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Nous avons déjà fait de grands pas dans l’intégration de nos systèmes éducatifs mais il est temps d’aller plus loin afin de parvenir à un véritable espace européen de l’éducation où chaque jeune, chaque apprenant, chaque professeur pourra bénéficier des mêmes opportunités et d’une reconnaissance des diplômes et compétences partout dans l’Union européenne. C’est précisément le but de cet excellent rapport.
Le processus de Bologne a permis la mobilité des étudiants et la reconnaissance quasi complète des diplômes de l’enseignement supérieur, il faut désormais qu’il en soit de même pour les apprentis. Ils doivent bénéficier pleinement des opportunités offertes par l’espace européen de l’éducation et nous demandons clairement dans ce rapport la création d’un statut européen des apprentis.
Il me paraît également crucial qu’une place soit faite au multilinguisme. Si nous voulons que les élèves, étudiants et apprentis soient mobiles et bénéficient des formations qui leur correspondent le mieux partout en Europe, il faut impérativement renforcer l’apprentissage des langues, et dans l’idéal, de plusieurs langues.
C’est ainsi, via la mobilité pour tous, l’apprentissage des langues et le rapprochement de nos systèmes éducatifs, que l’Europe sera plus performante et que le sentiment d’appartenance à l’Union européenne grandira.
– Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs, chers collègues, quand l’Union européenne nous parle d’organiser un espace commun de l’éducation, nous avons quelques raisons de nous inquiéter.
D’abord, parce que la responsabilité de la puissance publique n’est pas, en premier lieu, de satisfaire aux problèmes d’éducation, mais d’instruction. Cette question se pose notamment pour mon pays, la France, où le système scolaire parvient difficilement à transmettre les savoirs de base: lire, écrire, compter. J’ajoute que, selon nous, l’éducation relève de la famille et de la nation.
Nous sommes également inquiets parce qu’il n’est pas d’action de l’Union européenne qui ne soit dénuée d’arrière-pensée idéologique. Et effectivement, ce dossier n’échappe pas à la règle. Sous prétexte d’éducation, l’Union veut mettre en place le formatage idéologique des systèmes scolaires de nos pays. Comment comprendre autrement les priorités affichées de sensibilisation au changement climatique, à la lutte contre le populisme, à la dénonciation de la désinformation, c’est-à-dire la justification de la censure?
Vous voulez faire de cet espace d’éducation un vecteur d’influence de votre vision impériale. Ce que vous ambitionnez de mettre en place, ce n’est pas un système d’éducation, mais un programme de rééducation des populations.
– Monsieur le Président, ce rapport est effrayant, car c’est du cerveau des jeunes générations qu’il s’agit. Oui, l’enseignement est primordial, c’est la raison pour laquelle l’école doit rester un sanctuaire et non la page blanche de vos délires.
En effet, les troubles dépressifs et les tentatives de suicide chez les jeunes ont explosé suite à la crise sanitaire. Dans le même temps, nos écoles subissent tous les maux de nos sociétés: baisse de niveau, harcèlement de plus en plus violent, baisse de l’autorité, essor de l’islamogauchisme, de l’idéologie woke, de la cancel culture et parfois l’assassinat de professeurs comme Samuel Paty, coupable d’avoir enseigné la liberté d’expression.
Pendant ce temps, l’Asie organise méthodiquement une guerre des cerveaux. Et vous, quelle est votre réponse? Sensibiliser au réchauffement climatique qui rajoute de l’angoisse à l’angoisse des jeunes, les cours de récréation non genrées ou la lutte hystérique contre les populismes. Mais où avez-vous la tête? Est-ce là la priorité de l’enseignement? Est-ce ainsi que vous redonnerez goût à la vie et à la joie d’apprendre et de se former? Vous êtes des prophètes de malheur et vous voulez que la jeunesse vous suive.
Vous voulez une école libre, intelligente et heureuse? Faites des individus capables de réfléchir avant de faire des moutons destinés à vous obéir. Ainsi seulement, l’Europe redeviendra cette civilisation à la richesse, à la passion et au foisonnement intellectuel millénaire.
Ce que nous sommes en train d’élaborer à travers l’espace européen de l’éducation est un acte de résistance à ceux qui voudraient fragiliser ce qui fonde notre civilisation. Et comme tout acte de résilience, il nous renforcera et nous conduira à remettre le professeur au centre du village. Notre rapport insiste sur le fait que l’éducation ne doit plus être considérée comme une dépense, mais comme un investissement d’avenir. La revalorisation tant financière que symbolique du statut du professeur doit être une priorité partagée. La construction d’une culture pédagogique commune fondée sur les meilleures pratiques est la clé pour devenir une véritable puissance éducative. L’intensification de la mobilité des professeurs et des futurs professeurs et les académies européennes des enseignants ouvrent des perspectives radicalement nouvelles, auxquelles s’ajoute l’effet d’accélérateur lié à l’appropriation du numérique par les enseignants pendant la pandémie. Tout converge pour que cet espace européen de l’éducation soit un espace de valeurs et d’excellence éducative.
Et j’ai un rêve que je partage avec vous pour terminer: dans tous les parcours de formation de professeurs, aussi divers soient-ils, joignons nos forces pour intégrer dans les 27 États membres un module d’ouverture aux meilleures pratiques éducatives européennes. Ce module «Europe» donnera à tous les professeurs les moyens d’armer nos enfants pour résister et saisir le meilleur de notre monde en pleine mutation.