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– Monsieur le Président, Madame la Commissaire, mes chers collègues, la pandémie de COVID-19 n’a pas épargné les personnes en situation de handicap, dont les situations se sont souvent aggravées. Aussi, je salue l’occasion de féliciter mon collègue Alex Agius Saliba et de discuter de ce rapport d’initiative, qui a le mérite de se baser sur de multiples pétitions portant sur la question du handicap qui ont été adressées ces dernières années et qui exigent une réponse, à savoir des propositions d’amélioration de la législation en vigueur et leur meilleure application. Je distingue, parmi toutes, quelques-unes des précieuses propositions qui m’apparaissent décisives pour une meilleure protection des personnes au niveau européen.
En premier lieu, la reconnaissance mutuelle du statut de personne handicapée dans les États membres, qui éliminera enfin un obstacle de taille au droit à la libre circulation et à l’installation dans un autre État membre pour y travailler, pour y étudier ou pour une autre raison, avec la perspective pour 2023 de l’élaboration d’une carte européenne pour les personnes handicapées.
En deuxième lieu, l’accessibilité. La directive de 2019 a certes constitué une avancée pour l’harmonisation des exigences en matière d’accessibilité applicables à certains produits et services, mais il nous faut aller plus loin et lever les restrictions persistantes sur son champ d’application.
Enfin, certaines mesures avancées concernent l’accès au marché du travail des personnes handicapées. Ce sont autant de pistes cruciales pour garantir à tous l’autonomie et la dignité.
Le handicap se vit aussi dans les yeux des autres. Pourtant, ce sont bien les autres qui décident de leurs besoins. Ils ne demandent ni charité ni apitoiement, mais l’accès à leurs droits, en participant activement aux décisions qui les concernent: ils veulent devenir acteurs et non spectateurs. Pour cela, nous devons aussi changer les regards.
Il est de ces sujets où nos clivages politiques doivent être dépassés et avec ce rapport, nous posons les fondations d’une maison où il est écrit «équité». Cela fait bien trop longtemps que les premiers de cordée validistes ont coupé la corde et cela nous oblige à retisser le lien. On ne pourra faire société que si chaque politique est adaptée au handicap. Alors, débloquons la directive antidiscrimination et faisons-le maintenant, ici. Notre défi à saisir est de donner les clés et le cadre juridique aux États membres pour que les politiques concernant le handicap ne souffrent plus de cécité. Car même si l’essentiel est invisible pour les yeux et que l’on ne voit bien qu’avec le cœur, la frontière n’a jamais été œuvre de miracle, mais une politique équitable peut changer la vie des plus vulnérables.
– Monsieur le Président, Madame la Commissaire, chers collègues, la politique du handicap est un marqueur de l’Europe inclusive que nous voulons construire, conformément à notre devise, «Unie dans la diversité».
La politique du handicap doit être présente dans toutes nos politiques: emploi, éducation, logement, transport, numérique et, bien sûr, santé. Le rapport que nous allons voter rappelle que près d’un Européen sur quatre signale un degré de limitation fonctionnelle du fait d’un problème de santé. Des maladies chroniques comme le diabète ou le cancer peuvent en effet entraîner une perte d’autonomie.
Une politique de santé ambitieuse doit être globale, allant des efforts de prévention en santé physique et mentale jusqu’à la réinsertion après une maladie invalidante. C’est ce que nous défendons également dans le plan européen pour vaincre le cancer et dans le prochain rapport sur le cadre stratégique pour la santé et la sécurité au travail.
Oui, il faut mieux prévenir et mieux guérir, mais il faut penser aussi à la vie avec et après la maladie: les survivants se heurtent trop souvent à un difficile retour à une vie sociale, affective et professionnelle normale.