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– Madame la Présidente, au milieu de l’incertitude sur les options de sortie de l’Union européenne du Royaume-Uni et de l’incompréhension soulevée par le comportement du premier ministre britannique, la position du Parlement européen arrive à point nommé.
Au travers de la résolution, notre message destiné à la classe politique et aux citoyens britanniques est d’ailleurs particulièrement limpide. Les Européens privilégient une sortie ordonnée, qui garantisse la paix civile en Irlande, qui respecte les droits des citoyens européens résidant au Royaume-Uni et ceux des citoyens britanniques installés dans l’Union, soit une sortie ordonnée conforme aux règles européennes et dans le respect des engagements financiers du divorce.
Notre message est également clair sur une extension du délai à laquelle nous nous résoudrions si les élections devaient intervenir.
Maintenant, nous attendons avec impatience que le premier ministre britannique fasse des propositions intelligibles et prenne ses responsabilités. Et puisque j’en suis à parler d’un premier ministre qui prenne ses responsabilités, je voudrais qu’on ait une pensée attristée à l’égard de quelqu’un dont nous lisons qu’il souffre silencieusement depuis trois ans et s’interroge tous les jours sur le sens de tout cela, David Cameron, qui, pour des raisons tactiques, a déclenché ce chaos bien peu conforme à la grande tradition démocratique britannique.
– Madame la Présidente, je voudrais remercier Jean-Claude Juncker et Michel Barnier d'être devant notre Parlement, un Parlement qui possède le privilège de vous entendre et de débattre du Brexit, sans que personne ne songe à le suspendre.
Notre Parlement prendra ses responsabilités. Jamais nous n'accepterons de porter préjudice à l'île d'Irlande, ni par un mur, ni par le retour de la violence. Jamais nous n'accepterons de porter préjudice à l'intégrité et à la solidité de l'Union européenne. Jamais nous ne transigerons sur la paix, sur les droits des citoyens, ni sur les intérêts de l'Union européenne.
Notre Parlement sait dire ce qu'il ne veut pas. Il sait aussi dire ce qu'il veut. Notre attitude a toujours été et reste dictée par l'amitié et le respect que nous portons au peuple britannique, mais nous ignorons à ce jour ce que veut le gouvernement britannique. Nous ignorons par exemple si le Royaume-Uni demandera un nouveau report du Brexit et s'il a une raison valable pour le faire. Le gouvernement britannique ne nous dit ni quand, ni comment, ni vers où il veut quitter l'Union européenne.
Cette situation ne peut pas durer. Nous avons besoin de savoir si le Royaume-Uni nous respecte autant que nous le respectons, et se respecter implique de se dire la vérité.
– Madame la Présidente, derrière les éclats de voix de ce matin, il y a des réalités très concrètes et des risques très concrets pour l’avenir de nos pays.
Le peuple britannique a fait le choix de quitter l’Union européenne et ce choix doit être respecté, mais notre dialogue de ce matin n’aura aucune utilité s’il s’agit seulement de commenter la vie politique britannique. Il s’agit d’abord pour nous, comme vous l’avez rappelé, Monsieur le négociateur, de rester vigilants et concentrés sur l’essentiel: la protection de l’intérêt de tous les citoyens. En cas de sortie sans accord du Royaume-Uni, nous deviendrons tous plus vulnérables face aux menaces qui pèsent sur notre sécurité, et plus fragiles dans nos capacités de défense.
La coopération avec nos voisins britanniques est un élément essentiel pour nos forces de renseignements, nos forces de police et nos forces armées. Demain, nous pourrions nous trouver moins efficaces ensemble pour faire face à la menace terroriste ou pour protéger nos intérêts stratégiques.
Notre économie, elle aussi, serait durement impactée dans un contexte déjà difficile et je voudrais attirer votre attention, en particulier, sur le coût important que représenterait une sortie sans accord pour les pays proches des îles britanniques. Vous me permettrez de citer la France, en particulier, qui gérerait en cas de
Bref, des milliers de personnes nous regardent et attendent de nous une seule chose. Soyons responsables. Avec le regard d’un nouvel élu, je suis surpris par le tour que prennent nos débats. Nous ne sommes pas là pour refaire un match ou pour recommencer un référendum tranché par les électeurs, mais pour préparer un accord et nous comptons sur vous, cher Michel, pour continuer à travailler dans ce sens.
Le secteur de la pêche sera particulièrement touché par le Brexit. Et je ne parle pas seulement des pêcheurs. Je parle également de ces femmes et de ces hommes qui découpent du poisson le matin dans nos criées. Ces mareyeurs, ces transformateurs et tous ces métiers qui vivent de la pêche. C’est toute la filière qui sera touchée. Ce sont des territoires entiers qui seront impactés. L’accès aux eaux britanniques pour les pêcheurs du continent et l'accès aux eaux européennes pour les pêcheurs britanniques relèvent de droits et coutumes qui remontent à des temps que personne ici ne peut prétendre connaître et que le Brexit ne saurait détruire! Il est urgent d’engager la suite et de donner des perspectives à la pêche, comme à toute l’Europe d’ailleurs.
– Madame la Présidente, chers collègues, l’hypothèse d’une sortie du Royaume-Uni sans accord n’est plus à écarter. Dès le 1er novembre, les conséquences pour l’agriculture européenne et la pêche seront considérables. Elles sont pourtant très mal évaluées. Ce qui est certain, c’est que les secteurs de la viande bovine, des produits laitiers et des vins et spiritueux seront les plus fortement touchés.
Le Brexit risque d’être une crise sans précédent, et nous avançons dans le brouillard et sans boussole.
Les producteurs irlandais de viande bovine sont au bord du gouffre, comme l’a relevé notre collègue Flanagan tout à l’heure. Le commissaire à l’agriculture Phil Hogan en a d’ailleurs parfaitement conscience. Il a déjà pesé de tout son poids pour arracher une aide de 50 millions d’euros sur le budget agricole en 2020 pour amortir ce choc. Les inquiétudes de M. Hogan sont légitimes. La Commission européenne doit donc d’urgence présenter devant ce Parlement un projet global pour soutenir tous les paysans européens touchés par ce Brexit.