Directive sur les équipements radioélectriques : chargeur universel pour les appareils électroniques
📌 Votes principaux
📚 Sources
- ℹ️ Procédure 2021/0291(COD)
- 📜 Textes et amendements
- 🗳 Votes
🗃️ Données
– Madame la Présidente, enfin: une décennie d’attente et de demandes récurrentes du Parlement européen, et nous y sommes! Je me réjouis de l’issue favorable des discussions sur ce dossier du chargeur universel, qui représente une avancée incontestable pour les consommateurs européens. D’ici deux ans, un chargeur universel de type USB-C sera donc obligatoire pour tous les téléphones portables, mais aussi – et là encore, merci à l’ambition du Parlement européen – pour de nombreux autres appareils.
Cela se fait dans l’intérêt des consommateurs, mais également de la planète. Dans notre système capitaliste, la consommation à outrance est encouragée, sans limite: 57 millions de tonnes de déchets électroniques en 2021, dont une large majorité n’est pas recyclée.
Pourtant, je pointe l’inaction de la puissance publique pendant trop longtemps, mais aussi la responsabilité des grandes entreprises – Apple et consorts –, sans scrupules, qui ne cessent d’émettre des obstacles à la réparation et à l’interopérabilité de ces produits, se faisant des milliards de dollars de chiffre d’affaires sur le dos des consommateurs.
La planète ne peut plus attendre, les consommateurs européens non plus. Espérons que les consommateurs ne seront plus les vaches à lait de ce système et que ce texte aura un réel impact sur les abus des entreprises.
Mais revenons à ce détail: les chargeurs. En effet, il est ridicule que les consommateurs doivent se débrouiller avec toutes sortes de câbles de chargeurs différents. Et je suis sûre que chacun ici s’est un jour trouvé dans l’impossibilité de charger son téléphone portable parce que le bon câble de chargement n’était tout simplement pas disponible. Que cette situation ait pu perdurer aussi longtemps est inacceptable. L’obligation contraignante pour les fabricants d’offrir un système de chargeur universel est donc un développement bienvenu, quoique attendu depuis trop longtemps.
En 2009, le commissaire européen à l’industrie avait déjà demandé aux fabricants de se mettre d’accord sur une norme commune pour les smartphones; il aura fallu treize ans. Cela fait plus de dix ans que les membres du Parlement européen exigeaient une action décisive de la part de la Commission; pourquoi cela a-t-il pris si longtemps? Les monnaies d’échange n’étaient-elles pas assez importantes? Sans doute la Commission visait-elle l’autorégulation, et pendant ce temps l’industrie aura continué à traîner des pieds.
C’est là un autre exemple de l’échec du mantra libéral dominant, qui a inspiré la croyance naïve de la Commission, avec cette prétendue «autorégulation». Apple, notamment, a bloqué à lui seul les efforts visant à imposer des mesures juridiquement contraignantes, et ce pendant plus d’une décennie; cela a été confirmé après les publications effectuées dans le cadre de la loi européenne sur la liberté d’information.
Voilà qui montre une fois de plus l’immense pouvoir du lobbying étranger – américain, en l’occurrence – sur le processus décisionnel en Europe. Et ça marche: Amazon vient de décrocher le marché de l’euro numérique. Ce n’est pas la première fois que nous observons ce phénomène; il fait partie d’un schéma plus large. Nous croyons que le marché se régule lui-même, pour conclure des décennies plus tard que ce n’est pas le cas.
Je rappelle que, plus tôt dans l’année, nous avons approuvé le DMA: là encore nous avons permis aux GAFAM de s’arroger un pouvoir bien trop important sur nos pays et nos citoyens. Que cela serve de leçon pour l’avenir: au lieu de l’attentisme typique ou d’une naïveté complice, nous devons agir de manière décisive contre les grandes entreprises étrangères – si nécessaire.
– Madame la Présidente, Madame la Commissaire, chers collègues, chers amis, on est tous très contents de faire notre minute pour dire qu’on a remporté une grande victoire avec cette histoire de chargeur – il aura quand même fallu douze ans, mais bravo, félicitations!
Ce que je voudrais dire, c’est que ce chargeur ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt du désastre écologique potentiel du modèle économique du numérique tel qu’il est conçu aujourd’hui. Nous allons devoir, dans les semaines et les mois qui viennent, concevoir un numérique durable, ce qui aujourd’hui n’est pas le cas. L’exemple du fil de chargeur, c’est une toute petite partie visible de l’iceberg. Sous cette partie visible, il y a l’énormité de l’invisible, de ce que ce numérique, aujourd’hui, menace vis-à-vis de l’environnement, mais aussi du droit du travail et de nos libertés fondamentales.
Je forme le vœu que l’Union européenne soit novatrice pour concevoir un modèle économique du numérique qui préserve l’environnement – et, de grâce, ne mettons pas quinze ans encore pour résoudre ce problème, nous n’avons plus le temps d’attendre aussi longtemps!
– Madame la Présidente, Madame la Vice-présidente Margrethe Vestager, cher rapporteur Agius Saliba, merci pour votre excellent travail. Enfin du bon sens, enfin de la cohérence, enfin une solution concrète! Voici la preuve que quand l’Union veut, elle peut.
Tout d’abord le chargeur commun est clairement un choix de bon sens: 84 % des consommateurs rencontrent des problèmes liés aux chargeurs de téléphone, et le coût de ce désordre et de cette confusion est énorme – pour ne pas parler des déchets électroniques, des 11 000 à 13 000 tonnes de déchets électroniques produites par an.
Ensuite, notre choix est un choix cohérent: cohérent avec notre volonté de créer un marché unique durable pour les consommateurs et les producteurs, cohérent avec notre stratégie d’économie circulaire, cohérent aussi avec notre volonté et notre effort d’affirmer une véritable liberté de choix pour les consommateurs. Nous rendons nos produits plus durables, nous encourageons la réutilisation, nous économisons les ressources et le CO2 tout en permettant l’innovation technologique, nous assurons plus de transparence et une meilleure information, et nous facilitons ainsi la vie des consommateurs.
Enfin, l’Europe que nous voulons, c’est cette Europe-là, une Europe de solutions concrètes, qui multiplie les possibilités pour tous les citoyens européens. Ces règles sur les chargeurs communs représentent une victoire claire pour nous tous.