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Mais là où je ne peux les suivre, c’est le raisonnement qui consiste à dire que sans perspective européenne, on ne pourrait pas lutter efficacement et durablement contre les mafias dans cette région.
Premièrement, parce que cet argument est la porte ouverte à une extension sans limites de l’Union européenne. Demain, qui empêchera les habitants du Caucase ou de l’Anatolie d’affirmer «si nous n’entrons pas dans l’Union européenne, la criminalité va exploser dans notre pays».
Deuxièmement, parce que ce rapport qui traite d’un sujet bien concret, la criminalité organisée dans les Balkans qui pourrit la vie de tant de nos compatriotes, a été traité - comme c’est souvent le cas dans ce Parlement - sous un angle idéologique.
Cette déconnexion du réel n’est pas la seule faiblesse du rapport. En effet, on essaie d’utiliser la lutte contre le crime pour obtenir la reconnaissance internationale du Kosovo, alors que la volonté d’États membres de l’Union européenne, contre la réalité historique, s’oppose à cette reconnaissance.
Je pose une question simple: est-ce que la reconnaissance du Monténégro a permis de lutter contre la criminalité organisée et ses liens avec le pouvoir en place? Je pose une autre question: est-ce que l’entrée dans l’Union européenne a permis de stopper les mafias roms originaires d’un certain nombre de nos pays?
Il ne s’agit donc pas, bien évidemment, de combattre le crime, mais de faire avancer à travers ce rapport un agenda idéologique.
Et puis, il y a un grand absent dans ce texte, la route migratoire des Balkans: comment pouvons-nous aborder le sujet de la lutte contre le crime dans cette région sans évoquer la route migratoire des Balkans et les influences turques qui y règnent? Comment pouvons-nous abandonner les frontières extérieures de l’Union européenne en Croatie, alors qu’on les évoque si régulièrement? Les vendettas et les réseaux kosovars et albanais prennent les Européens en otage - cela a été dit: règlement de comptes, flux continu de drogue, esclavage moderne, exploitation des femmes, trafic d’organes sont un fléau pour nos nations. Ces drames méritent mieux qu’une pétition de principe idéologique. Oui à la lutte contre les mafias, mais non à leur instrumentalisation pour faire entrer certains pays dans l’Union européenne.