🇪🇺 Députés européens
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12 bis. vu l’adoption par le parlement polonais, le 20 décembre 2019, d’un projet de loi introduisant une série de modifications à la loi sur les juridictions de droit commun, la loi relative à la Cour suprême et plusieurs autres lois, ainsi que la demande du Sénat polonais à la commission de Venise d’émettre un avis d’urgence sur ce projet de loi,
Déposé par S&D (🇫🇷 : Parti socialiste, Place publique, Nouvelle Donne)
3. regrette que les auditions n’aient pas encore abouti à des progrès significatifs de la part des deux États membres concernés en ce qui concerne la correction des risques manifestes de violation grave des valeurs visées à l’article 2 du traité UE; constate avec inquiétude que les rapports et les déclarations de la Commission et des instances internationales, telles que les Nations unies, l’OSCE et le Conseil de l’Europe, indiquent que la situation en Pologne et en Hongrie s’est détériorée depuis le déclenchement de l’article 7, paragraphe 1, du traité UE; souligne que le fait que le Conseil n’ait pas utilisé efficacement l’article 7 du traité UE continue de porter atteinte à l’intégrité des valeurs européennes communes, à la confiance mutuelle et à la crédibilité de l’Union dans son ensemble; réaffirme sa position sur la décision de la Commission d’activer l’article 7, paragraphe 1, du traité UE à l’égard de la situation en Pologne, ainsi que sur sa propre proposition invitant le Conseil à constater, conformément à l’article 7, paragraphe 1, du traité UE, l’existence d’un risque clair de violation grave par la Hongrie des valeurs sur lesquelles l’Union est fondée; invite par conséquent le Conseil à veiller à ce que les auditions organisées au titre de l’article 7, paragraphe 1, du traité UE tiennent également compte des nouveaux développements et évaluent les risques de violation de l’indépendance du pouvoir judiciaire, de la liberté d’expression, y compris la liberté des médias, de la liberté des arts et des sciences, de la liberté académique, de la liberté d’association et du droit à l’égalité de traitement; demande à la Commission d’utiliser pleinement les outils disponibles pour faire face à un risque clair de violation grave, par la Pologne et la Hongrie, des valeurs sur lesquelles l’Union est fondée, en particulier les procédures d’infraction accélérées et les demandes en référé devant la Cour de justice;
Déposé par S&D (🇫🇷 : Parti socialiste, Place publique, Nouvelle Donne) , RE (🇫🇷 : Renaissance, Parti Radical, Indépendant, Mouvement Démocrate) , Verts/ALE (🇫🇷 : Régions et Peuples Solidaires, Les Écologistes, Alliance Écologiste Indépendante) et GUE/NGL (🇫🇷 : La France Insoumise, Gauche républicaine et socialiste)
5 bis. réaffirme sa position sur la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil relatif à la protection du budget de l'Union en cas de défaillance généralisée de l'état de droit dans un État membre, et invite le Conseil à entamer des négociations interinstitutionnelles dans les meilleurs délais;
Déposé par S&D (🇫🇷 : Parti socialiste, Place publique, Nouvelle Donne) , RE (🇫🇷 : Renaissance, Parti Radical, Indépendant, Mouvement Démocrate) , Verts/ALE (🇫🇷 : Régions et Peuples Solidaires, Les Écologistes, Alliance Écologiste Indépendante) et GUE/NGL (🇫🇷 : La France Insoumise, Gauche républicaine et socialiste)
– Madame la Présidente, j’ai voté contre la résolution relative à la Pologne et à la Hongrie pour deux raisons.
D’abord, je trouve inadmissible que le Parlement européen s’y félicite du déclenchement de l’article 7 du traité sur l’Union européenne contre ces deux pays. On leur reproche notamment d’avoir violé l’indépendance du pouvoir judiciaire et la liberté académique, mais moi j’estime que des États souverains ont le droit d’organiser leur justice comme ils le veulent. Et pour être tout à fait clair, j’approuve la Hongrie de se protéger contre les tentatives de déstabilisation de George Soros.
En second lieu, je trouve inadmissible que la résolution du Parlement européen propose de créer une procédure de surveillance, par des sages prétendument indépendants, du respect des valeurs de l’Union par ses États membres. Je ne veux de tutelle idéologique de l’Union, ni sur la Pologne, ni sur la Hongrie, ni sur la France, ni sur aucun autre État membre.
– Monsieur le Président, chers collègues, nous sommes tous ici d’accord pour dire que défendre l’état de droit est fondamental. Mais de quoi s’agit-il ici, de quoi s’agit-il en Hongrie? Les élections sont-elles libres? Oui. Y a-t-il des partis d’opposition, y a-t-il un pluralisme politique? Oui. La presse a-t-elle le droit de critiquer le gouvernement? À ce que je sache, il n’y a pas eu de journaliste assassiné en Hongrie et certains n’avaient pas ici la même énergie il y a quelques semaines, lorsque nous défendions l’état de droit, précisément. Le gouvernement a-t-il été légitimement élu? En effet.
Alors maintenant, nous pouvons continuer ainsi, nous pouvons continuer sans faits et de manière gratuite d’insulter le choix qu’ont fait les électeurs hongrois. Il est tout à fait possible ici d’avoir des désaccords politiques avec M. Orbán et c’est tout à fait légitime, mais nous n’avons pas le droit de transformer des désaccords politiques en critiques sur l’état de droit sans galvauder de manière dramatique ce que doit être la préservation de ces principes fondamentaux pour l’Union européenne.
La procédure prévue à l’article 7, paragraphe 1, du traité de l’Union européenne concernant la Hongrie doit continuer. Nous avons été inquiets à un moment que la situation soit extrêmement figée. Grâce aux auditions organisées par la présidence finlandaise, nous avons vu une petite évolution, simplement une petite évolution. Nous invitons aujourd’hui les présidences croate et allemande à poursuivre le bon travail effectué par les Finlandais. Ces auditions étaient une première étape importante, parce que ce n’était pas facile pour des pairs d’évaluer un autre État membre et, bien sûr, nous avons innové d’une manière assez spectaculaire. Nous devons continuer sur ce chemin-là. Une autre audition est peut-être envisageable, notamment sur la question de l’utilisation des fonds de l’Union européenne, qui pourrait être un prochain sujet. Madame Jourová, vous avez évoqué la question de l’indépendance des médias. Serait-il possible que les fonds européens aient été utilisés pour permettre la concentration des médias en Hongrie? C’est une question que nous devrions nous poser.
Je voudrais aussi, et je me dois de le faire, rappeler ici, comme l’a dit Mme Strugariu, que nous avons aussi un problème institutionnel. Le Parlement n’est toujours pas reçu de manière officielle lors de ces auditions: nous pouvons là aussi nous améliorer.
Cette résolution, que nous allons voter demain, évoque deux procédures: l’une déclenchée contre la Pologne, l’autre contre la Hongrie. Il y a une injustice de traitement dans les deux cas. Dans le cas de la Pologne, la Commission est entendue. Dans le cas de la Hongrie, nous –le Parlement– n’avons pas encore été entendus de manière officielle, et les réunions informelles ne sont pas satisfaisantes. Cela ne peut pas continuer: vous êtes en train de créer un précédent qui permet de ne pas instaurer une égalité entre nos trois institutions, et cela doit cesser.
Alors que le Parlement européen s’est précipité pour enclencher une procédure contre un État membre dont les dirigeants sont démocratiquement élus, les rageux fédéralistes qui n’en peuvent plus des succès électoraux successifs de Viktor Orbán voudraient agir dans cet hémicycle, mais les traités ne le permettent pas. Le Fidesz avec son Premier ministre a réalisé le plus gros score lors des élections européennes, près de 50 % des voix. Cet acharnement contre la Hongrie est en vérité né du refus légitime, intelligent et courageux de Viktor Orbán de refuser la politique suicidaire de répartition de migrants dans l’Union européenne. La loi «Stop Soros» n’est qu’un mauvais prétexte: vous voir protester contre cette loi, qui renforce la transparence relative au financement des ONG, montre votre absolue mauvaise foi. À longueur de textes et de motions, vous dénoncez la supposée ingérence de la Russie dans la vie politique des nations, et alors que cette loi hongroise met en œuvre une solution concrète de transparence, vous la trouvez antidémocratique. Les peuples n’en peuvent plus de votre mauvaise foi et de votre projet totalitaire qui souhaite les mettre au pas pour obéir à des intérêts financiers sans patrie, et cette procédure est vouée à l’échec.
En attaquant conjointement la Pologne sur un fondement juridique différent, mais, en vérité, parce qu’elle refuse aussi votre projet de subversion migratoire, vous avez par avance condamné votre vilaine procédure, et je m’en réjouis.
– Monsieur le Président, chers collègues, il y a plus d’un an et demi, le Parlement votait le déclenchement de l’article 7. Depuis ce moment solennel, les gouvernements hongrois et polonais continuent à enfreindre un à un les principes de l’état de droit.
Depuis ce jour, le Conseil organise des auditions, demande des explications, requiert des éclaircissements, questionne des experts et... et rien du tout. Rien, ou pire que rien, puisque les fonds européens continuent à enrichir les proches de M. Orbán grâce à des appels à projets biaisés. Pour être clair, notre argent enrichit ceux qui foulent aux pieds nos principes. Nous ne serons pas pris au sérieux tant que nous n’utiliserons pas le levier budgétaire. Frappons là où ça fait mal, conditionnons l’accès aux fonds européens au plein respect des règles démocratiques.
À Varsovie, à Budapest, partout, des ONG, des jeunes, des étudiants se mobilisent, des partis politiques s’allient pour défendre la démocratie et jusque-là, nous, nous les laissons seuls dans leur combat. Il est temps de montrer que nous sommes plus que des paillassons sur lesquels M. Orbán et ses amis peuvent joyeusement s’essuyer les pieds.
Il ne s’agit pas ici d’une bataille politique entre groupes, il s’agit d’une bataille pour la démocratie européenne.