Une stratégie «De la ferme à la table» pour un système alimentaire équitable, sain et respectueux de l’environnement

Procédure terminée

📌 Votes principaux

👍 Proposition de résolution
✅️ Adopté

🇪🇺 Députés européens

452
170
76

🇫🇷 Députés français🗳 Voir le vote

48
28
1
Parmi 79 députés, 77 ont votés.
19 octobre 2021

📚 Sources

🗃️ Données

📝 Amendement n°1 ✅️ Adopté

A bis. considérant que le rapport du Centre commun de recherche récemment publié intitulé «Modelling environmental and climate ambition in the agricultural sector with the CAPRI model: Exploring the potential effects of selected Farm to Fork and Biodiversity strategies targets in the framework of the 2030 Climate targets and the post 2020 Common Agricultural Policy» (Modélisation de l’ambition environnementale et climatique dans le secteur agricole au moyen du modèle CAPRI: étude des effets potentiels d’une sélection d’objectifs des stratégies «De la ferme à la table» et «Biodiversité» dans le cadre des objectifs climatiques à l’horizon 2030 et de la politique agricole commune pour l’après-2020) conclut, avec d’autres études récentes, que la mise en œuvre des objectifs de la stratégie aurait une incidence considérable sur la production agricole dans l’Union; que ces études soulignent la nécessité d’évaluations d’impact ex ante scientifiques et solides portant sur la durabilité sous les angles économique, social et environnemental, ainsi que le besoin de tenir compte des effets cumulatifs, des éventuels compromis, de la disponibilité des moyens d’atteindre les objectifs et des différents modèles agricoles dans les États membres dans le cadre de toute proposition législative au titre de la stratégie «De la ferme à la table»;

Déposé par des députés dont Geoffroy DIDIER (LR), Anne SANDER (LR), Arnaud DANJEAN (LR), Brice HORTEFEUX (LR), Nadine MORANO (LR), Gilles BOYER (HOR), Catherine CHABAUD (MoDem), Nathalie COLIN-OESTERLÉ (LC), Jérémy DECERLE (RE), Agnès EVREN (LR), Laurence FARRENG (MoDem), Bernard GUETTA (RE) et Irène TOLLERET (RE)

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🚫 Aucun amendement
Nicolas BAY | Rassemblement national
. – Si ce rapport d’initiative présente quelques mesures de bon sens comme l’objectif de l’autonomie alimentaire ou le respect de la biodiversité, il est néanmoins miné par une idéologie anti-élevage et la création d’un nutriscore européen tout à fait douteux. Pour toutes ces raisons, j’ai voté contre.
Dominique BILDE | Rassemblement national
J'ai voté contre ce texte.Certes, je soutiens, sur le fond, le principe de circuits courts, mais ce rapport comporte certains points contestables, comme la stigmatisation de l'élevage de viande et de la consommation de protéines animales.
Geoffroy DIDIER | Les Républicains
Ce rapport porte sur la stratégie «De la ferme à la table» présentée par la Commission européenne. Cette stratégie vise à répondre à des enjeux environnementaux et sanitaires, via des dispositifs législatifs impactant l’agriculture européenne. Si les objectifs de cette stratégie sont tout à fait louables, notamment l’augmentation de la part des terres consacrées à l’agriculture biologique, la réduction de l’utilisation des pesticides ou encore la réduction des pertes et du gaspillage alimentaires, les moyens employés pour satisfaire ces objectifs semblent inappropriés, voire menaçants pour l’agriculture européenne. Cette stratégie aurait selon différentes études un impact minime sur la lutte contre le changement climatique et se concrétiserait par une décroissance de la production agricole des États membres de l’Union ainsi que par une hausse des importations et des prix. Elle pourrait donc nuire gravement à la souveraineté alimentaire de l’Union, seule garantie d’une maîtrise de la qualité des aliments produits et consommés par les Européens. Pour ces raisons, j’ai voté contre ce texte.
Sylvie GUILLAUME | Parti socialiste
J’ai voté en faveur du rapport du Parlement européen sur la stratégie «De la ferme à la table», car celui-ci positionne l’Europe vers un monde de demain respectueux du vivant avec la promesse d’une réduction de 50 % d’utilisation des pesticides, d’atteindre 25 % de surface consacrée au bio et de rendre les systèmes alimentaires durables équitables, de qualité et respectueux de l’environnement.
France JAMET | Rassemblement national
Malgré des propositions de bon sens, comme le fait de raccourcir les chaînes d’approvisionnement, il demeure despoints dangereux:- label harmonisé de durabilité (nutriscore, ecoscore...) ;- stigmatisation de l’élevage de la viande et des protéinesanimales;- objectifs trop ambitieux qui peuvent pénaliser les secteurseuropéens;- empiètement sur la subsidiarité des États membres (fiscale,culturelle, traditionnelle...).J’ai voté contre.
Jean-François JALKH | Rassemblement national
Malgré des propositions de bon sens, comme le fait de raccourcir les chaînes d’approvisionnement, il demeure despoints dangereux:- label harmonisé de durabilité (nutriscore, ecoscore...);- stigmatisation de l’élevage de la viande et des protéinesanimales;- objectifs trop ambitieux qui peuvent pénaliser les secteurseuropéens;- empiétement sur la subsidiarité des États membres (fiscale,culturelle, traditionnelle...).
Fabienne KELLER | Renaissance
Je me réjouis de l’adoption du rapport sur la stratégie «De la ferme à la table» pour une alimentation plus saine et plus durable dans l’Union européenne. Avec mon groupe Renew Europe, nous avons soutenu cette stratégie ambitieuse qui permettra d’atteindre les objectifs du Pacte vert européen.Avec cette proposition, nous assurons un modèle de production alimentaire durable et aligné avec les objectifs climatiques que nous nous sommes fixés, tout en garantissant les revenus des agriculteurs.J’ai soutenu le paragraphe disposant que l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur ne peut pas être ratifié en l’état. En effet, dans le cadre des accords de libre-échange, les normes environnementales et celles sur le bien-être animal doivent être appliquées au même niveau que les autres normes.
Gilles LEBRETON | Rassemblement national
J’ai voté contre cette stratégie «Farm to Fork» car elle constitue un danger pour l’agriculture française. En imposant des objectifs environnementaux irréalistes, elle condamne de nombreux secteurs, en particulier l’élevage bovin, accusé de tous les maux.
Joëlle MÉLIN | Rassemblement national
Ce dossier s’inscrit dans la droite ligne des engagements européens définis par le Pacte vert (Green Deal). Il s’agit principalement de définir une feuille de route pour la transformation du système de production agroalimentaire de l’UE vers un modèle plus «vertueux». Au-delà des déclarations de bon sens (comme l’objectif d’autonomie alimentaire, l’objectif de relocalisation du système alimentaire au plus proche du consommateur, ou encore l’objectif de mettre l’agriculture à contribution afin préserver l’environnement et la biodiversité), les injonctions à modifier profondément les pratiques agricoles et culturelles de l’Europe («criminalisation» de l’élevage, obligation de diminuer la production de protéines animales – viande, lait, œufs –, stigmatisation et condamnation de certains produits – trop gras, trop salés, trop sucrés) pouvant mettre à mal la spécificité de certains régimes alimentaires en Europe m’ont décidée, in fine, à m’opposer à la stratégie «De la ferme à la table» telle qu’elle a été formulée et orientée.
Nadine MORANO | Les Républicains
J’ai voté contre cette résolution relative à la stratégie «De la ferme à la table». Des études récentes, qui ont été dissimulées aux députés européens, ont mis en évidence que cette stratégie pourrait avoir des répercussions importantes et négatives sur la souveraineté alimentaire européenne, au prix d’efforts et d’impacts considérables pour le secteur agricole, sans pour autant répondre de manière satisfaisante au défi climatique. De plus, le texte contenait plusieurs dispositions problématiques, notamment des paragraphes traitant la consommation de viande de manière péjorative, ou suggérant de rendre le nutri-score obligatoire pour des quantités de référence uniformes. Pour protéger nos producteurs, j’ai toutefois soutenu les dispositions qui s’opposent à la ratification en l’état de l’accord UE-MERCOSUR.
Anne SANDER | Les Républicains
Ce rapport d’initiative du Parlement européen relatif à la stratégie «De la ferme à la table» pour un système alimentaire respectueux de l’environnement constitue la déclinaison agricole du Pacte vert européen. Même si certains éléments sont de bonnes factures et visent à accompagner le verdissement des pratiques agricoles et de la chaîne agroalimentaire, à la fois sur le fond et sur la forme, cette stratégie fait fausse route. La Commission n’a accompagné sa stratégie initiale, et notamment ses objectifs de réduction, d’aucune étude d’impact alors même qu’elle annonce de grands bouleversements. Or, depuis lors, une série d’études externes, et même une étude interne de la Commission, prévoient des conséquences drastiques pour le secteur agricole (baisse de production et des revenus agricoles, hausse des prix et des importations) tout en ayant qu’un impact négligeable sur les émissions de gaz à effet de serre. En effet une telle stratégie, en l’absence de mécanisme de compensation carbone ou de clauses miroir, ne fera qu’exporter nos émissions et notre pollution chez nos partenaires commerciaux. Je regrette en outre que certains secteurs soient pointés du doigt comme l’élevage, la production de sucre et nos secteurs vitivinicoles. Pour toutes ces raisons, j’ai décidé de voter contre ce rapport.
Manon AUBRY | La France Insoumise
Ce rapport vise à présenter la position du Parlement européen sur la stratégie «De la ferme à la table», qui est le volet alimentaire et agricole du «Pacte vert» européen. Il développe une vision globale de la question en s’intéressant à l’ensemble des enjeux: climat, environnement, biodiversité, santé, protection des travailleurs, bien-être animal, précarité alimentaire, etc. Et il propose des mesures ambitieuses incluant notamment des objectifs contraignants de réduction des pesticides, le renforcement des droits sociaux des agriculteurs, l’interdiction des cages, l’étiquetage nutritionnel obligatoire, la facilitation du soutien à la production locale via les marchés publics, la modulation des taux de TVA selon des critères écologique et sanitaire ou encore l’interdiction des importations de produits animaux non conformes aux normes européennes. J’ai donc voté pour ce texte qui promeut une refonte globale de nos systèmes de production alimentaire et doit maintenant se traduire dans les objectifs de la politique agricole commune qui reste au service d’une agro-industrie détruisant la Planète et précarisant les producteurs.
Manuel BOMPARD | La France Insoumise
En mai 2020 la Commission européenne a présenté le volet alimentaire et agricole de son Pacte vert, la stratégie «De la ferme à la table». Dans cette stratégie, la Commission propose notamment une réduction de 50 % de l’utilisation des pesticides chimiques, une réduction d’au moins 50 % des pertes de nutriments sans détérioration de la fertilité des sols, grâce à une baisse du recours aux engrais d’au moins 20 %, une réduction de 50 % des ventes d’antimicrobiens destinés aux animaux d’élevage et à l’aquaculture et l’affectation de 25% des terres agricoles à l’agriculture biologique d’ici à 2030. En matière de souveraineté alimentaire, la Commission devra établir un plan d’urgence destiné à garantir l’approvisionnement et la sécurité alimentaires en temps de crise, et proposer des objectifs juridiquement contraignants pour réduire le gaspillage alimentaire dans l’ensemble de l’Union d’ici à 2023. Dans l’ensemble, il s’agit donc d’une très bonne initiative de la Commission. Ce rapport entend donner la position du Parlement quant à cette dernière. En dépit d’un lobbying de l’industrie agroalimentaire et de l’agriculture intensive, et grâce au remarquable travail de ma collègue Anja Hazekamp, le Parlement soutient par ce texte l’impératif de bifurquer vers un système alimentaire équitable, sain et respectueux de l’environnement, tout en garantissant des revenus décents aux agriculteurs. Je suis donc extrêmement satisfait de ce rapport et je n’ai donc aucune difficulté à le soutenir. Je suis en revanche sidéré de la déconnexion totale entre ce rapport et la nouvelle politique agricole commune (PAC) que le Parlement s’apprête à adopter. Si l’on veut un modèle cohérent avec ce rapport il n’y a qu’une seule solution: il faut rejeter cette PAC!
Christophe GRUDLER | Mouvement Démocrate
Le 19 octobre 2021, je votais la résolution du Parlement européen au sujet de la stratégie «De la ferme à la table». Nous, parlementaires européens, saluons cette initiative et soulignons l’importance d’avoir une chaîne d’approvisionnement alimentaire plus durable à tous les niveaux.Il est important de garantir l’accès à une alimentation durable et saine afin d’atteindre les objectifs du Pacte vert européen en matière de climat, de biodiversité, de pollution et de santé publique. Voter ce texte est crucial pour porter des recommandations pour une alimentation qui corresponde davantage à ce que les Européens attendent mais également sur les pesticides et la protection des pollinisateurs, sur les émissions de gaz à effet de serre (GES), sur le bien-être animal ou encore sur l’agriculture biologique.
Pierre KARLESKIND | Renaissance
J’ai soutenu l’adoption de cette stratégie, qui vise à mieux aligner les politiques agricole et d’alimentation avec les objectifs du Pacte vert européen. Nous y soulignons la nécessité de renforcer la durabilité de toute la chaîne d’approvisionnement alimentaire et rappelons que chacun – de l’agriculteur au consommateur – a un rôle à jouer. Ce texte demande notamment à la Commission de fixer des objectifs de réduction des pesticides, de réglementer la publicité auprès des enfants, de simplifier l’étiquetage nutritionnel à l’échelle de l’UE et de lutter contre le greenwahsing.La balle est maintenant dans le camp de la Commission européenne pour traduire ces demandes en propositions législatives, qui nous permettront de le graver dans le marbre de la loi.
Jérôme RIVIÈRE | Rassemblement national
J'ai voté contre ce texte qui, s'il fait de bonnes propositions pour raccourcir les chaînes d'approvisionnement, empiète sur la subsidiarité au sein des États, prône des objectifs trop ambitieux qui pénaliseront les filières agricoles, et stigmatise l'élevage de viande au profit de la viande de synthèse.
Irène TOLLERET | Renaissance
J’ai voté en faveur du rapport du Parlement européen sur la stratégie «De la ferme à la table», car il a été le fruit d’un compromis laborieux conciliant des positions très opposées au sein de cette institution européenne. Nous devons transmettre un message d’engagement en faveur de la transition écologique de notre système alimentaire pour répondre aux demandes de notre société. La stratégie doit impliquer non seulement les agriculteurs mais toute la chaîne alimentaire.Toutefois, bien avant le vote, je suis entrée en contact avec des acteurs clés du rapport pour défendre l’introduction d’un amendement demandant l’élaboration d’une étude d’impact en vue des propositions législatives à venir, étude qui devra tenir compte des effets cumulatifs des différentes actions prévues dans la stratégie. Je me réjouis du fait que cet amendement, présenté formellement par le rapporteur de la commission de l’agriculture, l’eurodéputé du PPE Herbert Dorfmann, a été adopté par une large majorité.
Stéphane BIJOUX | Renaissance
J’ai soutenu ce rapport qui présente notre vision pour des systèmes agroalimentaires européens plus durables, plus sains et plus justes. La stratégie «De la ferme à la table» devra contribuer à la transition agroécologique, garantir la sécurité alimentaire et la qualité des produits pour les consommateurs, assurer un revenu juste aux agriculteurs et participer à la souveraineté alimentaire de l’Europe. Avec cette stratégie, nous souhaitons concilier la protection de la santé et de l’environnement, la prospérité du monde agricole et la défense de nos intérêts dans les échanges commerciaux.
Sylvie BRUNET | Mouvement Démocrate
J’ai voté en faveur de notre résolution sur la stratégie européenne «De la ferme à la table» qui vise à répondre aux attentes sociétales et des consommateurs sur l’alimentation et les conditions de production. Avec cette position équilibrée, nous allions les ambitions environnementales et les besoins des agriculteurs. Notre objectif est de permettre à l’Europe d’évoluer vers des systèmes alimentaires plus durables, plus sains, tout en garantissant sa souveraineté alimentaire ainsi que des revenus justes pour nos producteurs agricoles. Nous soutenons ainsi plusieurs objectifs comme la réduction du gaspillage alimentaire, des pesticides, en mettant au point des solutions de remplacement, ou encore l’augmentation des surfaces en agriculture biologique afin d’intégrer pleinement notre modèle agricole au Pacte vert. Avec ma délégation Renaissance, nous avons soutenu un triptyque clé pour un changement ambitieux que l’on peut retrouver dans la position finale du Parlement: protection contre les concurrences déloyales avec la réciprocité sur les normes de production des denrées alimentaires importées, transition agroécologique, et davantage de revenus pour les agriculteurs. Il faut maintenant une étude de faisabilité qui doit venir établir une véritable feuille de route pour la mise en œuvre de cette stratégie.
Nathalie COLIN-OESTERLÉ | Les centristes
. – La stratégie proposée par la Commission en mai 2020 est l’une des initiatives clés du pacte vert pour l’Europe avec des objectifs en matière de climat, de biodiversité, de pollution et de santé publique. Elle vise à faire évoluer le système alimentaire actuel de l’Union européenne vers un modèle durable. Cette stratégie se traduira en 27 propositions législatives.Je salue la stratégie et partage de nombreux objectifs de cette stratégie comme la réduction de l’utilisation des engrais et des pesticides, la défense du bien-être animal ou encore la réduction du gaspillage alimentaire.Cependant, les études récentes montrent que cette stratégie pourrait avoir des répercussions importantes sur la souveraineté alimentaire européenne, un impact finalement très mesuré sur les objectifs climatiques alors que des efforts considérables sont demandés aux agriculteurs.Pour toutes ces raisons, je me suis abstenue sur ce rapport d’initiative et reste donc dans l’attente d’une étude d’impact indépendante et complète, qui permettra aux eurodéputés de travailler sereinement sur les propositions législatives à venir.
Agnès EVREN | Les Républicains
J’ai voté contre le rapport d’initiative sur la stratégie «De la ferme à la table». Depuis le début de mon mandat, je répète que les objectifs mis en place par la Commission européenne doivent être réalistes et assortis d’études d’impact. Ceci, afin que leur mise en œuvre soit réelle et non un simple vœu pieux que l’on regrettera de ne pas avoir atteint dans quelques années. Or, dans le cas présent, la méthode de la Commission européenne a été à l’envers de cette logique. Les objectifs sont particulièrement ambitieux et plusieurs études d’impacts indépendantes montrent qu’ils risquent de sacrifier notre autonomie alimentaire et l’avenir de notre agriculture, alors même que nous ne sommes pas certains d’atteindre nos objectifs. Pire, la Commission européenne a sciemment caché une étude d’impact lors de la publication de cette stratégie avant de la sortir en catimini cet été. Mon vote consiste donc en un rejet de cette approche adoptée par la Commission européenne, bien que je partage de nombreux points de ce rapport.
Jean-Paul GARRAUD | Rassemblement national
. – J’ai voté contre cette stratégie, car un audit révèle qu’elle va diminuer de 16 % le revenu de nos agriculteurs et de 15 % notre production agricole. Elle ne va même pas améliorer l’environnement en provoquant un surcroît d’importations.
Virginie JORON | Rassemblement national
Cette stratégie comporte nombre d’injonctions à modifier profondément les pratiques agricoles et culturelles de l’Europe («criminalisation» de l’élevage, obligation de diminuer la production de protéines animales – viande, lait, œufs –, stigmatisation et condamnation de certains produits – trop gras, trop salés, trop sucrés – pouvant mettre à mal la spécificité de certains régimes alimentaires en Europe.). Elle impose également des caractères discriminants pour les TPE et les PME agricoles, alors que ces baromètres sont surtout le cache-sexe des industriels de l’agroalimentaire dans leur exercice de «greenwashing». Bien que porteuse d’intentions de bon sens, son application proposée me semble néfaste.J’ai voté contre.
Hélène LAPORTE | Rassemblement national
Ce texte est un rapport d’initiative sur une stratégie «De la ferme à la table» pour un système alimentaire équitable, sain et respectueux de l’environnement. Il définit principalement une feuille de route pour la transformation du système de production agroalimentaire de l’UE vers un modèle plus «vertueux». S’appuyant sur la pandémie de COVID-19, la Commission veut accélérer le calendrier de la mutation du système alimentaire européen. Elle souligne la forte résilience des agriculteurs ou des coopératives qui ont su s’adapter et transformer leurs pratiques pour éviter les pénuries et garantir l’autonomie alimentaire de l’Europe. Ce texte est pris en étau entre des déclarations de bon sens, et des injonctions à modifier profondément les pratiques agricoles et culturelles de l’Europe comme l’obligation de diminuer la production de protéines animales, stigmatisant et condamnant certains produits. Il est également question de la création d’un nutriscore obligatoire au sein de l’UE, déjà anticipé en France. Ce dernier est discriminant pour les TPE et les PME agricoles, ces baromètres semblent surtout aider les industriels de l’agroalimentaire dans leur exercice de «greenwashing», en comportant de réels problèmes sur les indicateurs et sur la méthode de calcul. J’ai donc voté contre ce texte.
Mathilde ANDROUËT | Rassemblement national
La commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire et la commission de l’agriculture et du développement rural ont adopté conjointement un rapport d’initiative sur une stratégie de la ferme à la table pour un système alimentaire équitable, sain et respectueux de l’environnement. Emmanuel Macron a déjà anticipé la mesure, puisqu’un système similaire sera obligatoire en France dès 2022 (volontaire pour le moment). Discriminants pour les TPE et les PME agricoles, ces baromètres sont surtout le cache-sexe des industriels de l’agroalimentaire dans leur exercice de «greenwashing». Je me suis abstenue.
🚫 Aucune explication de vote
Eric ANDRIEU | Parti socialiste

– Madame la Présidente, Madame la Commissaire, la stratégie «De la ferme à la table» est au cœur du pacte vert pour l’Europe et je voterai en faveur de celle-ci, car je suis convaincu qu’il est de notre devoir d’élus de repenser nos systèmes alimentaires en nous basant sur les leçons tirées de la crise sanitaire et en tenant compte de divers signaux d’alarme qui sont passés au rouge ces dernières années en matière de santé, de biodiversité ou de climat.

Il est primordial de changer de modèles agricole et alimentaire et de faire évoluer ceux-ci sur une voie durable, tout en accompagnant, bien sûr, les agriculteurs dans ces changements et en sensibilisant les consommateurs. Oui, parce qu’il nous faudra apprendre à produire différemment et à consommer différemment si l’on veut répondre à l’enjeu climatique qui est devant nous. L’agriculture doit devenir encore plus vertueuse, moins chimique, mais aussi plus respectueuse de la santé humaine, de l’environnement, de l’eau, des sols et de la biodiversité, ainsi que des écosystèmes.

Ne nous y trompons pas. Le vote sur le rapport «De la ferme à la table» constitue une étape importante. Nous allons déterminer si, oui ou non, le Parlement européen est d’accord de mettre en place les outils indispensables pour construire le monde de demain. Et je veux le dire ici: les solutions sont dans la nature et non dans le tout technologique ou le tout génomique. L’intérêt général doit l’emporter, et ce, pour offrir un avenir aux futures générations.

Joëlle MÉLIN | Rassemblement national

– Madame la Présidente, avec ce dossier de la stratégie européenne pour une alimentation saine et durable, le pacte vert développe son volet agricole à marche forcée. Nous pouvons partiellement y adhérer et nous l’avons clairement fait en imposant des éléments nouveaux ou en votant certaines propositions communes de bon sens sur la nécessité de raccourcir les chaînes d’approvisionnement, de favoriser la diversification des semences et des cultures, de créer des stocks alimentaires stratégiques, donc de soutenir les producteurs européens.

Mais derrière ces propositions se cachent deux risques majeurs. Le premier est celui de la pénalisation excessive des rendements européens par les législations incohérentes sur les phytosanitaires et les antibiotiques et sur les changements d’affectation des sols. Ignorant les données stratégiques mondiales, les récentes études d’impact sont à cet égard inquiétantes.

Deuxième volet gravissime: ce texte s’oriente essentiellement vers un mode d’alimentation nouveau fondé sur la contrainte d’indicateurs harmonisés et obligatoires, comme le nutriscore, un indice que nous souhaitons vivement consulter pour être rassurés et qui, en fait, nous prend en otage par son diktat. Ainsi, la viande bio du Charolais ou le roquefort AOC français obtiennent un score «immangeable», contrairement à de la nourriture industrielle. Tout cela parce qu’en amont, on assiste à la criminalisation de l’élevage sous l’influence de lobbies, telle la fondation OPP de M. Dustin Moskovitz. Tout cela pour obtenir in fine une nourriture 100 % artificielle.

Alors, notre vote sera conditionné à deux éléments déterminants: une étude d’impact préalable et l’abandon d’indicateurs harmonisés obligatoires.

Anne SANDER | Les Républicains

– Madame la Présidente, Madame la Commissaire, c’est avec sérieux et méthode que nous devrions travailler à la lutte contre le changement climatique et à la protection de nos ressources naturelles. C’est pourtant tout le contraire que je retrouve dans l’attitude de la Commission européenne, qui nous présente une stratégie privilégiant des effets d’annonce plutôt que des objectifs pragmatiques fondés sur la science. C’est aussi tout le contraire que je retrouve dans son refus catégorique de mener une analyse globale de l’impact de cette stratégie, décrédibilisant ainsi les objectifs qu’elle propose.

Au contraire, nous avons besoin d’inspirer la confiance, de croire au progrès et de stimuler l’innovation au lieu de présenter la décroissance comme seul horizon possible pour l’agriculture européenne. Nous avons besoin d’accompagner nos agriculteurs et de ne pas les accabler de contraintes et de taxes supplémentaires. Enfin, nous avons besoin de réorienter notre politique commerciale, car, sans cela, il est clair que les gains climatiques de nos politiques seront minimes.

Manuel BOMPARD | La France Insoumise

– Madame la Présidente, chers collègues, nos systèmes alimentaires sont responsables d’un tiers de nos émissions de gaz à effet de serre. Ils mettent en danger les écosystèmes, détruisent l’agriculture paysanne, la santé et le bien-être des animaux. Pour quel résultat? Un tiers de la production alimentaire est gaspillée; huit millions de Français ont besoin de l’aide alimentaire pour vivre; près de trois milliards d’humains sont en situation de famine ou de malnutrition. Il y a donc une urgence absolue.

Il s’agit de revenir aux limites planétaires en ne prenant pas à la nature plus que ce qu’elle peut reconstituer. Il s’agit de faire la révolution agroécologique et de refonder le commerce international par un protectionnisme écologique et solidaire. Il s’agit de végétaliser et de démocratiser notre alimentation pour nourrir l’ensemble de la population mondiale et lutter contre les souffrances subies par les animaux.

Ce rapport marque un pas important dans cette direction. Et je veux remercier les rapporteurs, en particulier ma collègue Anja Hazekamp. Mais ce rapport ne servira à rien si les politiques européennes ne sont pas mises en conformité avec les objectifs qu’il contient. C’est pourquoi j’appelle à soutenir ce rapport en l’état, mais aussi à exiger la réécriture de la politique agricole commune lors du vote décisif qui aura lieu le mois prochain.

Caroline ROOSE | Les Écologistes

– Madame la Présidente, la stratégie «De la ferme à la table» est cruciale pour mettre notre système alimentaire en cohérence avec les objectifs du pacte vert et la lutte contre le dérèglement climatique. Cela passera nécessairement par la fin de l’élevage industriel. L’élevage représente plus de 14 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Selon la FAO, 40 % des terres cultivées le sont pour nourrir le bétail. Les importations de soja pour nourrir les animaux de l’élevage industriel contribuent directement à la déforestation – en Amazonie, par exemple. L’élevage industriel conduit à des souffrances immenses chez les animaux, que ce soit pendant l’élevage, pendant le transport ou l’abattage.

Privilégions d’autres formes d’élevage respectueuses du climat et de l’environnement, mais aussi plus gratifiantes pour les éleveurs. Mais surtout, agissons pour réduire notre consommation de produits d’origine animale.

La stratégie va dans le bon sens. La révision de l’ensemble des règles en matière de bien-être animal en 2023 doit être l’occasion, au minimum, de sortir des pratiques les plus cruelles, comme l’élevage en cage ou le transport d’animaux non sevrés.

Irène TOLLERET | Renaissance

– Madame la Présidente, chers collègues, Madame la Commissaire. «Dis-moi ce que tu manges et je te dirai qui tu es»: ces mots de Brillat-Savarin datent de 1825 et résument le lien étroit qui a toujours existé entre notre alimentation et le monde dans lequel nous vivons. Alors aujourd’hui, je suis fière d’être européenne et de soutenir les objectifs politiques ambitieux du pacte vert, tels que déclinés dans cette stratégie «De la ferme à la table».

Le texte que nous allons voter est équilibré et montre la volonté de cette Assemblée d’être au rendez-vous de l’histoire. Mais, lors de la mise en place concrète, législative, de la stratégie, il faudra être vigilant pour éviter les effets négatifs évoqués dans l’étude du Centre commun de recherche, tels que l’augmentation du prix de l’alimentation ou la délocalisation des émissions de carbone, et inclure tous les secteurs, comme les fruits et légumes ou le vin – inexplicablement exclu.

Pour réussir à atteindre ces objectifs, nous devons en même temps passer du libre-échange au juste-échange avec des outils de protection des revenus de nos agriculteurs, comme les clauses miroir pour les produits importés, mais aussi innover, car les solutions d’hier ne sont pas à la hauteur du défi climatique.

L’accès à une alimentation durable de qualité ne doit pas être réservé à quelques privilégiés. C’est un droit fondamental de tout être humain, y compris les plus fragiles.

Jérémy DECERLE | Renaissance

– Madame la Présidente, Madame la Commissaire, chers collègues, le concert de cet après-midi vous paraît peut-être désaccordé, entre ceux qui pensent que la stratégie «De la ferme à la table» est inapplicable et qu’on nous cache tous ses dangers, et ceux qui croient au contraire qu’elle est parfaite et facile à appliquer.

La réalité est pour moi différente. La stratégie sans plan d’action n’est pas une stratégie. Les intentions sont bonnes, mais ce qui manque sérieusement, c’est une étude de faisabilité qui permette d’établir une vraie feuille de route. Au-delà d’une simple étude d’impact, il faut aujourd’hui poser sur papier les difficultés pour les agriculteurs et autres acteurs impliqués, les méthodes à développer, les soutiens à assurer pour que personne ne soit laissé de côté.

En attendant ce travail, la Commission ne doit pas revenir sur l’accord trouvé en trilogue au sujet du lien entre la PAC et la stratégie «De la ferme à la table». Les agriculteurs et la société méritent que nous dépassions les postures pour construire collectivement cette feuille de route indispensable pour renforcer l’identité agricole et alimentaire de notre Europe.

Benoît BITEAU | Les Écologistes

Ne nous laissons pas endormir par les propos éculés d’un autre temps, distillés par des lobbyistes conservateurs, prédicateurs de l’apocalypse alimentaire et agricole, dont les messages anxiogènes n’ont absolument aucun autre objectif que de préserver les intérêts de quelques-uns au détriment du climat, de la biodiversité, de notre santé, des paysans et donc au détriment du socle écologique robuste nécessaire à la construction d’un avenir digne et décent pour nos enfants.

Nous avons donc le devoir de voter sans trembler les ambitions de cette stratégie et, le mois prochain, avec la même détermination, d’exiger la réécriture de la politique agricole commune pour que cette politique publique européenne majeure, centrale et stratégique soit au rendez-vous des ambitions salutaires du pacte vert.

Claude GRUFFAT | Les Écologistes

Parce qu’ils sentent que le vent est en train de tourner et ils ont peur. Un nouveau paradigme, qui répond aux attentes citoyennes, est en train d’émerger. Ils ont donc peur d’être dépossédés d’une vache à lait qui s’appelle la PAC. Peur de perdre une part significative des 55 milliards d’euros de budget annuel de la PAC qui les enrichit tout en appauvrissant les paysans et l’environnement.

Alors, j’applaudis ce texte, même imparfait, et appelle à son adoption large pour une alimentation saine, pour la biodiversité et le climat et pour les revenus des paysans, mais aussi pour montrer à nos citoyennes et citoyens que l’Europe peut se faire dans leur intérêt en répondant à leurs demandes, avec plus de transparence et pour plus de responsabilités des acteurs alimentaires.

Je suis donc impatient de voir ce texte mis en œuvre dans les politiques européennes et particulièrement celle de la PAC à venir.

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