Réserve d'ajustement au Brexit
📌 Votes principaux
📚 Sources
- ℹ️ Procédure 2020/0380(COD)
- 📜 Textes et amendements
- 🗳 Votes
🗃️ Données
Le premier est de réserver une part conséquente aux activités de pêche. C’est un enjeu important pour les territoires maritimes concernés, y compris sur le plan de la préservation de la ressource et de la défense de l’activité de pêche côtière. Deuxièmement, il a permis de concentrer la solidarité sur les régions maritimes frontalières et sur les activités réellement impactées avec exclusion des activités financières. Enfin, il donne un message d’unité et de solidarité européenne à des territoires qui auront de plus en plus à pâtir du Brexit, à commencer par l’Irlande.
Les conséquences du Brexit risquent d’aller crescendo au fur et à mesure que les effets négatifs s’accumuleront. Le devoir de solidarité est une exigence pour que les Européens les plus impactés puissent faire face à ses conséquences. La question cruciale du protocole nord-irlandais prévu par le traité doit être résolue. Pour cela, il nous faut démontrer notre solidarité et notre détermination. La mise en place de ce fonds y participe.
– Monsieur le Président, Madame la Commissaire, je le dis parce que je le pense: nous avons un bon accord et je veux, en tant que président de la commission REGI, féliciter notre rapporteur Pascal Arimont pour le travail accompli et l’unité qu’il a su dégager. Je veux aussi vous remercier, Madame la Commissaire, pour votre rôle et votre implication dans les négociations. Je veux également remercier ce soir la présidence portugaise pour son esprit très constructif dans les trilogues.
Nous avons 5 milliards d’euros qui permettent maintenant d’aider les régions, les entreprises et les secteurs économiques les plus touchés par le Brexit. Nos discussions ont été intenses, parfois très difficiles, mais au final, nous obtenons un fond plus juste avec une méthode d’allocation qui ne fait aucun perdant et qui prend en compte les principales demandes du Parlement européen et en particulier un soutien accru pour les pêcheurs.
La politique de cohésion démontre une nouvelle fois qu’elle est en capacité de réagir en temps de crise. Nous en avons fait la démonstration dans la crise du COVID-19, nous le faisons également avec le Brexit.
Nous apportons au secteur de la pêche la lisibilité et la visibilité dont il avait besoin. Nous garantissons la simplicité des procédures administratives. Nous faisons en sorte que les pêcheurs qui seront touchés, même à Jersey, à Guernesey, aux Malouines, seront pris en compte dans la répartition des fonds. C’est fondamental parce que, rappelons-le, ils perdent aujourd’hui 25 % de la capacité de pêche en valeur qu’ils pouvaient opérer dans les eaux britanniques. Et je crois que nous devons nous souvenir que c’est aussi une clé pour l’autonomie stratégique de nos pays: aujourd’hui, nous importons la moitié des produits de la pêche que nous consommons en Europe. Si nous voulons garantir notre souveraineté sur le plan alimentaire, nos pays n’ont pas le droit d’abandonner ceux qui pêchent et c’est, je crois, le message que nous envoyons à travers cette amélioration de la réserve d’ajustement au Brexit.
Mais après le Brexit, quels projets pour relancer l’Europe? Quels projets pour rassembler et pour relancer l’Europe? L’Europe va-t-elle se donner les moyens de réussir le post-Brexit, de réussir le pacte vert pour l’Europe? 75 % des jeunes Européens trouvent le futur effrayant. C’est une enquête qui a été publiée aujourd’hui dans plusieurs pays d’Europe. 75 % des jeunes trouvent le futur effrayant. À cause du dérèglement climatique, 56 % estiment que l’humanité est condamnée. 39 % des jeunes de nos pays hésitent à avoir des enfants. Ils ont raison de s’inquiéter. Nous sommes des dirigeants européens, allons-nous enfin répondre à leurs attentes?
Nous savons qu’il y a des solutions, des solutions concrètes et crédibles et j’y reviendrai. Mais qu’attendons-nous pour les mettre en œuvre? Plus de 700 morts cet été dans les canicules au Canada. Des dizaines de morts dans les inondations à New York et dans sa région. On a tous vu ces scènes d’horreur à New York. Plus de 200 morts en Belgique et en Allemagne à cause des inondations, des feux de forêt monstrueux en Turquie, en Algérie, en Californie, en Grèce. Cet été encore, le dérèglement climatique a fait des centaines et des centaines de morts, des dizaines et des dizaines de milliers de sinistrés. Et le rapport que les climatologues du GIEC viennent de publier montre que ces événements climatiques extrêmes mortifères vont être de plus en plus fréquents, de plus en plus nombreux, de plus en plus graves dans leurs conséquences humaines et économiques.
Et le GIEC montre que nous n’avons plus que quelques années. Il est encore possible de réussir le pacte vert pour l’Europe. Il est encore possible de gagner la bataille du climat, mais nous n’avons plus que quelques années pour y parvenir.
Il y a dix jours, avec d’autres députés, j’ai demandé que les responsables du GIEC soient entendus en séance plénière par notre Parlement. Je regrette que pour le moment, aucune date n’ait été fixée pour ce dialogue avec des climatologues du GIEC, qui pourrait être très important. Hier, c’est la Banque mondiale qui annonçait 200 millions de réfugiés climatiques, 200 millions de réfugiés climatiques d’ici 2050. Nous ne sommes pas capables de casser la courbe du CO2 et du méthane. La Banque mondiale, qui annonce ces chiffres terrifiants. Voyons les visages de 200 millions d’hommes et de femmes, de jeunes et de vieux qui devront quitter la région où ils sont nés pour ne pas mourir. Alors, qu’attendons-nous pour agir?
Pour éviter le chaos, oui, le pacte vert peut être le grand projet pour refonder l’Europe après le Brexit. Mais il faut se donner les moyens de gagner la bataille. Et pour cela, il faut agir de façon beaucoup plus radicale, agir de façon beaucoup plus ambitieuse, au moins dans deux domaines: le domaine de la réglementation et le domaine des financements.
Sur les enjeux de régulation: vous avez sans doute lu le rapport publié par l’Agence internationale de l’énergie – 400 pages – le 18 mai 2021. L’Agence internationale de l’énergie demande de stopper immédiatement tout nouveau projet d’exploration pétrolière ou gazière. L’Agence internationale de l’énergie demande de stopper immédiatement tout nouveau projet d’exploration pétrolière et gazière. C’est faisable, c’est urgent, c’est l’Agence internationale de l’énergie qui nous le dit.
Et hélas, dans les dernières propositions de la Commission européenne pour le plan climat, il n’y a pas une ligne sur cette question absolument fondamentale. Pour gagner la bataille du climat et de l’emploi, il faudrait mettre des milliards pour isoler les maisons, faire des transports en commun ou développer les énergies renouvelables. On peut créer 5 millions d’emplois en Europe avec un vrai pacte vert.
En novembre dernier, notre Parlement a voté des solutions concrètes pour financer le pacte vert pour l’Europe. On ne va pas demander à chaque famille de trouver 40 000 euros pour isoler sa maison. On ne va pas demander à chaque PME de financer les travaux de transformation. Il faut des centaines de milliards d’aides. Le Parlement européen a voté cinq propositions. La plus ambitieuse, la plus rapide à mettre en place, c’est une petite taxe sur la spéculation. Je vous rappelle les chiffres. Malgré le Brexit et malgré la crise économique, la taxe sur la spéculation rapporterait 60 milliards chaque année. Nous avons tous voté ce texte en novembre dernier.
On peut aussi créer une taxe sur les milliardaires. Le journal
Mes amis, je trouve qu’il y a quelque chose d’obscène à nous dire qu’il n’y a pas d’argent pour le climat, pas d’argent pour l’emploi, pas d’argent pour la santé, alors que les marchés financiers n’ont jamais été à des niveaux aussi élevés et qu’une petite taxe rapporterait 60 milliards par an. Il est temps de nous ressaisir. Nous sommes face à une urgence vitale. C’est une urgence vitale. Réussir le plan climat, réussir le pacte vert, ce n’est pas un projet parmi d’autres. Nos enfants vont nous détester si on en reste à des discours creux. Nos enfants ne voudront plus nous parler, nos enfants nous jetteront des cailloux et ils auront raison.
Mes amis, il est temps de réagir. 56 % des jeunes pensent que l’humanité est condamnée. 75 % des jeunes, de nos jeunes, de nos enfants, voient le futur comme effrayant. Il est temps de leur donner tort. Il est temps de montrer que l’espoir est possible et il est temps de changer la donne. En 1950, il a suffi de deux semaines à Adenauer et à Schuman pour créer l’Union du charbon et de l’acier. Il est temps de créer aujourd’hui une union du climat et de l’emploi. C’est urgent. Allons-y!
Avec la création de cette réserve d’ajustement au Brexit, l’Europe, à travers toutes ses institutions, a su se montrer unie, soudée et capable d’adopter une réponse commune, à la taille des défis sans précédent que nous avons à relever avec une grande vitesse. Cette aide est urgente, nécessaire et doit être versée rapidement, sans lourdeurs administratives. Toutes les divergences ont été mises de côté au profit d’un accord politique qui nous rend tous gagnants et qui offre un ballon d’oxygène à nos entreprises et à nos emplois les plus touchés, à nos régions et à nos communautés locales, dont la cohésion économique et sociale est fortement menacée par le Brexit.
L’Union l’a une nouvelle fois emporté face aux divisions; cette énième preuve de solidarité de l’Union européenne est aussi un message adressé à toutes les sortes d’égoïsme national. Et je m’adresse à certains de nos collègues qui siègent dans cet hémicycle: la sortie de l’Union européenne n’est jamais une solution. La solution est plus de coopération, plus de solidarité, plus d’union. Les réponses communes européennes aux défis de la pandémie de COVID-19, de l’approvisionnement des vaccins, du retrait du Royaume-Uni en sont le meilleur exemple. Le projet européen est vivant et il l’est plus que jamais.
Aujourd’hui, le peuple britannique paie pour la folie et pour les mensonges de Nigel Farage, de Boris Johnson et des autres eurosceptiques. Ils leur promettaient monts et merveilles. Ils leur promettaient que grâce au Brexit, le NHS serait renfloué. Mais quel échec! Au lieu de cela, ce sont 12 milliards de taxes qui seront nécessaires pour le maintenir à flot.
Mais regardons aussi chez nous, car l’aveuglement des eurosceptiques n’a pas que des conséquences pour les Britanniques. Chez nous aussi, nous souffrons de ce choix désastreux. Alors, à l’heure où Boris Johnson est aux abonnés absents pour tous ses concitoyens, nous devons, nous, être au rendez-vous des Européens. Ce fonds Brexit aura pour objectif de venir en aide aux plus touchés: à ceux pour qui les échanges avec le Royaume-Uni sont si essentiels, à nos pêcheurs en première ligne face au Brexit, à nos PME qui abandonnent le marché britannique.
Je suis heureuse que nous soyons parvenus à un accord sur ces 5 milliards d’aide. Ils sont la démonstration de notre solidarité envers les régions et les secteurs les plus touchés, sans qu’aucun État ne soit mis injustement de côté. Je remercie mes collègues et notamment le rapporteur Pascal Arimont pour ce gros travail accompli en commun.
Chers collègues, Madame la Commissaire, le Brexit est un échec, au Royaume-Uni où les mensonges ont éclaté aux yeux de tous, tout comme ici, sur le continent. Alors, à la différence des eurosceptiques, nous, cependant, nous répondons présents.
– Monsieur le Président, Madame la Commissaire, chers collègues, avec ce rapport, l’Union va enfin pouvoir accompagner les territoires, les secteurs d’activité et nos concitoyens les plus exposés aux conséquences socioéconomiques du Brexit.
La nature même de cet instrument aurait dû nous unir dès le départ. Je note pourtant combien le chemin pour parvenir à l’équité dans l’allocation des fonds fut semé d’embûches. Heureusement, le sens des responsabilités de chacun et de notre équipe de négociation a porté ses fruits. Nous sommes parvenus à exclure les services financiers du soutien de la réserve tout en assurant l’implication des autorités locales et en garantissant une aide pour nos pêcheurs.
À l’instar du Fonds de transition juste pour les territoires les plus exposés à la neutralité carbone, la réserve d’ajustement au Brexit nous donne aujourd’hui l’opportunité de renouveler la solidarité européenne envers celles et ceux que le départ du Royaume-Uni de l’Union a le plus durement touchés.