🇪🇺 Députés européens
🇫🇷 Députés français🗳 Voir le vote
🇪🇺 Députés européens
🇫🇷 Députés français🗳 Voir le vote
10 bis. est profondément préoccupé par le renforcement de la coopération entre le secteur public et les organisations de la société civile, en particulier les ONG – qui comptent parmi les types d’organisations de la société civile les plus courants –, étant donné que ces organisations sont vulnérables au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme; souligne que la dualité des positions des ONG peut influer sur l’efficacité des mesures en vigueur au niveau européen et international pour garantir la transparence et leur responsabilité;
Déposé par ID (🇫🇷 : Rassemblement national)
10 ter. invite instamment la Commission à inclure expressément les ONG dans le champ d’application de la lutte contre le blanchiment de capitaux, à examiner en détail leur financement et leurs dépenses et à adopter des règles de transparence de grande ampleur;
Déposé par ID (🇫🇷 : Rassemblement national)
10 quater. souligne que le renforcement de la réglementation et de la transparence financière des ONG doit devenir un élément central des politiques de lutte contre le terrorisme, afin que les ONG soient moins susceptibles de se faire exploiter par des organisations terroristes;
Déposé par ID (🇫🇷 : Rassemblement national)
10 quinquies. déplore les observations formulées par la Commission lors de l’échange de vues, le 5 septembre 2019, entre la commission économique et monétaire du Parlement européen et des représentants de la Commission et de l’Autorité bancaire européenne sur l’état d’avancement de la mise en œuvre de législation relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux, à savoir que la Commission ne contrôle pas les ONG «pour ne pas les criminaliser», ce qui laisse entendre que les agents économiques déjà contrôlés par les autorités de contrôle dans le cadre de la lutte contre le blanchiment de capitaux sont, d’une certaine manière, criminalisés;
Déposé par ID (🇫🇷 : Rassemblement national)
Lors du précédent mandat, nous avions beaucoup discuté déjà de ces textes sur le blanchiment. Je rappelle quand même que notre émotion était due à un certain nombre de scandales, notamment celui des Panama Papers. Et nous parlons tout de même d’activités de blanchiment liées à la corruption, au trafic d’armes, à la traite des êtres humains, au trafic de drogue et à la fraude fiscale. Cela concerne des centaines de milliards d’euros, c’est donc vraiment un sujet très important.
Que nous montrent le texte dont nous discutons aujourd’hui et les évaluations de la Commission? C’est qu’aujourd’hui, il y a des insuffisances, des manquements insupportables. D’abord, la transposition des directives n’a pas été réellement suivie d’effets, et c’est le cas au sein de la majorité des États membres. Donc, à un moment, il va quand même falloir constater les infractions. D’autre part, nous n’en avons pas parlé depuis le début, mais la capacité d’impulsion et de décision de l’Autorité bancaire européenne semble avoir atteint certaines limites – limites d’ailleurs énoncées par le président lui-même.
Enfin nous gardons en mémoire, nous parlementaires, le refus du Conseil d’approuver la liste des 23 pays dont l’action est notoirement défaillante en matière de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme. Vous vous souvenez du débat et de la décision funeste d’absoudre les complices avérés du terrorisme, comme l’Arabie saoudite, ou des paradis fiscaux, comme les Îles Vierges ou le Panama.
Donc là, il est vraiment temps d’agir. Et, en effet, le problème qui se pose aujourd’hui à nous, la question qui se pose, c’est est-ce qu’il n’est pas temps de passer au règlement? Parce qu’on a vraiment une impuissance qui est très préoccupante, pour nous, parlementaires, mais surtout pour les citoyens européens.
– Monsieur le Président, cette résolution est importante. Un pour cent du PIB européen est impliqué dans des activités financières suspectes. C'est l'équivalent du budget annuel de l'Union européenne. Les fraudeurs du Fisc et les organisations criminelles ou terroristes dépendent des relais bancaires douteux, c'est pourquoi la lutte contre le blanchiment doit être menée avec la plus grande fermeté.
Le scandale de la Danske Bank et tous les autres impliqués dans une affaire de blanchiment de plus de 200 milliards d'euros a révélé la faiblesse des capacités d'intervention en la matière de l'Union européenne. L'Autorité bancaire européenne a montré toute son impuissance en ne prenant aucune sanction. La résolution transpartisane que j'ai cosignée marque, je l'espère, une première étape importante dans la volonté de renforcer les outils de la lutte contre le blanchiment au niveau européen. Il faudra bien sûr aller plus loin, et on ne pourra agir efficacement sans établir une liste exhaustive de paradis fiscaux, parce que beaucoup de ces paradis fiscaux notoires se trouvent au sein même de l'Union européenne. Sans s'attaquer à eux, toute politique sera vouée à l'échec.
– Madame la Présidente, à des entreprises confrontées quasi quotidiennement au côté pointilliste formaliste et quelquefois excessif de la lutte contre le blanchiment, il est difficile de refuser un sentiment d'hypocrisie.
Pour nous, la véritable cause de cette lèpre qu'est le blanchiment de capitaux vient tout simplement du principe de la libre circulation des capitaux dans le monde. Il est difficile de concevoir des opérations de blanchiment à grande échelle sans des réseaux bancaires complices, sans des plateformes électroniques de financement complices, sans la facilité que les trusts et la fiducie, qui dissimulent l'identité des bénéficiaires finaux des opérations financières, assurent à des opérations de blanchiment.
Il est également difficile de nier le rôle que des ONG, des fondations qui cachent quelquefois des opérations d'optimisation fiscale et d'évasion fiscale, financent des opérations de corruption et se livrent à grande échelle à des opérations de blanchiment jouent dans ce paysage dramatique.
À cet égard, nous ne pouvons qu'inciter la Commission à évaluer son action, le formalisme par rapport aux résultats réels de la lutte contre le blanchiment de capitaux et à mettre fin à une hypocrisie qui veut qu'un certain nombre de paradis fiscaux, domiciliation d'entreprise sans activité réelle, se situent au coeur même de l'Union.