plus brefs délais les lanceurs d’alerte et de sanctionner pénalement les harceleurs.

Le rapport que nous allons adopter va dans le bon sens et intègre beaucoup des propositions pour lesquelles mon groupe s’est battu. Mais j’ai un message à faire passer à la Commission: nous n’allons pas vous lâcher pour que vous ne vous défiliez pas et pour qu’enfin on mette un terme à ces procédures-bâillons.

La justice ne peut devenir le chien de garde du pouvoir, car la démocratie n’est qu’une fiction dès lors que le droit est au service des puissants.

Marie TOUSSAINT | Les Écologistes

– Madame la Présidente, Madame la Commissaire, chers collègues, je tiens d’abord et avant tout à féliciter les corapporteurs et à les remercier pour le travail collectif que nous avons mené sur ce texte, parce que le sujet qui nous occupe, celui des poursuites-bâillons, est grave.

Depuis l’accord de Paris, depuis six ans, ce sont mille cinq personnes qui ont été assassinées parce qu’elles défendaient la Terre. Et à la COP 26, soixante journalistes de trente-quatre pays différents ont appelé les États à les protéger face aux poursuites abusives. Ceci, nous le leur devons. Daphne Caruana Galizia faisait l’objet de 47 poursuites lorsqu’elle a été assassinée. En France, Valérie Murat a été lourdement condamnée pour avoir dénoncé l’usage excessif des pesticides. L’ONG Sherpa est poursuivie par Vinci pour avoir porté plainte contre le travail forcé sur les chantiers de la Coupe du monde au Qatar, tandis que France Libertés fait l’objet de poursuites par Veolia pour avoir osé défendre le droit à l’eau. Les exemples sont légion: des défenseurs de l’intérêt général, des droits ou de la Terre qui font l’objet de poursuites abusives. Nous devons stopper ces pratiques infâmes et notre proposition ici, c’est de doter l’Europe d’un outil qui permette de protéger celles et ceux qui nous protègent.

🚫 Aucune intervention en plénière