Infrastructures énergétiques transeuropéennes
🎯 Résumé
- La politique en matière d'infrastructures énergétiques doit contribuer à la réalisation des objectifs de neutralité climatique
- Les fonds doivent soutenir l'hydrogène et le captage du carbone
- Les projets doivent également renforcer la sécurité d'approvisionnement
📌 Votes principaux
📚 Sources
- ℹ️ Procédure 2020/0360(COD)
- 📜 Textes et amendements
- 🗳 Votes
- 🎯 Résumé
🗃️ Données
– Monsieur le Président, chers collègues, le règlement RTE-E est d’une importance capitale pour réaliser l’ambition de l’Europe de construire un marché de l’énergie qui soit plus intégré et plus résilient.
Les discussions ont abouti à un accord ambitieux, s’agissant par exemple des réseaux intelligents et des infrastructures relatives à la production d’hydrogène. Toutefois, des lacunes subsistent quant à la place prépondérante du gaz fossile dans notre système énergétique. Alors, efforçons-nous de minimiser l’utilisation des fonds publics pour les fossiles, car c’est le contraire de nos ambitions climatiques et géopolitiques.
Cette révision du RTE-E est nécessaire, mais elle est tardive. Elle aurait dû être faite il y a deux ans déjà. Cela retarde la rapidité de nos réponses. Il faut, à l’avenir, trouver davantage de réactivité dans nos outils juridiques afin qu’ils soient plus rapidement opérationnels. Essayons d’avoir un coup d’avance et pas un coup de retard.
Réviser ce règlement était donc indispensable et urgent pour donner corps à nos engagements climatiques, à ceux du pacte vert. Malheureusement – et je suis désolée d’être la mauvaise note dans ce débat –, le texte présenté à notre vote aujourd’hui, le fruit des négociations du trilogue, n’est pas à la hauteur des enjeux. Pourquoi?
D’abord parce que, là où António Guterres, hier encore, dénonçait comme de dangereux radicaux les pays qui continuent à investir dans les énergies fossiles, ce texte accorde des droits acquis aux projets gaziers. Ce texte autorise les mélanges de gaz et d’hydrogène, un tour de passe-passe pour poursuivre et maintenir les investissements publics dans les énergies fossiles, comme les terminaux GNL, dont nous parlions tout à l’heure – sans même parler de l’exception gazière accordée à Chypre, plus encore de celle accordée à Malte pour un projet qui a partie liée avec l’assassinat de la journaliste Daphne Caruana Galizia.
Enfin, en intégrant le transport et le stockage de CO2 aux projets financés, au vu de leur coût exorbitant, au vu de la faiblesse des fonds réellement disponibles, nous réduisons d’autant les sommes que nous pourrons consacrer à l’efficacité énergétique et à l’atteinte du 100 % renouvelable.
Nous devons cesser de gaspiller l’argent des Européens dans des infrastructures qui sont d’ores et déjà obsolètes. Un autre chantier nous attend, c’est le paquet gazier. L’enjeu de tous les enjeux, ce sera de prévoir, de programmer, d’organiser la sortie de la production et de la consommation de gaz d’ici 2035, ainsi que nous le recommandent les scientifiques, et de le faire avec leur contribution et celle de la société civile, en toute transparence, de sorte à contrecarrer le poids des lobbies de l’industrie fossile.
Tout n’est pas perdu, alors réagissons!