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19. invite instamment les États membres à veiller au respect des dispositions de la décision-cadre du Conseil
et à
, afin de
lutter contre les organisations qui diffusent des discours de haine et sèment la violence dans l’espace public et en ligne
et d’interdire véritablement les groupes néonazis et néofascistes ainsi que toute autre fondation ou association qui exalte et glorifie le nazisme ou le fascisme, tout en respectant l’ordre juridique national et la compétence nationale en la matière
;
Déposé par S&D (🇫🇷 : Parti socialiste, Place publique, Nouvelle Donne)
– Monsieur le Président, cette résolution partiale ne fait en tout cas pas honneur à la mémoire des victimes du totalitarisme. Tout d'abord, il est évident que le souvenir du dernier conflit mondial est aujourd'hui détourné à des fins politiques, faute pour l'Union européenne de pouvoir asseoir sa légitimité sur un quelconque soutien populaire.
Quoi de plus opportun, en effet, alors que d'élection en élection, le rejet des peuples s'affirme, que de se raccrocher à la légende rose d'une Union européenne gage de paix sur le continent. En réalité, les Européens doivent leur libération, non pas à une camarilla de fonctionnaires bruxellois, mais aux États-Unis, et, pour reprendre les propos du général de Gaulle, à la Russie éternelle.
Le déni de l'Histoire qui transpire à chaque ligne de ce texte n'effacera jamais le sang des quelque 20 millions de Russes sacrifiés pour que l'Europe vive. Ainsi, cette résolution relève des mêmes réécritures de l'Histoire qu'elle prétend dénoncer comme propres aux régimes dictatoriaux, un constat qui nous interpelle quant à la nature de cette Union dont la dérive autoritaire devient de plus en plus évidente.
Ce devoir de mémoire pèse particulièrement sur l’Europe, le continent qui les a enfantés. Il faut transmettre le souvenir des horreurs passées pour éviter qu’elles ne se reproduisent.
Je mets toutefois en garde le Parlement européen contre la tentation qui consisterait à les instrumentaliser pour attaquer la Russie d’aujourd’hui. La Russie a coupé les ponts avec l’Union soviétique depuis 1991 et est devenue un État respectable, qui mérite d’être traité en partenaire plutôt qu’en ennemi.
Je mets enfin en garde le Parlement européen contre une autre tentation qui consisterait à opérer un amalgame odieux entre les nazis d’hier et les populistes d’aujourd’hui. Les eurodéputés du Rassemblement national dénoncent avec force ce misérable stratagème probablement inspiré par de puissants lobbies, dont l’un des buts est de diaboliser la lutte contre la submersion migratoire. Mais nous ne faiblirons pas, nous continuerons à nous battre contre la propagande immigrationniste, notamment lorsqu’elle s’incarne, comme en France, dans un livret de 32 pages distribué aux enfants des écoles.
– Madame la Présidente, cette résolution sur la mémoire européenne soulève la question du Patrimoine européen et des lieux de mémoire.
Nous voulons célébrer la mémoire européenne, et pour cela, nous avons besoin de lieux. Les musées, les monuments aux morts, les mémoriaux sont autant de sites qui font la géographie de notre mémoire. Notre Union a le devoir de les entretenir, de les protéger, de les valoriser, afin que les citoyens puissent se référer à des lieux et des sites concrets, afin aussi que ceux-ci continuent d’inspirer notre action et d’être transmis aux jeunes générations, par des moyens de communication adaptés, modernes et intégrés à nos programmes éducatifs nationaux.
Les initiatives existent, comme le Label du patrimoine européen ou les Journées européennes du patrimoine, qui ont lieu ce week-end. Mais il nous faut plus de volontarisme dans la protection de ces monuments qui, en rappelant les tragédies du passé, fondent nos droits et nos valeurs. À l’heure où l’on constate une inquiétante résurgence des mouvements extrémistes, les mémoires européennes doivent inspirer l’avenir de l’Europe, de manière visible et vivante.
– Madame la Présidente, chers collègues, le devoir de mémoire est, comme son nom l'indique, un devoir pour nous, députés européens. Cela donne du sens au travail que l'on fait, et cela permet de comprendre où nous voulons aller. Les racines, c'est ce qui permet à un arbre de pousser haut et fort. Pour cela, nous devons nous donner des moyens financiers.
Le précédent programme, «L'Europe pour les citoyens», a démontré son efficacité et sa valeur ajoutée, avec 200 millions d'euros consacrés aux actions de terrain liées à la mémoire. Si la Commission européenne veut vraiment promouvoir le devoir de mémoire, Monsieur le Commissaire, elle doit s'en donner les moyens financiers. Dans le prochain cadre budgétaire pluriannuel, la Commission doit soutenir les montants proposés par le Parlement pour le nouveau programme mémoriel «Droits et valeurs».
À ce jour, le compte n'y est pas. La Commission a divisé par deux le budget «mémoire» proposé par le Parlement. Il faut réagir!