Agence de l’Union européenne pour l’asile
🎯 Résumé
- Une agence pour l’asile modernisée, aux pouvoirs opérationnels et techniques accrus
- Un officier aux droits fondamentaux responsable d’un nouveau mécanisme de plainte
- Un vivier d’au moins 500 experts nationaux en matière d’asile prêts à être déployés
📌 Votes principaux
📚 Sources
- ℹ️ Procédure 2016/0131(COD)
- 📜 Textes et amendements
- 🗳 Votes
- 🎯 Résumé
🗃️ Données
La création de cette Agence européenne pour l’asile, que vous appelez de vos vœux, n’aura qu’un résultat: envoyer un nouveau signal de faiblesse et de laxisme, celui d’une Europe dont les portes sont grandes ouvertes. Lucides, plusieurs dirigeants d’États membres vous mettent en garde: il ne faut pas reproduire les erreurs de 2015. Depuis six ans, ce sont cinq millions de demandeurs d’asile qui ont déferlé sur notre continent, l’équivalent en nombre d’habitants de la région Grand Est, quasiment la population du Danemark. Le Danemark, parlons-en, voilà un pays à prendre en exemple! Copenhague a déjà retiré l’asile à des réfugiés prétendument syriens, puisque rien ne s’oppose désormais à ce qu’ils rentrent chez eux.
Ce dont nous avons besoin, ce n’est pas d’une Agence pour l’asile, mais d’une agence organisant de manière humaine, bien sûr, mais efficace, le retour vers leur pays d’origine de tous ceux qui n’ont rien à faire en Europe.
Votre pacte européen sur la migration et l’asile est au point mort. Pour être à la hauteur des défis, il faut faire preuve de courage, comme en Lituanie: détention pour les migrants arrivés clandestinement qui n’ont pas déposé de demande légale d’asile; comme en Hongrie: construction d’un mur aux frontières terrestres extérieures de l’Union européenne; comme au Danemark: retour chez eux des migrants dont le pays n’est plus en guerre. Quant à la Biélorussie, il faut des sanctions diplomatiques et économiques avec les pays qui refusent de reprendre leurs migrants ou qui nous menacent. L’objectif doit être clair: tarir les flux migratoires et stopper la ruée vers l’Europe.
– Monsieur le Président, l’Union européenne va enfin avoir une authentique Agence pour l’asile. Je souhaite féliciter ma collègue et camarade Elena Yoncheva pour l’excellent résultat obtenu dans un domaine toujours très délicat dans les relations avec les États membres.
Au moment où se déroulent, avec un peu de difficulté, les négociations du pacte sur l’asile et la migration, cet accord permet de donner un autre éclairage sur le champ de la migration et de l’asile, qui ne saurait se limiter à la gestion des frontières extérieures et des retours. À cet égard, la comparaison entre Frontex, qui va recruter 10 000 garde-côtes, et le Bureau européen d’appui pour l’asile (EASO), tel qu’il s’appelait avant, avec ses 500 experts, frôlait l’indécence. Il était donc temps de créer une véritable agence, avec des ressources humaines et financières suffisantes pour soutenir la mise en œuvre de la politique d’asile et l’accueil.
Toutefois, ce n’est évidemment pas qu’une question, certes très importante, de budget et de ressources humaines. L’EASO travaillait depuis longtemps aux limites de son mandat, nonobstant un besoin croissant de soutien par les États membres. Je veux citer deux nouvelles tâches nécessaires pour le changement tangible qu’elles apporteront sur le terrain.
En premier lieu, cette agence pourra approfondir et formaliser son engagement dans la répartition et la réinstallation des demandeurs d’asile et des réfugiés. C’est une avancée très opportune dans le contexte de la situation afghane récente et du forum de haut niveau sur leur protection qui doit avoir lieu cet après-midi.
Ensuite, elle devra également surveiller la mise en œuvre des politiques d’asile dans les États membres, ce qui devrait les obliger à améliorer les conditions d’accueil et à respecter les droits fondamentaux des demandeurs d’asile. Cette mesure est essentielle pour changer la situation à nos frontières et mettre fin au refoulement.
Cette nouvelle agence rend possible une réforme positive du régime d’asile européen, car elle est la preuve que nous pouvons miser sur une solidarité significative et un soutien pratique aux États membres.
– Monsieur le Président, nous, les Verts européens, réclamions depuis longtemps la création d’une véritable Agence européenne pour l’asile. Que son mandat n’entre pas en vigueur dès son adoption est par contre lourd de sens.
Le manichéisme des politiques migratoires européennes est de plus en plus indigeste. Les États membres sont toujours pressés de mettre en œuvre les législations restrictives, mais ils exigent des délais lorsqu’il s’agit de protéger les droits fondamentaux des exilés. On double le budget de Frontex, malgré les nombreux faits qui lui sont reprochés, mais les États membres négocient jusqu’au bout de minables délais pour la mise en place d’un responsable des droits fondamentaux et d’un mécanisme de plaintes.
Forte avec les faibles, faible avec les forts: voici donc la devise de l’Union européenne et de ses États membres. En France, c’est militariser à outrance la frontière avec le Royaume-Uni; laisser survivre dans des conditions indignes entre 1 000 et 1 500 personnes, en majorité des familles, à Calais et Grande-Synthe; harceler, humilier et dépouiller des enfants, des femmes, des hommes; Human Rights Watch dénonce ces conditions une fois de plus dans un rapport ce matin même. En Italie, c’est condamner à quinze ans de prison Mimmo Lucano, l’ancien maire de Riace, qui a voué ses mandats à un accueil digne des exilés, quand un militant d’extrême droite qui a tiré, lui, sur des exilés est condamné à douze ans seulement. Au Danemark, c’est confisquer les biens des réfugiés à leur arrivée dans le pays; c’est offrir des barbelés coupants à la Lituanie pour sa clôture anti-migrants. En Pologne, c’est déclarer l’état d’urgence à la frontière pour mettre une chape de plomb sur un scandale humanitaire et humain: des exilés laissés à l’abandon, sans nourriture, sans abri. Déjà six morts. Combien encore avant que l’Union européenne n’agisse fermement?
Si c’est ça, la solidarité européenne, on s’en passera, merci bien. Vous pensez flatter vos électorats, vous ne faites qu’attiser la haine. En France, en Italie, dans toute l’Europe, les citoyens, les bénévoles, les associations sont scandalisés. Ils me le disent, ils nous interpellent. Ils ont honte, moi aussi.