Résolution sur la détérioration de la situation des droits de l'homme en Algérie, en particulier le cas du journaliste Khaled Drareni

Procédure terminée

📌 Votes principaux

👍 Proposition de résolution
✅️ Adopté

🇪🇺 Députés européens

669
3
22

🇫🇷 Députés français🗳 Voir le vote

73
Parmi 79 députés, 73 ont votés.
26 novembre 2020

📚 Sources

🗃️ Données

🚫 Aucun amendement
🚫 Aucune explication de vote
Dominique BILDE | Rassemblement national
Christophe GRUDLER | Mouvement Démocrate

– Madame la Présidente, la liberté de la presse est un principe essentiel dans un état de droit, je l’avais déjà rappelé ici dans le cadre de la détention d’Ahmet Altan en Turquie.

Ce principe de liberté existe sur le papier en Algérie, car la loi interdit de détenir un journaliste en exercice. Mais ce principe n’est pas appliqué. La scandaleuse détention du journaliste Khaled Drareni en est la preuve. Que reproche-t-on à ce correspondant de TV5 Monde et de Reporters sans frontières? D’avoir relayé le communiqué totalement légal d’une coalition de partis d’opposition et d’avoir critiqué le gouvernement algérien. Sa détention est aujourd’hui une claire violation de la liberté d’expression et un signal fort de l’affaiblissement démocratique de l’Algérie.

C’est pourquoi nous demandons au régime algérien de permettre dès maintenant les visites de membres de sa famille, visites aujourd’hui interdites. Nous lui demandons également de libérer ce journaliste coupable d’une seule chose: d’avoir fait son métier. Monsieur le président Tebboune, faites preuve d’humanité et montrez ainsi au monde que la liberté d’expression et les droits de l’homme ont encore du sens en Algérie.

Salima YENBOU | Les Écologistes

La presse qui relayait ce mouvement a malheureusement été prise pour cible pour cela. Le renouveau de l’Algérie ne peut se faire en bafouant la liberté de la presse, en se servant notamment de la crise sanitaire pour accroître sa répression. Garantir la liberté de la presse, c’est s’assurer de la vitalité de nos démocraties, de la circulation de l’information, de l’ouverture d’esprit, de l’esprit critique, de la créativité et de l’éveil citoyen. En 2020, l’Algérie figure à la 146e place (sur 180) du classement mondial de la liberté de la presse, dégringolant ainsi de 27 places par rapport à 2015.

Nous voulons, par cette résolution, tout d’abord montrer au peuple algérien et aux défenseuses et défenseurs des droits humains que nous ne les oublions pas et leur manifester notre solidarité et notre soutien. Ensuite, demander au gouvernement de respecter la liberté fondamentale d’informer et de s’informer. Demander aussi à la Commission européenne et au SEAE d’adopter une position publique plus ferme, plus affirmée en ce qui concerne le respect des droits humains en Algérie, de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour convaincre les autorités algériennes de cesser les détentions arbitraires et de nous informer régulièrement des évolutions.

Enfin, pour finir sur une note d’espoir, rêver et s’atteler à concrétiser un nouvel avenir commun pour l’Algérie et l’Europe en participant, par exemple, à des projets comme Erasmus, qui permettent de donner une chance à nos jeunesses de se rencontrer, de s’enrichir mutuellement de leurs cultures dans le respect de valeurs communes.

Dans la langue des Algériens et avec leur fierté et l’amour qu’ils portent à leur beau pays: Tahya Djazair. Vive l’Algérie.

Mounir SATOURI | Les Écologistes

Le sort de ces défenseuses et défenseurs des droits, manifestantes et manifestants, journalistes, nous inquiète vivement aujourd’hui. J’appelle donc la Commission à renforcer son soutien politique et financier à la société civile algérienne. La Commission se sert peu et mal de l’instrument européen pour la démocratie et les droits de l’homme en Algérie. Déjà il y a un an, nous demandions le soutien à sa société civile mise à mal. Je réitère ici nos demandes: visitez-les en prison, suivez leur procès et soutenez les organisations agissant en faveur des droits de l’homme.

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